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Les chinois bleus et le langage des nains


Blaquière

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Blaquière Membre 18 822 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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@querida13

Citation

Ta vie rêvée est palpitante!

:smile2: Gna gna gna : des fois, si :

Les chinois bleus et le langage des nains

 

Je suis entré au rez-de-chaussée d’un grand immeuble. C’est un grand hall. Ou une banque. Ou un bistro puisque devant le mur du fond et sur toute sa longueur sont disposées des —banques— (ou des "zings") derrière lesquelles s’affairent certains employés à servir clients.

(Est-ce un hasard si les mots banque et bistro commencent par un "b". Ou encore banquier et bistroquier finissent par un "quier" ? Et Bar ?... Mais pas barman : « barquier » ça veut rien dire.)

 

Soudain fait irruption dans ce hall, dans cette banque ou ce bar un individu armé ! Armé légèrement d’une arme de point comme un pistolet et c’est tout ! Lequel nous menace ! Il menace de tirer sur tout ce qui bouge si l’on ne satisfait pas au plus tôt à toutes ses exigences.

Nous ne nous étendrons pas sur ses exigences qui sont soit pécuniaires, et il s’agirait alors d’un hold-up ordinaire, soit politique et notre homme en deviendrait un terroriste. Quoi qu’il en soit le danger est là bien présent et même —excusez-moi du peu— un authentique danger de mort !

DE MORT !

Peine de mort, peine perdue !

Mais l’arme est si petite qu’en un tournemain, l’homme est maîtrisé. Sans avoir pu tirer le moindre coup de balle. Et j’y suis sans doute et sans me vanter pour quelque chose. En tout cas si ce n’est moi tout seul j’ai très certainement participé à son désarmement.

(Ce qui pourrait être important pour la suite.)

Tout eût donc été pour le mieux dans le meilleur des halls de banques ou bistros en rez-de-chaussée de grand immeuble possibles, qui eût fini bien si nous n’eussions point été (hélas !) qu’au tout début de l’affaire...

Car sitôt le quidam maîtrisé, plusieurs autres personnes, sans doute ses acolytes font à leur tour irruption (dans le hall de banque ou de… etc.) depuis l’ascenseur sur la gauche qui vient à l’instant de s’ouvrir en grand de ses deux battants chromés.

Ils envahissent les lieux, ils sont plus de quatre, et bien armés de longs flingues. Certains de tubes bazookas, d’autres de lances roquettes en tout genre avec roquettes attenantes, certains tiennent des grenades à main à la main…

Et tout va donc devenir en un instant pour le pire dans le pire des halls de banques ou bistros en rez-de-chaussée de grand immeuble possibles.

En un mot le danger s’est décuplé, au point d’en regretter ce bon vieux temps où un seul malfrat n’était armé que d’un tout petit flingot :

 

Que ne l’a-t-on laissé nous menacer alors

De cette bien qu’haïe, plus supportable mort ?

Le destin, c’est certain, nous eût sans coup férir

Évité dans ce hall de bêtement périr...

 

Le lecteur aura peut-être pressenti que je me tiens à ce moment assez près – pas très loin – de l’ascenseur d’où sont venus les terrifiants terroristes et où se tient encore le dernier arrivant, le moins armé, (comme un fait exprès) d’une simple grenade.

L’heure étant grave et le danger de mort mort mort mort mort mort mort mort mort mort s’étant, compte tenu du nombre d’agresseurs et de la qualité des armes (je l’ai déjà dit), décuplé, je l’alpague au collet et le force à lâcher sa grenade !

QUI EST MALHEUREUSEMENT DÉJÀ DÉGOUPILLÉE !

La grenade roule à terre avec un bruit choquant, mat, ferreux, vers son inévitable devenir explosif…

 

Si je reste, je suis foutu ! (Me dis-je) Alors, je bondis dans la cage d’escalier un peu plus à gauche de l’ascenseur pourtant déjà sur la gauche. Les terroristes ne peuvent m’y suivre car il leur faudrait suspendre leur agression de hall, de banque ou de bistro qui s’en retrouverait pas plus agressé qu’en temps normal autrement dit pas agressé du tout (et tout cela n’aurait donc plus aucun aucun sens ce qui serait fort de café). Lequel commence en outre par un "c" et me fait pencher dès lors vers la solution « bistro ». ("B" et "c"étant deux lettres contiguës .)

Je monte ainsi les marches quatre à quatre et me retrouve vers le deuxième étage sans aucun poursuivant sur mes talons. Est-ce assez d’être au deuxième étage si le rez-de-chaussée explose ?

(Car la grenade dégoupillée, elle, doit certainement suivre son cours inéluctablement : une grenade ça pas d’état d’âme, ça ne fait jamais de pause.)

Tout dépendrait en fait de la puissance de l’explosion, de la nature et de la qualité de la grenade. Et il n’est pas impossible, après tout, que l’immeuble entier s’écroule ! À bien y réfléchir, c’était une grave erreur que de monter. Me voilà fait comme un rat ! Comme un rat dans un immeuble de cinq étages. D’un autre côté, je n’ai rien à me reprocher : je ne pouvais pas m’enfuir par le bas puisqu’il n’y en avait pas (j’étais au rez-de-chaussée) et la cave, au cas où il en eût existé une, eût été carrément une souricière. Une souricière pour un rat !

 

Allons donc de l’avant sans le moindre remord

Et tâchons s’il se peut d’arriver à bon port !

Arrivé au quatrième, je me prends à quérir

Quelque solu-ti-on. Gardez-vous de sourir’ !

 

Oui, car la solu-ti-on s’impose d’elle-même. Si je n’ai pu partir par le bas, je dois donc partir par le haut, et le côté, c’est-à-dire passer directement dans l’autre immeuble d’en face et de l’autre côté de la rue par quelque fenêtre ouverte à point nommé.

(Et pendant ce temps, la grenade suit son cours...)

La première fenêtre de l’immeuble d’en face est trop éloignée —de plusieurs mètres— mais l’idée est bonne, poursuivons ! La seconde fenêtre l’est nettement moins. Mais elle est condamnée, barricadée de planches. De planches heureusement vermoulues que d’une simple pichenette, je parviens à défoncer ! Je m’introduis subrepticement dans l’immeuble d’en face qui se trouve par chance, à cet endroit là, à cinquante centimètres tout au plus de celui où je me trouve depuis le début de l’histoire...

Certes, une rue de cinquante centimètre de large, c’est peu, mais qu’y puis-je ? Le principe de réalité est toujours prévalant.

Ainsi que le laissait supposer les fenêtres condamnées, vermoulues de surcroît, ce bâtiment est vétuste.

Je traverse une première pièce encombrée de déchets accumulés contre les murs de part et d’autre de mon passage. Ce sont des déchets comme des graviers, du ballast ou des scories, ou des billes en terre. Mais si c’étaient des billes leur accumulation en tas eût été impossible : j’opte donc pour des billes non rondes, anguleuses, et par tant entassables en tas et à souhait. Des tas qui doivent alourdir considérablement l’immeuble. Or l’immeuble est vétuste ? Ce serait bien un comble que l’explosion qui ne saurait tarder dans l’immeuble d’à côté (la grenade suivant son cours) laisse le premier immeuble intact et fasse s’effondrer, suite à l’onde de choc, celui dans lequel je viens de me réfugier dans l’intention très précise d’échapper à un effondrement qui non seulement n’aurait pas eu lieu mais qu’en outre je serait venu d’une certaine manière rechercher ici !

Fait comme un rat dans la gueule du loup !

À mon grand dam.

Il ne me reste plus, dès lors qu’à quitter au plus vite ce nouvel quoique vieil immeuble.

Pas si ancien que ça finalement. Car après quelques pièces traversées, semblables à la première et pareillement encombrées de tas de billes en terres peu rondes alourdissant à l’excès cette partie vétuste du bâtiment, j’arrive dans une autre partie occupée par des bureaux, tout ce qu’il y a de moderne avec néons, meubles lisses laqués, alumineux, ordinateurs illuminés et espaces-blocs compartimentés à mi-hauteur des plafonds...

Le chef de service, au regard énergique, brun, trapu, la quarantaine, va sûrement être étonné de me voir surgissant du côté obscur de l’immeuble ?

Eh bien pas du tout ! Il ne me remarque même pas, affairé qu’il est à surveiller ses box et ses employés compartimentés.

Humainement compatissant, je lui aurai malgré tout signalé que si quelque explosion d’importance se produisait dans l’immeuble à côté (pourquoi pas, hein ?) sa vie et celle de ses employés pouvait être en danger, vue la vétusté des lieux. Ce qui n’aurait vraiment pas été malin et pourrait faire de moi quand l’explosion aura eu lieu, le suspect idéal. Car dans le fond qui peut être au courant d’une explosion terroriste à venir si ce n’est le poseur de bombe ou grenade lui-même ?

Parfois, il vaut mieux se taire.

C’est ainsi que je peux sortir sans problème de l’immeuble en partie vétuste et en partie moderne, et que je me retrouve dans la rue, à quelques dizaines de mètres devant le bar (ou la banque, toujours au choix) dans lequel, la grenade dégoupillée, ayant suivit son cours jusqu’à la lie et brûlé la dernière molécule de sa mèche qui vous en conviendrez en était une très très lente, soudain, explose !

(« Soudain », j’exagère me direz-vous ! Quoi que la toute dernière seconde avant toute explosion même tant attendue restera à jamais des soudaines.)

À peine ai-je eu le temps de me protéger à croupetons derrière une borne à incendie en métal rouge. Protection idéale, en cas d’explosion et d’affalement d’immeuble.

Ce qu’immeuble fit.

Sans poussière.

Cet immeuble était propre et bien entretenu.

Et voilà que oh ! surprise, au moment très précis où le dit immeuble explose, en sortent indemnes les terroristes, vêtus de bleu marine, col roulé, chics et dégingandés, l’air de rien...

Et voilà qu’ils se dirigent vers moi !

Il vont me reconnaître... Et je suis le seul témoin de leur forfait d’écroulement d’immeuble de plusieurs étages !

Je me fais le plus petit, le plus discret possible derrière ma borne à incendie rouge.

Ils arrivent !

Ils sont presque à mon niveau...

Ils vont me voir !

Ce sont des chinois !

Des chinois bleus !

Le doute n’est plus permis : de grands chinois vêtus de bleu marine, mais des chinois quand même ! Ils ont abandonné toutes leurs armes, fusils, bazookas, lances missiles et j’en passe, dans le hall ou le bar ou la banque, lieu dit de leur forfait afin de ne pas attirer l’attention des passants, au dehors.

Ils ont des visages durs de terroristes sans pitié.

S’il me reconnaissent, je vais passer un mauvais quart d’heure !

Mais soudain, l’espoir renaît : je viens de repérer une petite naine avec son fils encore plus petit, minuscule, qui passe devant moi. Serait-ce la bonne solution ? En tout cas c’est la seule, et je lui emboîte le pas. En prenant garde de bien rester à croupetons. J’avance à côté d’elle en me dandinant, jambes pliées au maximum. Mon plan est de nous faire passer aux yeux des grands chinois patibulaires et habillés de bleu, pour un couple de nains, tout ce qu’il y a de banal, d’ordinaire...

C’est là que me vient l’idée de génie, l’idée de la petite touche qui va rendre tout ça éminemment crédible : le meilleur moyen de passer inaperçu est (bien sûr) de se faire remarquer !

Il faut que j’attire l’attention des chinois !

Non seulement je vais imiter un couple de petits nains mais encore un couple de nains qui se disputent ! Nano scène de ménage !

Je hurle donc sur la petite femme :

NIA ! NIA ! NIA ! GNIGNIGNA ! GNAGNAGNI ! »

(Ce qui ne veut strictement rien dire, car je ne fais qu’imiter phonétiquement le langage des nains sans le connaître.)

La petite femme qui n’en revient pas me regarde dans un premier temps d’un air ébahi puis me rétorque :

Nia ! Nia ! Nia ! Gnignigna ! Gnagnagni !

Ce qui pourrait se traduire par : « Mais Monsieur, je ne vous connais point ! Que signifie ceci ? »

Ça a marché ! La sauce prend ! (Ou la mayonnaise pour les chinois) La femme m’ayant répondu, les grands chinois bleus ont vaguement tourné la tête dans notre direction. Pour eux qui doivent certainement ne rien entendre au langage des nains français, nous sommes désormais un couple de nains ordinaires qui se dispute.

Dispute à Lilliput !

Restons polis...

C’est ainsi que me dandinant, genoux pliés et agonissant de gna-gna-gnas, gna-gna-gnis, la malheureuse naine interloquée qui protège de son mieux son enfant terrorisé, nous nous dirigeons vers le supermarché d’en face où nous disparaissons bientôt…

 

En supplément qui ne change rien à l’histoire :

 

Il s’agissait d’un supermarché archéologique où avec la petite naine (qui était en fait une cambrioleuse de haute volée) nous avons opéré une effroyable razzia sur des antiquités de grande valeur !

Mais on nous a surpris, et il nous a fallu rendre tous les objets…

 

Il n’est pas exclu que ce soient les chinois bleus qui nous aient dénoncés pour se venger, leur hold-up ayant fait long feu par ma faute…

Et pour toucher la prime...

 

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Membre, 64ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

Je connais un petit homme de 140 cms, qui est un exilé iranien. Il n'est pas nain.

Un jour, j'ai vu un indochinois avec deux pouces à la main droite. On était côte à côte dans un stand de fête foraine.

C'est tout.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 085 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Tu regardes bien trop de séries télévisées policières. Tu devrais cesser aussi de regarder aussi Joséphine ange gardien et fort Boyard. Tu vas finir par te prendre pour Passe Partout!

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Invité riad**
Invités, Posté(e)
Invité riad**
Invité riad** Invités 0 message
Posté(e)
il y a une heure, Blaquière a dit :

L’heure étant grave et le danger de mort mort mort mort mort mort mort mort mort mort

Tu dois soit nettoyer, soit changer ton clavier, certaines touches restent enfoncées, et conduit à des répétitions...

(Bon, je continue la lecture...)

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 822 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, riad** a dit :

Tu dois soit nettoyer, soit changer ton clavier, certaines touches restent enfoncées, et conduit à des répétitions...

(Bon, je continue la lecture...)

un danger de mort décuplé, c'est un danger de (mort x 10) "le compte est bon !"

Je suis la précision même ! :smile2:

 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 085 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Pour ce qui est des chinois bleus soit ton rêve est envoyé  par Krishna, soit tu as trop fréquenté les schtroumpfs dans ta jeunesse!

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