Aller au contenu

La langue d'oc

Noter ce sujet


Blaquière

Messages recommandés

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, tison2feu a dit :

 

Oui, c'est bien agréable, en hiver, d'aller brunir au cagnard dans une calanque à l'abri du mistral, et même de plonger un bref instant son corps brûlant dans l'eau glacée ! Au risque de passer pour un fou car ce mistral - lorsqu'il règne en maître ("mistral" est issu du bas-latin MAGISTRALIS) - est synonyme de mauvais temps pour beaucoup de gens du coin, alors qu'il fait un beau ciel bleu !

Dicton provençal : "Lou Parlamen, lou Mistrau e la Durènço soun li tres flèu de la Prouvènço" ("Le Parlement, le mistral et la Durance sont les trois fléaux de la Provence").

A ce propos, je serais curieux de savoir si le mistral a été une source d'inspiration pour certains écrivains et poètes provençaux.

 

 

Oui ! enfin, pour moi tout petit poète.

Bon attention, les mecs, j'ai quand même eu un PRIX de poésie pour ce poème ! :smile2:

Je me souviens... J'étais allé à Marseille... Et pour moi; bon paysan du "Centre Var" Marseille c'est la MÉTROPOLE  !

Je suis arrivé à la bourre... Entre deux embouteillages dans un grand amphi... Où tous les lauréats devaient lire leur œuvre !...

C'était juste mon tour !

On m'a propulsé sur la scène, et j'ai lu :

(De mémoire)

 

Lo vent

 

Per carriero

Boufo un vent foele

Em'uno pousso vivo

Grafinho lei murailhos

De fuecs de fueilhos frejos

Foeiton lei hostaus muts

Putain je m'en souviens plus, je vais chercher !

Voilà j'ai retrouvé  :

 

[-En général le "o" se prononce "ou"....

Mais le "o" final c'est le "e" muet atone mais nettement prononcé,

"ou" se dit "ow" comme en anglais,

"nh" correspond au "gn" français

"e" est toujours soit "é" soit "è" même dans "en" qui se dit "ein"

"au" se dit "aw" comme dans l'anglais "cow" (la "meuh") etc...

Bon, là ça me fatigue : c'est toute une culture ! On s'intéresse ou pas ! :smile2:... ]

 

 

LO VENT

 

 

Per carriero bofo un vent foele…

em'uno pousso vivo,

grafinho lei muralhos,

derrabo de limbeus de presenci

que flotavon dins l'er.

De fuecs de fueilhos frejos

foeiton leis hostaus blancs, muts.

Lei peyros si fan duros.

Dins la testo esclatado

uno sisampo creido

lo sovenir futur

d'un crane catedralo.

 

Traduction : Purée faites suer de pas comprendre ce que je dis ! :smile2:

 

Le vent

 

Dans la, rue souffre un vent fou...

D'une poussière vive,

Il écorche les murs

Arrache des lambeaux de présence

Qui flottaient dans l'air.

Des feux de feuilles froides

Fouettent (Bonjour l’allitération !) les maisons blanches, muettes.

Les pierres se font dures.

Dans la tête éclatée

Une bise hurle

Le souvenir futur

D'un crâne cathédrale...

 

 

(Je pensais à Boris Vian : "quand j'aurai du vent dans mon crâne")

 

 

 

 

 

 

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Les faux amis !

Il m'en vient deux, là je vais chercher s'il y en a d'autres...

 

 La croto !

Non ce n'est as une crotte ! C'est la "cave".

"Voou a la croto mi serca(r) dé vïn" !

(Je vais à la cave me chercher du vin )

 

Uno rato...

Ce n'est pas un "rateau" :smile2: ni un rat mais une "souris" !

Un rat, ça se dit "ün garri"...

Qui donne cette belle expression affectueuse :

"Moun pitchoun garri !". Littéralement "mon petit rat" mais qui dit "mon ou ma chéri/e"

Il y a aussi "lou garri-martueil" qui est le loir... avec une belle queue un peu comme les écureuils....

Le loir gris | Les Jardins de Noé

 

Et aussi "la moustélo",

La belette :

https://jardinage.lemonde.fr/images/dossiers/2017-06/mini/hermine-185009-650-325.jpg

Elle est maigrichonne la belette !

C'est peut-être de là que vient l'adjectif "mistoulin, mistoulino, mistoulinet, mistoulinéto",  qui dit maigrichon/ne

"Es bèn mistoulinet !" (Il est bien maigrichon !)

 

Une Fable  De Jan Dé La Foant (de la Fontaine ! ;))

Lou gat, la moustelo é lou pitchoun couniou !

 

 

J'en rajoute ! "couniou" pour lapin ça fait au moins deux cents anas qu'on le dit plus !

Depuis qu'en français on ne dit plus "conil " !

C'était pour faire plus "terroir étrange" !

Maintenant, on dit "lapin" comme tout le monde ! (mais le "i" reste prononcé "i", pas "è" !)

Donc :

Lou palaci  d'ün jouèïné couniou

Dono Moustélo un bèou matïn

Lou faguét siou !

Qunto finochou !

Lou Mestré ero pas 'qui :

Li fuguet pas maïsat !

Aduguet un coup siou sei penatos  a sa porto

ün jou(rn) qu'aquèou fadat

vanégavo per orto :

Aigagno e farigoulo !

N'èn prénié plèn sa goulo !

Non, j'arrête c'est trop nul ! :smile2:

Je traduis quand même par politesse :

 

Le palais d'un jeune lapin,

Dame Belette un beau matin

Le fit sien !

Quelle maline !

Le maître n'était pas là :

Ce  ne lui fut pas difficile !

Elle apporta chez lui ses pénates, à sa porte

Un jour que ce fada

vadrouillait par la campagne :

Rosée et thym,

Il s'en prenait plein sa gueule !

 

 

 

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

J'en ai un autre de faux ami !

"Lou pati"

A l'origine, c'était l'équivalent du "patio" espagnol : une cour intérieure...

J'ai trouvé au XVIème siècle que le conseil municipal se réunissait

"dins lo pati dau castèu vieilh" (Dans la cour du vieux château).

C'est si beau un patio !

Je revois "el patio de los leones"... à Grenade...

El Patio de los Leones de la Alhambra

 

HELAS !

Le temps a fait son œuvre !

L'évolution s'est faite dans un sens inattendu !

Et vu que les... toilettes étaient le plus souvent dans la cour...

"Aller au pâti" (Anar aou pati), c'est devenu...

 ...Aller au chiotte !

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Le 28/06/2021 à 18:47, Blaquière a dit :

 

Et aussi "la moustélo",

La belette :

https://jardinage.lemonde.fr/images/dossiers/2017-06/mini/hermine-185009-650-325.jpg

Elle est maigrichonne la belette !

C'est peut-être de là que vient l'adjectif "mistoulin, mistoulino, mistoulinet, mistoulinéto",  qui dit maigrichon/ne

"Es bèn mistoulinet !" (Il est bien maigrichon !)

 

Une Fable  De Jan Dé La Foant (de la Fontaine ! ;))

Lou gat, la moustelo é lou pitchoun couniou !

 

 

 

 

De tous temps la belette fut associée à de multiples croyances et superstitions, au point de devenir un animal tabou. D'où les qualificatifs de "belle", "belle dame", "belette", etc. afin de ne pas s'attirer les foudres de ce carnassier qui n'hésite pas à s'attaquer à des adversaires disproportionnés. En languedocien polida(-bèla), polideta, polit (= "beau, joli, mignon") comme substantif désigne la « belette ».

 

Esope a écrit plusieurs fables sur la belette, dont celle-ci (peut-être seras-tu tenté de la traduire en provençal ? :):

LA BELETTE ET LA LIME

Une belette, s’étant glissée dans l’atelier d’un forgeron, se mit à lécher la lime qui s’y trouvait. Or il arriva que, sa langue s’usant, il en coula beaucoup de sang ; et elle s’en réjouissait, s’imaginant qu’elle enlevait quelque chose au fer, tant qu’enfin elle perdit la langue.

Cette fable vise les gens qui, en querellant les autres, se font tort à eux-mêmes.

Γαλῆ καὶ ῥίνη.

Γαλῆ εἰσελθοῦσα εἰς χαλκέως ἐργαστήριον τὴν ἐκεῖ κειμένην ῥίνην περιέλειχε. Συνέβη δὲ, ἐκτριβομένης τῆς γλώσσης, πολὺ αἷμα φέρεσθαι. Ἡ δὲ ἐτέρπετο ὑπονοοῦσά τι τοῦ σιδήρου ἀφαιρεῖσθαι, μέχρι παντελῶς ἀπέβαλε τὴν γλῶσσαν.

Ὁ λόγος εἴρηται πρὸς τοὺς ἐν φιλονεικίαις ἑαυτοὺς καταβλάπτοντας.

 

 

Modifié par tison2feu
  • Waouh 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 43 minutes, tison2feu a dit :

 

De tous temps la belette fut associée à de multiples croyances et superstitions, au point de devenir un animal tabou. D'où les qualificatifs de "belle", "belle dame", "belette", etc. afin de ne pas s'attirer les foudres de ce carnassier qui n'hésite pas à s'attaquer à des adversaires disproportionnés. En languedocien polida(-bèla), polideta, polit (= "beau, joli, mignon") comme substantif désigne la « belette ».

 

Esope a écrit plusieurs fables sur la belette, dont celle-ci (que tu pourrais traduire en provençal :):

LA BELETTE ET LA LIME

Une belette, s’étant glissée dans l’atelier d’un forgeron, se mit à lécher la lime qui s’y trouvait. Or il arriva que, sa langue s’usant, il en coula beaucoup de sang ; et elle s’en réjouissait, s’imaginant qu’elle enlevait quelque chose au fer, tant qu’enfin elle perdit la langue.

Cette fable vise les gens qui, en querellant les autres, se font tort à eux-mêmes.

Γαλῆ καὶ ῥίνη.

Γαλῆ εἰσελθοῦσα εἰς χαλκέως ἐργαστήριον τὴν ἐκεῖ κειμένην ῥίνην περιέλειχε. Συνέβη δὲ, ἐκτριβομένης τῆς γλώσσης, πολὺ αἷμα φέρεσθαι. Ἡ δὲ ἐτέρπετο ὑπονοοῦσά τι τοῦ σιδήρου ἀφαιρεῖσθαι, μέχρι παντελῶς ἀπέβαλε τὴν γλῶσσαν.

Ὁ λόγος εἴρηται πρὸς τοὺς ἐν φιλονεικίαις ἑαυτοὺς καταβλάπτοντας.

 

 

Merci ! Génial ! Excellente idée! je vais essayer de faire quelque chose ! En plus avec le texte grec, c'est parfait !:)

Il existe un lieu au village voisin d'ici que les vieux appelaient 'Les (leï) Moustélariers" J'y vois un bosquet légèrement surélevé, au milieux d'une zone appelée les "Iscles" autrement dit "les Îles" qui était des marécages. Ces Moustélariers étaient sans doute une refuge pour les belettes... En tout cas un endroit où l'on en voyait beaucoup...

 

Pour "pati", je me suis souvenu d'une expression...

 "Quel pâti !" (Qué pati ! ) pour dire : "quelle pagaille !" Sans doute parce que le "pâti", (la cour intérieure) servait le plus souvent de débarras. Comme à l'intérieur "lou cafoutchou" qui semble être passé en français sous la forme "cafouche"...

Modifié par Blaquière
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

La moustelo e la limo

 

A la recerco de quauque marrit afaire

De comaire

Uno mostelo

Si perdet.

La nuech que ero senso estelo

N'es segur lo perqué.

Mai un malur venguent jamai solet

To tems subran faguet chavano !

Ges de taulisso dins lo coulet

D'aquo dau mens n'ero certano.

E per évitar d'agantar mau

Rintret dins lo promier hostau.

(D'un fabre ero l'atalhier

Ben proche dei Moustelariers ) (!)

 

Bon je vais ouvrir le magasin, je verrai la suite plus tard ! :hello:

 

je traduis vite :

à la recherche que quelque mauvaise affaire

de commère

Une belette

se perdit

la nuit qui était sans étoile

en est sans doute la raison

Mais un malheur ne venant jamais seul

Voici que le temps se mit à l'orage

et pas de toiture dans le bosquet !

De cela du moins elle en était sûre

et pour éviter d'attraper mal

elle entra dans la première maison

(C'était l'atelier d'un forgeron

tout proche des "Moustelariers"...)

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 549 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)
Le 28/06/2021 à 14:08, Blaquière a dit :

LO VENT

 

 

Per carriero bofo un vent foele…

em'uno pousso vivo,

grafinho lei muralhos,

derrabo de limbeus de presenci

que flotavon dins l'er.

De fuecs de fueilhos frejos

foeiton leis hostaus blancs, muts.

Lei peyros si fan duros.

Dins la testo esclatado

uno sisampo creido

lo sovenir futur

d'un crane catedralo.

....

 

Le vent

 

Dans la, rue souffre un vent fou...

D'une poussière vive,

Il écorche les murs

Arrache des lambeaux de présence

Qui flottaient dans l'air.

Des feux de feuilles froides

Fouettent les maisons blanches, muettes.

Les pierres se font dures.

Dans la tête éclatée

Une bise hurle

Le souvenir futur

D'un crâne cathédrale...

 

Je ne crois pas l'avoir jamais lu celui-là. J'aime beaucoup. Le premier vers "souffle"? Même si "souffre" c'est tout aussi (même plus) évocateur de l'atmosphère du poème. T'en as pas d'autres, comme celui-là, que tu aurais cachés? Tu sais, ça me fait un peu penser au "Tou si passis" d'Aubanel. Tout de profonde et sensible mélancolie. Merci.

Modifié par Elfière
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Fasié bèn caud

En coup dau manescau.

Mai encar' qué lo fuèc

Rimavo

Degun per lo moment, limavo :

Ero la nuech !

La limo adonc ero pausado

Sus d'uno taulo, an un canton.

Que si passet dins la pensado

De la moustelo ? Es-ti que perdet la reson ?i

Que la prenguet per uno rato

Encar que n'ague ges de pato ?

Lo fet es qu'aqui la liquet...

mais s'ero drecho como un piquet

Aquo si saup ero gravatignoa !

Tant que la lengo  lèu saunavo....

Et s'en retrobet ben heuroa

Estent que lo sang l'agradavo !

Moco licavo e mai licavo !

Tant que sa lengo sié gauvido

N'aguet plus ges !

Fuguet la leçon de sa vido :

Mèfi per tu marrido lengo !

Aqui de tu prèni congier !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 25 minutes, Elfière a dit :

Je ne crois pas l'avoir jamais lu celui-là. J'aime beaucoup. Le premier vers "souffle"? Même si "souffre" c'est tout aussi (même plus) évocateur de l'atmosphère du poème. T'en as pas d'autres, comme celui-là, que tu aurais cachés? Tu sais, ça me fait un peu penser au "Tou si passis" d'Aubanel. Tout de profonde et sensible mélancolie. Merci.

J'ai vu que t'étais là du coup j'ai laissé ma fable ! je la reprendrai plus tard pour la traduction...

Souffre ? erreur de frappe ! Tu avais bien lu ; souffle !

à l'antipode des cette dureté, j'avais écris aussi

"dins la carriero estrecho,

la plueyo frejo,

espousco

sei goutos

sus iéu,

au cèntré vilo

aqui dintre

caufo

e bate

moun coar"...

 

 

Dans la rue étroite

la pluie froide

éclabousse

ses gouttes

sur moi

au centre vile,

"là dedans",

Chauffe

et palpite

mon cœur

 

Modifié par Blaquière
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, à crocs? accroc?, Posté(e)
Elfière Membre 549 messages
Forumeur accro‚ à crocs? accroc?,
Posté(e)

C'est vraiment percutant dans sa  nue simplicité.

Ce que j'aime.

Modifié par Elfière
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je change un peu par-ci par là :

(Si vous voulez vous amuser à lire le provençal comme il devrait être écrit,

 le "o" dans un mot se prononce "ou", même "on" = "oun" mais en fin de mot : "eu",

et le "e" se prononce toujours "é" ou "è" même dans "en" = "èn"

Bien entendu, le "au" se dit : "aou" et "ou" : "oou" ! Et "eu" = èou" !

C'est logique !)

 

 

Fasié bèn caud                                                 Faisait chaud

un coup dau manescau.                                    Chez le maréchal

Mai maugra qué lo fuèc                                    Mais bien que le feu

Rimesse                                                          Couvât

Que degun de deguno limo si sevesse              Qu'e personne d'aucune lime ne se servit

(Qu'ero la nuech ! )                                        (Car c'était la nuit !)

Quaucuno limo ero pausado                            Une certaine lime  était posée                                             

Sus d'uno taulo, an un canton....                     Sur une table dans un coin...

Que si passet dins la pensado                          Que se passa-t-il dans la pensée                        

De la moustelo ? Es-ti que perdet sa reson ?i     De la Belette ? Et perdit-elle la raison ?

Oc ! Que la prenguet per uno rato !                  Oui ! Car elle la prit pour une souris !

Encar que n'ague ges de pato !                        Bien qu'elle n'ait aucune patte !

Lo fet es qu'aqui la liquet...                               Le fait est qu'elle la lécha !

Mais s'ero drecho como un piquet                    Mais bien que droite comme un piquet

Aquo si saup per uno limo :                             Cela se sait pour une lime :

(Estou coup ai pas ges de rimo !)                     (Cette fois-ci j'ai pas la rime !)

: Ero foeço gravatignoa !                                : Elle était plus que fort rapeuse !

Tant, que sa lengo  lèu saunavo...                    Si bien que sa langue vite saignait...                               

Mai s'en retrobet ben euroa                             Mais elle s'en trouva contente

Estent que lo sang  l agradavo !                     Vu que le sang, ça lui plaisait !

Moco licavo e mai licavo !                                Elle lécha, lécha encore !

Tant que sa lengo sié gauvido :                        Jusqu'à ce que sa langue soit usée

N'aguet plus ges !                                            Et qu'elle n'en eût plus !

Fuguet la leçon de sa vido :                             Ce fut la leçon de sa vie :

Mèfi per tu marrido lengo !                              Prend garde à toi mauvaise langue  !

Aqui de tu prèni congiet !                                Ici de toi je prends congé !

 

 

On ne peut pas faire moins que de dédier la fable au troubadour  Arnaud Daniel :

:   (Mes mots) "seran verai et cert quand n'aurai passat la lima !"

"Mes mots seront vrais et certains quand j'y aurai passé la lime !"

Modifié par Blaquière
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Voilà j'ai mis au propre !

("Mostelo" ça se lit "moustelle" !) Le français est au dessous !...

La mostelo e la limo

 (Segon la fablo d’Esopo)


 

A la recerco de quauque marrit afaire,

Marrido Lengo de Comaire,

Uno mostelo

Si perdet.

(La nuech que ero senso estelo

De tot segur n’es lo perqué.)

Mai tot malur venent jamais solet

To tems subran viret chavano !

Ges de taulisso dins lo colet !

D'aquo dau mens n'ero certano.

Per evitar d'agantar mau

Rintret dins lo promier t-hostau.

(D'un fabre ero l'atalhier

Qui tocant lei « Moustalariers »)


 

Fasié ben caud

Un coup dau manescau !

Mai maugra que lo fuec

Tot-bot-just rimesse

Que degun de deguno limo si sevesse

(Fasié nuech ! )

Quaucuno limo ero pausado

Sus d'uno taulo, an un canton...

Que si passet dins la pensado

De la moustelo ? Es-ti que perdet sa reson ?

Oc ! Prenguet la limo per uno rato !

Encar que n'ague ges de pato !

Lo fet es qu'aqui la liquet...

Mais s'ero drecho como un piquet

Aquo si saup per uno limo :

(Estou coup ai pas ges de rimo !)

: Ero foeço gravatinhoa !

Tant, que sa lengo  lèu saunet...

Mai si n’en retrobet euroa

Que aqueu sang -lo siéu- li  agradet !

Moco licavo

E mai licavo !

Tant que sa lengo sié gauvido :

N'aguet pus ges !

Fuguet la leçon de sa vido :

Mèfi per tu, Marrido Lengo !

Justici es cavo imanento !

(En poesio !)


 

Aqui de tu prèni congiet !


 


 

Le belette et la lime

(D’après la fable d’Ésope)


 

A la recherche que quelque mauvais coup

Mauvaise Langue de Commère,

Une belette

se perdit ...

(La nuit qui était sans étoile

En est sans doute le pourquoi. )

Mais un malheur ne venant jamais seul

Le temps soudain tourna à l'orage

Et pas de toiture dans le bosquet !

De cela du moins elle en était sûre

Et pour éviter d'attraper mal

Elle entra dans la première maison.

(C'était l'atelier d'un forgeron

Tout près du « Pays des Belettes »


 

Faisait chaud

Chez le maréchal !

Mais bien que le feu

A peine palpitât

Que personne d'aucune lime ne se servit

(C'était la nuit !)

Une certaine lime  était posée

Sur une table dans un coin...

Que se passa-t-il dans la pensée

De la Belette ? Et perdit-elle la raison ?

Oui ! Car elle prit la lime pour une souris !

Bien qu'elle n'ait aucune patte !

Le fait est qu'elle se mit à la lécher !

Mais quoi que droite comme un piquet

Cela se sait pour une lime :

(Cette fois-ci j'ai pas la rime !)

Elle était plus que fort rappeuse !

Si bien que sa langue vite saigna...

Dont elle se trouva contente !

Car tout ce sang -le sien- lui plut !

Elle lécha,

Lécha encore !

Jusqu'à ce que sa langue soit usée !

Et qu'elle n'en eût plus du tout !

Ce fut la leçon de sa vie :

Prend garde à toi mauvaise langue  !

La Justice est chose immanente…

(En poésie !)


 

Ici de toi je prends congé !


 

Juillet 2021

 

 

Modifié par Blaquière
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Blaquière a dit :

Voilà j'ai mis au propre !

("Mostelo" ça se lit "moustelle" !) Le français est au dessous !...

La mostelo e la limo

 (Segon la fablo d’Esopo)


 

A la recerco de quauque marrit afaire,

Marrido Lengo de Comaire,

Uno mostelo

Si perdet.

(La nuech que ero senso estelo

De tot segur n’es lo perqué.)

Mai tot malur venent jamais solet

To tems subran viret chavano !

Ges de taulisso dins lo colet !

D'aquo dau mens n'ero certano.

Per evitar d'agantar mau

Rintret dins lo promier t-hostau.

(D'un fabre ero l'atalhier

Qui tocant lei « Moustalariers »)


 

Fasié ben caud

Un coup dau manescau !

Mai maugra que lo fuec

Tot-bot-just rimesse

Que degun de deguno limo si sevesse

(Fasié nuech ! )

Quaucuno limo ero pausado

Sus d'uno taulo, an un canton...

Que si passet dins la pensado

De la moustelo ? Es-ti que perdet sa reson ?

Oc ! Prenguet la limo per uno rato !

Encar que n'ague ges de pato !

Lo fet es qu'aqui la liquet...

Mais s'ero drecho como un piquet

Aquo si saup per uno limo :

(Estou coup ai pas ges de rimo !)

: Ero foeço gravatinhoa !

Tant, que sa lengo  lèu saunet...

Mai si n’en retrobet euroa

Que aqueu sang -lo siéu- li  agradet !

Moco licavo

E mai licavo !

Tant que sa lengo sié gauvido :

N'aguet pus ges !

Fuguet la leçon de sa vido :

Mèfi per tu, Marrido Lengo !

Justici es cavo imanento !

(En poesio !)


 

Aqui de tu prèni congiet !


 


 

Le belette et la lime

(D’après la fable d’Ésope)


 

A la recherche que quelque mauvais coup

Mauvaise Langue de Commère,

Une belette

se perdit ...

(La nuit qui était sans étoile

En est sans doute le pourquoi. )

Mais un malheur ne venant jamais seul

Le temps soudain tourna à l'orage

Et pas de toiture dans le bosquet !

De cela du moins elle en était sûre

Et pour éviter d'attraper mal

Elle entra dans la première maison.

(C'était l'atelier d'un forgeron

Tout près du « Pays des Belettes »


 

Faisait chaud

Chez le maréchal !

Mais bien que le feu

A peine palpitât

Que personne d'aucune lime ne se servit

(C'était la nuit !)

Une certaine lime  était posée

Sur une table dans un coin...

Que se passa-t-il dans la pensée

De la Belette ? Et perdit-elle la raison ?

Oui ! Car elle prit la lime pour une souris !

Bien qu'elle n'ait aucune patte !

Le fait est qu'elle se mit à la lécher !

Mais quoi que droite comme un piquet

Cela se sait pour une lime :

(Cette fois-ci j'ai pas la rime !)

Elle était plus que fort rappeuse !

Si bien que sa langue vite saigna...

Dont elle se trouva contente !

Car tout ce sang -le sien- lui plut !

Elle lécha,

Lécha encore !

Jusqu'à ce que sa langue soit usée !

Et qu'elle n'en eût plus du tout !

Ce fut la leçon de sa vie :

Prend garde à toi mauvaise langue  !

La Justice est chose immanente…

(En poésie !)


 

Ici de toi je prends congé !


 

Juillet 2021

 

 

 

Fabuleux ! 

Le fabuliste latin Phèdre s'inspira aussi d'Esope, mais en choisissant une vipère à la place de la belette. Et Phèdre inspira La Fontaine :

 

 

Phèdre (Livre 4, Fable 8)

LE VIPÈRE ET LA LIME

Le méchant qui s'attaque à plus mordant que lui pourra se reconnaître dans cette fable.

Une vipère entra dans l'atelier d'un serrurier ; et cherchant de quoi manger, elle se mit à mordre une Lime. Mais celle-ci, impassible, lui dit « Insensée, penses-tu m'entamer avec tes dents, moi accoutumée à ronger le fer le plus dur ? »

 

 

La Fontaine (Livre V)

LE SERPENT ET LA LIME

On conte qu'un Serpent voisin d'un Horloger

(C'était pour l'Horloger un mauvais voisinage),

Entra dans sa boutique, et cherchant à manger,

              N'y rencontra pour tout potage

Qu'une Lime d'acier qu'il se mit à ronger.

Cette Lime lui dit, sans se mettre en colère :

        Pauvre ignorant ! et que prétends-tu faire ?

              Tu te prends à plus dur que toi.

              Petit serpent à tête folle,

              Plutôt que d'emporter de moi

              Seulement le quart d'une obole,

              Tu te romprais toutes les dents :

              Je ne crains que celles du temps.

Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre,

Qui n'étant bons à rien cherchez sur tout à mordre.

            Vous vous tourmentez vainement.

Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages

                     Sur tant de beaux ouvrages ?

Ils sont pour vous d'airain, d'acier, de diamant.

 

 

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Ce qui me rappelle une histoire d'horloger :

Nouvelles fraîches du 6 décembre... 1406 !

 

L'horloger de Draguignan ne se laisse pas faire !...

 

748705038_Lhorloger.thumb.jpg.17c3ed88839a0812249b90f788a1f22e.jpg

 

Tres que cars e honorables senhors  yeu mi recomande a vos humilment manifeste vos que yeu ay resauput la vostra letra

que me avez mandat per Peyre Negre Conselhier vostre laqual vos regracie tant coma yeu pode / En laqual mandas que yeu

me vuelhe cessar de obrar en lo relloge loqual vos deven far / Sapias que yeu hi ay fach gran despensa e ay comprat

tot quant hi fa fesonh e ly ay ja grandament obrat quar non mi fa mestier que yeu muse quar lo terme es

breu / Per que mon entention es de attendre vos so que vos ay promes so es assaber de aver vos fach vostre relloge

daysi a Caramentran prochanament venent e vos mi atendres so que mi aves promes ho aquelos que mi son obligach*

coma yeu confise / Non autra notre senhor sie an vos scrich a Draguinhan a .vi. (6) de desembre

Lo tot vostre Jaume

Alliirot

* On attendrait "obligat"...

 

 

Très chers et honorables seigneurs je me recommande humblement à vous et vous informe que j'ai reçu votre lettre

que vous m'avez fait apporter par Pierre Nègre votre conseiller ce dont je vous remercie autant que je peux et dans laquelle vous me demandez

que je veuille bien cesser de travailler à l'horloge que nous vous devons faire. Sachez que j'y ai fait grand dépense et j'ai acheté

tout ce qui lui fait besoin et j'y ai déjà grandement travailler car je n'ai pas besoin de perde mon temps vu que le délai est

proche. Parce que mon intention est de respecter ce que je vous ai promis à savoir d'avoir fait votre horloge

d'ici au début du Carême prochain et que vous, vous respectiez ce que vous m'avez promis ou ce qui vous sera obligé.

J'y compte bien ! Rien d'autre (à vous dire), Notre Seigneur soit avec vous, écrit à Draguignan le 6 décembre.

Tout à vous, Jacques

Allirot

 

Purée ces brignolais ! Ils commandent une horloge, et puis ils n'en veulent plus !

Chaque fois qu'on tombe sur une lettre d'archives, on trouve toujours des perles :

"non mi fa mestier que yeu muse"

"Non mi fa mestier" : l'expression existe encore : "ce n'est pas dans mon intérêt". ("ça ne me fait pas métier" !)

 On retrouverait en français : " Il n'est pas dans mon intérêt de musarder !"

Avec la même racine...

 

"Mon entencion es de attendre vos" : On est surpris par cet tournure :

"Mon intention est de vous attendre ce que je vous ai promis !"... Avec le sens de "vous tendre", de vous donner, de vous présenter.... (il me semble !)

 

 

Modifié par Blaquière
  • Like 1
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Lo mestier.

Le métier...

Darnier chasque mot l'a uno istori ! L'a d'istoris !....

(Derrière chaque mot il y a une histoire ! Il y a DES histoires !)

Tenès, lo mot 'mestier', pé-isemple qu'avèn vist qui dessuto...

Tenez, le mot "métier", par exemple qu'on a vu au dessus...

D'uno cavo qu'es ben facho, si dis "Aquo 's fa mestier !"

D'une chose qui est bien faite, on dira : "ça c'est fait "métier" !

E quand es tot fach "barco-travès" : "aquo's pas fach mestier !"

Et quand c'est tout fait "barque-travers" (=n'importe comment): "ça c'est pas fait métier !"

 

Pour l'initié, un coup d’œil suffit à reconnaître celui qui est du métier et celui qui ne l'est pas !...

Le métier ? On pense surtout à l'artisanat. Mais aussi  les paysans, le commerce...  Le métier est une seconde identité souvent forgée dans la douleur. On imagine le jeune apprenti, le mitron, l'arpète, souvent puni depuis son enfance jusqu'à la fin de son adolescence, courbant le dos sous le joug autoritaire et souvent injuste du Maître...

Alors, dans ces conditions, avant sa vie d'homme, où il pourra devenir à son tour le maître intraitable d'un jeune apprenti, à ce jeune mitron, on va lui offrir une pause : LE SERVICE MILITAIRE ! :smile2:

Donc le Conseil de Révision ! Alors, il sera "de la classe" ! Et plus rien d'autre ne comptera...  Il pourra chanter :

 

Sian dé la classo !

Sian dé la classo !

Si foutèn pas maou daou mestier !

Sian dé la classo !

Sian dé la classo !

S'èn foutèn pas maou !

 

On est de la classe !  (nous sommes de la classe)

On est de la classe !

On se fout pas mal du métier

On est de la classe

On est de la classe

On s'en fout pas mal !

 

Et pour monter encore d'un cran dans la vulgarité rayonnante on chantera sous les fenêtres pour se faire payer un coup à boire :

 

Misè Catïn,  boun djou, boun souaar !

Pago la gouto,

Pago la gouto !

Misè Catïn boun djou, boun souaar !

Pago la gouto

A-n-aquelèï Pouaaaarcs !

 

Mademoiselle Catin, bonjour, bonsoir

Paye la goutte !

paye la goutte !

Mademoiselle Catin, bonjour, bon soir

Paye la goutte

A tous ces cochons !

Modifié par Blaquière
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 19 heures, Blaquière a dit :

Ce qui me rappelle une histoire d'horloger :

Nouvelles fraîches du 6 décembre... 1406 !

 

L'horloger de Draguignan ne se laisse pas faire !...

 

748705038_Lhorloger.thumb.jpg.17c3ed88839a0812249b90f788a1f22e.jpg

 

Tres que cars e honorables senhors  yeu mi recomande a vos humilment manifeste vos que yeu ay resauput la vostra letra

que me avez mandat per Peyre Negre Conselhier vostre laqual vos regracie tant coma yeu pode / En laqual mandas que yeu

me vuelhe cessar de obrar en lo relloge loqual vos deven far / Sapias que yeu hi ay fach gran despensa e ay comprat

tot quant hi fa fesonh e ly ay ja grandament obrat quar non mi fa mestier que yeu muse quar lo terme es

breu / Per que mon entention es de attendre vos so que vos ay promes so es assaber de aver vos fach vostre relloge

daysi a Caramentran prochanament venent e vos mi atendres so que mi aves promes ho aquelos que mi son obligach*

coma yeu confise / Non autra notre senhor sie an vos scrich a Draguinhan a .vi. (6) de desembre

Lo tot vostre Jaume

Alliirot

* On attendrait "obligat"...

 

 

Très chers et honorables seigneurs je me recommande humblement à vous et vous informe que j'ai reçu votre lettre

que vous m'avez fait apporter par Pierre Nègre votre conseiller ce dont je vous remercie autant que je peux et dans laquelle vous me demandez

que je veuille bien cesser de travailler à l'horloge que nous vous devons faire. Sachez que j'y ai fait grand dépense et j'ai acheté

tout ce qui lui fait besoin et j'y ai déjà grandement travailler car je n'ai pas besoin de perde mon temps vu que le délai est

proche. Parce que mon intention est de respecter ce que je vous ai promis à savoir d'avoir fait votre horloge

d'ici au début du Carême prochain et que vous, vous respectiez ce que vous m'avez promis ou ce qui vous sera obligé.

J'y compte bien ! Rien d'autre (à vous dire), Notre Seigneur soit avec vous, écrit à Draguignan le 6 décembre.

Tout à vous, Jacques

Allirot

 

Purée ces brignolais ! Ils commandent une horloge, et puis ils n'en veulent plus !

Chaque fois qu'on tombe sur une lettre d'archives, on trouve toujours des perles :

"non mi fa mestier que yeu muse"

"Non mi fa mestier" : l'expression existe encore : "ce n'est pas dans mon intérêt". ("ça ne me fait pas métier" !)

 On retrouverait en français : " Il n'est pas dans mon intérêt de musarder !"

Avec la même racine...

 

"Mon entencion es de attendre vos" : On est surpris par cet tournure :

"Mon intention est de vous attendre ce que je vous ai promis !"... Avec le sens de "vous tendre", de vous donner, de vous présenter.... (il me semble !)

 

 

 

Dans les parlers du Midi, far fesonh et far mestier sont synonymes et signifient "être nécessaire" (en provençal, n'es pas mestié = "il n'est pas besoin"; en ancien français, être de métier = "être nécéssaire").

Le mot mestier "métier", issu du latin MINISTERIUM "fonction de serviteur, service, fonction", a pris très tôt la valeur de "besoin, utilité, nécessité". On retrouve la forme latine dans l'espagnol es menester "il est nécessaire".

Dans les parlers d'oc et d'oil, MENESTIER > MISTIER, MESTIER (amuïssement du N intervocalique). Le sens du mot a également beaucoup évolué puisqu'en latin, le MINISTER est un "domestique, serviteur" et la MINISTRA une "servante, femme esclave" ! Ces termes sont eux-mêmes issus d'une racine indo-européenne expriment la petitesse et l'amoindrissement (minus, minime, mineur, diminuer) par opposition au MAGISTER "maître".

 

 

 

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 38 minutes, tison2feu a dit :

 

Dans les parlers du Midi, far fesonh et far mestier sont synonymes et signifient "être nécessaire" (en provençal, n'es pas mestié = "il n'est pas besoin"; en ancien français, être de métier = "être nécéssaire").

Le mot mestier "métier", issu du latin MINISTERIUM "fonction de serviteur, service, fonction", a pris très tôt la valeur de "besoin, utilité, nécessité". On retrouve la forme latine dans l'espagnol es menester "il est nécessaire".

Dans les parlers d'oc et d'oil, MENESTIER > MISTIER, MESTIER (amuïssement du N intervocalique). Le sens du mot a également beaucoup évolué puisqu'en latin, le MINISTER est un "domestique, serviteur" et la MINISTRA une "servante, femme esclave" ! Ces termes sont eux-mêmes issus d'une racine indo-européenne expriment la petitesse et l'amoindrissement (minus, minime, mineur, diminuer) par opposition au MAGISTER "maître".

 

 

 

Exactement : "aquo fa mestier" = c'est nécessaire ! Il faut !

Merci de ces précisions !

Pour "fesonh", besonh (besoin) c'était une faute de frappe ! Et pourtant j'ai relu 4 ou 5 fois ! Je l'ai vu ce matin mais c'était trop tard...

Modifié par Blaquière
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...
Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Va sabès belèou pas maï despuèis quatré mès, gardi la barbo...

Pécaïré ! Es touto blanco, ma barbo !

Maï l'a quicon de bouan an aquo :

Es qué réssèmbli coumo soun oumbro aou VICTOR HUGO !

Aï ènsin fin finalo coumprès cé qu'ero ma destinado, moun Karma 

Révirar èn prouvènçaou la Légèndo dei Sèglés !

Perdès rèn per espérar !

Anas vèïré moun ingèni a l'obro !

 

Vous ne le savez peut-être pas, mais depuis quatre mois, je garde la barbe...

Peuchère ! Elle est toute blanche ma barbo !

Mais il y a quelque chose de bon en cela :

C'est que je ressemble à VICTOR HUGO comme deux gouttes d'eau !

Ainsi, j'ai enfin compris quelle était ma destinée, mon Karma :

Traduire en provençal, la Légende des Siècles !

Vous ne perdez rien pour attendre !

Vous allez voir mon génie à l’œuvre....

 

:smile2:

Modifié par Blaquière
  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Vous connaissez le texte ?

 

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un oeil, tout grand ouvert  dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l'espace.

 

Li vaou ! (J'y vais !)

 

Quouro émé sei pichouns, frucats dé pèous dé bestis...

Espélooufit, blanquignèou, aou mitan deï tèmpestos

Caïn garcet lou camp dé davant Djèouva.

La nuech avié toumbat, l'omé escur arribet

Dabas d'uno mountagno an uno grando plano ;

Sa frémo fatigado et sei drolés estoumagats.

Li diguéroun : "Aro, si coutchan sus la terro é dourmèn !"

Caïn fermet pas l'uèilh, tchifravo aou pèd daou mount.

Mouco, drèïssènt la testo, aou found daou cèou funèbré,

Viguet ün uèilh douabit dins leï¨"ténèbrés"

Qué lou régardavo dins l'oumbro senso parpélédjar.

Siéou trooup proché si diguet èn trémoulant,

Réveilhet sei drolés qué dourmièn, sa frémo lasso,

É zou maï ! Garcet lou camp, sinistramènt, dins l'espaci !

 

Bon, j'arrête, j'y ai cru, mais c'est vraiment ...      MISÉRABLES !

:o°

Je vais me raser !

 

Modifié par Blaquière
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×