Le jour où le Japon a failli disparaître

Dans "le Monde diplomatique" de ce mois, l'ancien Premier ministre nippon Kan Naoto relate les heures cruciales qui ont suivi la catastrophe de Fukushima :

"Je dois réfléchir au pire. S'il devient impossible de maîtriser la situation et si tous les réacteurs de Fukushima fondent, une quantité énorme de radioactivité peut se répandre pendant une durée de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. Je demande alors à M. Kondo Shunshuke, le président de la Commission de l'énergie atomique japonaise, d'évaluer la situation. Son rapport du 25 mars, intitulé "Le pire des scénarios", juge nécessaire dans cette hypothèse une évacuation dans un rayon d'au moins 250 kilomètres. Une telle zone inclut l'agglomération de Tokyo et abrite 40 % de la population japonaise, soit cinquante millions de personnes. Une évacuation pour une période de plusieurs dizaines d'années remettrait en cause l'existence même du Japon en tant que nation."

Les dirigeants de Tepco, la compagnie d'électricité qui gère la centrale, demandent l'autorisation d'évacuer le personnel. Naoto refuse, leur ordonne de rester sur place et de maîtriser la situation, quel qu'en soit le coût humain. Finalement le pire est évité… Traumatisé par cette expérience, Kan Naoto est néanmoins devenu un ardent adversaire du nucléaire :

" ….Dans un futur proche, il sera possible de produire suffisamment d'électricité avec des énergies naturelles pour qu'elles se substituent à l'atome ou aux combustibles fossiles. (…) Le rayonnement du soleil sur la Terre correspond à environ dix mille fois l'énergie que consomment les hommes. En d'autres termes, il suffirait d'en transformer une infime proportion pour satisfaire nos besoins actuels. Assurément, ces énergies dépendent de facteurs climatiques et sont instables. Cependant, une utilisation habile des prévisions météorologiques, de l'informatique, de même que des techniques de contrôle de la demande permettent déjà dans de nombreux pays une fourniture stable d'électricité à partir d'énergie renouvelables."

Intéressant témoignage. Même si la région de Fukushima demeure pour longtemps inhabitable, le pire ne s'est pas produit, pour trois raisons :

- Des décisions politiques courageuses; le politique a pris la relève du privé, qui avait complètement baissé les bras;

- Le sacrifice d'ouvriers, de cadres, de techniciens, d'ingénieurs, de soldats, qui n'ont pas hésité à mettre leur vie en péril pour reprendre le contrôle de la situation;

- Enfin, ce que Naoto appelle "plusieurs heureux hasards, que l'on pourrait interpréter comme des formes de bénédiction".

Comme à Tchernobyl, le pire - c'est-à-dire la diffusion de la radioactivité à l'échelle d'un pays voire d'un continent - a été évité. En sera-t-il de même la prochaine fois?

Réfléchissez à tout ça la prochaine fois que vous paierez votre facture d'EDF - en hausse, cette compagnie ayant récemment augmenté PAR DEUX FOIS ses tarifs.

Et on n'a pas encore mesuré toutes les conséquences à long terme davoir touché  à l'atome et à la structure de la matière en jouant aux apprentis sorciers.

et dire que cela peut arriver en France .

il y a 2 minutes, holdman a dit :

et dire que cela peut arriver en France

....... mais ça arrivera 

l'énergie atomique est très bien quant il n'y a pas de catastrophe mais dans ce cas il faudra fuir on a le risque de voir une fois de plus des gens errer sur les routes et en plus une région dévastée pour un long moment .