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Arles mystérieuse


sovenka

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 434 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

ARLES, ville des Bouches-du-Rhône en Provence ; elle est traversée par le Rhône.

Jadis Arelate, la ville aux marécages (du celte ar lait), elle fut quelques temps la capitale de l'empire romain.

Les sacrifices humains d'Arles :

La religion païenne y était fortement implantée : l'église de la Major était initialement un temple dédié à Cybèle -la Gardienne des savoirs- déesse de la nature sauvage.

Artémis/Diane, déesse de la chasse et de la lune, y était adorée déjà bien avant l'époque gallo-romaine : les Phocéens avaient transmis cette croyance aux druides.

Selon une tradition rapportée entre autres au XIXème siècle par l'académicien De Noble de Lalauzière, Arles avait autrefois sacrifié à cette divinité, tous les ans le 1er mai, trois enfants achetés des deniers publics et engraissés. Le jour du sacrifice, la foule en délire était aspergée de leur sang. Ceux qui n'en recevaient que quelques gouttes s'estimaient parfaitement heureux.

L'évènement avait lieu dans le quartier de la Roquette.

La Vierge noire :

Devenue chrétienne, la ville eut sa Vierge noire : c'était la gardienne des tombeaux des Aliscamps.
Beaucoup plus tard, les Huguenots la remplacèrent par une vierge blanche. Cependant les Arlésiens n'eurent de cesse de réclamer la noire et celle-ci fut rétablie sous la Restauration... pour disparaître de nouveau au XIXème siècle.

Les Alyscamps :

C'est un cimetière qui longeait la Via Aurélia, selon la légende fondé par Saint Trophime, premier évêque de la ville. Les sarcophages n'y étaient pas enterrés. Le nom signifie "Champs Elysée", voie du paradis pour les Gréco-romains. Les preux de Roncevaux ainsi que douze pairs de Charlemagne y seraient enterrés. Il est vrai que les défunts inhumés sur ce site venaient souvent de fort loin : les riverains du Rhône avaient en effet l'habitude de confier au fleuve les cercueils en bois des notables décédés. Ils y plaçaient des pièces de monnaie, prix du "mortellage" que percevaient les habitants du quartier de Trinquetaille, chargés d'arrêter au passage les cercueils pour les amener aux Alyscamps.

Ci-dessous : les Alyscamps (ou Aliscamps)

 

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Longtemps, cette nécropole fut considérée hantée. Les fantômes des Sarrasins tués par Charlemagne s'y promenaient la nuit et en interdisaient les abords, disait-on.

À la lisière du cimetière, l'étang de Mal Crozet (le mauvais creux) était un territoire infernal : rien, ni plante, ni homme, ni bête, n'y pouvait survivre. Qui s'en approchait était irrésistiblement entraîné dans le marais par les puissances maléfiques.

Saint Trophime exorcisa ces lieux : les démons s'en allèrent, laissant la place aux poissons qui s'y multiplièrent au point que toute la ville put commencer à s'en nourrir.

Les chapiteaux du cloître de Saint Trophime :

On peut y voir des motifs étranges : un lion avec une face énorme entourée d'une crinière ressemblant à des flammes au-dessus d'une femme nue tombant face contre terre. Plus haut, un entrelacs de dragons ailés. Une sirène qui tient un poisson d'une main et sa queue de l'autre. Une jeune femme tétée par deux serpents. Un homme, vu de dos, tenant par la jambe deux enfants tête en bas. Une Cybèle nue avec un Bacchus enfant entre ses jambes écartées, lui-même assis sur un chien à queue de dauphin...

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Fêtes disparues :

L'exorcisme de Sainte-Agathe (santo Gato, invoquée contre les feux du ciel) : autrefois les cloches de cette église (sur lesquelles étaient gravées des phrases mystérieuses à la réputation magique) sonnaient la veille de la fête de cette sainte, le 5 février, pour chasser les démons. Ce jour-là, une vieille femme personnifiant la mauvaise saison était menée par toute la ville juchée sur un âne et poursuivie par les enfants qui faisaient mine de la battre. Les trois derniers jours de février et les trois premiers de mars, surnommés "les jours de la vieille", étaient néfastes et redoutés parce que c'était ceux où la mauvaise saison refusait de partir.

Les galéjades arlésiennes : Autrefois les jeunes gens rentraient dans les maisons par surprise pour "galéger", autrement dit faire connaître aux habitants leurs quatre vérités. Des femmes voilées comme des "mauresques" invectivaient les passants. Les amoureux jetaient dans la maison de leur belle un "toupin" rempli de cendres ou de fleurs selon qu'ils étaient éconduits ou agrées.

(Bibliographie : Guide de la France mystérieuse, les guides noirs, Tchou)

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Membre, 55ans Posté(e)
Oncle_Julien Membre 322 messages
Forumeur activiste‚ 55ans‚
Posté(e)

Superbe documentation. Merci pour le partage...

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 41ans Posté(e)
sovenka Membre 7 434 messages
41ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
Posté(e)

Merci ;) 

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  • 4 semaines après...
Membre, 45ans Posté(e)
jacquesadit2018 Membre 6 messages
Baby Forumeur‚ 45ans‚
Posté(e)

C’est fantastique ! Toute cette histoire, ces lieux chargés d’une énergie céleste et imperturbable… Les photos sont captivantes. Y a-t-il eu des phénomènes avec le temps ? Je pense que j’en ferai quelques recherches. Je ne connaissais pas non plus ce Guide de la France Mystérieuse. De quoi bouquiner mes nuits !

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  • 6 mois après...
Membre, 67ans Posté(e)
dutour Membre 227 messages
Baby Forumeur‚ 67ans‚
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