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Procès d'Abdelkader Merah et Fettah Malki

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January

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Audience de ce matin 

Samuel Sandler à la barre, père de Jonathan Sandler, 30 ans, grand-père d'Arié et Gabriel, 5 et 3 ans.

M. Sandler : L'assassin de mes enfants était fier de ses actes, il a filmé, il a fait un montage, un véritable enfe. rC'est une souffrance pour les parties civiles d'entendre le nom de l'assassin. Si je le prononçais (le nom de Mohamed Merah), je lui donnerais une étincelle d'humanité ce que j'ai toujours refusé. De nombreux témoignages ont dit que le maître à penser de l'assassin pouvait être son frère, c'est le maître à tuer. 

Samuel Sandler qualifie Abdelkader Merah d'"Eichmann de quartier.

Samuel Sandler est venu tous les jours depuis le début au procès.Il parle maintenant de son fils Jonathan & de ses petits fils Arié et Gabriel. Samuel Sandler rappelle que Gabriel, qui avait 3 ans quand il a été assassiné, avait sa tétine à la bouche.

"Comment peut-on assassiner un enfant qui encore sa tétine à la bouche" ?

Nicolas Rançon à la barre à présent. Il était à l'école Ozar Hatorah le jour de l'attentat, il connaissait Jonathan Sandler. Nicolas Rançon a "quitté la France après l'attentat", il ne pensait "pas revenir un jour devant une cour d'assises". Le 19 mars 2012, Nicolas R. venait prier à l'école. Il a entendu des coups de feu, mouvement de panique, il est resté dans la synagogue. Il a vu des "enfants déposer des corps dans la synagogue", "Myriam Monsonego et Gabriel Sandler" dit Nicolas Rançon très ému. "Gabriel bougeait encore, il vomissait et avait du sang dans la bouche", Nicolas R. pleure. 

Le témoin dit que Myriam Monsonego, 8 ans,ne bougeait plus : Je lui ai fait du bouche à bouche, mon fils un massage cardiaque.

Nicolas Rançon dit qu'il faisait de l'asthme et qu'à un moment il n'arrivait plus à faire du bouche à bouche : Quelqu'un a pris le relais. J’ai pas pensé à lui fermer les yeux. Ses yeux ouverts, ça donnait l'impression qu'elle était (Myriam) encore vivante.

Après ce drame, Nicolas R. dit qu'il était "vide" "J'avais constamment ces images, ce goût dans la bouche." Son fils âgé de 17 ans, présent lors de la tuerie Ozar Hatorah, a été hospitalisé en psychiatrie "C'était sordide". Quand son fils est rentré à la maison, il ne sortait pas de la chambre " Il a passé son bac, puis est allé en Israël". Nicolas R. dit qu'il avait déjà connu l'antisémitisme, en 1982 un membre de sa famille avait été tué. "Il fallait qu'on parte" (ce proche de Nicolas R. a été tué dans l'attentat perpétré le 9 août 1982 rue des Rosiers, dans le 4e arrondissement de Paris).

La fille de Nicolas R. comme son fils a été traumatisée par la tuerie. Elle ne mangeait plus, ne sortait plus, ne prenait plus les transports.  Nicolas Rançon a changé souvent de travail. Il a été suivi pendant 8 mois, en Israël. Nicolas Rançon a été dans un centre qui vient en aide aux victimes de terrorisme. 

Nicolas Rançon a voulu témoigner pour les victimes et leurs proches : Hier matin, j'étais encore en Israël, je ne savais pas si j'allais venir ou pas.

 

 

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Albert Chennouf à la barre, né en 1952, 4 enfants, à la retraite. C'est le père d'Abel Chennouf, tué le 15 mars 2012 par Mohamed Merah. 

Témoin : je voulais d'abord avoir une pensée pour les victimes de la barbarie nazi-islamiste, financée par l'Arabie saoudite et le Qatar. 

Le 15 mars 2012, il a vu les images à la télé et il a dit "Il y a du grabuge à Montauban. Albert Chennouf a appris par la suite la mort de son fils Abel Chennouf. La femme d'Abel a accouché 4 semaines après sa mort. 

Albert Chennouf indique qu'il a fait une promesse à son fils : Je saurai qui t'a tué.

Il a fait cette promesse à son fils Abel avant de fermer son cercueil. 

Albert Chennouf s'en prend maintenant à Bernard Squarcini qui parle de "retards" plutôt que de "ratés". Il en veut à la justice et aux politiques. 

Témoin : Je suis en colère et cette colère je m'en sers pour avancer. Il y a eu beaucoup de laisser aller dans cette affaire. Cette affaire a fait des dégâts. L'affaire Merah c'est la mère de tous les attentats islamistes en France. Je n'attends ni repentir ni rien du tout.  J'espère simplement qu'il n'y aura pas d'autres enfants qui meurent. Mohamed Merah a tué mon fils mais il ne tuera pas l'amour. 

On devait entendre Caroline Chennouf, la compagne d'Abel Chennouf mais elle est trop émue.

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Le frère ainé d'imad Ibn-Ziaten, Hatim Ibn-Ziaten, est arrivé à la barre. Il a un an et demi de plus qu'Imad, tué le 11 mars 2012.

Témoin : Je ne vais pas divulguer ma souffrance. Mon frère nous manque, c'est tout. Je veux juste revenir sur les mots de Mohamed Merah à mon frère. Tu tues nos frères en Afghanistan. Je te tue. Ca veut dire quoi frère ? Pour moi, mes frères, c'est tous ceux qui grandissent dans le respect de la République, quelle que soit la religion. Abdelkader Merah a sa loi à lui, il ne respecte pas la loi des Hommes, je trouve ça dangereux. Je suis révolté d'entendre ce mot islam, jihad, constamment dans cette cour d'assises. Islam pour moi, c'est Salam, c'est la paix. C'est apprendre avec les autres, pas convertir les autres. il y a trop d'amalgames. Il y a une communauté musulmane qui vit en France en paix avec les autres. Je suis révolté par rapport à cette haine, à cette peur qui essaie de nous diviser les uns les autres. C'est leur but de faire ça. Ils ont pris en otage notre religion pour l'imposer à leur manière. Tuer des enfants, ça me fait penser au nazisme. L'Islam c'est la paix, pas la haine et la terreur. Quand Abdelkader Merah dit qu'il souhaite que son frère (Mohamed) soit au paradis, ça me révolte. L'affaire Merah c'est l'acte 1. L'acte 2 c'est Charlie Hebdo pour finir au Bataclan. Ils ont touché à notre souveraineté. 

Hatim rappelle que son frère Imad Ibn-Ziaten a refusé de s'agenouiller devant Merah, le 11/03/12 : Il est resté debout devant son meurtrier.

Hatim garde cette image de son frère et dit aujourd'hui faire confiance à la justice.

On entend maintenant Naoufal Ibn-Ziaten. Il lit un texte en hommage à son frère "Imad, mort pour la nation". Il raconte des souvenirs heureux, puis arrive au 11 mars 2012.

Témoin : Mes parents étaient en Turquie, un voyage offert par Imad. 

Naoufal Ibn Ziaten raconte qu'on sonne à la porte : L'homme en tenue n'a pas le temps de me l'annoncer, je m'écroule. Toutes mes condoléances, me dit il, votre frère a été assassiné. 

Naoufal tente d'appeler tout le monde, frère, soeur, parents. : Mon fils, dis moi ce qui se passe ! Je lui dis Maman, je suis désolé, pardonne moi. Imad nous a quitté. C'est pas possible crie ma mère en pleurs. C'est un assassinat. Je n'arrive pas à sortir de ce deuil. Le 11 mars, mon âme a rejoint celle de mon frère. La justice va faire son travail. Imad, que la lumière soit faite pour que tu reposes en paix. Chaque jour je pense à toi. Je vais vivre à travers ton sourire, ta gentillesse et ta générosité. 

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Ikram Ibn Ziaten, soeur d'Imad, à la barre. 

Ikram Ibn-Ziaten dit que toute sa vie on lui a appris à "pardonner" : Aujourd'hui je m'en veux, je n'arrive pas à le faire. Dimanche 11 mars 2012, ma vie a basculé avec l’appel de mon frère Naoufal, qui m’annonce qu’Imad a été tué. Imad ne pouvait pas être mort. Il était en France. Il n'était pas en OPEX. 

Ikram décrit ensuite la longue route jusqu'à Toulouse, la morgue, la reconnaissance de son frère Imad Ibn-Ziaten : Cette image (à la morgue), c'était le choc de ma vie, je l'aurais toute ma vie dans la tête. 

Ikram parle de son frère Imad Ibn-Ziaten"fier de sa carrière militaire, fier de son engagement pour la France". Elle pleure. 

Témoin : Le 11 mars, ma vie s'est arrêtée. Fin 2012, j'ai appris que j'étais enceinte. Pour moi c'était un signe. Mon mari et mon enfant m'ont sorti d'un gouffre. Depuis le 11 mars 2012, je suis sous traitement, j'ai eu un suivi psychologique. je suis meurtrie. Il me manque mon frère, il me manque beaucoup. Il y a 1 phrase que la personne dans le box a dite qui m'a terrifiée: "Mon frère est mort en combattant, c'est que ce nous enseigne le Coran". Il était fier de la mort de son frère. C'est un Coran falsifié qu'il a transmis. Des âmes de haines distillées. Comme un poison. Ce sont des idées qui ont tué et qui ont anéanti des familles et des hommes. J'ai toujours appris à ma famille à rester debout. Aujourd'hui, nous resterons debout. 

 

Latifa Ibn Ziaten à la barre, la mère d'Imad, très émue. 

Témoin : Imad il avait toujours des bonnes notes,il était joyeux, il avait le coeur sur la main. Il a voulu faire l'armée. Je ne voulais pas mais j'ai finalement accepté. Imad était droit, ferme. Il était français, militaire. Il pratiquait sa religion, faisait la prière, le ramadan. Une fois en Turquie,j'ai dit à mon mari je me sens pas bien, le dimanche matin (11 mars 2012), j'arrivais pas à manger. Le 11 mars, j'arrivais pas à manger, à dormir. Elle voit son téléphone, le message, "Maman il faut que tu rentres". J'ai dit Imad il est en France, il est pas en mission. C'est pas possible, ils ont fait une erreur. Quand je suis rentrée, je tenais pas debout. Il ne fallait pas que je tombe sinon mes enfants allaient tomber. 

Comme ses enfants elle évoque les suspicions sur la famille Ibn-Ziaten au commissariat "Votre fils c'est un trafiquant".

Témoin : J'ai passé quatre jours dans le noir, j'ai vu personne, je me suis sentie perdue. A la morgue, on m'a dit qu'il y avait une autopsie. Je me suis mise à crier. Le commissaire m'a dit "il faut pas embêter les gens, faut vous calmer". e lui ai dit: " C'est pas votre fils qui est à la morgue". Le commissaire m'a répondu "oui, c'est pas le mien. Abdelkader Merah dit qu'il espère que son petit frère soit au paradis. Quand on tue quelqu'un, on ne va pas au paradis. Moi,je suis musulmane. Je suis française. Je prie. Je respecte les lois de la Republique. Je suis fière d'être dans ce pays. Cette secte c'est un danger pour la société. Il (Abdelkader) n'avait ni éducation, ni respect ni règle de l'islam, sinon il aurait protégé son frère et nos enfants. 

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On entend maintenant la mère de Caroline Chennouf et belle-mère d'Abel Chennouf.

La mère de Caroline Chennouf a rappelé que sa fille était enceinte de presque 7 mois quand Abel Chennouf a été assassiné. Elle raconte que quand on a rendu l'alliance d'Abel à Caroline "Elle était pleine de sang". Effondrée, La mère de Caroline Chennouf a raconté que sa fille avait tenté de se suicider, qu'elle avait pris des cachets. La mère de Caroline Chennouf évoque la morgue tournée vers Abdelkader Merah : "Je vous montre cette souffrance,même si vous n'en voulez pas". 

Pour la belle-mère d'Abel Chennouf, si Abdelkader Merah est remis en liberté, ce sera une bombe qui explosera avec le temps. 

 

Ahlem Legouad, soeur aînée de Mohamed Legouad, militaire tué le 15 mars 2012, est maintenant entendue. Elle aussi pleure.

Ahlem Legouad raconte comment elle a appris la mort de son frère, ce frère qui avait beaucoup d'humour. 

Témoin : J'entends parler d'islam, mais c'est pas ça l'islam.Pour eux, c'est une couverture. Le terrorisme, c'est ça leur religion. Ils ont décimé des familles entières sous prétexte que c'est l'islam mais c'est pas vrai,c'est pas l'islam ça. Mon fils voulait s'engager dans l'armée pour venger son oncle. Quelles valeurs je vais lui donner ? 

 

On entend maintenant une autre soeur de Mohamed Legouad, Radia, qui va lire un texte.

Témoin : Je suis une des grandes soeurs du caporal Legouad tué froidement le 15 mars 2012 par Mohamed Merah. Mohamed Legouad avait 23 ans comme son assassin. On avait une vie paisible qui a basculé violemment (..) Cette mort injuste restera une plaie ouverte. J'étais là depuis le début (du procès), j'ai entendu, j'ai suivi. 

Radia Legouad a appris pendant le procès que son frère Mohamed avait tenté à de fuir, en rampant... 

Témoin : Tu savais ce que tu voulais faire Chems que tu serais fier de représenter l'armée française. a mort quel choc. Comment oublier ? Comment faire le deuil monsieur le président ? Tu étais para, tu étais fier d'être ds les pars. Avec ce drame mon petit frère, j'ai tout oublié d'avant, j'ai plus de mémoire. J'ai sombré dans la dépression, connu un autre monde, celui des psychiatres. Ton soleil ne brille plus pour nous. Le plus dur c’était de ne pas avoir entendu les noms des victimes pendant 5 ans mais que le nom de l’assassin. Notre vie , c'est les maladies en tout genre. Notre frère n'aurait pas aimé nous voir dans cet état. 

Radia Legouad parle des avocats, de leur talent,mais elle voit le procès parfois comme une scène de spectacle. 

Témoin : Moi je viens là avec mes tripes. Je suis écoeurée de ce procès. Ca me donne envie de vomir ce que j'entends depuis 3 semaines. Si je ne le dis pas à vous je le dirais à qui ? Mes parents vont tous les jours au cimetière.On nous a brisés. J’avais 1 petit frère,mais moi j’étais fière de mon frère parce qu’il représentait la France, il tuait pas des gens. l n'y a pas de repentir, un gars de 23 ans ne peut pas faire ça tout seul, c’est pas possible je suis écoeurée. 

On entend maintenant un élève du lycée Ozar Hatorah.

Jonatan était en terminale le 19 mars 2012, jour de la tuerie. Il a vu des gens courir et un homme en noir. Il a su qu'un tireur était là. Le 19 mars, il s'est occupé des plus petits : "J'ai appelé ma sœur pour lui dire au revoir,c'est terrible de croire que l'on va partir"

Jonathan parle des victimes, Myriam, 8 ans, "un ange", Arié et Gabriel qu'il a gardés "plusieurs fois" ...

 

On entend maintenant Sharon, qui était elle aussi élève à l'école Ozar Hatorah le 19 mars 2012.

Le 19 mars, elle voit Myriam : Je la vois avec son sac à dos, je savais qu'elle allait à la danse après. Puis il y a eu les coups de feu.On comprend pas ce qu'il se passe.Je voulais appeler mes parents.Je voulais leur dire adieu. 

Sharon a vu des personnes transporter le corps de Myriam,8 ans, vers la synagogue : Il y avait plein de sang. Ils ont essayé de faire du bouche à bouche, ça ne marchait pas. Ils ont mis le drap après, j'ai compris que c'était fini. 

 

Fin de l'audience de la matinée. 

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L'audience a repris et on entend Loïc Liber, en visio et sans qu'on le voie, selon son souhait. Loïc Liber était avec Abel Chennouf et Mohamed Legouad, rescapé, il est aujourd'hui tétraplégique. 

Témoin : Je suis Mr Liber, j'ai 33 ans, militaire au sein du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban. e ne respire plus seul (...) Cela m'est très compliqué de témoigner car j'ai très peu de souvenirs. Les faits se sont passés très rapidement. A mon réveil, il me semblait que c'était un cauchemar. J'ai vu Monsieur Sarkozy, j'ai compris que c'était réel. Ca fait 5 ans que j'ai perdu mon indépendance, je ne peux même pas me déplacer à la Cour pour vous dire tout cela. 

Liber parle de ses douleurs quotidiennes, des fortes doses de médicaments qu'il doit prendre tous les jours pour diminuer ses douleurs. 

Témoin : Ce procès, ça ne va pas changer l'état de mon corps mais je serai plus serein en me disant que justice a été faite. Mon seul souhait aujourd'hui est de pouvoir sortir un jour de l'hôpital et de récuperer un minimum d'autonomie.

Loic Liber dit qu'il est traumatisé, conséquences physiques et psychologiques : Je n'ai pas de doute quant à la culpabilité des deux accusés, je ne veux pas les nommer, leur donner de l'importance. Chaque jour qui passe j'essaie de tenir. 

Loic Liber précise : Je souffre au niveau de la moelle épinière. Je dois reprendre souvent mon souffle à cause de la douleur. En l'espace de quelques secondes, un homme m'a tiré dessus de dos, lâchement. Je dois pour survivre être sous assistance respiratoire chaque jour. Et être dans un lit ou un fauteuil électrique, c'est terrible pour moi. 

Loïc Liber dit qu'il souffre au niveau de la clavicule, de la nuque, des membres supérieurs.

 

On entend maintenant Victor Alloul, père d'Eva Sandler, mariée à Jonathan Sandler et mère d'Arié et Gabriel,tués à l'école Ozar Hatorah.

Témoin : Cela fait 5 ans que nous souffrons le martyr. Ces assassinats, on arrive pas à les digérer. Dès qu'on parle de ça, on se met à pleurer. On se réveille pendant la nuit. On prend des calmants pour dormir. L'assassin, je ne voudrais pas souiller ma bouche en disant son nom. S'il n'y a pas un jugement sévère, qui dit que ce sont des assassins (...) cela laisse la porte ouverte à tout. Il faut que ces hommes soient bien jugés et bien inculpés pour que ça donne l'exemple à ceux qui veulent faire des bêtises. 

 

On entend maintenant la soeur aînée d'Eva Sandler.tante d'Arié et Gabriel, abattus à l'école Ozar Hatorah et belle-soeur de Jonathan.

Témoin : Quand Arié est né, je me souviens du regard de ma soeur, et celui de Jonathan, plein de joie. Quand Gabriel est né, on a été en Israël pour sa circoncision. 

Elle rappelle que Jonathan, Arié et Gabriel ont perdu la vie, ont été "arrachés à la vie en moins de 40 secondes ". 

Témoin : Quand Eva est venue est venue vivre à la maison après les attentats, elle passait des journées sur son lit. Elle regardait sans cesse les photos de son mari et des enfants sur son téléphone, qu'elle embrassait. Ici, j'ai entendu les mots haine, antisémitisme.  Moi, je suis venue vous parler d'amour, de tendresse C'est ça les mots de la famille Sandler. Faites en sorte que l'amour prime, que la paix gagne sur la haine. 

 

Suspension d'audience

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Christophe Teissier (juge antiterroriste), 54 ans, costume sobre, lunettes et cravate est arrivé à la barre.

Témoin : Pour nous ce dossier a commencé le 25 novembre 2012 quand Abdelkader Merah a été déféré et mis en examen. Dossier très différent, le modus operandi était inconnu sur le territoire national et l'auteur des faits était mort. 

Teissier évoque les voyages de Mohamed Merah "ca n'était pas une personne autoradicalisée". 

Dans les éléments retrouvés après l'assaut chez Merah, il y avait une allégeance de Mohamed Merah à Al-Qaïda. 

Témoin : Inertie de tous les pays où s'est rendu Mohamed #Merah (Egypte, Afghanistan, Pakistan). Aucun de ces pays n'a répondu aux commissions rogatoires. 

Sur le Rapport Abdelkader et Mohamed Merah : des hauts et des bas, conflictuels. Son frère ainé passait du temps avec lui parce qu'il parlait souvent de religion, de son noble Prophète. Selon un témoin, Abdelkader Merah avait retourné la cervelle de son frère Mohamed. 

Le juge Teissier parle des rencontres avec les 2 frères les jours des assassinats, le 11 mars, puis le 15 mars. " 6 mars, vol du scooter, achat blouson et renseignement sur le traqueur..."

Il parle de la Box de Zoulikha Aziri, mère des Merah, d'où a été consultée l'annonce d'Imad Ibn-Ziaten le 4 mars 2012. Puis Teissier revient sur le 6 mars 2012 le traqueur, l'achat du blouson...  Teissier évoque les recherches sur l'heure d'achat de la cagoule par Merah ce jour-là. S'agissant du "3e homme", le juge Teissier parle de Meskine, puis de son non-lieu. 

Témoin : Nous nous sommes intéressés ensuite à l'Ipod, 1er examen a permis de découvrir des éléments effacés. 

Le juge parle des notes sur la téléphonie, la manière de se mouvoir, "mode d'emploi du jihad de A à Z". Puis le juge Teissier parle des mots recherchés "police, camion, sécurité.."

Le juge antiterroriste revient sur les cours, avec les "comportements" "amie" "grand-mère"," copain". On en arrive ensuite au placement en garde à vue de Fettah Malki. Puis le juge Teissier parle du Uzi enrayé, du vol de bijoux du 17 mars... 

Prsdt : Merci pour cette déposition très complète. Et vous n'aviez pas de notes...

 

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On passe aux questions au juge Teissier.

AG qui n'a pas de question mais un commentaire "Je ne vois pas ce que viens faire un juge d’instruction dans un cour d’assises".

Dupond-Moretti : Vous êtes ici parce que je vous ai fait venir. Je vous ai envoyé un mémoire de 19 pages, pourquoi vous n'avez pas daigné y répondre ? Abdelkader Merah vous a donné un certain nombre de choses que vous n'auriez pas s'il ne vous les avait pas données. Je vous ai demandé la retranscription intégrale des audios. Vous avez refusé. 

Dupond-Moretti insiste sur l'absence de corrélation entre fichiers audios retrouvés dans l'Ipod et les actes commis par Mohamed Merah.

Dupond Moretti : Vous n'étiez pas surpris que je ne fasse pas de demande de remise en liberté rapidement ?

Dupond-Moretti (sur Mohamed Mounir Meskine) :Pourquoi vous ne le mettez pas en examen comme ABdelkader Merah ? Pour Abdelkader Merah et Meskine,il y avait les mêmes éléments la religion, le vol du scooter, l’achat du blouson..

Pour le juge Teissier, dans le dossier il y a bien des éléments qui diffèrent et qui expliquent tout cela.

Dupond Moretti : Qu'avez-vous à dire sur l'appartenance d'Abdelkader Merah à Al-Qaïda ?

Témoin : C'est dans l'ordonance de mise en accusation.

Dupond Moretti : Vous parlez d'un groupe ? C'est qui dans ce groupe ? Corel ? Clain ?

Témoin : Tout est dans l'ordonnance.

Dupond Moretti : Qu'est-ce qu'Abdelkader Merah a transmis comme préconisations à son frère Mohamed ?

Témoin : Il y a les éléments de l'Ipod, de l'Archos, ce qu'il y a dans le dossier.

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Dupond Moretti : Avez-vous trouvé chez Mohamed Merah des choses transmises par son frère Abdelkader ?

Témoin : Non. Abdelkader Merah parlait de religion et d'action avec Mohamed Merah.

Dupond Moretti  : Si vous le savez c'est qu'il vous l'a dit ! Je suis un peu ulcéré par la façon dont les choses ont été faites.La galerie Saint-Eloi (l'aile antiterroriste du tribunal) adore les associations de malfaiteurs. Quelles différences vous faites entre les éléments constitutifs de l’association de malfaiteurs et la complicité d’assassinat ?

Dupond-Moretti revient sur le blouson et s'adresse au juge Teissier : Le blouson n'a pas servi pour l'école juive.Vous ne l'avez même pas vu. Sur le blouson à Ozar Hatorah, il y a la marque Napapijri. Ce n’est pas le blouson acheté par Abdelkader Merah. Le blouson a été acheté par Mohamed Merah et ça reste l’élément de la complicité d’assassinats d'Abdelkader de l’école juive. 

 

Fin de l'audition du juge Teissier. 

Karim Mesbah devait être entendu mais il ne s'est pas présenté. Le président fait état de certains éléments de sa déposition qu'il lit. 

Karim Mesbah est le beau-frère d'Abdelkader Merah ; le frère de Yamina (femme d'Abdelkader Merah donc). Dans les courriers à sa soeur en 2014, quand il est en détention Karim Mesbah évoquait Abdelkader Merah comme  sorte de référent religieux. 

Avocate PC à Abdelkader Merah: Monsieur Mesbah a minimisé ses relations avec Mohamed Merah et vous-même. Le 19/03/12 15h40 un contrôle de police vise Karim Mesbah. Vous avez été informé de ce contrôle. 

A. Merah : oui.

Dupond-Moretti : Vous avez été informé comme tout le quartier d'ailleurs...

Vifs échanges encore entre l'AG et Dupond-Moretti autour des "preuves" contre Abdelkader Merah. 

Une demande avait été faite hier pour montrer des scellés à la cour, ces photos sont actuellement présentées. La cour regarde notamment des photos du blouson acheté par Mohamed. 

Nouvelle prise de bec entre l'AG et Dupond-Moretti.

Dupond Moretti : Vraiment y'en a marre (...) C'est incroyable. Il a changé de blouson en cours de route !

Le président lit maintenant les questions qui seront posées à la cour qui rendra son verdict le 2 ou le 3 novembre. Il y en a un certain nombre... Au total, la cour devra répondre à 82 questions avant de rendre son verdict. 

Fin de l'audience. 

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Audience ouverte. 

Avant les plaidoiries, dernières lectures de PV comme annoncé hier soir par le président. Les PV lus par l'AG portent sur le blouson porté par Mohamed Mera. AG lit aussi des pièces versées au dossier Artigat.

Psdt après les vifs échanges : J'indique de manière claire que pendant les plaidoiries il ne peut y avoir aucune intervention. Il n'y aura aucune tolérance sur cela. 

Me Cohen est le premier avocat à plaider.

Me Cohen : Il y a eu comme un silence et puis ce fut le premier cri de ceux qui ont compris qu'ils allaient souffrir. Voyez-vous les mots je me suis référé à ces lectures de jeunesse qui parfois secourent et parfois détruisent. 

Me Cohen cite La princesse de Clève et « l’infinie capacité de la souffrance » : Infinie capacité de souffrance de ceux qui sont arrivés ou trop tôt ou trop tard dans le bâtiment et qui tout leur vie se demanderont pourquoi. Les portes de la détresse se sont ouvertes devant eux. Yacov soussan se posera toute sa vie la question. Si j’avais accéléré, cela aurait-il changé quelque chose ? L’infinie capacité de souffrance :  Et si je n’avais pas fait marche arrière, si j’étais arrivé 30s plus tôt ? L'infinie capacité de souffrance de celui qui toute sa vie dans sa bouche non pas un goût de cendre mais de sang. L’infinie capacité de souffrance de celui qui toute sa vie se dira qu’il n’a pas eu assez de force pour continuer un bouche à bouche. Tant que nous parlerons, tant que nous plaiderons,les évoquerons, tant que vous délibérerez ... ils ne seront pas tout à fait morts c’est après que ce sera fini. 

Me Cohen évoque les victimes et leur famille dont la vie ne sera plus jamais la même : Nous ne venons pas ici qu'avec des chagrins. Nous venons ici avec des chagrins et des preuves. Bien sûr il y aura des preuves, bien sûr ils ne seront pas jugés sur des impressions. Il n'y a pas de légèreté avec le droit. Si tel fait vous apparait probant, alors il est à vous, il est à nous. Bien sûr, cette société dont il ne veut pas,cette démocratie qu’il abhorre mais dont il revendique les droits, les lui donnera. On peut être soumis au Coran, aux Evangiles mais on ne peut pas si les conséquences menacent la vie d'autrui la transformer en une idéologie. On peut être soumis au Coran, aux Evangiles ms on ne peut pas si les conséquences menacent la vie d'autrui les transformer en une idéologie. Ce que vous avez découvert à la fin , c’est a revendication guerrière, la revendication terroriste. Un petit peu comme si on avait entendu c'est pour le bien de la conquête que le porteur de cette arme a agi comme il l'a fait.

 

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Me Cohen parle des barbelés installés à l'école Ozar Hatorah à Toulouse après les attentats de mars 2012. 

Me Cohen : Qu'a pensé cette petite fille qui innocemment allait chercher son cartable ? Il y avait la petite fille au manteau rouge de la liste de Schindler,il y a auj. celle en rose de la liste des sacrifiés. Mohamed Merah n’est pas fort et c’est pour ça qu’il n’était pas seul. Abdelkader Merah a mis son frère sous sa coupe (...) il en a fait un soldat. 

Me Cohen parle des 10% de docs jihadistes retrouvés dans le matériel informatique d'Abdelkader Merah :  Ces 10% c'était la terreur. Quelles sont les cibles ? Des militaires, des enfants un homme, il y aurait pu avoir des femmes.. La documentation retrouvée ça ne suffirait pas ? Les voyages qu'ils ont fait ensemble ne suffiraient pas ? Le dessein partagé ne suffirait pas ? Il faut quoi encore ? Des moyens matériels.. Quand vous êtes allés prendre le cheval d’acier, dont le bruit fait toujours aussi peur aux survivants que le bruit des balles. C’est pas ça terroriser ? Comment ? Vous ne saviez pas ?Abdelkader Merah a soutenu son frère avant et a participé pendant . Que restait-il aux parents de Myriam ? Des traces du sang de leur fille dans la cour (...) Ils ont fini par s’emmurer vivants. Mohamed Merah qu'il soit là ou pas peu importe, il (A. Merah) est avec lui mentalement. Ils n'ont pas signé le pacte associatif ils l'ont scellé. 

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Me Cohen sur Fettah Malki : Lui il est juste amoral ? Il va continuer à vendre des pistolets mitrailleurs à n’importe qui ? Par les temps qui courent messieurs mesdames... 

Me Cohen parle d'Eva Sandler qui a perdu son mari Jonathan Sandler 30 ans et de ses 2 fils Arieh et Gabriel, 5 et 3 ans tués par Merah. "Eva Sandler, il lui reste une petite fille qui ne connaitra pas ses frères. Qu’est ce que vous feriez ? Vous lui montreriez les photos ?"

Fin de la plaidoirie de Me Cohen. 

 

Me Olivier Morive, avocat de la famille Legouad prend la parole.

Me Morice : J'ai eu le sentiment d'avoir assisté à un procès singulier, que j'ai cru historique mais dont le déroulement m'a déplu. vous avez deux hommes dans le box et un absent : Mohamed Merah dont on peut dire qu'il était un terroriste ignoble. Le mode opératoire, la conception qui a été mise en œuvre étaient une nouveauté. 

Me Morice parle des réunions avec Valls et de la thèse du "Loup solitaire".

Me Morice : La formule du loup solitaire ne tient pas pour Mohamed Merah. La question aujourd'hui n'est pas de savoir s'il y a eu une faute lourde de l'Etat, mais s'il y a eu des loupés. Dans les dossiers terroristes, il y a à chaque fois une posture politique qui blesse les familles. Présenter ces crimes commis par Mohamed Merah comme celle d'un loup solitaire, c'est une imposture. Ceux que je représente ne sont Mohamed Legouad est français d'origine algérienne. Mohamed Legouad était fier d'être français et d'avoir servi l'Etat. Ces militaires étaient visés parce qu'ils étaient militaires. Il fallait faire mal à ces hommes, les tuer, pour blesser l'Etat. Tout ce que Mohamed Merah a réalisé était inspiré par celui qui était le mentor.

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Me Morice : L'accusation sera articulée avec des éléments jugés suffisamment graves pour renvoyer ces hommes devant une cour d'assises. On a tenté à plusieurs reprises de ridiculiser cette accusation (...) Cette intime conviction on a tenté de l'anticiper en disant vous n'arriverez jamais à la motiver car les charges qui pèsent sur Merah et Malki sont insuffisantes. Avez-vous une intime conviction ? C'est à cela que vous devrez répondre. Ce que l'on a vécu le 13 novembre, ce projet d'attentat devenu réalité avait été identifié quelques années auparavant. Le projet avait été identifié mais on nous a dit : 'Taisez-vous'. Je suis absolument convaincu que ces deux là (Malki et Merah) sont coupables, c'est mon intime conviction. 

Me Morice cite le "livre remarquable" de David Thomson "Les revenants".

Me Morice : Cette condamnation est importante parce que ces hommes et notamment Abdelkader Merah sont enfermés dans leur idéologie. Les charges qui pèsent sont suffisantes pour rentrer en voie de condamnation. Mohamed Merah a choisi la mort. Quand à vous Abdelkader Merah puisque vous êtes en vie, votre place est en prison. 

Fin de la plaidoirie de Me Morice. 

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Me Soussi , avocat PC, prend la parole. Il représente Brian, 15 ans le 19 mars 2012, blessé dans l'école Ozar Hatorah par Mohamed Merah.

Me Soussi : Le 19 mars 2012, Brian a frôlé la mort et a assisté à l'attentat dans l'école. Blessé Il a survécu. On a basculé avec cette ignominie dans une autre dimension. 

Me Soussi s'en prend à Dupond-Moretti : Ce n'était pas la peine de convoquer Camus. Ce n'était pas la peine non plus de dire que Mme Zoulikha Aziri était la mère d'un mort. 

Me Soussi dit qu'il est est convaincu de la culpabilité d'Abdelkader Merah : Le jihad n’a rien à voir avec la violence, le jihad c’est dans le cœur. Franchement, il faut oser !Tout le dossier révèle le radicalisme religieux d'Abdelkader Merah, la volonté d'inciter son frère Mohamed. J'ai compris que l'on ne saura jamais ce que se sont dits les 2 frères,c'est normal ils ne se sont pas parlés devant les caméras de TF1. Tout le dossier désigne, qu'il le veuille ou non, Abdelkader Merah comme le mentor. Tout le dossier relève de l’islamisme radical et du salafisme, pas le salafisme quiétiste ou politique. 

Soussi lit les PV d'Abdelkader Merah : "Je suis fier de la façon dont il (Mohamed Merah ndlr) est mort". "Je veux savoir si ces déclarations en GAV (il en cite plusieurs) c'est de la provocation, le Lexomil ou la vérité ". Soussi cite une autre décla d'Abdelkader Merah "Je suis fier d'être musulman, je suis pour un état islamique avec l'instauration d'un califat". Je veux bien... On ne sait pas ce que Mohamed et Abdelkader se sont dits sur la butte mais qu'est-ce qu'il vous faut de plus ? 

Soussi évoque la proximité d’Abdelkader Merah avec Sabri Essid, Jean-Michel et Fabien Clain et parle d'Artigat : On ne rentre pas dans ce groupe comme ça, on n’y rentre que si on a épousé leur idéologie. Sur l'Ipod d'Abdelkader Merah les fichiers comportements ont été copiés sur Archos un mois avant le premier assassinat ! Mohamed Merah a un formatage familial incroyable. Il agrandi au sein d'une famille effrayante : haine de la France,de l'occident et les juifs. Abdelkader Merah est le mentor, il va "accompagner son frère Mohamed tout le long de son parcours jihadiste". La religion c’est le point central, la pierre angulaire, le plus grand dénominateur. Partout vous avez l’ascendance d’Abdekader Merah sur Mohamed Merah. sur les voyages, on est déjà dans une autre dimension, celle de la connaissance, de la volonté jihadiste de Mohamed Merah. Même quand il conteste les faits, même dans ses déclarations les plus édulcorées, il en lâche des choses Abdelkader Merah.

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Me Soussi : C’est pas incroyable qu’Abdelkader Merah n’ait pas essayé de savoir ce que son frère Mohamed Merah faisait au Pakistan ? Mohamed Merah est parti chercher le permis de tuer au Pakistan. es contacts entre Abdelkader et Mohamed Merah 6 mars, 11 mars, 15 mars… tout ça, c’est des coincidences !!?? On est chez les dingues ! Je crois monsieur Merah que vous avez perdu. Vous voyez dans vos rêves les plus fous un monde sans juif, sans chrétien, sans militaire, sans kouffar Mais vous avez perdu Mr Merah, vous n’imaginez pas à quel point nous aimons la vie. 

Fin de la plaidoirie de Me Soussi.

 

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Maître Laure Bergès-Kuntz, avocate de Loïc Liber, militaire blessé le 15 mars 2012 à Montauban a débuté sa plaidoirie. Me Bergès-Kuntz parle de Loïc Liber, 33 ans aujourd'hui, qui n'a plus que la parole, qui ne sautera plus en parachute, qui est à l'hôpital. Le parachutiste a pris une balle dans la tête quand il était avec Mohamed Legouad et Abel Chennouf. Liber est le seul militaire survivant. 

Me Bergès-Kuntz : La vie de Loïc LIber est brisée depuis le 15 mars 2012. Loic Liber pense chaque jour aux familles et aux victimes. Chaque jour est un nouveau défi pour Loic Liber , chaque jour est un parcours du combattant (....) pour survivre. Loic vit caché depuis 5 ans. Loic Liber ne remarchera jamais. L'avocate parle de tous ses troubles, paralysies... Loic liber vit avec une sorte de culpabilité parce qu’il a survécu alors que ses compagnons ont succombé. Abdelkader Merah se dit salafiste, il mène ce combat pour Allah et veut la loi du Talion.

(A Abdelkader Merah) : Vous faites le jihad par le cœur,vous l’avez fait le 11/09/01 quand vous avez glorifié les actes de Ben Laden. Puis vous avez fait le jihad par la parole. Vous avez armé votre frère Mohamed Merah Vous êtes un idéologue, vous avez un rôle central. Vous ne reconnaissez pas les lois de la République et vous voulez appliquer les lois du Coran. Vous en vous êtes jamais éloigné de vos frères salafistes, Clain, Essid, Corel. Vous n’avez pas appris l’arabe littéraire vous avez appris le fondamentaliste. Chez les Merah tout commence par une PME du terrorisme. 

Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec son histoire, celle du terrorisme islamiste. Votre décision sera historique, ce procès est incontestablement historique,la France a rendez-vous avec son histoire. Aujourd'hui, nous sommes en guerre. Cette guerre du Levant contre l'Occident, ils ne la gagneront pas. Il faut que les accusés soient reconnus coupables de ce qui leur est reproché. 

(Aux accusés) : Vous ne me faites pas peur. Rien ne me fera céder à votre terreur. Vous nous avez déclaré la guerre, je ne me mettrai pas à genoux. 

 

Fin de la plaidoirie de Me Bergès Kuntz.

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Me Mouhou prend la parole. Il est l'avocat de la famille d'Imad Ibn Ziaten. 

Me Mouhou parle à la 1ere personne, se met à la place d'Imad. Il dit tout ce que le militaire ne connaîtra pas,parce qu'il a été tué. Me Mouhou retrace le face à face entre le militaire qui voulait juste sa moto et son bourreau. "je lui ai dit "tire, mais je ne mets pas à plat ventre". Imad a refusé de s'agenouiller devant son bourreau. 

Me Mouhou : Imad Ibn-Ziaten cible d'un guet-apens, mort pour la Nation, victime d'un jihadisme armé. Imad représente des droits humains, la déclaration des droits de l'Homme, la vertu de la République. Un soldat français (Imad Ibn-Ziaten) est mort debout et à travers lui c'est la France qui était visée. Imad a estimé que son devoir, le 11 mars, était de ne pas mettre un genou à terre. Pour que nous, pour vous, pour que le Monde n’ait pas à mettre le genou à terre. 

L'avocat de la famille d'Imad Ibn-Ziaten indique qu'il n'a pas réussi à regarder toutes les photos d'Imad décédé "les yeux ouverts". 

Me Mouhou : Le terroriste est mort le 21 mars 2012 mais le virus qui a empoisonné son âme porte un nom : celui d'Abdelkader Merah. Ce virus pathogène, sans scrupule, infâme et menteur, c’est un traitre à la société française, un traitre à l’islam. La radicalisation de Mohamed Merah a été favorisée par Abdelkader Merah qui a joué un rôle moteur. Pourquoi passent-ils à l’action ?Parce que leurs savants leurs ont dit qu’après la mort des autres il y avait la repentance pour eux. 

Me Mouhou parle de 3 stades : 1er stade : les salafistes arrivent dans les banlieues. Déculpabiliser les jeunes, c’est la faute de la France. 2e Stade, il faut reprendre ton identité de musulman, ta langue c’est l’arabe. 3e stade, dieu a besoin de toi, tu dois faire qq chose pour lui, il te récompensera par la suite. 

Me Mouhou revient sur les 10% de fichiers jihadistes trouvés dans le matériel informatique d'Abdelkader Merah. 

Me Mouhou : Abdelkader Merah a converti des salafistes, des jeunes dealers. Il est devenu l’homme de confiance des frères Clain.  Stratégie de la dissimulation, taqiya, la justice doit prendre en compte de nouveaux paramètres. Voyez monsieur Abdelkader Merah , la démocratie vous permet de garder la tête sur les épaules. si vous aviez été jugé pour ça dans un pays arabe, ça aurait été la peine de mort. On ne lave pas le sang par le sang, la famille d’Imad ibn ziaten lave le sang par les larmes... Je demande à la cour de laver le sang d’Imad Ibn-Ziaten par le droit.

 

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Me Mouhou : Je sais que Latifa Ibn-ziaten est menacée, toujours menacée. Pourquoi, parce qu’elle prône la paix.

Me Mouhou à A.Merah : Je sais de quoi vous êtes capable, j'ai peur pour la France, pour les jeunes de banlieue. 

Me Mouhou : Ce procès a été défiguré par la défense qui n’a rien respecté. La sérénité a été abimée. Mr le président, je vous laisse avec cette famille qui attend depuis 5 ans, dont je sais qu'elle est par moments en miettes. Vous savez, les victimes ne font pas leur deuil. C'est le deuil qui vous fait.

Fin de la plaidoirie de Me Mouhou. 

 

Me Masliah plaide à son tour.

Me Masliah rappelle les derniers moments de vie de Myriam Monsonego 8 ans, tuée le 19 mars 2012 à l'école Ozar Hatorah. Me Masliah revient également sur la douleur d'Eva Sandler, qui a perdu son mari Jonathan âgé de 30 ans et ses 2 fils de 3 et 5 ans. La cour d’assises est un lieu de souffrance mais c’est aussi un lieu de vérité. (Sur la famille Merah) : Une famille destructurée, d’une violence inouïe (...) bref pas une famille. Abdelkader Merah prône le jihad de l’Epée. 

 

 

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Me Masliah : Le groupe c’est une nébuleuse, une mouvance, avec l’adhésion à un projet. C’est un projet simple : tuer des militaires et tuer des juifs. Abdelkader Merah exerce sur son frère un ascendant. Ces 2 frères me font penser à l'Hydre. Quand on coupe une tête, une autre repousse. Il n’y a pas de mot pour décrire cette douleur qui s’empare de vous. Chaque famille va vous expliquer l’instant précis où sa vie a basculé. Comment on a pu tuer des bébés, tuer une petite fille blonde à genoux, pire qu’un chien ! Vous auriez pu porter chaque corps d'une main tant ils étaient frêles. Monsieur Merah dit qu'il ne veut pas qu'on s'entretue. Qu'on s'entretue ! Mais à armes égales ! Une tétine contre un Uzi ! 

Fin de la plaidoirie de Me Masliah

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Ariel Goldmann débute sa plaidoirie : Il y a eu un instigateur,un cerveau qui est dans le box et qui s'appelle Abdelkader Merah. Les nazis en rêvaient, les frères Merah l'ont refait. La vérité n’a pas de contraire. La vérité vous l’avez vu au cours de ces débats vous vous en êtes imprégnés. Et pourtant vous devrez écouter celui qui s’estime innocent. C’est un islam dévoyé qui a conduit à la mort des sept victimes. Abdlekader Merah fréquente depuis longtemps le noyau dur. Abdelkader Merah a le droit de se défendre, il a même le droit de mentir. Vous vous devrez débusquer ses mensonges et chercher la vérité. Abdelkader Merah pouvait-il avoir conscience que les actes qu’il commettait étaient abominables en aidant son frère Mohamed ? 

Goldmann évoque les victimes de l’école Ozar Hatorah et les « familles meurtries à jamais.

Me Goldmann : N’oubliez pas que sans l’aide logistique d’Abdelkader Merah ces crimes n’auraient pas été commis. On il ne faut pas adhérer au mensonge.Vous ne pourrez pas dire qu’Abdelkader Merah n’a pas été complice des actes de son frère. (A A. Merah) Vous avez souvent parlé de votre petite frère, vous avez souhaité qu’il soit au paradis...Ce n’est pas petit frère qui est mort,c’est un grand terroriste, un grand criminel. Votre frère est mort de votre fait aussi. On dit souvent 7 morts + le terroriste. Des huit vous êtes complices de leur mort. 

Fin de la plaidoirie de Me Goldmann. L'audience est suspendue 5 mn.

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