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« Boire un grand bol de sommeil noir... »

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satinvelours

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tison2feu Membre 3 118 messages
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Le 14/03/2019 à 10:20, satinvelours a dit :

L’interprétation de Carmen Linares de la Baladilla est très agréable à écouter.  J’avais d’ailleurs cherché parmi son répertoire mais n’avait point trouvé.

 J’ai lu avec intérêt cette étude du poème de Lorca très détaillé et très complète, me semble-t-il car je ne suis pas spécialiste.  Il fallait aussi cette référence à Manuel de Falla et son « Amor brujo. Merci.

 

De mon côté, j'avais cherché aussi parmi le répertoire de chanteurs de renom tel que le très populaire Camarón de la Isla, mort à 41 ans, dont l'album "La Leyenda del Tiempo" fut entièrement dédié à Lorca.

A ce propos, il existe une courte video de présentation Camarón/Lorca, avec musique de fond très prenante... Je me fais plaisir !!!! Le morceau qui accompagne cette video est un extrait de taranta - encore un style flamenco très profond ! -  interprétée magnifiquement par le talentueux Rafael Riqueni. Je trouve judicieux le choix de cette musique car elle nous plonge d'emblée dans le monde lorquien de "la peine andalouse qui, selon Lorca, est une lutte de l'intelligence amoureuse avec le mystère qui l'entoure et ne peut comprendre" :

 

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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il y a une heure, tison2feu a dit :

 

De mon côté, j'avais cherché aussi parmi le répertoire de chanteurs de renom tel que le très populaire Camarón de la Isla, mort à 41 ans, dont l'album "La Leyenda del Tiempo" fut entièrement dédié à Lorca.

A ce propos, il existe une courte video de présentation Camarón/Lorca, avec musique de fond très prenante... Je me fais plaisir !!!! Le morceau qui accompagne cette video est un extrait de taranta - encore un style flamenco très profond ! -  interprétée magnifiquement par le talentueux Rafael Riqueni. Je trouve judicieux le choix de cette musique car elle nous plonge d'emblée dans le monde lorquien de "la peine andalouse qui, selon Lorca, est une lutte de l'intelligence amoureuse avec le mystère qui l'entoure et ne peut comprendre" :

 

 

Je découvre, je découvre ... superbe moment musical !

 J’ai toujours aimé l’ambiance électrique et surchauffée des chants et danses dans les petits tablaos fréquentés par des aficionados passionnés. Je n’ai pourtant jamais essayé d’aller plus avant que le seul plaisir d’ecouter et d’admirer.

Puis j’ai redécouvert Lorca et me suis passionnée par ses poèmes. Par les explorations que j’ai pu faire, les explications qui me sont données sur ce fil, je prends la mesure de l’importance du chant flamenco. Merci.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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El regreso


Yo vuelvo
por mis alas.

¡Dejadme volver!

¡Quiero morirme siendo
amanecer!

 ¡Quiero morirme siendo
ayer!

Yo vuelvo
por mis alas.

¡Dejadme retornar!

Quiero morirme siendo
manantial.

Quiero morirme fuera
de la mar.

 

Traduction : André Belamich 

 Le retour

Je m’en reviens
chercher mes ailes.


Laissez-moi revenir !

Pour mourir je veux être
aurore !

Pour mourir je veux être
hier ! 

 Je m’en reviens
chercher mes ailes.

Laissez-moi retourner !

Pour mourir je vais être
source.

Pour mourir hors

de la mer.

 

Ce poème fait parties des Suites et sont commencées en 1921. Après De « Libro de poemas » - dédié à son frère Paquito - qui, comme le dit Lorca, sont l’image exacte de son adolescence et de sa jeunesse, ardeur juvénile et torturée, et sont le reflet fidèle de son cœur et de son esprit, et mêlent intimement instant présent et enfance ). 
 
Mais à partir de 1922 l’humeur devient plus grave, et le poète, toujours aussi lucide, tourne maintenant son regard vers l’intérieur. Il se détache de la féerie des jardins et des crépuscules pour sonder le mystère de la condition humaine, le temps, la mort, l’éternité. Immobile, silencieux, transparent, par une sorte d’ascèse du vide, il provoque la voyance. Étrange réceptivité médiumnique qui lui permet d’ouvrir les yeux tranquilles sur la révélation des choses et juste que sur ses propres tourments, devenus les acteurs, d’un drame qui se joue pour lui, car rien n’altère la limpidité d’un regard qui, rencontrant un monde de transparence, en traverse toute la profondeur, qui, reconnaissant le rivage de son destin, l’accepte avec une sérénité pathétique.
André Belamich. Poésies  IV.

 

 La guitare nostalgique de Paco Ibáñez... et la trompette !

 

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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El café de Chinitas

En el café de Chinitas dijo Paquiero a su hermano,
En el café de Chinitas dijo Paquiero a su hermano:
-Soy más valiente que tú, más torero y mas gitano;
-Soy más valiente que tú, más torero y mas gitano;

 En el café de Chinitas dijo Paquiero a Frascuelo;
En el café de Chinitas dijo Paquiero a Frascuelo:
-Soy más valiente que tú, más gitano y mas torero;
-Soy más valiente que tú, más gitano y mas torero;

 Sacó Paquiero el reloj y dijo de esta manera;
Sacó Paquiero el reloj y dijo de esta manera:
-Este toro ha de morir antes de las cuatro y media;
Este toro ha de morir antes de las cuatro y media.

 Al dar las cuatro en la calle, se salieron del café;
Al dar las cuatro en la calle, se salieron del café.
Y era Paquiero en la calle, un torero de cartel;
Y era Paquiero en la calle, un torero de cartel.

 

 Le café de Chinitas
(Traduction trouvée sur le web) 

Dans le café de Chinitas Paquiero dit à son frère,
Dans le café de Chinitas Paquiero dit à son frère :
-Je suis plus valeureux que toi, plus torero et plus gitan;
Je suis plus valeureux que toi, plus torero et plus gitan.

 Dans le café de Chinitas Paquiro dit à Frascuelo;
Dans le café de Chinitas Paquiro dit à Frascuelo :
-Je suis plus valeureux que toi, plus torero et plus gitan;
Je suis plus valeureux que toi, plus torero et plus gitan.

 Paquiero sortit sa montre et dit de cette manière;
Paquiero sortit sa montre et dit de cette manière :
-Ce taureau doit mourir avant les quatre heures et demie;
Ce taureau doit mourir avant les quatre heures et demie.

 Quand quatre heures sonnèrent dans la rue ils sortirent du café;
Quand quatre heures sonnèrent dans la rue ils sortirent du café.
Et il y avait Paquiero dans la rue, un torero d'affiche;
Et il y avait Paquiero dans la rue, un torero d'affiche.

 

 Lorca enregistre en 1931 avec Encarnación López, La Argentina, dix partitions. Toutes furent interprétées par différents artistes autres que la Argentina.
J’ai choisi de poster ici « En el café de Chinitas », l’original. La Argentina chante, joue des castagnettes, claque les talons sur le sol, ce qui se perçoit bien. Lorca l’accompagnant au piano, c’est avec beaucoup d’émotion que j’écoute cette vidéo.

 

 

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tison2feu Membre 3 118 messages
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Le 18/03/2019 à 12:11, satinvelours a dit :

 

 Lorca enregistre en 1931 avec Encarnación López, La Argentina, dix partitions.

Trois nouvelles partitions ont été trouvées par la suite, mais interprétées hélas sans La Argentinita ni Lorca au piano. D'où le titre "Trece canciones españolas" de l'album de Tereza Berganza, qui chante d'ailleurs comme La Argentinita.

 

La treizième chanson, La Tarara, est une chanson très populaire en Espagne et même en Afrique du Nord.

La Tarara

La Tarara sí,
la Tarara, no
La Tarara, niña
que la he visto yo.

Lleva mi Tarara
un vestido verde
lleno de volantes
y de cascabeles.

La Tarara sí,
la Tarara, no
La Tarara niña
que la he visto yo.

Luce mi Tarara
su color de seda
sobre las retamas
y la hierbabuena

Ay, Tarara loca.
Mueve la cintura
para los muchachos
de las aceitunas.

 

Au choix, cinq interprétations différentes de cette chanson :

Tereza Berganza   https://www.youtube.com/watch?v=lMfOTegr1u8

Camarón de la Isla   https://www.youtube.com/watch?v=RMqJeKkcNV0

Carmen Linares   https://www.youtube.com/watch?v=b62JOWXNl3U

Diego El Cigala   https://www.youtube.com/watch?time_continue=31&v=6lxkAMQHCDA

Groupe Radio Tarifa   https://www.youtube.com/watch?v=7vY4ktHFWko

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Le 20/03/2019 à 19:34, tison2feu a dit :

Trois nouvelles partitions ont été trouvées par la suite, mais interprétées hélas sans La Argentinita ni Lorca au piano. D'où le titre "Trece canciones españolas" de l'album de Tereza Berganza, qui chante d'ailleurs comme La Argentinita.

 

La treizième chanson, La Tarara, est une chanson très populaire en Espagne et même en Afrique du Nord.

 

J'ai écouté les cinq propositions offertes. La Tarara est une très belle chanson, très harmonieuse. Deux, de ces cinq propositions, ont retenu notamment mon attention et m'ont particulièrement impressionnée.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Soneto de la dulce queja

 
Tengo miedo a perder la maravilla,
de tus ojos de estatua, y el acento
que de noche me pone en la mejilla
la solitaria rosa de tu aliento.

Tengo pena de ser en esta orilla
tronco sin ramas; y lo que más siento
es no tener la flor, pulpa o arcilla,
para el gusano de mi sufrimiento.

Si tú eres el tesoro oculto mío,
si eres mi cruz y mi dolor mojado,
si soy el perro de tu señorío,

no me dejes perder lo que he ganado
y decora las aguas de tu río
con hojas de mi otoño enajenado.


Traduction : André Belamich 


Sonnet de la douce plainte

J’ai peur de perdre la merveille
De tes yeux de statue et cet accent
Que vient poser la nuit près de ma tempe
La rose solitaire de ton haleine.

 Je m’attriste de n’être en cette rive
Qu’un tronc sans branche et mon plus grand tourment
Est de n’avoir la fleur– pulpe ou argile –
Qui nourrirait le ver de ma souffrance.

 Si tu es le trésor que je recèle
Ma douce croix et ma douleur noyée 
Et si je suis le chien de ton altesse

Ah, garde-moi le bien que j’ai gagné
Et prends pour embellir ta rivière
Ces feuilles d’un automne désolé.

 

Intitulé « Sonnet de la douce plainte » dans l’édition d’André Bellamich, le poème appartient au groupe des Sonnets de l’amour obscur que Lorca commence à composer en 1935, et dont il projetait de faire un livre, un jardin, qui les aurait associés à des sonnets  anciens (de 1925).
La version qui figure ici a été publié à Valladolid, en 1943, par J. Gómez de la Serra, dans la revue Cancionero.
Aguilar. Poésies III

 

Deux interprétations différentes de ce sonnet.

 

 

 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Le 20/03/2019 à 19:34, tison2feu a dit :

Trois nouvelles partitions ont été trouvées par la suite, mais interprétées hélas sans La Argentinita ni Lorca au piano. D'où le titre "Trece canciones españolas" de l'album de Tereza Berganza, qui chante d'ailleurs comme La Argentinita.

 

La treizième chanson, La Tarara, est une chanson très populaire en Espagne et même en Afrique du Nord.

La Tarara

La Tarara sí,
la Tarara, no
La Tarara, niña
que la he visto yo.

Lleva mi Tarara
un vestido verde
lleno de volantes
y de cascabeles.

La Tarara sí,
la Tarara, no
La Tarara niña
que la he visto yo.

Luce mi Tarara
su color de seda
sobre las retamas
y la hierbabuena

Ay, Tarara loca.
Mueve la cintura
para los muchachos
de las aceitunas.

 

Au choix, cinq interprétations différentes de cette chanson :

Tereza Berganza   https://www.youtube.com/watch?v=lMfOTegr1u8

 

Y'a vraiment que celle-là que je peux écouter !

J'ai trouvé ça, aussi de la même :

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 20/03/2019 à 19:34, tison2feu a dit :

Trois nouvelles partitions ont été trouvées par la suite, mais interprétées hélas sans La Argentinita ni Lorca au piano. D'où le titre "Trece canciones españolas" de l'album de Tereza Berganza, qui chante d'ailleurs comme La Argentinita.

 

La treizième chanson, La Tarara, est une chanson très populaire en Espagne et même en Afrique du Nord.

La Tarara

La Tarara sí,
la Tarara, no
La Tarara, niña
que la he visto yo.

Lleva mi Tarara
un vestido verde
lleno de volantes
y de cascabeles.

La Tarara sí,
la Tarara, no
La Tarara niña
que la he visto yo.

Luce mi Tarara
su color de seda
sobre las retamas
y la hierbabuena

Ay, Tarara loca.
Mueve la cintura
para los muchachos
de las aceitunas.

 

 

Merci vraiment, Tison pour cette chanson populaire qu ne connaissais pas ! Hier,  Je l'ai chantée tout l'après midi en travaillant !

J'y ai retrouvé avec plaisir ce terme de "cascabeles", le même qu'en provençal (cascavèous) pour grelots !_

ce qui me fait vraiment craquer, c'est ce "génie populaire" du rythme qui fait couper le vers au milieu :

Lleva mi Tarara
un vestido verde
lleno de volantes
y de cascabeles....

 

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tison2feu Membre 3 118 messages
Forumeur expérimenté‚
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Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Merci vraiment, Tison pour cette chanson populaire qu ne connaissais pas ! Hier,  Je l'ai chantée tout l'après midi en travaillant !

J'y ai retrouvé avec plaisir ce terme de "cascabeles", le même qu'en provençal (cascavèous) pour grelots !_

ce qui me fait vraiment craquer, c'est ce "génie populaire" du rythme qui fait couper le vers au milieu :

Lleva mi Tarara
un vestido verde
lleno de volantes
y de cascabeles....

 

A noter également l'assonance des verts pairs en E-E (verde/cascabeles) qui donne du rythme à cette strophe.

J'aime bien également la dernière strophe, qui pourrait décrire en quelques touches seulement un moment de travail à la campagne. Avec les ramasseurs d'olives qui doivent être "allumés" par cette Tarara un peu folle qui s'approche d'eux en balançant des hanches, en disant tantôt "oui" tantôt "non" !

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tison2feu Membre 3 118 messages
Forumeur expérimenté‚
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Il y a 22 heures, satinvelours a dit :

Soneto de la dulce queja

 
Tengo miedo a perder la maravilla,
de tus ojos de estatua, y el acento
que de noche me pone en la mejilla
la solitaria rosa de tu aliento.

Tengo pena de ser en esta orilla
tronco sin ramas; y lo que más siento
es no tener la flor, pulpa o arcilla,
para el gusano de mi sufrimiento.

Si tú eres el tesoro oculto mío,
si eres mi cruz y mi dolor mojado,
si soy el perro de tu señorío,

no me dejes perder lo que he ganado
y decora las aguas de tu río
con hojas de mi otoño enajenado.


Traduction : André Belamich 


Sonnet de la douce plainte

J’ai peur de perdre la merveille
De tes yeux de statue et cet accent
Que vient poser la nuit près de ma tempe
La rose solitaire de ton haleine.

 Je m’attriste de n’être en cette rive
Qu’un tronc sans branche et mon plus grand tourment
Est de n’avoir la fleur– pulpe ou argile –
Qui nourrirait le ver de ma souffrance.

 Si tu es le trésor que je recèle
Ma douce croix et ma douleur noyée 
Et si je suis le chien de ton altesse

Ah, garde-moi le bien que j’ai gagné
Et prends pour embellir ta rivière
Ces feuilles d’un automne désolé.

 

Intitulé « Sonnet de la douce plainte » dans l’édition d’André Bellamich, le poème appartient au groupe des Sonnets de l’amour obscur que Lorca commence à composer en 1935, et dont il projetait de faire un livre, un jardin, qui les aurait associés à des sonnets  anciens (de 1925).
La version qui figure ici a été publié à Valladolid, en 1943, par J. Gómez de la Serra, dans la revue Cancionero.
Aguilar. Poésies III

 

Deux interprétations différentes de ce sonnet.

 

 

 

 

 

Ces deux versions musicales évoquent bien la douceur de la plainte. J'aime aussi la version tellement déchirante et "flamenca" du grand Miguel Póveda (Ce n'est pas lui qui apparaît sur la video !) :

 

 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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il y a 12 minutes, tison2feu a dit :

A noter également l'assonance des verts pairs en E-E (verde/cascabeles) qui donne du rythme à cette strophe.

J'aime bien également la dernière strophe, qui pourrait décrire en quelques touches seulement un moment de travail à la campagne. Avec les ramasseurs d'olives qui doivent être "allumés" par cette Tarara un peu folle qui s'approchent d'eux en balançant des hanches, et qui en disant tantôt "oui" tantôt "non" !

J'y ai pensé aussi !

Je me souviens de deux strophes de Mistral où il était question de "cascavèus" je vais chercher...

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Je vais pas squatter d'avantage le sujet de Satin ! Je mets les deux strophes de Mistral que j'avais enregistrées à côté dans "la langue d'oc"! Ça me donne l'occasion de faire remonter le sujet !

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Le 23/03/2019 à 10:58, tison2feu a dit :

 

Ces deux versions musicales évoquent bien la douceur de la plainte. J'aime aussi la version tellement déchirante et "flamenca" du grand Miguel Póveda (Ce n'est pas lui qui apparaît sur la video !) :

 

 

 

Je ne connaissais pas cette version de Miguel Póvola. Merci. Cette interprétation très flamenca fait ressentir la « douce plainte » ô combien plus douloureuse.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Le 23/03/2019 à 12:02, Blaquière a dit :

Je vais pas squatter d'avantage le sujet de Satin ! Je mets les deux strophes de Mistral que j'avais enregistrées à côté dans "la langue d'oc"! Ça me donne l'occasion de faire remonter le sujet !

Du tout ! Tu ne squattes pas ce sujet. Je suis allée écouter la vidéo que tu as postée sur ton fil, elle n’aurait en rien dépareillé du sujet proposé ici.
Très belle voix que celle de cette soprano Victoria de los Ángeles interprétant certaines chansons de Lorca.
Néanmoins c’est avec La Argentinita et Anda jaleo que va ma préférence. J’ai découvert La Argentinita grâce à
 ce fil (@tison2feu) et de savoir sa proximité avec Lorca me l’a rend encore plus attirante.
De plus dans cet enregistrement " Anda jaleo " les castagnettes scandent le rythme et l’accompagnement orchestral, exécuté brillamment, accentue le texte de Lorca.
Superbe interprétation.

 Anda jaleo

Yo me alivié a un pino verde
por ver si la divisaba,
y sólo divisé el polvo
del coche que la llevaba.

 

Anda jaleo, jaleo:
ya se acabó el alboroto

y vamos al tiroteo.

No salgas, paloma, al campo,
mira que soy cazador,
y si te tiro y te mato
para mí será el dolor,
para mí será el quebranto

Anda, jaleo, jaleo:
ya se acabó el alboroto
y vamos al tiroteo.

 En la calle de los Muros
han matado una paloma.
Yo cortaré con mis manos
las flores de su corona.

Anda jaleo, jaleo:
ya se acabó el alboroto
y vamos al tiroteo. 

 

 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 13 heures, satinvelours a dit :


Néanmoins c’est avec La Argentinita et Anda jaleo que va ma préférence. J’ai découvert La Argentinita grâce à ce fil (@tison2feu) et de savoir sa proximité avec Lorca me l’a rend encore plus attirante.

 

On est d'accord !

La clarté la netteté la précision d'une vois féminine est à mon avis indispensable pour le chant.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Zorongo gitano

 Tengo los ojos azules,
tengo los ojos azules,
y el corazoncito igual
que la cresta de la lumbre.

 De noche me salgo al patio
y me jarto de llorar
de ver que te quiero tanto
y tú no me quieres ná.

 Esta gitana está loca,
loca que la van a atar,
que lo que sueña de noche
quiere que sea verdad.  

 
 Cette version chantée par la Argentinita accompagnée au piano par Lorca est la version originale, le texte initial.
Le Zapateo, le claquement des talons, les claquettes de la Argentinita, les castagnettes suivent le rythme et accompagnent le poète au piano

 

 

 

Une autre version, très flamenca, que j’écoute et regarde avec grand plaisir, interprétée par la magnifique Carmen Linares. Cette versioin a été enrichie de strophes supplémentaires qui, paraît-il, n'ont pas été retenues par Lorca.

 Je la reproduis ici.

 Las manos de mi cariño
te están bordando una capa
con agremán de alhelies
y con esclavinas de agua.

Cuando fuiste novio mío
por la primavera blanca,
los cascos de tu caballo
cuatro sollozos de plata.

La luna es un pozo chico
las flores no valen nada;
lo que valen son tus brazos
cuando de noche me abrazas.

Tengo los ojos azules,
y el corazoncito igual
que la cresta de la lumbre.

De noche me salgo al campo
y me harto de llorar
de ver que te quiero tanto
y tú no me quieres nada.

La luna es un pozo chico
las flores no valen nada;
lo que valen son tus brazos
cuando de noche me abrazas.

Veinticuatro horas del día,
veinticuatro horas que tiene;
si tuviera veintisiete,
tres horas más te querría.

Està gitana está loca,
loca que le van a matar;
que lo que sueña de noche
quiere que sea verdad.

La luna es un pozo chico
las flores no valen nada;
lo que valen son tus brazos
cuando de noche me abrazas.

 

 

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tison2feu Membre 3 118 messages
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Il y a 10 heures, satinvelours a dit :

 

Une autre version, très flamenca, que j’écoute et regarde avec grand plaisir, interprétée par la magnifique Carmen Linares. Cette versioin a été enrichie de strophes supplémentaires qui, paraît-il, n'ont pas été retenues par Lorca.

 

Lorca a dû se limiter à choisir trois couplets flamencos (coplas flamencas) parmi un plus vaste choix de couplets éparpillés géographiquement. Il est à noter que ces trois couplets n'ont donc pas dû être composés d'un seul jet pour former une "chanson" qui s'intitulerait Zorongo gitano. Il n'existe d'ailleurs pas de chanson standardisée en flamenco. 

Le concept de chant flamenco (cante) est donc très particulier : il s'agit d'un assemblage de couplets assonancés épars (quatrains ou/et tercets), la plupart du temps sans lien aucun les uns avec les autres, regroupés seulement sur une thématique très générale (l'amour, la mort, etc.), et chantés dans un style (= un palo, comme par exemple le zorongo) et un tempo/mesure/cadence très précis (= compás). Le choix des coplas, leur enchainement, etc., sera donc très variable, dépendant de l'inspiration du moment du chanteur et variant d'un chanteur à un autre.

Voici un autre zorongo gitano, interprété par Antonio Pucherete, avec trois coplas déjà rencontrées chez La Argentinita et Carmen Linares, mais néanmoins une nouvelle copla (le 3e couplet où manque l'assonance !) :

 

Cuando fuiste novia mía

de la primavera blanca

los cascos de mi caballo

cuatro herraduras de plata

 

La luna es un pozo chico

las flores no valen nada

lo que valen son tus brazos

cuando de noche me abrazan

 

Zapatero zapatero

los zapatos que me hiciste

son estrellas que relucen

alrededor de tu enagua

 

Dice la gente que tiene

veinticuatro horas el día

y si tuviera veintisiete

tres horas más te quería

 

 

 

 

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tison2feu Membre 3 118 messages
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Il y a 20 heures, satinvelours a dit :

Zorongo gitano

(...)

  Cette version chantée par la Argentinita accompagnée au piano par Lorca est la version originale, le texte initial.

 

Sur une autre video, où chante La Argentinita, on peut voir Lorca en chair et en os, filmé durant 35 secondes !

 

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tison2feu Membre 3 118 messages
Forumeur expérimenté‚
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Le 25/03/2019 à 06:40, Blaquière a dit :

On est d'accord !

La clarté la netteté la précision d'une vois féminine est à mon avis indispensable pour le chant.

Sauf moi qui ne suis pas d'accord avec toi !!!

Je ne pense pas un instant que la voix féminine ait le monopole de la clarté, netteté, précision. Les voix d'homme sont généralement plus graves, mais pas pour autant moins claires, nettes et précises. 

L'explication (d'un rejet du chant flamenco) est à chercher, à mon avis, dans les techniques même du chant flamenco qui diffèrent du tout au tout avec celles de chants non flamencos, sans parler de l'usage de la gamme andalouse et d'accords parfois dissonants. D'ailleurs, pour ces raisons, le chant flamenco est appelé par les espagnols CANTE, et le chant non-flamenco CANTO (et CANCIÓN).

Par exemple l'emploi de demi-tons ou quarts de ton en flamenco, ainsi que l'emploi de mélismes (comme dans la chanson arabe), vont te donner une sensation d'imprécision puisque ton oreille, accoutumée à des notes précises, plus ou moins bien détachées, se sentira perdue dans un flot de notes liées. Voilà pourquoi, me semble-t-il, le chant flamenco ne "passe" pas en France et ne peut être accepté par 99% des français (à part quelques chants festifs tels que les rumbas pour touristes !). C'est simplement une question d'accoutumance musicale. Ton oreille est davantage accoutumée à recevoir le CANTO ou les CANCIONES de La Argentinita (je ne sais comment qualifier sa façon de chanter opéra ? Aria ? Cantate ?) plutôt que le CANTE flamenco.

Modifié par tison2feu
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