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Femmes et force physique


sovenka

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 475 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

Moi aigrie, ma non, je m'amuse beaucoup en vrai avec ces sujets complètement fous qu'on peut poster en philo.

Sinon, vous dites :

Citation

En fait ce qui me dérange dans vos posts c'est l'idée sous-jacente d'un monde où la science comblerait les différences physiques dans le but de rendre la société plus juste et bienheureuse. Il y a là un relent d'égalitarisme scientiste dans lequel la différence est injustice. Mais si la différence est injustice alors moi aussi je veux des plus gros muscles parce qu'il y en a des plus balèzes que moi pis il y en a des plus intelligents allez prof ajoutait moi quelques synapses. Le problème c'est que tout le monde aurait recours à une telle science et au final ne deviendrions nous pas tous identiques ? Moi elle me fait flipper votre histoire, alors j'ironise...

C'est sûr que ça peut faire flipper : le changement fait souvent flipper avant qu'il n'arrive. La France a peur comme disait l'autre quand il était question d'abolir la peine de mort, et puis ça s'est fait et voilà. Pareil avant que le feu passe au vert pour le mariage gay. Enfin passons. Donc actuellement l'usage de la chirurgie esthétique n'étonne plus personne (bien que ce ne soit pas toujours réussi, si vous voyez de quoi je parle) mais globalement on redoute encore de passer dans un monde où la science offrirait aux individus de gagner en force, en rapidité, en vision pourquoi pas... la liste est longue. Le but ne serait pas que tout le monde devienne pareil mais que chacun devienne ce qu'il veut être. Du coup on aurait tous nos particularités. Ainsi le petit pourrait gagner plusieurs centimètres tandis que celui qui se trouve trop grand pourrait en perdre. Celui qui s'estime trop faible pourrait gagner en puissance. Celui qui a toujours rêvé de courir à la vitesse du guépard serait comblé grâce aux êtres en blanc à lunettes... La femme qui en a marre qu'on profite de sa vulnérabilité pourrait devenir une femme assez forte pour porter son agresseur à bout de bras et l'essorer comme une serpillère.

Un tel monde nous fait peur parce que nous craignons l'inconnu, pourtant ce n'est pas improbable que ce cap soit franchi un jour. Evidemment il faudrait que les lois se mettent au diapason avec ces progrès.

Finalement il est surtout question de liberté : faire en sorte que l'individu soit libre d'obtenir les capacités dont il estime qu'elles lui font défaut pour vivre pleinement sa vie.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 745 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 20/12/2018 à 16:43, sovenka a dit :

D'où cette réflexion : les femmes sont-elles en droit d'attendre de la science des moyens pour muter vers une force physique équivalente à celle des hommes afin de n'être plus en position de vulnérabilité et vivre, enfin, une vraie existence d'humain dans une société hantée par des hommes au comportement de primates ?

Je crois que c'est déjà potentiellement le cas avec les stéroïdes par exemple, et pourtant...

 

Je rejoins ton indignation face aux souffrances faites aux femmes, sous couvert d'une égalité de droit, il reste bien évidemment des dérives et des pratiques immondes, comme injustes, malgré toutes les tentatives de les rendre silencieuses ou invisibles. 

 

Dans le principe je n'y vois aucune objection, c'est légitime. Toutefois, il faut se poser quelques questions en amont, comme de savoir si les dites femmes seraient enclines à y recourir de leur plein gré, car il n'est pas plus question de leur imposer ceci, sous prétexte que c'est pour leur bien. Tu le soulèves toi aussi à un moment, en parlant des enfants, auxquels on peut aisément rajouter les personnes âgées, comme les handicapés, et autres personnes en état de faiblesse, tous ne sont pas victimes d'abus systématiques, même si parallèlement les mentalités seraient perfectibles. 

Le nœud du problème, n'est pas tant les gens qui sont maltraités que ceux qui endossent le rôle de bourreau, il me semble, on ne pourra pas upgrader l'ensemble de la population pour se prémunir de l'infamie de certains hommes, le seul remède viable n'est pas de mettre des armes dans les mains des victimes, mais de désarmer les agresseurs si nous voulons vivre en paix, ou poursuivre et encourager le mouvement, qui est en cours, de déviolentisation du monde. 

 

Il existe pléthore de femmes qui sont plus fortes physiquement que des hommes, et pourtant elles ne font pas usage de cet avantage physique, ce qui me laisse songer que même en les dotant d'une force équivalente, cela ne changerait pas le fond du problème - sans compter les disparités inévitables entre personnes -, c'est avant tout un problème de mentalité, et ces hommes trouveraient un subterfuge pour contourner cette nouvelle difficulté, en mettant en place de nouvelles tactiques, afin d'arriver à leurs fins ou pour assouvir leurs mauvais penchants. N'oublions pas toutefois que les violences psychologiques sont en règle générale considérées comme plus traumatisantes par les personnes violentées physiquement et mentalement.

Tiens à l'inverse, je connais un homme qui s'est laissé battre par sa femme, alors qu'il aurait pu ne pas se laisser faire et reprendre le dessus, parce que dans sa tête c'est une chose qui ne se fait pas, elle l'a tabassé à coups de poêle, il n'a fait que se protéger sans riposter... il n'était pas beau à voir. 

 

Il y aurait sans doute plusieurs leviers à mettre en place, comme les répressions légales tout autant que celles morales, le jugement des pairs est une force puissante, à l'image de l'interdiction claire et nette de la fessée et autres châtiments corporels dans les pays scandinaves envers les enfants, il y a là-bas une double peine, à la fois celle de la justice et en même temps celle de la société, avec la honte et le rejet en filigrane. Faire évoluer les mentalités dès le plus jeune âge est également une piste incontournable, et cela ne se limite pas aux violences faites aux femmes, mais est très général: " ce n'est pas parce que je suis en mesure de pouvoir faire une chose pour que je la fasse ", je peux rouler à plus de 90Km/h sur une départementale mais je ne le fais pas, je peux voler mes amis qui me font confiance en me laissant seul chez eux mais je ne vais pas le faire, je peux violenter à souhait un enfant ou une personne handicapée mentalement ou physiquement qui ne peut riposter sans que j'y songe un seul instant, il est loisible encore de torturer ou maltraiter un animal mais je m'y refuse, je peux me moquer ouvertement de ceux qui sont dans le besoin et face à moi, alors que je n'y suis pas, et pourtant je n'y succombe pas, etc... Bien dissocier et différentier pouvoir et vouloir en quelque sorte: ce n'est pas parce que je peux que je " dois " !

 

Chez nous, nous n'avons pas assez marqué la barbarie de faire du mal à autrui, d'autant plus si il ne peut pas se défendre, que ce soit par faiblesse intrinsèque ou par le nombre ( des dizaines de jeunes des cités qui s'en prennent aux pompiers ou à une estafette de police par exemple, ou une bande qui s'en prend à un individu isolé ) ou par tout autre truchement, telle une arme ou encore une drogue ( comme celle dite des " violeurs " ), la violence garde une certaine légitimité d'exister, il suffit de voir les dégâts consécutifs aux interventions des " gilets jaunes " et la tolérance de la population en faveur de ce mouvement, alors qu'ils devraient être sévèrement moralement réprimandés collectivement, pour s'en prendre à des innocents ou aux bâtiments/biens publics - autant qu'ils le seraient eux-mêmes si on venait détruire une partie de leurs biens propres - la violence est d'une certaine manière banalisée, aussi bien dans le quotidien, que dans les médias ou les fictions livresques ou cinématographiques, et ce depuis le plus jeune âge, dès les bandes dessinées et autres jeux-vidéos/consoles. 

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  • 3 semaines après...
Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 745 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

 

Dans les sociétés de mammifères, les chefs de clan sont très souvent des mâles. Cette dominance a longtemps été expliquée par la testostérone, une hormone masculine. En effet, celle-ci stimule la croissance, le développement des muscles et l’agressivité d’un individu, le rendant plus compétitif. Mais alors, comment expliquer l’émergence de sociétés matriarcales, dominées par des femelles, comme chez les hyènes ? François Rousset, de l’université de Montpellier, et ses collègues se sont intéressés au cas de ces carnivores sociaux.

Entre 1996 et 2017, les chercheurs ont suivi plus de 700 hyènes en Tanzanie, appartenant à huit clans différents. Ils se sont sur- tout intéressés à l’issue des confrontations entre individus issus du même clan ou de deux clans différents, en comparant la masse, le sexe et le soutien social des deux hyènes.

Comment définir le soutien social ? Les chercheurs ont considéré que la hyène qui bénéficiait du plus grand nombre d’individus apparentés dans le clan disposait du plus grand soutien social. Ce soutien passe surtout par la voie maternelle. Et comme, chez les hyènes tachetées, à l’âge adulte, les mâles quittent le clan pour aller s’accoupler, les femelles sont

avantagées sur le plan du soutien social. « Nous nous sommes rendu compte que ni la masse ni la corpulence ne favorisaient la victoire d’un individu. Les hyènes disposant du plus fort soutien social, généralement les femelles, avaient plus de 75 % de chance de remporter le conflit au sein d’un clan », indique François Rousset.

Ces travaux expliquent aussi le comporte- ment de certaines hyènes qui adoptent les petits d’autres femelles, étendant ainsi leur relation de parenté : une stratégie efficace pour gagner en soutien social !

 

Téléchargeable en pdf à partir de cette page ( 14 pages, 1,22Mo ): https://www.pourlascience.fr/sr/echos-des-labosactualites-15623.php

L'étude dont il est question ( payante ): https://www.nature.com/articles/s41559-018-0718-9

We assessed the effects of both mechanisms on dominance in the spotted hyaena (Crocuta crocuta), a species where sexual size dimorphism is low and females often dominate males. We found that individuals with greater potential social support dominated one-on-one interactions in all social contexts, irrespective of their body mass and sex. Female dominance emerged from a disparity in social support in favour of females.

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