Un peu de moi

Lundi de Pâques

Hier, lundi, c'est la fête à la maison. La décoration est magnifique. Des rubans de couleurs pastelles partout dans le salon. Noués avec art et talent. C'est maman qui s'en charge. Il y a mes deux mamies, mes deux papis qui sont très amis. Il y a mon parrain, ma marraine et leur sotte de fille. Elle m'ignore poliment autant que je l'ignore respectueusement. L'ambiance est très vite chaleureuse. Nous sommes toujours si contents de passer de bons moments ensemble avec mes mamies et mes papis. Surtout le père à mon papa qui a toujours d'amusantes histoires.

Nous avons passé la matinée à la cuisine. Préparer les fruits de mer, les crustacés, les différentes sauces demande de l'attention et du savoir faire. Maman est un vrai "Top Chef". J'apprends sans arrêt. Je m'occupe tout particulièrement des salades. Avocat, salicorne, tomates, scarole que j'assaisonne avec soin. Huile d'olive, huile de noix, moutarde à l'ancienne, graines de sésame grillées, sel de Guérande, curcuma, gingembre, persil, ciboulette et levure diététique en paillettes. Je fais goûter à maman qui me conseille et oriente les opérations. Je deviens "cordon bleu".

Tout le monde se régale. Les petits légumes en accompagnement sont divins. Nous trainons à table en bavardant, en riant beaucoup. Le dessert. C'est le pâtissier qui le livre vers 13 h30. C'est un vacherin glacé entouré d'œufs au chocolat farcis de pralin. C'est tellement bon. Chacun en reprend une seconde fois. J'adore la glace au nougat, au caramel "fleur de sel" et à la pistache. Mon choix semble ravir tous les convives. Personne dans la famille ne boit d'alcool ou ne fume. Ce qui évite d'être importuné d'une façon ou d'une autre. Maman a le secret d'un café extraordinaire.

Ce sont les mamies qui font la vaisselle. Ce sont les papis qui essuient. C'est trop drôle car ils partagent des anecdotes de leurs vies étudiantes, il y a fort longtemps. C'est un vrai bonheur de les entendre raconter des histoires incroyables. Mon parrain discute programme scolaire avec papa. Marraine parle équitation avec maman. Leur fille reste les yeux rivés sur l'écran de son smartphone, écouteurs sur les oreilles. L'œil bovin comme à son habitude lorsque en lève un pour regarder ce qui se passe autour d'elle. Dehors, il fait beau. Il fait chaud sous le soleil.

Pour digérer, nous allons marcher dans la campagne environnante. C'est magnifique. Nous longeons la rivière. Tous les arbres se couvrent de feuilles. Les pétales de fleurs jonchent déjà le sol. Je reste près de papa. Il parle avec son père. Professeur à la retraite. J'écoute avec attention. Comme papa et son père, je me destine à l'enseignement en  troisième cycle universitaire. J'ai soif d'apprendre. Derrière, le groupe avec maman. A la traîne Sarah, (pseudo), concentrée sur l'écran de son téléphone, écouteurs sur les oreilles. Totalement étrangère à ce qui se passe.

Il est 17 h30. Nous revenons. Tout le monde prend le thé. Petits gâteaux secs. Nous nous séparons aux environs de 18 h30. La fête est finie. Dans la famille, l'aspect religieux des fêtes  nous est totalement étranger. Ce sont par contre d'excellents prétextes pour se retrouver. Parfois il y a mon tonton, ma tata et ma cousine. Dès que tout le monde est parti, avec maman, nous enlevons toute la décoration. Rien n'est plus triste que de les retrouver le lendemain lorsque la fête est finie. Une petite demi heure. Papa prépare le repas du soir. Il réchauffe.

Nous mangeons en faisant le bilan de cette journée. Positif. Il est 21 h lorsque je suis enfin dans ma chambre, à l'étage. Fatiguée. Demain, mardi, c'est ma rentrée. Je suis à me réjouir. J'aime les études. J'aime l'ambiance de notre petit groupe à la fac. Samedi prochain, le 27 avril, nous fêtons un nouvel anniversaire dans le chalet de la ferme-auberge habituelle. Ce troisième trimestre s'annonce donc sous les meilleures auspices. Me voilà dans ma chambre. Nous sommes mardi 23 avril. J'ai passé ma première journée de rentrée. Je m'apprête à aller me coucher.

Je viendrai régulièrement partager mes petites histoires ici. Avec celles et ceux qui auront envie de les découvrir.

Bisou

Le portrait d'une famille presque idéale. Et très bien écrit (je pense au décor planté d'un roman du 19ème ou première moitié du vingtième siècle).

Bizarre, d'habitude tu te touches plus que ça ! 

C'est vrai, à lire ça fait plaisir , mais on voit quand même que la demoiselle n'aime guère la fille de ceux qui veillent au grain au cas ou, (la sotte de fille , un œil bovin) , ça prête à rire, mais l'ambiance est bonne , on boit pas d'alcool et on fume pas , c'est très rare de voir ça , ou alors il y a un problème de religion ou de principe , et ça on le sait pas.

Une futur cordon bleu, et enseignante avec ça , tout est dit , une famille exemplaire , sans problèmes comme on les aime si bien

Attirée par mon prof

Nous sommes quelques unes à le trouver plutôt séduisant. Hier, dans ma zone, c'était la rentrée. Le premier jour de ce troisième trimestre. J'aime les études. J'aime la fac. J'aime notre petite bande. J'aime aussi beaucoup mon prof. C'est le genre d'homme à motiver, par son seul charisme, toute un amphithéâtre d'étudiantes. Il est encore plus grand que papa. Tout aussi athlétique.

Lui qui porte en général ses pantalons stricts, à pinces et à plis, ou encore un de ses costumes de velours vert bouteille, était hier en jeans. Des mocassins. Une chemise blanche au col négligemment déboutonné. Il a 32 ans mais fait tellement jeune qu'il pourrait être un des nôtres. Ma meilleure copine m'a fait remarquer ce curieux détail qui intrigue encore davantage.

Lorsqu'il parle, assis derrière son bureau, ou qu'il est debout devant le grand tableau, il  est quasiment immobile. Il ne bouge pas les mains comme le font la plupart des individus qui expliquent ou affirment. Ce comportement rajoute encore du mystère. Cet homme pourrait faire du cinéma et il est professeur de sciences appliquées. Ce paradoxe rajoute à la séduction qu'il exerce.

J'assiste à ses cours le mardi matin, le mercredi matin et le vendredi matin. Deux heures à chaque fois. C'est un réel plaisir. Parfois, lorsque j'ai la chance d'avoir une place tout en bas, près du bureau, je dois faire des efforts de concentration. Aucune de nous ne pourra jamais lui avouer l'attrait qu'il suscite sur les filles. Mais chacune admet être sous l'effet de son attractivité.

Certains garçons sont un peu jaloux. Lorsque nous évoquons le prof à la cafétéria il y en a pour le railler, pour se gausser ou encore pour faire des plaisanteries graveleuses et tellement ridicules. Je fais comme si je n'entendais pas. Je me contente de hausser les épaules. Toutes ces allusions grivoises sont navrantes, déplacées, voire vulgaires. On se croirait sur le forum.

Il y a juste un détail, mais qui a son importance. Souvent, en fin de cours, l'après-midi, il y a une des deux filles qui l'accompagnaient au chalet, à l'attendre dans une superbe voiture. Et ça, pour nous autres les filles, c'est un peu comme une provocation. Moi, personnellement, j'aimerai nettoyer son maquillage de voiture volée. Elle doit pas être si terrible que ça !

Il donne cours vendredi matin, de 8 h à 10 h. Je suis à me réjouir. Des émotions et des "sensations" pour mon week-end...

Bisou

Préparation du "Master"

Je suis hyper contente. En cours, nous avons procédé à des simulations pour le "Master" de sciences. Je viens d'avoir un entretien avec le professeur chargé des relations avec les étudiants. A l'écrit, comme à l'oral, je suis reçue haut la main. Et avec les félicitations de tous les autres professeurs. Comme toujours, depuis toutes ces années, mon travail acharné est payant.

Les épreuves définitives se dérouleront en juin 2020. Je suis déjà "affutée" et prête à en découdre. Ces simulations sont notées pour le vrai "Master". Ensuite, c'est une autoroute pour le Doctorat. Je suis pressée d'y être et surtout de m'y attaquer. Il y aura de plus larges plages de travail et de recherches personnelles. Des réjouissances en perspective.

Bisou