Être muet, c'est mieux qu'être bègue...

Pas de souci, merci d'être revenu

Tu devrais en parler au médecin, je crois que je saisis ton ressenti, t'as galéré tellement dur que pendant ce temps-là tu n'as pas eu le temps d'être naturel, de trouver ta place au milieu des autres etc... Et maintenant tu es fatigué. Fatigué de te rendre compte que tu as franchi un palier, mais il y en a un autre maintenant. Celui d'apprendre à être à l'aise en société. Tu devrais en parler au médecin et aux gens en lesquels tu as confiance autour de toi.

il y a 1 minute, January a dit :

Pas de souci, merci d'être revenu

Tu devrais en parler au médecin, je crois que je saisis ton ressenti, t'as galéré tellement dur que pendant ce temps-là tu n'as pas eu le temps d'être naturel, de trouver ta place au milieu des autres etc... Et maintenant tu es fatigué. Fatigué de te rendre compte que tu as franchi un palier, mais il y en a un autre maintenant. Celui d'apprendre à être à l'aise en société. Tu devrais en parler au médecin et aux gens en lesquels tu as confiance autour de toi.

Avec plaisir

Bah... Pour mieux situer, c'est comme un paraplégique qui remarche. Même si la mécanique est bonne, c'est très compliqué par la suite de se réhabituer.

Moi j'ai bégayé pendant presque 20ans, hormis le problème mécanique, les dégâts psychologiques sont trop profonds, non seulement la haine en moi s'est développée, elle s'est installée au plus profond de mon inconscient, voire même mon subconscient, mais en plus je m'y suis habitué.

Ca va être trop long la psychothérapie, et les chances de succès sont quasi nulles...

Et tu penses qu'on peut le demander à un médecin ?

il y a 11 minutes, Badboy_ a dit :

Dsl du temps de réponse

Tout simplement que ne plus bégayer ne suffit pas... Je n'arrive plus à communiquer à l'oral. J'ai un blocage à ce niveau là... Je me mets à stresser dès que quelqu'un vient me parler, surtout si c'est un inconnu, ou pire quelqu'un que je n'aime pas.

Mais même devant les gens que j'aime bien, je n'arrive pas à m'exprimer clairement, ou à rendre mon discours intéressant, ou du moins à capter l'attention. Ceux qui me connaissent depuis longtemps, même si mon problème mécanique a disparu, ils me voient toujours comme un bègue...

Et franchement, ça m'use... ça me fatigue de plus en plus.... Je commence à penser que c'est gaspiller de l'énergie, et je me dis que je n'ai pas envie de passer toute ma vie comme ça. Devenir muet pourrait être la solution. Je n'en ai pas encore parlé au médecin, ni même fait part de mon sentiment aux gens, mais ça me trotte toujours dans la tête.

Je découvre ce sujet et je suis désolée de constater que la souffrance peut à ce point te faire envisager une solution aussi radicale.

Et je me demandais, en même temps que je lisais ton témoignage, si la moquerie est toujours aussi fréquente maintenant que tu es adulte ou est ce que finalement ce n'est pas la peur que ça recommence qui motive ta décision ?

Oui tu l'expliques bien. Tu sais exprimer tes ressentis, c'est important. Une psychothérapie sera toujours le mieux, et ça ne va pas être forcément si long que ça, essaie de te tourner vers la TCC (Thérapie Comportementale et cognitive - thérapie brève).

Les traumatismes se réparent badboy, même ceux-là, même ancrés depuis longtemps. Essaie de regarder plutôt le verre à moitié plein, pas à moitié vide. Si tu ne fais rien pour toi, tu t'en voudras, ça augmentera ton malaise, et c'est pas le bon plan je crois. 

à l’instant, titenath a dit :

Je découvre ce sujet et je suis désolée de constater que la souffrance peut à ce point te faire envisager une solution aussi radicale.

Et je me demandais, en même temps que je lisais ton témoignage, si la moquerie est toujours aussi fréquente maintenant que tu es adulte ou est ce que finalement ce n'est pas la peur que ça recommence qui motive ta décision ?

 

Ce n'est plus vraiment un souci de moquerie. Autres conséquences d'un handicap que les moqueries, ya les difficultés sociales que ça engendre.

J'ai pas majoritairement été la cible de "moquerie", mais plus de discrimination éventuellement, du rejet social, ce qui entraine une difficulté d'apprentissage. Le meilleur exemple, comment tu récites si ta mécanique n'est pas bonne ? Le prof n'est pas censé comprendre, et même, le fait de ne pas être interroger, pour cette raison la, ça exclut petit à petit.

Les gens peuvent être aussi compréhensifs qu'ils le veulent, ça ne réduit pas pour autant la difficulté, et moi le premier, je me mets à la place de celui qui écoute un bègue, honnêtement c'est fatiguant, faut se concentrer sur ce qu'il dit, et ce qu'il veut dire. Professionnellement, ça te ferme des portes. Et sur le plan social, c'est la catastrophe honnêtement.

Tout le monde ne percevra pas le bégaiement de la même façon. Si on prend compte que populairement parlant, un bègue c'est le comique de service (souvent à ses dépens), ou un taré, et que les gens ne disent pas forcément ce qu'ils pensent, c'est très compliqué de casser les préjugés...

Et avec le recul, je me dis que j'aurai carrément préféré être muet. Quitte à ne pas pouvoir parler, autant économiser l'effort. J'ai l'impression que socialement, les muets sont mieux intégrés. Ou au mieux, ils sont moins emmerdés.

il y a 7 minutes, Badboy_ a dit :

Ce n'est plus vraiment un souci de moquerie. Autres conséquences d'un handicap que les moqueries, ya les difficultés sociales que ça engendre.

J'ai pas majoritairement été la cible de "moquerie", mais plus de discrimination éventuellement, du rejet social, ce qui entraine une difficulté d'apprentissage. Le meilleur exemple, comment tu récites si ta mécanique n'est pas bonne ? Le prof n'est pas censé comprendre, et même, le fait de ne pas être interroger, pour cette raison la, ça exclut petit à petit.

Les gens peuvent être aussi compréhensifs qu'ils le veulent, ça ne réduit pas pour autant la difficulté, et moi le premier, je me mets à la place de celui qui écoute un bègue, honnêtement c'est fatiguant, faut se concentrer sur ce qu'il dit, et ce qu'il veut dire. Professionnellement, ça te ferme des portes. Et sur le plan social, c'est la catastrophe honnêtement.

Tout le monde ne percevra pas le bégaiement de la même façon. Si on prend compte que populairement parlant, un bègue c'est le comique de service (souvent à ses dépens), ou un taré, et que les gens ne disent pas forcément ce qu'ils pensent, c'est très compliqué de casser les préjugés...

Et avec le recul, je me dis que j'aurai carrément préféré être muet. Quitte à ne pas pouvoir parler, autant économiser l'effort. J'ai l'impression que socialement, les muets sont mieux intégrés. Ou au mieux, ils sont moins emmerdés.

Ok. Merci je comprends un peu mieux.

Après, être muet est, je suppose, une réelle coupure sociale aussi. Sûrement bien pire d'ailleurs. Alors c'est sûr qu'ils sont moins emmerdés d'une certaine manière, mais qui s'adresse à eux étant donné qu'ils ne sont pas en mesure de te répondre ? Ils ne sont pas moqués, mais délibérément inconsidérés. Enfin c'est comme ça que je le ressens, peut être que je me trompe.

il y a 12 minutes, titenath a dit :

Ok. Merci je comprends un peu mieux.

Après, être muet est, je suppose, une réelle coupure sociale aussi. Sûrement bien pire d'ailleurs. Alors c'est sûr qu'ils sont moins emmerdés d'une certaine manière, mais qui s'adresse à eux étant donné qu'ils ne sont pas en mesure de te répondre ? Ils ne sont pas moqués, mais délibérément inconsidérés. Enfin c'est comme ça que je le ressens, peut être que je me trompe.

 

Je ne sais pas... Mais franchement, je me suis souvent revu dans mon enfance, muet plutot que bègue, je pense que j'aurai été moins marqué... bah dans le sens où j'aurai dépensé moins d'énergie inutilement. Un sens inerte, tu développes les autres. Je me serai sans doute plus focalisé sur les études que sur les gens, si certains avaient du m'apprécier, ils m'auraient sans doute réellement apprécié.

Que les gens qui te voient comme un bègue, mais qui te parle par compassion, j'ai vécu cette pitié comme un couteau qu'on m'enfonce et qu'on me tourne dans la plaie. De la fausse compassion qui plus est, tu attires juste les hypocrites qui te voient comme une attraction, rien de plus.

Moi aussi c'est comme ça que je le ressens, mais je l'ai vécu... Après d'autres ont surmonté plus terrible épreuve que la mienne et en sortent surement moins marqués, j'en suis conscient, mais moi ce sont les conclusions que j'en tire, malheureusement.

Et j'ajoute que pour moi je n'ai pas appris à détester l'être humain, je l'ai simplement vu sans le masque, peut être trop tôt.. Tombe tous les masques de l'hypocrisie, il existe très peu d'êtres humains réellement gentils.

Tu n'as pas dépensé cette énergie inutilement .

 Puisque tu dis toi même que c'est la fatigue qui t'épuise et plus le bégaiement qui te casse.

En fait tu es tous simplement rentré dans le milieu handicape, ou toutes les passerelles que tu pourras créer te couteront de l'énergie.

Comme tous les multi dys qui doivent éternellement réfléchir pour reproduire des gestes que les normaux typhiques font d'une manière innée.

Enfin tu as malheureusement aussi expérimenté tout ce que la méchanceté humaine a de si traumatisante du fait de l’ignorance.

Bienvenue dans le monde du handicape. marchons main dans la main vers demain.

Je ne sais pas honnêtement... J'en ai parlé avec mon médecin, l'ablation des cordes vocales est possible, et remboursées par la sécu. J'y vois là comme la solution ultime. J'y réfléchis encore, je me tate... Le toubib m'a précisé que les conséquences étaient irréversibles.

Alors je réfléchis... Je pense que je vais lancer la chose... Je pense que je peux me passer de la parole. Mais les membres de ma famille ne sont pas au courant, et j'hésite à les informer...

Question ça se sait les interventions chirurgicales ? Ou c'est secret professionnel ?