La liberté des enfants

Bonjour,

Les gamins d'aujourd'hui visitent-ils les maisons abandonnées, jouent-ils au docteur avec la fille des voisins, volent-ils des bonbecs à la boulangerie, font-ils exploser des pétards, se bagarrent-ils, cassent-ils des carreaux ? Peuvent-ils se déplacer et agir aussi librement que l'ont fait leurs parents?

Quelles sont les activités clandestines des enfants? Quelles étaient les vôtres, à leur âge?

Oui, à la campagne, ils ont encore des terrains de jeux comme ça et des jeux comme ça. 

Moi j'habitais un port. Enfants, on visitait les bateaux amarrés dans le petit port le dimanche (on ne détériorait rien par contre, on en  connaissait la valeur "travail"), on s'imaginait en aventuriers, on se faisait virer par les surveillants, on jouait dans les rues, aux billes sur les places, en bandes de quartier, on affrontait ceux "d'en face", on sonnait chez les gens avant de détaler, on récupérait les consignes derrière les bistrots pour les revendre,  on faisait pas mal de conneries mais on cassait pas. On faisait des courses de patins à roulettes, de vélo, on se foutait du tiers comme du quart des fringues de chacun,  Le père demandait qu'on rentre pour le repas à 7 heures, alors on faisait gaffe à l'heure. Une fois, on a visité l'église avec le chien dans les bras. Le curé nous avait demandé de ne pas le garder dans l'église et on lui avait répondu que "c'était, lui aussi une créature de dieu", il nous avait regardé d'un air fatigué puis avait cédé.. Le chien avait bien aimé la visite..

On avait aussi nos quarts d'heure culturels: on adorait Victor Hugo alors de temps en temps, on faisait un concours de récitation, tous autant qu'on était de mômes de prolétaires. 

On se marrait bien ..

il y a une heure, BELUGA a dit :

Oui, à la campagne, ils ont encore des terrains de jeux comme ça et des jeux comme ça. 

Je me demande... A voir les gamins qui gravitent dans mon entourage, j'ai l'impression que les parents ne les laissent jamais livrés à eux-mêmes. Mais je peux me tromper.

il y a 2 minutes, gloup-gloup a dit :

Je me demande... A voir les gamins qui gravitent dans mon entourage, j'ai l'impression que les parents ne les laissent jamais livrés à eux-mêmes. Mais je peux me tromper.

En milieu urbain, c'est plus difficile. En milieu rural, il y a l'espace, la convivialité (tout le monde se connait , on sait qui sont les gamins), les façons de s'occuper ne sont pas les mêmes.

Ceci dit, j'étais gamin dans les années 60 : à l'époque, nous étions dans les rues sans problème. Le quartier que j'habitais était celui des "bouis bouis" à marins, près du port, où les bordées sillonnaient les rues: il ne nous est jamais rien arrivé, filles ou garçons. Jamais je n'ai vu un adulte essayer d'approcher un gosse. Je ne sais pas si j'y laisserais maintenant un gamin y circuler toute la journée, alors que les bordées de marins ont disparu;

Tout le monde croit que les hlm c'est triste et que les gens s'y débrouillent mal. Comme on était entassés les uns sur les autres, au contraire c'était plus facile de se retrouver: entre gamins:

-pour partir/revenir en bande à l'école.

-Pour  se faire dépanner d'une garde entre voisins donc on était souvent les uns chez les autres.

-Pour mettre en commun les cadeaux de Noël donc on avait joué à tous les nouveaux jeux sans forcément les posséder.

-Pour partir tous en virée vélo.

-Pour s'aider à faire les devoirs.

-Pour faire des bêtises. (sonner chez les voisins, écrire à la craie piquée à la maîtresse des trucs sur les murs, acheter trop de  bonbons pour la petite "réception entre copines" à la récréation,...)

Il y a 4 heures, gloup-gloup a dit :

Bonjour,

Les gamins d'aujourd'hui visitent-ils les maisons abandonnées, jouent-ils au docteur avec la fille des voisins, volent-ils des bonbecs à la boulangerie, font-ils exploser des pétards, se bagarrent-ils, cassent-ils des carreaux ? Peuvent-ils se déplacer et agir aussi librement que l'ont fait leurs parents?

Quelles sont les activités clandestines des enfants? Quelles étaient les vôtres, à leur âge?

Bonjour gloup ,

Le problème c'est qu'aujourd'hui , on ne peut plus laisser les gamins crapahuter comme ils veulent ,

moi je me souviens quand j'étais minot , avec les autres enfants du voisinage on partait des

journées entières sans que les mamans ne s'inquiètent outre mesure

On faisait des batailles dans les champs , on ramenait les vidanges pour aller à la piscine ,

le midi on se goinfrait de fruits qu'on trouvait (une fois ça m'a valut un 40 de fièvre)

On rentrait en fin d’après-midi , épuisés , non sans avoir chouraver une tarte qui refroidissait sur un appui de fenêtre ,

qu'on dégustait sur le retour ........bah on le payait le lendemain quand la patissière en question nous

poursuivait , et nous sommait d'aller ramasser ses patates , pour notre peine

Impensable aujourd'hui !!

il y a une heure, Speed Hermann a dit :

Le problème c'est qu'aujourd'hui , on ne peut plus laisser les gamins crapahuter comme ils veulent ,

C'est bien ce qu'il me semblait, mais je me demande pourquoi. Le monde serait-il plus dangereux qu'à l'époque? Ou les parents sont-ils plus flippés?

il y a 38 minutes, gloup-gloup a dit :

C'est bien ce qu'il me semblait, mais je me demande pourquoi. Le monde serait-il plus dangereux qu'à l'époque? Ou les parents sont-ils plus flippés?

je crois qu'il y a bien plus de causes que cela: certes, les parents flippent plus (on vit dans un monde anxiogène), mais aussi ont ils peut être de bonnes raisons: l'extérieur est plus dangereux (je faisais la différence avec le milieu rural)et les gamins n'y ont pas non plus appris à y circuler, puisqu'on les laisse pas sortir, ni à se retrouver en bandes: on se méfie de telle ou telle famille, on ne se fréquente qu'entre gens du même milieu, alors qu'avant la mixité sociale régnait sur une rue, un quartier. Et puis les gosses eux mêmes n'ont plus les mêmes occupations: ils sont parfois surbookés par les parents qui leur font faire une multitude d'"activités", ils passent un temps fou tout seuls sur leurs écrans, la famille elle même devenue "nucléaire" ne permet pas les rassemblements quotidiens avec les cousins, etc.. C'est bien dommage pour ces gamins. Je crois que nous avions une vie bien plus gaie, plus insouciante. 

il y a une heure, gloup-gloup a dit :

C'est bien ce qu'il me semblait, mais je me demande pourquoi. Le monde serait-il plus dangereux qu'à l'époque? Ou les parents sont-ils plus flippés?

Les 2 je pense

Puis aujourd'hui ,  les enfants ont des emplois du temps de ministre

Les parents les inscrivent un peu partout : sport , musique , art plastique

sans compter les garderies avant/après l'école , l'étude pour l'aide aux devoirs ......

L'enfant n'a plus le temps de s'ennuyer , or , s'ennuyer c'est chercher soi-même une occupation

Il y a 6 heures, gloup-gloup a dit :

Bonjour,

Les gamins d'aujourd'hui visitent-ils les maisons abandonnées, jouent-ils au docteur avec la fille des voisins, volent-ils des bonbecs à la boulangerie, font-ils exploser des pétards, se bagarrent-ils, cassent-ils des carreaux ? Peuvent-ils se déplacer et agir aussi librement que l'ont fait leurs parents?

Quelles sont les activités clandestines des enfants? Quelles étaient les vôtres, à leur âge?

 

 

Les mêmes bêtises 

La vie est cyclique 

Beaucoup sont sur leurs portables; ils apprennent à écrire le français correctement.

A 11 ans, j'habitais un immeuble de sept étages. Avec la frangine, on s'amusait à descendre un bout de ficelle par la fenêtre avec un poids au bout. Le but était de ne pas coincer le tout chez un voisin.

Sinon, le soir, à 12-13 ans, je lisais une bibliothèque verte tous les soirs. Ou des livres d'Histoire.

Il y a 2 heures, Niti a dit :

Les mêmes bêtises 

La vie est cyclique 

Pas vraiment, parce que les contextes changent. Chez moi, la télé est arrivée quand j'avais 12 ans (et j'avais trois aînés): mon père en voulait pas. Ca nous manquait pas. Et même quand on l'a eue, on avait le droit au feuilleton avant manger, à la piste aux étoiles le mercredi soir et c'est tout. Surtout pas d'infos. ça veut dire qu'on avait du temps que les gamins passent maintenant devant des écrans.

Il y a 1 heure, BELUGA a dit :

Pas vraiment, parce que les contextes changent. Chez moi, la télé est arrivée quand j'avais 12 ans (et j'avais trois aînés): mon père en voulait pas. Ca nous manquait pas. Et même quand on l'a eue, on avait le droit au feuilleton avant manger, à la piste aux étoiles le mercredi soir et c'est tout. Surtout pas d'infos. ça veut dire qu'on avait du temps que les gamins passent maintenant devant des écrans.

Et font toujours autant de conneries et sur le net qui plus est

Il y a 15 heures, Speed Hermann a dit :

Les 2 je pense

Puis aujourd'hui ,  les enfants ont des emplois du temps de ministre

Les parents les inscrivent un peu partout : sport , musique , art plastique

sans compter les garderies avant/après l'école , l'étude pour l'aide aux devoirs ......

L'enfant n'a plus le temps de s'ennuyer , or , s'ennuyer c'est chercher soi-même une occupation

Il y a 15 heures, BELUGA a dit :

je crois qu'il y a bien plus de causes que cela: certes, les parents flippent plus (on vit dans un monde anxiogène), mais aussi ont ils peut être de bonnes raisons: l'extérieur est plus dangereux (je faisais la différence avec le milieu rural)et les gamins n'y ont pas non plus appris à y circuler, puisqu'on les laisse pas sortir, ni à se retrouver en bandes: on se méfie de telle ou telle famille, on ne se fréquente qu'entre gens du même milieu, alors qu'avant la mixité sociale régnait sur une rue, un quartier. Et puis les gosses eux mêmes n'ont plus les mêmes occupations: ils sont parfois surbookés par les parents qui leur font faire une multitude d'"activités", ils passent un temps fou tout seuls sur leurs écrans, la famille elle même devenue "nucléaire" ne permet pas les rassemblements quotidiens avec les cousins, etc.. C'est bien dommage pour ces gamins. Je crois que nous avions une vie bien plus gaie, plus insouciante. 

Oui, ça doit être un peu tout ça à la fois.

En tout cas, dans mon bled, la bande des petits syriens est la seule à écumer les rues. Avoir connu la guerre, l'exil et quelques années en camp de réfugiés... Ca doit aider à relativiser la dangerosité de l'espace public!