Le drame du 5/7

Dans cette nuit du samedi 31 octobre au dimanche 1er novembre, quelque 200 danseurs vibrent au rythme des “Storm”, un groupe parisien.

Dans la salle, il fait chaud...

À 1h45, la fête bascule. L’incendie se propage à une vitesse inouïe aux décors en polyuréthane. En se consumant, ce matériau dégage un gaz asphyxiant. Pire, les gouttelettes de plastique mettent ensuite le feu aux vêtements et corsages en fibres synthétiques. Pris de panique, les danseurs se ruent vers les sorties de secours... fermées. Elles étaient condamnées pour faire la guerre aux resquilleurs. Nombreux tentent de s’échapper par l’entrée. Tous butent contre les tourniquets. Ils sont morts asphyxiés, brûlés, enchevêtrés contre les barres métalliques.

À leur arrivée, les pompiers de Saint-Laurent-du-Pont sont impuissants. Après s’être assurés qu’il n’y ait plus de survivants, les secours décident d’attendre le lever du soleil, jour de la Toussaint, pour dégager les victimes. 

Suite : https://www.ledauphine.com/isere-sud/2010/10/31/catastrophe-du-5-7

Issues de secours verrouillées, tourniquet qui a empêché les danseurs de sortir, et personne responsable ou si peu... 146 morts, des condamnations ridicules avec sursis. A l'époque, un homicide involontaire écopait de 2 ans de prison et on ne faisait pas tomber un préfet, c'était impensable... 

Ce drame est inégalé en matière d'incendie sur les cinquantes dernières années. 

Dans la vidéo suivante vous entendrez le patron du 5/7 dire : " Bon vous avez cinq portes, si on laisse ces cinq portes ouvertes c'est même plus la peine de faire payer des entrées, ça tout le monde le comprend bien ça."

Mémorial érigé sur le site de l'ancien dancing : 

Avec à l'arrière, le tourniquet... 

Passionnant. J'ai un souvenir très précis de l'évènement, ça avait provoqué une grande émotion. Mais quelques jours plus tard de Gaulle meurt, et on ne parle plus du drame du "5/7".

il y a 24 minutes, Gouderien a dit :

Mais quelques jours plus tard de Gaulle meurt, et on ne parle plus du drame du "5/7".

Oui, et ça a grandement décuplé la colère des familles, dont on ne s'est pas occupé de toute façon avant, mais après le décès de de Gaulle, c'était fini, elles n'existaient plus

En fait moi je ne connaissais pas cette histoire, j'ai vu hier une émission qui relatait le drame. Et j'ai été absolument affolée par toute cette histoire de sécurité, toutes ces impunités. Ca m'a fait penser qu'aujourd'hui il règne un cynisme ambiant à mettre tout le monde en dépression nerveuse et que tout est grandement exagéré. 

Côté sécurité en tout cas, on peut dire qu'on a fait beaucoup de progrès. Et côté préfecture, aujourd'hui un préfet ça se fait sauter, et deux ans avec sursis pour homicide volontaire de 146 personnes : ça n'existerait pas. 

et à l'époque une cellule de soutien psychologique n’existait pas non plus

il y a une heure, January a dit :

Côté sécurité en tout cas, on peut dire qu'on a fait beaucoup de progrès. 

En théorie oui. En pratique… c'est autre chose. Quand on apprend que la maintenance des centrales nucléaires est assurée par des intérimaires mal payés et mal protégés, ça ne rassure pas. Aujourd'hui la culture de la sécurité se heurte à la mentalité néo-libérale, qui veut payer le moins de gens possible et de préférence avec des clopinettes (sauf les patrons bien entendu).

Le charlie hebdo de l'époque

Il y a 23 heures, sovenka a dit :

 

Le charlie hebdo de l'époque

En fait à l'époque c'est "Hara Kiri". Et justement, derrière cette une se cache l'interdiction d'hara kiri (hebdomadaire), qui est devenu ensuite Charlie Hebdo. Comme il y avait déjà eu d'autres unes provocatrices, on ne sait pas exactement si la procédure était déjà en cours et que la coïncidence veut que le magazine ait été interdit juste après cette une, ou si véritablement, le ministre de l'intérieur de l'époque est intervenu pour faire interdire le journal immédiatement. 

Le 21/09/2018 à 12:57, Gouderien a dit :

En théorie oui. En pratique… c'est autre chose. Quand on apprend que la maintenance des centrales nucléaires est assurée par des intérimaires mal payés et mal protégés, ça ne rassure pas. Aujourd'hui la culture de la sécurité se heurte à la mentalité néo-libérale, qui veut payer le moins de gens possible et de préférence avec des clopinettes (sauf les patrons bien entendu).

Un drame pareil ne s'est jamais reproduit. La sécurité des boîtes de nuit a été toute autre ensuite, on a donc bien progressé.