Les mystères de Bordeaux

LES MYSTERES DE BORDEAUX

Bordeaux, ex Burdigala, a ses légendes comme toutes les villes très anciennes.

C'est la ville du poète Ausone* qui célébra en langue latine la bonne chère et le bon vin de la région : un porte même son nom (le Château Ausone).

L'office des Ténèbres

Sous la Restauration existait une étrange coutume : les fidèles pouvaient acheter des maillets de bois blanc qui se vendaient le jour du vendredi saint dans les rues, comme les brins de muguet le 1er mai de nos jours.

Avec ces maillets, il fallait frapper les bancs de l'église pendant l'office des Ténèbres*.

Deux jours après, le dimanche des Rameaux, les gens brûlaient les rameaux jaunis de l'an passé pour se protéger du malheur.

Office des Ténèbres : rite romain d'avant la réforme de Pie XII en 1955. Cet office se tenait les trois derniers jours de la semaine sainte (jeudi, vendredi, samedi) et devait se terminer après le coucher du soleil, d'où ce nom de « ténèbres ». Le rituel était particulier, un rien gothique : ambiance de tristesse et de douleur comme pour un deuil, chandelier triangulaire avec 15 cierges de cire jaune...

Le Château du Diable

Dans le quartier Saint-Seurin, sur un terrain vague, il y avait autrefois un manoir que les gens appelaient le Château du Diable : la nuit, en passant à côté, on pouvait entendre des gémissements, des cris, des bruits de chaînes... L'édifice était encore visible en 1815. Sa hantise cessa avec l'emménagement d'un monsieur qui ne croyait pas aux fantômes.

La maison hantée

L'histoire précédente nous ramène à un autre phénomène de hantise qui fit grand bruit en son temps, au seizième siècle. Un locataire se plaignait d'avoir été logé dans une maison infestée de spectres. À ce point qu'il plaida contre le propriétaire pour exiger la résiliation de son bail. L'affaire fut portée le plus sérieusement du monde devant le parlement de Bordeaux qui en appela au savoir de théologiens avant de se prononcer. Au final, la résiliation fut prononcée par un arrêt daté de 1595.

Loups-garous de père en fils

En septembre 1603, la cour de Bordeaux engagea cette fois des poursuites contre des loups-garous, dont un certain La Thillaire et deux autres : le père et le fils Grenier.

Le fils avait déjà comparu en juin. Il avait alors avoué avoir été conduit dans une forêt où un grand cavalier noir était descendu de sa monture, noire aussi, pour lui donner un baiser extrêmement froid. Il s'était changé en loup-garou peu après. La Thillaire lui avait remis une peau et des graisses magiques, ensuite il partit courir avec son père, loup-garou également, pour aller manger des petits enfants.

Selon un témoin, le père Grenier avait reçu sa peau de loup d'un certain Pierre Labourant, un drôle d'individu rongeant continuellement une chaîne de fer qu'il portait sans arrêt, et qui logeait dans une chambre où se trouvaient des chaudières dans lesquelles les loups-garous de la bande faisaient cuire leurs proies.

Une affaire qui se déroula six ans avant que le bon roi Henri IV ne débutât un peu plus au sud de Bordeaux une chasse aux sorciers.ères sans précédent, et qui ne colla pas très bien aux Basques...

Quatre Espagnols en déroute

Or les forces du mal ne s'arrêtèrent pas là puisque, en mars 1610, quatre Espagnols : Castalin, Ferdillo, Torrados et Frosela, furent condamnés à mort par le parlement de Bordeaux. Leur crime ? S'être fait portés dans les airs par le diable.

Ils furent par conséquent brûlés vifs sur la place du Marché-aux-Porcs avec leurs livres, caractères, parchemins et couteaux magiques. Hulot et Mammère, qui assistèrent à ce triste spectacle, déplorèrent les émissions de gaz à effet de serre, très mauvais pour la couche d'Ausone.

La clé de la mer

Le tombeau de Saint-Seurin, vénéré pendant des siècles, fut déplacé en 1845 et l'on ignore où. Certains archéologues estiment que sa sépulture est celle de Saint-Fort, dans laquelle, selon la croyance populaire, la clé de la mer serait enfermée. Quand la tempête souffle sur l'Atlantique, on entendrait parfois autour de la vieille église les gémissements et implorations des équipages luttant contre l'océan déchaîné. Les fidèles prient encore pour eux devant le tombeau du saint.

Les momies de Bordeaux

Jusque dans les années 70, dans le sous-sol de la Tour Saint-Michel, étaient exposés 70 cadavres desséchés et momifiés. Il y avait le portefaix, mort éventré en essayant de soulever un fardeau de plus d'une tonne, une cancéreuse à l'horrible plaie, un enfant enfermé vivant dans un sépulcre... La crypte fut définitivement close en 1979.

Le trésor des chartreux

Il serait caché dans l'église Saint-Bruno. Une anecdote rigolote circule à ce sujet : un vicaire de la paroisse le cherchait en secret, fouillant le sol, sondant les murs, quand soudain sa pioche fit basculer une dalle. La lanterne à la main, il s'avança et découvrit qu'il venait de pénétrer, à travers la muraille du presbytère, dans la chambre du curé qui, terrifié par cette apparition qu'il crut diabolique, manqua mourir de peur.

Bibliographie :

Guide de la France mystérieuse, Guides noirs Tchou

Et à propos des loups-garous de Bordeaux.

Il y a 1 heure, sovenka a dit :

Les momies de Bordeaux

Jusque dans les années 70, dans le sous-sol de la Tour Saint-Michel, étaient exposés 70 cadavres desséchés et momifiés. Il y avait le portefaix, mort éventré en essayant de soulever un fardeau de plus d'une tonne, une cancéreuse à l'horrible plaie, un enfant enfermé vivant dans un sépulcre... La crypte fut définitivement close en 1979.

En effet durant les années 60 j' ai visité cette crypte et j' ai vu ces momies .

Ce qui devait être impressionnant.

Merci pour vos belles histoires toujours si bien documentées...