1er mars 1979 : 40 ans 1er jour de Service Militaire.

Affecté dans la Marine Nationale (piston). Départ de Brest le 28 février par train. J'ai pris une chambre à Bordeaux dans un hôtel, au dessus d'un bar. Bordel toute la nuit.

1er mars 1979 - 7h00 - devant la gare de Bordeaux.

Nous voici plusieurs dizaines, réunis dans un grand silence. 12 mois de galère en vue. Bon, on ne part pas pour l'Algérie non plus ! Tout le monde se regarde et personne ne se parle. Age minimum 18 ans et des poussières (comme moi). 23 ans ou plus maximum pour ceux qui font des études supérieures.

Nous rentrons dans les cars qui nous emmènent à la base d'Hourtin, au bord de la mer. Une heure de route, vers le nord du département de la Gironde. A l'arrivée, petit-déjeuner sur le pouce : un gobelet de chocolat ou de café avec un fruit et une brioche sous vide. Appel, affectation par section (30 bonhommes). Découverte des dortoirs (nous sommes douze dans le mien).

COIFFEUR !

Une bande de féroces kanaks nous attendent, ciseaux en main. Je suis allé chez mon coiffeur deux jours auparavant. Le kanak désespéré tente de me couper un cheveu. Le sous-off me dit de partir au bout de 30 secondes. Un grand sifflet blanc me succède. Il a une magnifique coupe afro.

Le même, mais en blanc.

Un carnage ! Il ressort avec des trous partout ! Quel con ! Il n'avait qu'à faire comme moi ! Passer chez son coiffeur avant !

Ensuite, distribution des tenues. Tenue de travail (en jean, avec chaussures de tous les jours). tenue de sortie et de défilé, inspection etc... (jolie toile bleu marine). Tenue de "colonie" (blanche). Marinière, pull marin, chaussures vernies. Et trois horribles slips blancs que personne ne mettra. Et surtout le bachi et le pompon rouge ! (béret).

11h30 - 12h00 : repas au self. Les gars se regroupent par dortoir, naturellement. La bouffe n'est pas mauvaise. Une pause. Ensuite, nous avons du faire une initiation à la marche au pas. Ca n'a pas duré longtemps. L'essentiel de l'après-midi fut consacré à la couture de la bande "Marine Nationale" sur le bachi. Heureusement que j'avais des notions. Deux ou trois gars m'ont demandé de coudre la leur. Visite du petit magasin (gâteaux, rasoirs, boissons sans alcool, enveloppes...).

18h30-19h00 : self, puis foyer (musique, baby-foot, boire un verre...). Extinction des feux vers 22h00, si mes souvenirs sont bons. Fin de la première journée. Plus que 364 jours avant la quille ! Encore des choses à découvrir à Hourtin, durant trois semaines. Surtout de la marche au pas. Les grades. Qui ne sait pas nager ! Globalement, trois semaines de vacances. Et deux week-end de permission.

il y a 12 minutes, pila a dit :

Affecté dans la Marine Nationale (piston). Départ de Brest le 28 février par train. J'ai pris une chambre à Bordeaux dans un hôtel, au dessus d'un bar. Bordel toute la nuit.

1er mars 1979 - 7h00 - devant la gare de Bordeaux.

Nous voici plusieurs dizaines, réunis dans un grand silence. 12 mois de galère en vue. Bon, on ne part pas pour l'Algérie non plus ! Tout le monde se regarde et personne ne se parle. Age minimum 18 ans et des poussières (comme moi). 23 ans ou plus maximum pour ceux qui font des études supérieures.

Nous rentrons dans les cars qui nous emmènent à la base d'Hourtin, au bord de la mer. Une heure de route, vers le nord du département de la Gironde. A l'arrivée, petit-déjeuner sur le pouce : un gobelet de chocolat ou de café avec un fruit et une brioche sous vide. Appel, affectation par section (30 bonhommes). Découverte des dortoirs (nous sommes douze dans le mien).

COIFFEUR !

Une bande de féroces kanaks nous attendent, ciseaux en main. Je suis allé chez mon coiffeur deux jours auparavant. Le kanak désespéré tente de me couper un cheveu. Le sous-off me dit de partir au bout de 30 secondes. Un grand sifflet blanc me succède. Il a une magnifique coupe afro.

Le même, mais en blanc.

Un carnage ! Il ressort avec des trous partout ! Quel con ! Il n'avait qu'à faire comme moi ! Passer chez son coiffeur avant !

Ensuite, distribution des tenues. Tenue de travail (en jean, avec chaussures de tous les jours). tenue de sortie et de défilé, inspection etc... (jolie toile bleu marine). Tenue de "colonie" (blanche). Marinière, pull marin, chaussures vernies. Et trois horribles slips blancs que personne ne mettra. Et surtout le bachi et le pompon rouge ! (béret).

11h30 - 12h00 : repas au self. Les gars se regroupent par dortoir, naturellement. La bouffe n'est pas mauvaise. Une pause. Ensuite, nous avons du faire une initiation à la marche au pas. Ca n'a pas duré longtemps. L'essentiel de l'après-midi fut consacré à la couture de la bande "Marine Nationale" sur le bachi. Heureusement que j'avais des notions. Deux ou trois gars m'ont demandé de coudre la leur. Visite du petit magasin (gâteaux, rasoirs, boissons sans alcool, enveloppes...).

18h30-19h00 : self, puis foyer (musique, baby-foot, boire un verre...). Extinction des feux vers 22h00, si mes souvenirs sont bons. Fin de la première journée. Plus que 364 jours avant la quille ! Encore des choses à découvrir à Hourtin, durant trois semaines. Surtout de la marche au pas. Les grades. Qui ne sait pas nager ! Globalement, trois semaines de vacances. Et deux week-end de permission.

Un an , c'est de la rigolade

il y a 1 minute, PINOCCHIO a dit :

Un an , c'est de la rigolade

Deux tirs au fusil en douze mois ! Oui, c'est de la rigolade ! Il y a des jours où on se demandait pourquoi on était là ! De mars à octobre, j'ai été occupé. Mais ils m'ont envoyé mon remplaçant début novembre (fin à la fin février) ! Le remplaçant me piquait tout le boulot pour ne pas s'emmerder (nettoyage des vêtements sur le bateau).

18 mois pour moi," gonfleur d'hélice", la belle vie si l'on peut dire,car quand on pense à ceux qui on fait l'Algérie, on peut dire qu'on était des vernis

bonjour

27mois et demi pour moi et ...des aventures dans des régions dangereuses avec des copains tués ou blessés et des disparus sans compter deux désertions .

on dit souvent qu'avant , c'était le bon temps ? pas pour tout le monde mais , j'ai eu de la chance et aujourd'hui , parfois , je repense à tout cela mais , c'est le passé et cette époque à sombré dans les profondeurs insondables des temps disparus à jamais  .

bonne soirée

il y a 39 minutes, PINOCCHIO a dit :

18 mois pour moi," gonfleur d'hélice", la belle vie si l'on peut dire,car quand on pense à ceux qui on fait l'Algérie, on peut dire qu'on était des vernis

Je viens de rechercher ce qu'était un gonfleur d'hélice. Je ne connaissais pas.

J'ai un ancien copain de travail qui m'a raconté qu'en Algérie (il était appelé), il roulait en convoi dans un désert de montagnes, de nuit. Il conduisait le véhicule qui fermait la marche du convoi. Son camion tombe en panne. Et le convoi continue d'avancer ! L'avant dernier-véhicule avait un veilleur qui contrôlait le dernier véhicule. Le veilleur s'était endormi ! Mon copain a réparé vite fait ! "Je ne suis pas resté trainé ! Valait mieux pas !".

Mon grand-père a fait trois ans et après, il a embrayé sur 14/18 qu'il a fait en entier...

il y a une heure, pila a dit :

Affecté dans la Marine Nationale (piston). Départ de Brest le 28 février par train. J'ai pris une chambre à Bordeaux dans un hôtel, au dessus d'un bar. Bordel toute la nuit.

1er mars 1979 - 7h00 - devant la gare de Bordeaux.

Nous voici plusieurs dizaines, réunis dans un grand silence. 12 mois de galère en vue. Bon, on ne part pas pour l'Algérie non plus ! Tout le monde se regarde et personne ne se parle. Age minimum 18 ans et des poussières (comme moi). 23 ans ou plus maximum pour ceux qui font des études supérieures.

Nous rentrons dans les cars qui nous emmènent à la base d'Hourtin, au bord de la mer. Une heure de route, vers le nord du département de la Gironde. A l'arrivée, petit-déjeuner sur le pouce : un gobelet de chocolat ou de café avec un fruit et une brioche sous vide. Appel, affectation par section (30 bonhommes). Découverte des dortoirs (nous sommes douze dans le mien).

COIFFEUR !

Une bande de féroces kanaks nous attendent, ciseaux en main. Je suis allé chez mon coiffeur deux jours auparavant. Le kanak désespéré tente de me couper un cheveu. Le sous-off me dit de partir au bout de 30 secondes. Un grand sifflet blanc me succède. Il a une magnifique coupe afro.

Le même, mais en blanc.

Un carnage ! Il ressort avec des trous partout ! Quel con ! Il n'avait qu'à faire comme moi ! Passer chez son coiffeur avant !

Ensuite, distribution des tenues. Tenue de travail (en jean, avec chaussures de tous les jours). tenue de sortie et de défilé, inspection etc... (jolie toile bleu marine). Tenue de "colonie" (blanche). Marinière, pull marin, chaussures vernies. Et trois horribles slips blancs que personne ne mettra. Et surtout le bachi et le pompon rouge ! (béret).

11h30 - 12h00 : repas au self. Les gars se regroupent par dortoir, naturellement. La bouffe n'est pas mauvaise. Une pause. Ensuite, nous avons du faire une initiation à la marche au pas. Ca n'a pas duré longtemps. L'essentiel de l'après-midi fut consacré à la couture de la bande "Marine Nationale" sur le bachi. Heureusement que j'avais des notions. Deux ou trois gars m'ont demandé de coudre la leur. Visite du petit magasin (gâteaux, rasoirs, boissons sans alcool, enveloppes...).

18h30-19h00 : self, puis foyer (musique, baby-foot, boire un verre...). Extinction des feux vers 22h00, si mes souvenirs sont bons. Fin de la première journée. Plus que 364 jours avant la quille ! Encore des choses à découvrir à Hourtin, durant trois semaines. Surtout de la marche au pas. Les grades. Qui ne sait pas nager ! Globalement, trois semaines de vacances. Et deux week-end de permission.

Mon fils aîné en 79, a fait "ses classes" 4 mois à Saint-Cyr Coëtquidan!

Autrement dit, il n'est rentré que 4 mois après...vous n'avez pas fait "vos classes"?

il y a 59 minutes, PINOCCHIO a dit :

Un an , c'est de la rigolade

Mes grands-pères c'étaient 5 ans...

Mon père s'étant engagé, j'sais pas!

Mon frère aîné 2ans, au moment des "évènements" d'Algérie!

il y a 24 minutes, Morfou a dit :

Mon fils aîné en 79, a fait "ses classes" 4 mois à Saint-Cyr Coëtquidan!

Autrement dit, il n'est rentré que 4 mois après...vous n'avez pas fait "vos classes"?

 

Si, quatre semaines à Hourtin.

Le Centre d'Instruction est à l'abandon depuis 2000. Un promoteur l'a racheté mais je ne sais pas si des travaux ont commencé. C'est une honte ! L'Etat a laissé pourrir les bâtiments. Il y avait là de quoi faire un centre de détention et de formation professionnelle pour les délinquants peu dangereux. 

Pour le Service, il prenait parfois n'importe qui aux sélections des "Trois jours" (un jour et demi en fait). Un gars qui était à Hourtin demande à un sous-off un renseignement pour aller dans un endroit. Le gars avait des lunettes plus grosses que des loupes. Le sous-off lui donne le renseignement et le gars part dans la direction opposée. Rire général ! Le garçon fut réformé le lendemain.

Le Service Militaire en France.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Service_militaire_en_France

La seule fois où nous avons été un peu inquiets pendant le Service, c'est durant la crise du Golfe Persique (crise iranienne - détroit d'Ormuz). Des bruits de couloirs faisaient entendre que nous allions peut-être partir là-bas avec le rafiot, un pétrolier-caboteur. Cette barcasse de 55 personnes revenait du Sénégal quand j'ai embarqué. Mais les machines ont montré ensuite quelques signes de faiblesse. Panne avant la sortie de la rade de Brest. Débuts d'incendie réguliers en mer . En fait, en dix mois, le bateau a bougé trois fois pour dix jours de mer (golfe de Gascogne).

Nos "ancêtres" ont sué. Un grand-père de ma mère a été gazé en 14. Il a fini par mourir de ce mal en 1922.

Le père de ma mère n'a pas fait la Guerre de 39-40. Il a été réquisitionné pour travailler à l'Arsenal de Brest en tant qu'électricien et mécanicien très qualifié (il était artisan). Je ne sais pas si les allemands l'ont gardé de 1940 à 1944.

Le grand-père maternel de ma femme (né en 1908) ayant perdu un oeil au travail dans les années 30, ne fut pas mobilisé. Mais les allemands déportèrent le secrétaire de mairie de sa commune en 1943; et comme il était le plus instruit dans cette communauté rurale, les occupants le mirent d'office à la place du déporté (mort en 1945 en camp). Il "magouilla" un peu dans les papiers pour aider les gens. La Gestapo le ramassa, et il ne dut sa libération immédiate qu'au passage d'un officier allemand qui le connaissait bien et qui passait dans les locaux de la sombre structure policière nazie.

Mon triste père, quant à lui, s'engagea à 19 ans dans les commandos-marine pour l'Indochine. Il "exerça" de 1948 à 1950. Je pense qu'ils l'ont viré. Il a du devenir complétement abruti (il le fut tout au long de sa vie). Les bons éléments étaient tués au combat, morts en détention (prisonniers), ou sont revenus vivants du bourbier asiatique.

Tu es revenu ,le merle tant mieux pour toi, d'autre y sont malheureusement resté, une sale guerre des deux côtés , et on en a le résultat aujourd'hui, des harkis que l'on a délaissés, des traitres pour les autres , une haine encore tenace et impossible à atténuer