Affaire Fiona : Le procès en appel

Renaud Portejoie sort avec méfiance de la salle d'audience. Et là, Marie Grimaud surgit, armée jusqu'aux dents :

(Faut se détendre on m'a dit alors hein..) 

La mère de CB à la barre

témoin : D’abord, je voulais dire que je suis là en tant que partie civile. Pour assister aux débats. Et puis pour Fiona. Pour savoir la vérité, pour savoir ce qui s’est passé. Pour comprendre. Dans l’espoir évidemment de la retrouver. Elle me manque…Ce que j’ai à dire. Parler de Cécile. C’est sûr. Quand j’entends parler de son enfance. Pour elle, ça n’a pas été facile. Je le conçois maintenant. Je m’en suis pas rendue compte. Je n’ai pas été assez à son écoute. On avait un relationnel pas simple. J’ai essayé de l’aider. En l’emmenant voir un psychiatre. Plus tard, en l’emmenant voir M. F, j’avais vu qu’elle se scarifiait. Pour moi, il avait réussi à régler le problème des scarifications. A 18 ans, elle a décidé de s’installer avec Nicolas Chafoulais. Je les ai aidés à déménager. J’ai loué une remorque, tout ça. Après, elle m’a annoncé qu’elle était enceinte. Elle avait peur de me l’annoncer. Mais je l’ai bien pris.

Françoise Verschotte, un peu émue, au moment d'aborder la naissance de Fiona. "Fiona, elle était adorable, très jolie. Déjà au bout de quelques heures, elle ouvrait les yeux."

Témoin : Nicolas était plutôt renfermé. Les repas, il les partage pas trop. C’est sa façon d’être, c’est comme ça. A chaque fois que j’ai vu Cécile avec ses petites, il n’y avait pas de problèmes. Elle s’en occupait bien. Elle s’amusait avec elles. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça. Ce sont des petites choses...

Elle raconte une autre anecdote sur le fait que Fiona s'estimait être "trop grande" pour garder un doudou. Elle avait 5 ans. "Cela m'embêtait un peu", raconte la grand-mère.

Témoin : On arrive en mai 2013. Quinze jours avant les faits, j’essayais de joindre ma fille. Pendant 15 jours, rien, rien rien… Comme elle était enceinte, je m’inquiétais...Elle disait toujours : "On s’amuse avec Berkane, on fait ceci, on fait cela".. Juste après la disparition, Elle me raconte tout. Tout.. Enfin, tout ce qu'elle a raconté...

Témoin : Après la disparition, on propose, de "monter" à Clermont pour les aider. Cécile refuse et dit qu'ils préfèrent rester seuls...

On passe à autre chose.

Elle raconte un épisode où Cécile et Berkane ont vécu une semaine dans l'appartement du frère de Cécile. Les parents y sont allés. C'était la crise. Berkane prétendait qu'il était frappé... Cécile n'allait pas mieux. On est en Juillet 2013, c'est très dur à raconter pour elle..

Témoin :  Je m’excuse de vous ennuyer un peu. Quand on réfléchit, on se dit ‘Ben ouais, ça coule de source’. Mais… C’est pas facile d’en parler... 

BM interrompt le témoin, qui crie : C'est assez difficile comme ça !!

Elle continue : Il criait tout le temps. Il criait ! C'était infernal... elle avait toujours le bébé dans les bras. "Comme pour se protéger..."

Un peu décousu.. 

Témoin : Un jour, ils ont sonné. J’ai pas voulu répondre. J’étais toute seule. Il (BM) commençait à me faire peur. 

Le témoin est très ému.. 

Mère CB : Au moment de l’interpellation, j’ai récupéré les enfants. Après, j’ai su pour Fiona......Donc, j’avais les petits à la maison.

Ce n'est qu'après que Françoise Verschotte a découvert que Cécile Bourgeon portait des traces de coups. Et après qu'ils ont découvert que la petite-sœur de Fiona aussi...

Décousu toujours.. 

Elle revient sur le trajet en voiture précédent le prétendu enterrement.

Témoin : BM dit qu'il a parlé avec E. tout le long du trajet. A l'époque, elle ne disait pas grand chose à part 'Iona'. Elle disait 'Iona' 'Iona'..

Le témoin est à bout, elle demande au prsdt de lui poser des questions...

Prsdt : Parlez-nous de la relation entre N. Chafoulais et Cécile Bourgeon. 

Le témoin s'embrouille.. 

Prsdt : On a l’impression que CB s’est toujours battue pour ses filles, qu’elle se serait privée au profit de ses filles.

Témoin : Oui..

Le prsdt demande à Françoise Verschotte comment elle explique que CB ne lui a jamais parlé de ses difficultés.

Témoin :Je ne sais pas...Elle était vraiment amoureuse de lui. Ça a perduré, même quand elle a été arrêté. Même en prison. Il y a très peu de temps qu'elle m'a dit qu'elle ne l'aimait plus. Ça doit faire un an, un an et demi..

Prsdt : C'est une femme battue ?

Témoin : Oui. Pour moi, elle était dans un état de sidération. Dans un blocage total.

Prsdt : Vous pensez qu’elle était incapable de réagir ?

Témoin : Oui, du fait qu’elle était amoureuse de cet homme.

Prsdt : Vous êtes allée la voir en prison assez régulièrement ? -

Témoin : Oui une fois par mois.

Prsdt : Est ce que vous l’avez trouvée changée ?

Témoin : Ouais elle a fait quand même un travail sur elle. Elle arrive à s’exprimer sur le fait d’avoir reçu des coups.

Françoise Verschotte raconte qu'en détention, CB lui a beaucoup parlé des courriers qu'elle recevait.

Témoin : Elle recherche cet amour paternel qui lui a manqué. Mais dernièrement, je crois qu’elle a réalisé que ce n’était pas possible...

Prsdt : Est-ce qu'elle vous parle de ses enfants ?

Témoin : - Oui.

Prsdt : De Fiona ?

Témoin : Oui, elle lui manque. Et elle s’en veut de ne pas avoir fait ce qu’il fallait, de ne pas l’avoir protégée et d’avoir laissé faire.

Françoise Verschotte explique aussi que Cécile Bourgeon ne parle plus d'avoir d'autres enfant, désormais.mais elle me disait que ça faisait du bien, poursuit Françoise. Elle est toujours dans la recherche de quelqu'un. J'étais là, mais elle recherchait autre chose. Cet amour paternel qui lui a manqué. Elle a découvert il n'y pas longtemps que c'était inutile.

Me Lebert revient sur la relation, sur le certificat médical...

La mère de CB avait été très surprise, pour elle, le couple ne devait pas venir (à Perpignan) si rapidement.

Me Grimaud évoque les vacances de février 2013.

MG : Sur son corps est-ce que vous avez vu des bleus ?"

Témoin : ils avaient dit qu'elle les avait faits seule. Mais quand j'étais petite, je me faisais des bleus tout le temps..

MG : Madame qu'est-ce qui ferait passer votre douleur ?

Témoin : Que l'on sache ce qui est arrivé, pour les deux autres enfants. 

CB (qui ignorait sa mère depuis le début) : Vous me prenez pour qui ? Ma mère, je la connais ! Alors n'essayez pas d'arriver comme ça, comme un ange ! Alors n'arrivez pas comme ça, c'est le troisième procès, ça devient pire pour elle avec les anti-dépresseurs !

MG : Mais vous avez entendu ce dont elle a besoin ?

CB : Vous inquiétez pas ! On parle avec ma mère, elle n'a pas envie de vous dire des choses. C'est tout. 

MG : C'est peut être un moyen de vous protéger ?

CB : De quoi ? 

MG : Pour les enfants. Elle veut nous cacher des choses pour les enfants. 

CB : Vous interprétez les choses de votre façon. C'EST CA ! 

Le beau-père de CB à la barre

Luc a connu Fiona alors qu'elle avait 6 mois.

Témoin : C'est vraiment ma petite fille. C'est pourquoi je me suis porté partie civile, pour savoir ce qu'il s'est passé en 2013 à Clermont.

Cet ancien gendarme explique qu'il avait mis de la mousse partout pour éviter que Fiona se cogne. "Elle courrait partout."

Le beau-père raconte le déménagement du couple à Perpignan.

Témoin : Ils sont partis de Clermont parce qu'il y avait trop de pression médiatique. Une fois arrivés, j'ai essayé de trouver un travail avec BM. On a fait le tour des entreprises du coin. Il a commencé à être en manque. On est allé à la pharmacie. Le pharmacien ne voulait pas donner ce que BM voulait. On est allé à l'hôpital, il a insulté tout le monde. On a ensuite cherché un logement pour le couple. J'avais trouvé une petite maisonnette dans le centre de Perpignan. Mais BM n'en voulait pas. En fait il avait trouvé un appart dans un haut-lieu du trafic de drogue. 4ème étage sans ascenseur, alors que Cécile était enceinte de 8 mois... On a finalement pris l'appartement.

Quand on est revenus à Clermont (pour prendre les cartons du déménagement) BM me dit qu'il gagne 2000 euros par semaine grâce au trafic de drogue. Il me montre un revolver. Il me dit "j'ai ça parce qu'on me surveille."

Le beau-père évoque l'interpellation du couple : A ce moment-là, on prend les enfants. La soeur de Fiona hurlait quand je m'approchais d'elle.

Le beau-père donne sa vision des faits. En tant que gendarme. Il a fait "beaucoup beaucoup beaucoup " de procédures judiciaires...Il dresse des parallèles avec les affaires de toxicomanie et les affaires avec des femmes battues qu'il a eu à traiter dans sa carrière. Luc Verschoote explique qu'il est très difficile de faire sortir les femmes battues de l'emprise du conjoint / mari violent.

Me Khanifar évoque la procédure en cours pour les violences dont la petite-sœur de Fiona a été victime en 2013... Il explique que, là aussi, les deux accusés se rejettent la faute. Sa conclusion envers Luc Verschoote : Il faut rester prudent, non ?

Témoin : Ça fait quinze jours.  Rien ne m'a convaincu de quoi que soit. J'en reste toujours sur ces affaires de toxicomanie et de femmes battues.

Comme son épouse, il ne le dit pas mais vise clairement BM. 

Témoin : Le jour où elle sortira, elle viendra à la maison. Elle a pas d'autre endroit où aller. On la recevra. Au fond de nous, on sait qu'elle aimait ses enfants. Elle aime ses enfants.

Me Schott s'énerve et appelle le témoin à respecter la présomption d'innocence. Il estime que son client est un peu trop visé.

Me Schott : Rien ne permet d'affirmer que la petite-sœur de Fiona a été victime de coups. Le certificat du médecin dit que le bleu n'est pas "incompatible" avec un coup. Chacun comprendra...

Fin de l'audience

L'audience est ouverte. Le prsdt  condamne deux témoins qui ne se sont pas présentés à 500 euros d'amende. 

Nicolas Chafoulais à la barre.  

Il s'exprime : Je ne reconnais pas ma fille dans les propos de BM et CB. Ma fille n’a jamais été compliquée à gérer. Donc… Ce qu’ils décrivent de ma fille, ce n’est pas elle. Ce que je peux dire aussi, c’est que… CB n’est pas victime au point où elle le dit. Je l’ai vue se mettre en colère et je sais ce qu’elle peut faire. Elle est gênée. Elle ne me regarde pas. 

Effectivement elle est en position habituelle, le nez et les yeux au sol. NC arbore un tatouage "Fiona" dans le cou, fait justement à gauche, pour qu'elle le voie. 

Témoin : Je me demande ce que ma fille a fait pour mériter ça. J’aimerais bien avoir une réponse. Ça m’étonnerait que j’en ai une de leur part. Je sais que CB a la réponse. 

Prsdt : Vous voyiez vos filles régulièrement ? 

Témoin : Je n'arrivais plus à voir mes filles à partir de septembre 2012. Je demandais. Elle (CB) ne répondait pas. À chaque fois que j’avais quelqu’un au téléphone, c’était BM et il me donnait des leçons de morale, il m’expliquait comment être un bon père de famille.

NC explique que Fiona lui avait dit que BM lui avait fait mal : Je lui ai demandé des précisions. Je l’ai déshabillée pour voir s’il y avait des traces. Je n’ai rien vu. Il y avait des bleus. Mais comme une enfant en a... Je lui ai posé beaucoup de questions. Après, je n’ai pas voulu lui faire dire… Quand j’ai demandé des explications à sa mère, ça s’est mal fini. Elle m’a dit que je montais la tête à ma fille, que je continuais à foutre la merde... Quand la conversation a commencé à être pesante, elle a appelé BM. Il est arrivé. Quand il a commencé à serrer le poing, j’ai tapé sur le poteau... ((il s'est fracturé le tibia))

Sur la drogue : Je l'ai jamais caché, j'ai pris de la drogue avec CB. Mais c'est pas moi qui l'ait initiée, elle connaissait ça avant moi. Je ne touche plus à la drogue et je ne bois plus d'alcool depuis six ans.

Le prsdt Fradin l'interroge sur E.

Témoin : Elle était contente de me voir arriver à Perpignan. Cette histoire est hyper perturbante pour la soeur de Fiona. Sa mère n'est pas innocente, faut arrêter. On parle de Fiona toutes les semaines. D'ailleurs, elle m'a demandé de demander quelque chose à sa mère. Je le ferai après, à la fin... Je ne veux plus qu’elle aille chez les grands parents. Ils prennent trop partie pour leur fille. Ce n’est plus possible. Quand E.  rentre de vacances (de chez ses grands parents) et qu’elle me dit que sa mère n’a rien fait, qu’elle ne comprend plus rien... Je suis désolé, y’a un jugement, y’a une procédure. Ce n’est pas pour les chiens ! Je pense qu’elle continue à manipuler tout le monde. A commencer par sa mère. Sa mère, c’est la première victime de Bourgeon. 

((Du coup il faut comprendre que E. ne voit plus tellement son petit frère B. puisque lui il va chez les grands parents maternels))

AG : Comment était CBavec vous ? Sous votre emprise ?

NC : Elle ne se laissait pas faire, je comprends pas qu'on dise qu'elle était sous une emprise !

AG : Il y avait de la violence ? 

NC : Oui il y avait de la violence. A la fin de la relation, je pesais 54 kg pour 1,85 m, j'étais pas beau à voir. J'ai fini dans un sale état psychologique. Elle ne supporte pas la contradiction. Elle peut déraper facilement. Quand j'entends dire que le couple CB-BM se battait, cela ne m'étonne pas. C'est pas une femme soumise. Elle est capable de violences. Une fois en boîte, je l'ai vue mettre un pain et un coup de boule à un type. J'ai pris des coups aussi. 

Me Fribourg questionne NC qui explique : J’étais pas très chaud quand elle m’a annoncé sa grossesse. Elle et moi, on se droguait. J’avais pas de permis, pas de diplôme. Avoir un enfant à ce moment-là, ce n’était pas opportun...Et puis après, une fois qu’on a eu Fiona, j’étais heureux. Ma fille, je l’adorais. C’est elle qui m’a sauvé la vie. Si j’avais pas eu d’enfant, j’aurais pu finir en prison. Du jour où j’ai eu ma fille, je ne suis plus jamais sorti, je n’ai plus jamais dérapé. J'en avais que pour ma fille même si les 6 premiers mois ont été un enfer. Je dormais à côté d'elle.

Il est ému..

Nicolas Chafoulais raconte la façon dont il s'occupait des filles.

Ca se sent que la discussion a été répétée entre son avocat et lui. Evidemment, il faut qu'il soit le meilleur père possible. NC raconte qu'il a toujours eu des enfants dans son entourage, qu'avec ses filles il allait au parc, etc..

On parle maintenant de la toxicomanie. 

Témoin  : Pour Bourgeon, j'étais une merde, devant la télé toute la journée. J'ai pris de la cocaine, de l'héroine. Quelques années avant de me séparer, j'avais envie d'arrêter. Pendant un mois, plus de drogue, sans traitement, rien du tout. A la dure. J'ai été "malade comme un chien" pendant un mois mais  les petites n'ont  jamais manqué l'école. 

CB : Oui...C'est vrai..

((O_O ??? C'est quoi cette intervention ?? Elle va le soutenir pour enfoncer un peu plus l'autre ou je deviens parano ??))

N.Chafoulais revient sur les deux dernières années de sa relation avec CB : je ne la voyais jamais. Elle partait maquillée comme un camion pour aller travailler. Elle allait travailler à 7 heures du matin et elle rentrait à 2-3 heures du matin.

CB conteste doucement. Il arrivait que j'emmène aussi les petites à l'école. S'il peut le reconnaître...

NC : Oui, c'est vrai. Mais c'était rare.

Sur l'épisode du 9 sept. 2012 : Le 9 septembre, je ramène les petites à leur mère. Je la prends à part cb et je lui dis "Fiona m’a dit ça". Ce que je ne comprends pas, c’est que s’il n’y avait rien, il suffisait qu’elle me dise. C’est forcément qu’il lui tapait dessus... 

Sur la disparition de Fiona : On m'appelle le 12 mai vers 18h. Ma mère me demande si j'ai Fiona. Elle me passe un flic qui m'explique que ma fille a disparu. Quand je vais chez ma mère, il y a un équipage et une flic qui est persuadée que j'ai enlevé ma fille. Ils me demandent de les suivre. Quand je suis sorti, dans la nuit je suis allé chercher ma fille jusqu'à 4, 5 heures du matin. Au début je crois à la disparition. Elle a pris beaucoup de gens pour des idiots. 

N Chafoulais au moment de l'interpellation du couple : Je rencontre le juge d'instruction au commissariat central de Clermont. Le juge me dit : estimez-vous heureux ! vous savez à peu près ce qu'il s'est passé !

Me Fribourg l'interroge sur les violences présumées sur la soeur de Fiona : Qui vous a mis des bâtons dans les roues pour vous empêcher de vivre avec la soeur de Fiona ?

NC : La mère de CB doutait de moi suite à ce qu'avait pu dire l'autre.  Je sais qu'elle va vouloir récupérer E. si elle sort de prison. Nicolas Chafoulais sort un courrier que Cécile Bourgeon lui a envoyé en juin 2017. Dans le contre pli de l'enveloppe, elle lui a adressé un message personnel. Toujours là jusqu’à la fin de ma vie pour ma fille. Toujours debout la tête haute. Personne ne peut m’atteindre. Car l’amour de mes enfants sera toujours plus fort. Allez Eva, ouais ouais ouais MDR.

Quand j'entends que Cécile entretient une relation par lettres en prison avec un mec plus que douteux, je me dis : "qu'est-ce qu'elle va lui mettre dans la tête ? Qu'est-ce qu'ils vont faire eux-deux ?" Je ne suis pas tranquille.

Nicolas Chafoulais a peur que CB sorte de prison : Quand le psy dit qu'il y a des risques de récidives, j'ai peur.

NC se tourne vers CB : E., elle demande où elle est Fiona ? Elle demande que tu le dises ! Et que tu expliques, surtout pourquoi tu as fait ça ?!

ZERO réaction côté CB. Renaud Portejoie se lève et va lui parler. 

NC continue : Ils nous baladent dans cette histoire. Si ils ne disent pas où est ce corps, c'est qu'ils cachent quelque chose. Eux deux ils le savent. Moi, je suis persuadé qu'ils le savent. Même Aydat, j'ai du mal à y croire. C'est loin de Clermont quand même... 

La famille de NC est en larmes dans la salle.

NC : Ma fille, j’y pense tout le temps. C’est toute la journée. Après, je partagerai pas ça avec les gens. Il pleure doucement à la barre. E. me demande tous les jours où est sa sœur. 

Il se tourne vers CB : Je te garantis que tu toucheras jamais ma fille. T'es pas prête de la voir. Parce que quand t'as fait ce que t'as fait avec Fiona, t'as abandonné ton rôle de mère. Tu peux te cacher derrière tes franges. Tu peux te cacher dans ton box. T'étais pas muette pour m'insulter à l'époque !!"

Il reprend : Elle n'en a rien à foutre de ses enfants, Qu’on sache où est Fiona, elle n’en a rien à foutre ! La seule chose qu’elle ne veut pas, c’est passer 20 ou 30 ans en prison. Elle est manipulatrice, ça ne va pas changer. Quand j'entends Makhlouf dire qu'il arrivait d'être tapé par Bourgeon - et je connais pas ce type, j'ai pas pu m'arranger avec lui - et bien je veux bien le croire. Là, je pense qu'il dit la vérité. Alors quand j’entends qu’elle veut revoir sa fille en sortant. MAIS PUTAIN ! DIS DEJA CE QUE TU AS FAIT !

Me Lebert lit tous les sms qu'a envoyé NC pour voir ses filles. Le numéro de NC est enregistré dans le mobile de CB sous "Grosse Pute Nico". 

Classe... 

il y a 5 minutes, January a dit :

Me Lebert lit tous les sms qu'a envoyé NC pour voir ses filles. Le numéro de NC est enregistré dans le mobile de CB sous "Grosse Pute Nico". 

Classe... 

 

Désolée c'est pas drôle, mais c'est tellement énorme

NC raconte qu'il n'est pas sous traitement, ni antidépresseurs, ni somnifères mais que ses nuits durent trois heures et sont coupées par des terreurs nocturnes.

NC : La soeur de Fiona, 7 ans, a dit un jour à sa pédopsychologue qu'elle avait vu Fiona dans une couverture avec un monsieur. C'est tout le temps qu'elle me parle de sa soeur. C'est compliqué de lui répondre...E. dit "J’aimerais bien voir ma sœur, j’aimerais bien voir ma sœur. Qu’est ce qu’elle a fait maman ?" Je peux pas lui répondre. La seule personne qui a la clef, c’est toi Bourgeon !

Toujours pas de réaction dans le box.

Me Canis : Ça vous arrive de vous demander ce qu’elle serait devenue Fiona ? Aujourd’hui. Elle aurait 10 ans... Comment faites vous pour vivre ce procès ?  

NC : Comme on peut. Je veux des réponses. Mais ils ne diront rien. Comment je fais ? Tout tient avec la soeur de Fiona.

A la barre, NC s’effondre...

Me Canis : Dans un tel cas, je n’aurais ni votre dignité, ni votre courage. J’ai de l’admiration pour vous Nicolas !

Il y a une grosse émotion du côté des jurées aussi..

Nicolas Chafoulais explique que E. lui a demandé pourquoi Fiona n'avait pas une tombe, comme son arrière grand-mère où venir déposer des fleurs...

JF Canis : qu'attendez vous de la justice?"

NC : que je sache où est ma fille. Moi ce que je voudrais c'est qu'elle le dise. Mon 2ème souhait , c'est qu'elle soit très très loin de ma fille.

MG demande à N. Chafoulais si CB s'est excusée auprès de lui, un jour, si elle lui a écrit depuis son arrestation.

CB : Non, jamais..

MG : comment avez-vous vécu les insultes reçues par sa mère au cours de l'audience ?

NC : elle donne des leçons d'humanisme mais elle est plutôt mal placée pour le faire.

L'AG fait confirmer à Nicolas Chafoulais que CB pouvait "péter les plombs".

Me Schott s'avance et demande très humblement s'il peut poser des questions à NC. ((Très éduqué, beaucoup de savoir-vivre Me Schott..))

Marcel Schott explique que ce que Nicolas Chafoulais a dit, aujourd'hui, sur l'épisode du 9 septembre 2012 (fracture du tibia) est différent de ce qu'il avait dit lors de sa première audition... L'avocat sous-entend que le père de Fiona a été influencé par l'élan de solidarité dans l'opinion publique, qu'il n'était pas aussi dur au départ.

Me Schott relit le PV de N. Chafoulais sur l'épisode dans lequel il dit "Je me suis fracturé le tibia sur un poteau. BM était là." et explique que ceci a évolué en "J'ai tapé sur un poteau pour ne pas m'énerver sur Berkane."

Nc confirme "l'évolution". 

Suspension d'audience 15 mn