Rosa Maria da Cruz, un déni de grossesse absolu ?

il y a 5 minutes, Morfou a dit :

C'est pourtant ce qui fait la différence, l'enfant est vivante!

Ces deux couples pédophiles dont on parle aujourd'hui...les hommes et pères sont en prison, les femmes et mères non! pédophilie et maltraitances, mais enfants vivants!

si les mères sont au courant, elles méritent au moins autant, si ce n'est plus pour n'avoir pas protégé leur enfant, leur sang, leur coeur...

Une amie de longue date 

Elle relate le tout 1er accouchement de son amie :  "Ça a duré plus de 20 h, elle arrivait pas à accoucher, elle me broyait les mains, Rosa elle poussait pas, ça arrivait pas. Je me suis dit « mon dieu, si c’est ça accoucher », c’est resté quelque chose de terrible.

Puis vient le second enfant. Un déni total, l'accusée accouche lors d'un voyage au Portugal, dans le salon de ses beaux-parents. L'amie est prévenue par téléphone, elle tombe des nues, comme tout le monde Elle apprend "hyper tard", la 3e grossesse.

"Je m'en veux, je me suis interrogée. Y'a toute une histoire derrière ça.

« Rosa est passée à la maison une semaine avant la découverte de Séréna, elle est restée longtemps ce matin-là, on a bu plusieurs cafés, on parlait des enfants, de voyage, en disant au revoir à Rose, elle m’a serrée dans ses bras et elle m’a dit «tu sais ma Laeti, je t’aime fort», j’ai souri, je lui ai dit « qu’est-ce qui t’arrives, t’es folle ? »" poursuit la jeune femme en expliquant que son attitude n'était pas habituelle.

Elle n'est pas au village le jour de la découverte de Séréna. Elle reçoit un SMS d'une voisine et dit sa "sidération" :  "j’ai pensé beaucoup à elle, à cet enfant... Quelle souffrance, 2 ans, j’arrivais pas à concevoir, je me disais j’ai rien vu..

Elle raconte sa proximité avec l'accusée, son amitié mais dit qu'elle n'est jamais revenue en détails sur les dénis de grossesse de Rosa Da Cruz: "On pleure pas, on s’aime mais on se le dit pas, y’a une pudeur. J’ai vu pleurer Rosa deux fois. Le jour de la découverte de séréna et le jour de la mort de sa mère. Il y a eu une Rosa avant et après cette histoire.

Il y a 2 heures, January a dit :

Les médecins l'ont dit. Chanou a expliqué que ça pouvait évoluer néanmoins. Je crois que cette petite fille est bien plus atteinte qu'un asperger. Elle n'a pas complètement perdu son profil "d'enfant sauvage", l'expression qui a été utilisée à plusieurs reprises (on a même entendu "mowgli"), encore aujourd'hui, son âge mental est réduit.

 

 

Il n'y a pas que le côté "enfant sauvage"...un enfant élevé par des animaux ( les loups sont un cas connu mais il en existe aussi avec des singes) a quand même une "sociabilisation" qui se fait parce qu'il fréquente, si on peut dire, à longueur de journée, d'autres animaux , il est stimulé d'un point de vue sensoriel aussi.
Là cette petite a été isolée...privée de stimulations. C'est ça le point.

Alors on n'a pas ( et tant mieux!) de récit d'expériences faites d'isolement sensoriel chez des enfants, mais ce texte : https://www.cairn.info/revue-la-psychiatrie-de-l-enfant-2005-1-page-157.htm

peut donner une certaine idée.

parce que des cas qui sont dans le même genre que celui de serena, y en a. Disons que son cas est l'aboutissement extrême de tout un spectre de "relations dysfonctionnelles" ( appellation politiquement correcte pour maltraitance ) .

Après la mise en examen, cette amie raconte la "violence" à l'égard de l'accusée : J’allais la voir, c’était violent, c’était difficile à appréhender, les gens qui vous tournent le dos, qui vous disent « elle mérite un coup de pelle », c'est dur".

Le président souligne que le récit de cette amie sur le 1er accouchement de Rosa Da Cruz semble "particulièrement traumatique": "Oui, confirme le témoin, je sentais qu'elle ne pouvait pas (...) elle arrivait pas à pousser"

Prsdt : Elle était bloquée ?

- Oui ! la sage-femme s'énervait et Rosa me serrait, me serrait.

Elle assure que le mot "déni" a été prononcé après la naissance inattendue du 2e enfant de Rosa Da Cruz en 2004 : Y'avait pas de tabou là-dessus

Assesseur : Est-ce qu’elle est autre chose qu’une mère Mme Da Cruz ? Qui elle est comme femme ?

- Il y a une Rose avant les enfants et après les enfants. Avant, elle sortait, s’habillait, vivait, recevait. Après la 1ère naissance, elle a continué à travailler. Après la naissance du 2e (le déni), elle ne travaillait plus. C’est devenu une maman à 100%. On parlait de la société, de l’éducation de nos enfants, de l’avenir, comme des gens normaux (...) c’est vrai qu’elle vivait pas, elle allait plus au cinéma, elle voyait plus personne, elle vivait recluse, elle prenait sa voiture allait faire les courses et c’est tout. C’est quelqu’un d’extrêmement généreux, très aimante mais elle peut aussi être dure, elle ne montre pas ses sentiments, ça peut déstabiliser.

Cette amie de longue date note aussi un changement de Rosa Da Cruz à l'arrivée de son conjoint : Du jour où il est arrivé en France, je ne mettais plus les pieds chez elle, je ne me l’explique pas. Elle s’est enfermée, il ne parle pas français lui, elle restait à la maison, elle ne prenait plus soin d’elle. Je pense qu’elle l’aime profondément, par amour parfois quand ça va pas fort, on s’enferme, on le dit pas, moi elle m’a toujours dit qu’elle était très heureuse.

AG : Vous parliez de vos rdv gynéco, de sexualité, des grossesses et de leurs suivis médicaux ?

- Je ne pense pas.

Avocat PC : Elle vous a parlé de la fillette depuis la découverte ?

- Elle était dans l'idée qu'elle s'était occupée de cette petite quand même. Sur l'accouchement, elle m’a dit qu'elle avait mal au ventre, qu'elle était descendue et que la petite était venue, c’est tout. Elle était fermée, murée dans une réalité qui n'était pas celle que j'entendais. On a beau se connaitre depuis 25 ans, on ne se confiait pas de choses de l'intimité, on ne parlait pas de sexualité, c'était très pudique ! Ça fait trois ans que je ne l’ai pas vue, on s’écrit pour les anniversaires des enfants mais on n’a plus de contact, elle n’est jamais venue, à part la famille je pense qu’elle ne voit personne.

Audition d’un membre du conseil départemental :

Depuis la découverte de Séréna, le département l’accueille et l’accompagne dans l'ensemble de son quotidien. Tout contact extérieur de cet environnement quotidien peut être perturbant pour Serena qui se construit dans un lieu protégé, pas connu. Les 3 autres enfants (du couple) bénéficient d’un accompagnement du conseil départemental avec des travailleurs sociaux. Mais les deux ainés ne veulent pas voir de psy.

Audition de Mme G. (famille d’accueil des trois enfants) :

Elle décrit trois enfants "très bien élevés", "en bonne santé" mais "absence de revendication par rapport au placement" : ils ne demandaient pas de nouvelles des parents. L'aîné protégeait beaucoup son frère et sa soeur et répondait parfois à leur place. La plus petite des trois enfants (4 ans au moment des faits) a déclaré qu'elle avait "une petite soeur", Katia. Elle n'en a jamais plus reparlé, c'était le 1er soir du placement.

L'aîné a quant à lui expliqué qu'il savait qu'un bébé avait été retrouvé dans un coffre sans connaître visiblement son lien avec l'enfant. Le 2/11/2013, le fils aîné a été surpris de voir "sa maman" à la TV sur « Sept à Huit »: "On a éteint immédiatement la télé, plus personne n’en a reparlé."

L'assistante familiale a gardé les 3 enfants pendant 1 an, puis un weekend sur deux puis la moitié des vacances. Elle raconte que leur comportement a changé lorsqu'ils ont été placé chez "l'oncle et la tante". Ils faisaient des bêtises, "ils étaient un peu plus terribles. Les enfants voulaient revenir chez leurs parents, ils aiment leurs parents, ils se sont jamais plaints des parents, ils ont été bien éduqués.

Audition du médecin chef du conseil départemental

 Il est questionné par la partie civile sur le fait qu'on ait retrouvé du tramadol dans les cheveux de Séréna.

Me Faure Roche : Peut-on s'en procurer en maison de retraite ? (où l'accusée a travaillé un temps)

Témoin : C'est généralement dans une pharmacie avec coffre fort et un registre tenu.

Me Faure Roche : Est-ce que la prise de ces médicaments peut faire qu’on ne l’entende jamais Séréna ?  

- Ce sont des molécules sédatives.

L'avocate de la défense veut faire citer l'expert toxicologique qui, selon elle, émet des réserves sur le fait que ce médicament ait pu être administré à l'enfant. Le président n'a pas la même lecture de son expertise. L'avocate de la défense retient l'hypothèse d'une "contamination externe" des cheveux de Séréna avec du tramadol au début de son hospitalisation (15 jours avant le prélèvement). Mais est-ce compatible avec la dose observée ? La question fait débat.

Cette question est essentielle : s'il est retenu que l'accusée a pu administrer du tramadol à sa fille, le dossier bascule du côté de la maltraitance et non d'un défaut de soins.

On entendra l’expert toxico en visio, ce qui n’était pas prévu au départ.

Pour le midazolam, après un bref débat, on écarte l’hypothèse que ce soit autre chose que consécutif à l’IRM.

il y a 25 minutes, January a dit :

Pour le midazolam, après un bref débat, on écarte l’hypothèse que ce soit autre chose que consécutif à l’IRM.

oui ça parait normal vu la difficulté qu'il y a à se procurer du midazolam.

Visionnage d’une vidéo de la plus petite des trois enfants (4 ans à l’époque) :

- Ta voiture, elle est comment ? demande l'enquêteur.

- Elle est jolie mais elle est sale.

- Personne la nettoie ?

- Maman elle la nettoie toute seule. La voiture, elle est tout le temps dehors.

- Tu vas que à l’école avec la voiture ?"

- Oui

- tu vas faire des courses ?

- Non maman elle veut pas.

- Tu mets où ton sac d’école?

- Dedans". "Dans le coffre?"

- Nan! Dedans la voiture.

- Pourquoi tu le mets pas dans le coffre ?

- Parce qu’on n'a pas le droit. Papa, il vient pas à l’école, il est un papa ah oui je suis bête, il va au travail lui.

- En bas il faut rien toucher dans le garage, parce qu’on n’a pas le droit.

- Qui a dit qu’on n’a pas le droit ?

- Papa et maman aussi.

- Ils ont peur que vous fassiez des bêtises ?

- Oui."

- Tu fais des bêtises ?

- Non. Papa, quand il arrive, il me fâche.

- Il se fâche comment ?

- Il me tape.

- Ou? Dans la figure ? Qu’est ce que tu fais tu pleures un petit peu ?

- Je pleure beaucoup.

- Tu aimerais bien avoir une petite soeur, non ? T'en as déjà vu des bébés ?

- Non.

- Jamais, jamais ?

- Non.

- A la maison t'as déjà vu un bébé ?

- Non. Il n'y en a pas. Il y en a un dans le ventre de maman.

- Qui c’est qui t’a dit ça ?

- Moi toute seule.

- Tu connais une petite fille qui s’appelle Séréna ?

- … (silence)

On interroge Rosa da Cruz.

Rosa da Cruz : Pour moi, je ne savais pas que j'avais un enfant. Je ne voyais pas cet enfant.

Le président relève que ce n'est qu'à partir du 10 novembre, soit près de deux semaines après la garde à vue, qu'elle parle de Séréna comme d'une "chose".

Lors de sa garde à vue, elle explique avoir été "au courant de cette grossesse au 8e mois", ne pas l'avoir annoncée. Elle parle de « petit bout d’chou » et dit "cet enfant c’est le mien, il s’agit de ma fille Séréna", lit le prsdt.

Prsdt : Et puis au mois de novembre 2017, vous dites, Séréna pour moi n’était pas un enfant, c’était quelque chose. Comment pouvez-vous nous expliquer ce changement de formulation ?

Elle répond à côté en disant que lors de son 1er interrogatoire par les gendarmes à Brive, on l'a menacé de lui retirer ses enfants en lui disant qu'elle était "indigne d'être mère ».

Prsdt :  Que s'est-il passé entre le dernier interrogatoire devant le juge d'instruction de Brive et le 10 novembre 2017 ?

- J'ai vu un expert qui m'a fait comprendre que pour moi, Séréna était une chose.

Prsdt : Reprenons du début. Vous indiquez que vous avez été au courant de votre grossesse vers le 8e mois (il lit) :"C'était au moment que Séréna est née que je me suis rappelée que j'avais senti quelque chose mais je n'ai pas dit que j'ai dit que j'étais enceinte au 8ème mois. »

Elle explique que la menace de lui retirer ses enfants l'a poussé en GAV à parler de Séréna de "ptit bout d'chou", de surévaluer les soins.

Il la cite lors de sa GAV et devant les caméras de 7 à 8: "Vous dites juste j’étais dans un engrenage et je ne voulais pas l’abandonner parce que c’était mon bébé".

Rosa da Cruz : Tout ce que j’ai dit en GAV c’était pas vrai. Quand Séréna est née pour moi c’était pas un bébé, je l’ai posée et je m’en suis pas occupée tout de suite, je l’ai posée sur un matelas qui était là, dans la pièce au milieu.

Prsdt : Pourquoi la mettre sur un matelas si c'est une chose?

- Je sais pas.

Prsdt : Pour quelqu'un qui vient d'être interpellé pour quelque chose d'assez grave  vous donnez énormément de détails Madame. (référence aux aller-retour détaillés par l'accusée pour nourrir le bébé les premiers jours).

- Je ne m'en suis pas occupée au début, on me posait des questions, je répondais pour avoir... je voulais montrer une image de moi... je répondais pour pas qu'on dise que j'étais une mauvaise mère.

Prsdt : Quand avez-vous fait exprès de ne pas la cacher pour que quelqu'un puisse la voir ?

- A la fin.

Elle dit avoir volontairement laissé les fenêtres ouvertes pour que quelqu'un puisse l'entendre.

Le président continue de la mettre face à ses contradictions. Aujourd'hui elle assure que Séréna n'a jamais passé une nuit dans la voiture. Au cours de la procédure, elle a pu dire que l'enfant avait passé ses nuits dans la voiture pendant une année.

Prsdt : Est-ce que vous vous êtes dit « ça fait la troisième fois (déni de grossesse), on va me prendre pour une folle » ?

- Sûrement, je me le suis dit..

Elle répète : Quand Sérena est née, pour moi ce n’était pas un bébé je l’ai posée et je m’en suis pas occupée tout de suite. je l’ai posée sur un matelas dans la pièce et je suis partie.

Le président est assez offensif dans ses questions. Selon lui :  on n'est pas dans le déni mais dans la dissimulation. Vous vous êtes évertuée 24h sur 24 à la cacher !

Prsdt : Quand est-ce que vous avez fait exprès de ne pas la cacher pour qu'on puisse la voir ?

- Vers la fin, je laissais la fenêtre ouverte pour qu’on l’entende.

Prsdt : Mais comment voulez vous qu’on l’entende, vous dites qu’elle ne pleurait pas ?

- Je lui ai jamais donné de somnifère, elle ne pleurait pas.

Pour le président, soit elle a menti lorsqu'elle a indiqué avoir prodigué un certain nombre de soins ; soit elle a dit la vérité et auquel cas, elle avait bien conscience qu'il s'agissait d'une personne et non d'un objet.

Rosa da Cruz : Ce n'était pas un bébé.

Le président revient sur son attitude équivoque au garage.

Rosa da Cruz : Je voulais que ce soit quelqu’un qui la découvre, que ce soit pas moi.

Prsdt :  Pourquoi ?

- Je peux pas vous l’expliquer, je comprends pas…

Sur l'odeur nauséabonde dans la voiture : Je ne la sentais pas.

Le président cite les précédentes déclarations de Rosa-Maria : Même s’il est insuffisant et inapproprié, on est bien dans l’entretien d’un être humain !

A la barre, elle soutient qu'elle ne faisait rien de tout cela : Pour moi Séréna elle n’existait pas.

Prsdt : Vous ne nous aidez pas, Madame.

Le magistrat insiste, multiplie les questions, revient à la charge, relève encore et encore les contradictions.

Rosa da Cruz : Pour moi ce n’était pas un bébé.

Prsdt : De quoi vous avez peur Madame ? Pourquoi ne pas la déclarer à l’état civil ?

- Pendant tous les interrogatoires, Séréna n’existait pas pour moi...

Prsdt : Mais ce n'est pas la question Madame ! Et ce n'est même pas la réponse !

- Séréna, je ne m'en suis jamais occupée, je ne l'ai jamais tenue dans mes bras, je ne lui ai jamais fait de câlin.

Prsdt : Mais vous l'avez nourrie ?

- Occasionnellement.

Rosa Da Cruz s'effondre, l'audience est suspendue.

L’audience reprend.

Psdt : Vous réalisiez bien que vous ne donniez pas autant de confort aux 3 enfants et à Serena ?

- Au début non.. Je m'en suis rendue compte à la fin.

Le président l'interroge sur les risques pour Séréna de conduire avec l'enfant dans le coffre. Mme Da Cruz dit ne pas s'être posée la question.

Prsdt : si je suis bien la synthèse, vous donnez naissance à une chose qui est dans le coffre de cette voiture et au bout de 2 ans pendant lesquels vous vous en occupez sinon il serait mort. Ca reste une chose jusqu'à l'ouverture du coffre..

Rosa da Cruz : Je lui ai pas donné de nom..

Elle explique avoir inventé le prénom de Séréna quand un pompier vient la voir pour lui dire que l'enfant va être amené à l'hôpital. Donc au dernier moment.

Prsdt : Dans la 1ere version de l’histoire : vous avez donné naissance à une petite fille dont vous vous occupez à minima, mal, mais quand même, vous voulez la maintenir en vie, vous ne vous expliquez pas pourquoi vous faites ça et vous faites en sorte qu’elle soit découverte. Dans la 2ème version, vous donnez naissance à une chose vivante, vous vous en occupez, ce n’est pas un enfant mais vous la maintenez en vie et elle devient un enfant quand le coffre s’ouvre.  Et maintenant vous nous dites que vous ne vous en êtes pas occupée du tout ?! Sauf que Madame ce n'est pas possible que la vie de cette chose devenue enfant survive pendant 2 ans .. on ne sait plus.

- Je lui donnais à manger mais pas tous les jours. J'avais cette chose et fallait qu'elle soit en vie, je n'arrive pas à m'expliquer.

Prsdt : Il faut qu’on accède à la vérité que vous avez vécue.

L'accusée répète : Je ne m’en suis pas occupée. J’ai pas fait comme pour les trois.

Assesseur : Elle n’a jamais été malade Séréna ?

- Non, au mois de septembre, elle toussait.

Elle explique qu'elle ne lui a donné qu'une fois du doliprane.

Prsdt : Est-ce que vous aimez Séréna ?

- Pendant les séances (avec son psy), j'ai appris à aimer Séréna.

Assesseur : Vous vous êtes libérée de l’engrenage ?

- Non.

Assesseur : Aujourd’hui, ce mensonge [la cache de Séréna] qui formait cet engrenage n’existe plus. Pourquoi ne vous en êtes vous pas libérée ?

- Aujourd’hui, il faudrait que je vois Séréna pour avancer. Je n’ai pas revu ma fille depuis cinq ans et je n’arrive pas à avancer.

AG : Vous avez  été spectatrice de votre procès depuis lundi, devenez actrice ! Pourquoi lorsque vous êtes interrogée par une gendarme vous allez lui mentir avec grande imagination et nombreux détails ?

- J’étais perdue.

AG : Je ne sais plus ce qui est vrai et qui est faux.. Vous avez donné des jouets à Séréna.

- C'était les jouets de ma fille (son 3ème enfant).. ils étaient dans le coffre.

Sur l'achat de deux biberons le jour de la naissance de Serena, elle dit ne plus s'en souvenir. Et puis elle ajoute qu'elle les a achetés pour son autre fille âgée de 4 ans.

Interrogée sur la naissance de Séréna :  C’était pas accouchement, j’ai mis au monde Séréna, ça s’est passé très vite

AG : On peut parler d’expulsion ?

- Oui.

AG : Pourquoi vous mentez sur les conditions matérielles de cet accouchement ? Ce n'est pas l'enquêteur qui dit que vous avez eu des contractions vers 4h du matin et que vous avez eu très mal ?

- Je suis descendue faire une machine le matin, elle est née très très vite, c'était même quelque chose que je souhaite à personne de vivre. Y'a eu une douleur Et Séréna est née, c'était même pas une naissance.

AG : Pourquoi donner comme détails les contractions à 4h du matin (comme elle l'a dit en GAV)?

- J'ai pas eu de contractions à 4h du matin. Je me suis réveillée à 5h, j’ai bu un café, je suis allée faire une machine et au retour Séréna est née

AG : Mais vous vous souvenez de la date et de l’heure ?

- Il y avait une pendule dans le couloir et j’ai vu l’heure, je savais quel jour on était, le jour et l’heure me sont restés dans la tête.

AG : Aviez-vous conscience du retard de Séréna ?

- Non.. Je me rendais compte qu'elle avait besoin d'être découverte mais pas qu'elle était handicapée à ce point-là..

AG : Et quand vous lui avez donné du doliprane pour les dents, c'était faux ?

- Non mais c'est difficile à vous expliquer..

il y a 1 minute, January a dit :

- Je suis descendue faire une machine le matin, elle est née très très vite, c'était même quelque chose que je souhaite à personne de vivre. Y'a eu une douleur Et Séréna est née, c'était même pas une naissance.

 

Ca c'est quelque chose que j'ai déjà entendu...quand l'accouchement est trop rapide, c'est un peu comme si la mère n'arrivait pas à réaliser qu'elle avait accouché...comme s'il lui manquait quelque chose.

AG : A la fin de la procédure vous dites que vous ne lui donniez pas le biberon mais que vous le caliez et on vous explique que c’est pas possible pour un nourrisson de s’en saisir.

- Moi je l’ai fait, je l’ai jamais prise dans mes bras pour lui donner de biberon.

AG : Elle se saisissait seule du biberon dans ses premiers jours ?

- Je peux pas vous dire car je partais. Je lui mettais dans la bouche et je le lui calais.

AG : Vous avez menti quand vous avez dit avoir changé  quand Séréna vous a souri, à 18 mois ?

- Non, c'est vrai. C'est là que j'ai pris conscience qu'elle devait être découverte.

AG : Vous avez conscience qu’il s’agissait d’un être vivant alors ?

- Oui.

L'AG renonce : J’ai du mal à comprendre, je crois que je pourrais poser autant de questions, je n’y arriverais pas donc je vais m’arrêter.

Avocate CG : est-ce que vous avez acheté quelque chose pour Séréna ?

- Jamais.

L'avocate du conseil général lui demande si elle lui achetait des couches.

- Non.

Sauf que quand Séréna est découverte elle en porte bien une et elle a été photographiée avec.

Avocate CG : C’est pas la sienne ? Et le biberon fendu au niveau de la tétine pour laisser passer du lait épaissi avec des aliments ?

- Je l'avais découpé pour E. pas pour Séréna (E. son troisième enfant).

On lui demande comment elle aurait pu donner tous ces détails en GAV..

Si elle a fourni autant de renseignements lors de sa première garde à vue (des propos qu'elle renie aujourd'hui), c'est dit-elle parce qu'il "fallait que je montre que je n'étais pas folle. Je ne voulais pas passer pour folle. J'avais trois enfants à la maison qui m'attendaient."

Elle martèle qu’elle a inventé tout ça.

il y a 3 minutes, chanou 34 a dit :

Ca c'est quelque chose que j'ai déjà entendu...quand l'accouchement est trop rapide, c'est un peu comme si la mère n'arrivait pas à réaliser qu'elle avait accouché...comme s'il lui manquait quelque chose.

Oui je l'ai déjà entendu aussi.

C'est terrible elle s'est enferrée dans un truc qui risque de lui coûter très cher, les débats ne lui sont pas favorables cet après-midi (pourtant il y a des choses qui peuvent s'expliquer). Mais les Assises n'apprécient pas, pas plus que l'opinion publique - mais ce n'est pas elle qui juge - : "J'ai menti en GAV"... Ca nous rappelle quelqu'un, forcément... 

Audition d'une expert-psychologue

Séréna souffre de nanisme psychosocial. Elle explique que le petit être humain ne peut pas vivre sans être dans la construction sociale". Elle cite pêle-mêle Rousseau, l’enfant sauvage et l'expérience de Frédéric II. Le président la coupe direct pour lui dire qu'elle n'a pas une heure pour faire une conférence   Il est énervé lui..

L'experte continue et il la recoupe bientôt : "Vous avez quelque chose d'original à nous dire ?"  

Marie Grimaud intervient (c'est elle qui a fait citer cette psy) et le ton monte. Du coup, le président décrète qu'on passe aux questions 

Et donc, la psy n'aura qu'une seule question de Me Costantino : Est-ce qu’on peut imaginer dans le handicap qui est le sien qu’il y ait des traces mnésiques de ce qu’elle a vécu ?

- Privée de tout stimulus, on peut imaginer que cet enfant était dans un vide psychique total. Cet enfant était dans les limbes de la pensée et elle n’avait pas d’existence. Elle n’a pas pu se construire d’image ni d’elle même ni d’un monde, elle est comme l’enfant sauvage qui fut trouvée au fin fond des forêts.

Bah.. Euh... En fait paie ton audition qui ne sert à rien effectivement, puisqu'un premier expert lundi avait déjà abordé le nanisme psychosocial. 

Nanisme psychosocial, c'est le terme trouvé pour remplacer le syndrome autistique? 

il y a 26 minutes, Out of Paprika a dit :

Nanisme psychosocial, c'est le terme trouvé pour remplacer le syndrome autistique? 

Bien vu, mais je ne sais pas ce que ça va changer..

Alors entre-temps on est revenu sur cette histoire de couche, elle portait une couche mais les dépositions des personnes qui ont ouvert le coffre ont bien dit qu'elle était nue. Donc il est bien possible que la couche, ce sont les pompiers qui la lui ont mise. 

Là on est retourné à l'interrogatoire de Rosa da Cruz.

Séréna. Aujourd'hui la mère dit l'avoir prénommée comme cela le jour de sa découverte, qu'elle ne la nommait pas avant.

Avocat PC : Quand on ouvre le coffre, vous la trouvez sereine ? 

- Je la trouvais pas sereine dans le coffre mais quand on m’a demandé son prénom, il m’est venu à ce moment-là, dans la voiture, dans la maison, je la trouvais sereine. Sereine donc Séréna. 

A partir de quel moment vous vous êtes rendu compte que cet être vivant était votre fille ?

- En fait, c’est à partir du coffre, quelqu’un dit 'c’est un bébé, c’est un bébé', je peux pas vous expliquer. Je savais que c’était un bébé mais à l’ouverture du coffre...

L'avocate fait la lecture de lettre envoyée par l'accusée à Serena (en 2014) ou elle signe "Maman qui t'aime et qui pense à toi ma petite chérie". Elle dit que c'était un conseil de son thérapeute.

Avocat PC : vous l’avez vue lundi, et vous en pensez quoi ? Je vous ai pas vu pleurer Madame.

- Si, si, j’ai pleuré, et vous m’avez pas vu dans la voiture en rentrant, j’étais très mal.

- Vous ne l’avez jamais lavée Madame? 

- Non

- Mme, c’est pas possible

-Je ne lui ai jamais donné de bain

-Vous l’avez lavée comment ?

-Avec un gant et de l’eau

-Combien de fois ?

-Je peux pas vous dire, je sais que je la lavais pas

- De tps en tps, je la mettais dans la voiture mais la plupart du temps elle était dans la maison

- Pourquoi dans la maison?

- C’est là où elle devait être, je sais pas pourquoi, j’arrive pas à l’expliquer, même les médecins arrivent pas expliquer..

Avocat PC : Pourquoi E. qui a dit aux enquêteurs qu'il y avait un "bébé dans le ventre de maman" ?

- Elle ne peut pas parler de petite soeur E. puisqu'elle n'a jamais vu Serena.

Elle précise que la fillette et le nourrisson se trouvait dans la maison le mercredi et le weekend. Mais pendant 1 an (avant sa scolarisation), elle est encore à la maison tous les jours.

Rosa Da Cruz dit que les enfants ont été mis au courant d'une affaire de "bébé dans le coffre" parce que les gendarmes n'ont pas été "discrets" lors de leurs auditions : Ma nièce est allée voir les gendarmes pour leur dire de parler plus doucement car les enfants entendaient.

Me Grimaud souligne que les poèmes et les messages envoyés par lettres à Serena en 2014 sont tous issus de blog : Y'a pas un mot de vous Madame.

 - si à la fin, c'est moi, je t'aime jusqu'à la lune, c'est moi.

MG : Pour vous c’est quoi un déni de grossesse?

- Ça ne m’a rien apporté (elle a fait des recherches sur le net), y’a pas de réponse, c’est les mêmes histoires, y’a des fois où les enfants décèdent et d’autres survivent comme le mien.

Un juré demande ce qu'elle a fait du placenta : Je ne m'en souviens plus"