Aller au contenu

Messages recommandés

Membre, 78ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 78ans‚
Posté(e)

Il est question sur le forum de philosophie de psychanalyse. J'ai personnellement découvert et compris la psychanalyse

grâce à et au cours de cette interprétation du poème de Mistral. J'en livre ici l'introduction. Le texte a plus de 20 ans, mais ça m'amuse beaucoup de le relire ! Et je n'ai pas grand chose à y changer.

C'est un peu long... Mais y'a beaucoup de choses !...

MIREILLE

NUE

ou

La psychanalyse

selon

Frédéric Mistral

(Par... Blaquière!)

En espérant que la lecture de ces quelques pages vous amusera autant que j’ai été enthousiaste à les écrire... voici déjà une bonne vingtaine d’années.

Leur relecture m’a d’ailleurs permis de constater que je n’y ai pas relevé (ou exhumé !) la moitié de ce qu’a pu y mettre Mistral dans son poème...

Il faudrait notamment suggérer en permanence la séparation des trois niveaux :

— Le texte littéral, manifeste,

— Le substrat ou la pâte sexuelle permanente, "tous azimuts", du poème,

— Les différents sens psy stratifiés, induits par la juxtaposition des deux...

Je pense en particulier à tout ce que l’on pourrait dire sur les trois vers :

« An ! deja s’entre-vèi dins l’iero

Lou camelun de la paiero

Diguè mai Vincenet : sian au recatadou !... »

Et dans lesquels on pourrait trouver en résumé tout l’argument du poème... compte tenu de la réponse du père :

— Aqui, ié vènon bèn li fedo !

Ah ! pèr l’estiéu, an la pinedo,

Pèr dins l’ivèr, la claparedo,

Recoumencè lou vièi... Hòu !... »

(Chaque fois que j’ouvre Mirèio, je suis abasourdi, assommé par le génie de Mistral, et je crois bien que l’on n’y trouverait pas un seul mot qui ne véhicule deux, voire trois sens induits différents !...)

Lo tot vostre, provençalament,

« Enlever à un peuple l’homme qu’il honore comme le plus grand de ses fils n’est pas une chose qu’on entreprend volontiers ou d’un cœur léger, surtout quand on appartient soi-même à ce peuple. Mais on ne s’autorisera d’aucun exemple pour repousser la vérité au profit d’un hypothétique intérêt national, et l’on est aussi en droit d’attendre de l’élucidation d’un réseau de circonstances un gain pour notre connaissance. »

Sigmund Freud

("L’homme Moïse et la religion monothéiste")

AVERTISSEMENT

Mireille, poème culte de la provençalité, passé au crible de la psychanalyse ? On s’attend à quelque interprétation étonnante, voire choquante... et c’est bien ce que l’on trouvera ici, mais le grand Mistral —qui ne fait jamais les choses à moitié—, va encore se surpasser dans ce domaine-là ! Ne nous y trompons pas cependant : une fois retroussé le voile de Mireille, au delà d’une transposition poétique du parcours psychique du Maître de Maillane, c’est bien TOUTE la psychanalyse qui nous apparaîtra dans son ensemble. De l’Œdipe à la paranoïa, de la "scène primitive" à la castration, en passant par l’Œdipe inversé, le ça, le surmoi, l’hystérie ou le désir de gloire (lire : "glaire", claro ou encore "clairette", soit : éjaculation). Quand à la Coupo Santo... quant à Mireille, la jeune héroïne Provençale, elles pourraient bien s’y voir métamorphoséees — très lacaniquement —, en phallus négatif mythique, GRAND TRESOR [1] du signifiant...

Loin d’en être amoindri, le génie de Mistral, s’en redéfinit dans une universalité que par complexe régional d’infériorité nous ne savions reconnaître que chez les Sophocle, Racine, et autres Shakespeare...

À la nuance près que chez Mistral, fin "comme un provençal peut l’être" (quand il l’est !), tout n’est que ré-suscité entre sous-sous-entendus et non-non-dits, chacun y restant libre d’y réorienter le souffle de son propre désir.

Ainsi pourrait se décrypter à l’aube de l’avènement de l’Europe, voire de son explosion, l’essence régressive du sentiment régionaliste qui ne serait au mieux qu’une projection du vieux conflit œdipien sur les structures régionalo-maternelles et étato-patriotiques...

INTRODUCTION

« Saber la veritat. »

Les trois mots d’un vieil "écrivain" provençal[2] résonnent à nos oreilles tel un impératif catégorique : savoir la vérité... Genèse... arbre du savoir... de la co-naissance... Adam et Eve, la pomme, le serpent...

L’Amour !

« Mireille mes amours » disait en son jeune temps à la mère du poète, une aïeule pour lui signifier son charme et sa beauté...

Mirèio [3] est bien l’œuvre de création d’un monde. De création, mais aussi d’apocalypse par son dénouement. Et Frédéric Mistral est Dieu !

Mistral-Dieu tout puissant, a retroussé ses manches, trempé sa plume et a dit :

— J’écris mon chef-d’œuvre !

Pourrions-nous concevoir de création authentique sans quelque conscience supérieure à l’événement, sans quelque spectaculaire et théâtrale décision initiale ? Revivant a posteriori son "Big-bang", Mistral se mettra lui-même en scène : « J’avais vingt et un ans, le pied sur le seuil de mon mas paternel, les yeux tournés vers les Alpilles, [et] commençais, gloire à Dieu ! Le premier chant de Mireille. »

C’est beau ! c’est grand ! Trop beau, trop grand... et surtout, dans une posture, en un lieu, et articulé d’un chiffre (21 = 2 + 1= sexe mâle !)... éminemment interprétables !

"Mistral (Frédéric), poète provençal, né et mort à Maillane (Bouches du Rhône) [1830-1914], auteur de Mireille, magnifique poème rustique, de Calendal, des Iles d’or, du Rhône et du Trésor du Félibrige, etc. Poète puissant et coloré, d’une sincérité vraiment épique, rénovateur de la langue provençale, partisan de la décentralisation tant sociale qu’artistique, Mistral a été un des fondateurs et reste le plus illustre des représentants du Félibrige. (Prix Nobel de littérature, 1904.) V. Mireille."

"Mireille (Mirèio), poème provençal, par Mistral (1859). C’est une belle épopée familière et agreste, où revivent, en de nombreux et pittoresques épisodes, les traditions populaires de la Provence. C’est le récit de Ramon, riche paysan de la Crau, et de Vincent, pauvre ouvrier vannier. Vincent, que son rival, le brutal toucheur de bestiaux Ourrias, frappe par traîtrise d’un coup de trident, est repoussé par le père de Mireille ; celle-ci, fuyant le foyer paternel pour aller demander aux saintes Maries de fléchir ses parents, est frappée d’un coup de soleil en traversant la Camargue et meurt dans les bras de Vincent et de ses parents."

Cette présentation du poète et de son œuvre empruntée au Larousse ne rend certes pas compte de l’extraordinaire engouement avec lequel la capitale accueillit la parution de "Mirèio", grâce il faut le dire, à Lamartine qui venait de lui consacrer l’essentiel de son 40ème entretien du "Cours familier de littérature". Mistral avait en effet pris soin de lui dédier son poème.

Ainsi propulsé au fête d’une gloire nationale par son célébrissime aîné, le poète provençal allait devenir pour ses concitoyens du midi, le chantre incontesté, irrévocable et perpétuel de la Provence...

Force nous est cependant de constater, aujourd’hui, qu’en dépit d’une production poétique ultérieure d’une rare abondance, le génie de Mirèio ne devait plus jamais être aussi parfaitement au rendez-vous de l’œuvre mistralienne [4], conformément au jugement du clairvoyant Lamartine qui conseillait au poète maillanais, en conclusion de son fameux entretien, de rentrer chez lui et d’atteler ses « quatre taureaux blancs », puisqu’ « on ne fait pas deux chefs-d’œuvre dans une vie ».

Mistral avait-il donc tout dit dans Mireille ? Vraiment tout dit, dans ce poème un peu guimauve aux accents folkloriques et mélodramatiques ?

Oui, sans aucun doute ! Tout !

Car l’œuvre est là et sa fascination bien réelle, puisque à chaque lecture et relecture du poème, quelles que soient au départ nos velléités critiques ou notre désir tout freudien de rébellion contre ce père encombrant qu’est Frédéric Mistral, le charme opère qui nous fascine toujours aussi efficacement.

Un charme, au sens magique du terme que nous chercherions en vain dans la banale intrigue des amours contrariées de Mireille et de Vincent ; en vain dans la psychologie simpliste des personnages ; en vain dans la langue harmonieuse, mais oh ! combien artificielle de Mistral (que peu de provençaux pour ne pas dire aucun, pourraient comprendre sans la traduction proposée en regard par le poète lui-même) ; en vain enfin dans le décor monotone des plaines d’Arles, de Camargue et de Crau, où sans l’amour de Frédéric, Mireille sans doute serait morte... mais d’ennui !

Un charme si certain et pourtant si insaisissable qu’en désespoir de le cerner, devait s’imposer l’idée qu’il se cachait dans quelque invisible du texte, dans son imaginaire. Dans son inconscient. Et qu’il suffisait peut-être de déchiffrer quelque signal de cet inconscient pour qu’enfin il se dévoilât. Fallût-il entreprendre notre quête par le m, a, ma, — ou p, a, pa —, de la psychologie des profondeurs : l’Œdipe lui-même. Si tant est que s’y nouent entre père, mère et enfant les liens premiers de l’inconscient...

D’où allait survenir sur le champ, et dès notre... énième relecture du poème, une révélation, un éblouissement, certainement comparable à celui de la mère du poète, lorsqu’elle avait ouvert — c’est Mistral qui le raconte — le premier exemplaire de Mirèio, fraîchement édité que lui offrait son fils :

« Je chante une fille de Provence.

Dans les amours de sa jeunesse,

A travers la Crau, vers la mer, dans les blés,

Humble écolier du grand Homère,

Je veux la suivre. (...) »

Un éblouissement jailli du nom même de "mère" (encore qu’apparemment il s’agît d’Homère), en contre coup duquel sur le champ, basculait le poème, sa lecture prenant bientôt l’allure d’une enquête, d’un déchiffrage, chaque mot, chaque rime, allusion, expression, disant plus et disant autre chose...

Sous le poème littéral, manifeste, apparaissait le poème latent...

Une confirmation nous semblait cependant nécessaire avant de poursuivre dans cette direction. Une confirmation que le poète devait nous apporter lui-même dans le premier chapitre de ses mémoires :

« Le blason des Mistral nobles, comporte trois feuilles de trèfle (...). Le trèfle, dit Peladan, qui, lorsqu’il a quatre feuilles, (...) exprime symboliquement l’idée de verbe autochtone... (...) Le nombre 3 signifie la maison ( père, mère, fils ), au sens divinatoire. Trois trèfles signifient donc trois harmonies familiales succédantes ou neuf, qui est le nombre du sage à l’écart. »

Le sage, c’est Mistral, à l’écart, spectateur de parents s’ébattant, "scène primitive".

(Il est à noter que le poète laissait le soin de l’interprétation à un certain Peladan, un Autre, qui, à lui proposer le schème de son identité faisait ici office de "sujet sensé savoir", d’analyste.)

Mais que le charme de Mireille débute avec l’Œdipe, cela ne signifie pas qu’il découle tout de lui...

Au-delà du conflit œdipien situé par Mistral lui-même, au centre de son identité (nous venons de le voir), s’imposait comme principe de nos recherches, une hypothétique mise en lumière des motivations et des désirs — au sens le plus large —, du poète. Et voilà qu’à suivre cette voie, allait peu à peu s’imposer l’évidence que le chef d’œuvre mistralien, plus qu’une simple variation poétique (une de plus) sur le thème œdipien, était dans son ensemble et à tous ses niveaux, au mot le mot, la résurgence systématique et bouillonnante des passions et pulsions enfouies du poète. Une résurgence, qui au fil des développements prenait la forme d’une mystique lancinante et totale du désir et de la sexualité...

Les personnages, l’intrigue, le décor, toute la substance du poème, semblent ainsi avoir été aspirés par cette insoluble problématique du sexe et de la jouissance, l’œuvre en prenant parfois des allures de cataclysme cosmique, tant apparaît irrésistible, irrépressible et puissant ce désir chez Mistral. Sous sa plume, tout se révèle indiscutablement sexuel : Mireille met la table, Vincent monte à l’arbre, les jeunes filles décoconnent !... Et les hommes qui se battent, le repas traditionnel de Noël, la religion, les trois Saintes !... Et au delà des personnages, la nature entière dans son existence la plus paisible !... Tout n’est que variations et transpositions à l’infini d’un acte sexuel universel, compulsif, convulsé : le vent, le soleil, le Ventoux, le fleuve, les blés, la terre, le mas, la mer...

Bien sûr, ici aussi s’imposait une confirmation que de nouveau le poète allait nous fournir lui-même, au chant VIII (strophe 29) dans sa traduction — une traduction qu’il y a lieu de concevoir dès à présent comme un Autre révélateur, du texte provençal. Confirmation, si l’on veut bien admettre que la métaphore d’« éjaculation ardente du soleil » n’autorise guère le doute quant au caractère sexuel sous-jacent de l’inspiration.

Restent à préciser clairement, les deux principes essentiels de décryptage qui se sont affirmés d’eux-mêmes au cours de notre analyse du poème :

Le premier repose sur l’ambiguïté des mots, des signifiants[5] qui par ressemblance, homophonie, homonymie, sont potentiellement évocateurs d’autres signifiants, le plus souvent sans rapport réel ou conscient avec leur signification usuelle explicite dans le contexte. L’exemple type — pour être celui qui nous a mis sur la voie de l’ensemble de l’interprétation — étant celui d’« Homère », signifiant le poète grec, mais contenant aussi et comme accidentellement le signifiant (ou signifié) " Oh ! mère". Il va de soi que dans le cas de Mistral, la juxtaposition des deux lexiques français et provençaux, démultiplie la quantité potentielle de ces significations virtuelles. Autres exemples : le provençal pèr (fr.: pour) qui peut aussi être considéré comme signifiant virtuel de "père" (en français), par homophonie, ou encore mai (fr.: "mais" ou "mois de mai"), signifiant "mère" (Pr.: maire ou mai) etc. Le choix de tel ou tel mot, alors même que la langue offre une certaine variété au poète, "ne peut pas ne pas faire" sens. Un exemple caractéristique étant l’emploi quasi exclusif de peréu évocateur de "père" pour "aussi" (alors même que le provençal dispose du mot "aussi"[aoussi], semblable au français et dont l’emploi est bien plus fréquent)... Mais on entrevoit déjà ici que le soucis explicitement situé à un niveau idéologique régionaliste de "faire plus provençal" et donc moins "moins français" par la purification de la langue, puisse être en fin de compte, symptomatique d’autres motivations psychologiques, interprétables au second degré en désir narcissique de "faire plus soi", ou "moins père", et marquant au troisième, le retour du refoulé français = François, le père du poète...

À l’ambiguïté des signifiants, correspond par effet de symétrie celle des signifiés. L’exemple type étant cette fois celui de l’épi de blé. Question : qu’est-ce qui se relève, contient la semence, et est susceptible de se courber ou d’être coupé ?... L’épi de blé, bien sûr... et la métaphore est claire qui peut être filée par la farine issue du même épi, qui une fois pétrie, est susceptible d’être enfournée... etc.

Sans doute s’agit-il là, de propriétés métaphoriques et analogiques, inhérentes au langage lui-même dont le résultat (ou la fonction poétique) serait de projeter dans la réalité recréée du poème, la psychologie du sujet... Nous verrons que Mistral en joue au mieux[6].

« Ce poème, enfant d’amour » disait Mistral de Mirèio. Après avoir évoqué l’Œdipe, et l’inconscient du langage poétique, nous voilà dès à présent en mesure, par une simple inversion, de parfaire le sens de cette surprenante formule : « Ce poème, amour d’enfant »...

Mistral est né un huit septembre, le jour de « Notre Dame », et sa mère avait dans un premier temps décidé de l’appeler Nostradamus... pour se voir refuser par les autorités de l’époque, ce prénom aux accents sulfureux ! D’où la grande admiration du poète, immodérément sensible aux symboles pour l’Astrologue de Salon ! Gageons donc, avant d’entrer dans l’interprétation détaillée du poème, qu’une conception de son œuvre, la rapprochant des Centuries [7] par la nécessité d’un décryptage, n’eût pas été pour lui déplaire !...

[1] "Le trésor du Félibrige" ou "Grand trésor" : nom donné par Mistral à son dictionnaire de la langue provençale.

[2] Loys (Louis) Bosc, ‘escrivan’ de la villo de La Roquebrussanne, au XVIe siècle.

[3] Le provençal Mirèio se prononce très exactement comme le français Mireille.

[4]Abstraction faite de quelques strophes des Iles d’Or, et de son dictionnaire de la langue provençale, le "Trésor du Félibrige", à quoi il convient d’ajouter ses "Mémoires et Récits" publiés en 1906, à l’âge de soixante-seize ans et où il relate sa vie... jusqu’à la parution de Mirèio, le début de sa « vie publique », soit quarante sept ans plus tôt. Mireio serait donc à mettre au compte de sa vie privée : la lucidité de Mistral est sans faille.

[5] Le mot, considéré sous son aspect concret ou matériel d’assemblage de lettres, de sons.

[6] Un troisième principe synthétique serait la composition par le poète de réseaux convergents, de structures plus générales, élaborés à partir d’éléments relevant des deux premiers.

[7] Un décryptage de ces fameuses Centuries selon la même optique ne manquerait certainement pas d’intérêt...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

Je savais bien que j'aimerais te lire, Blaquière.

Pour autant, la lecture a été difficile tant il s'adresse à ceux qui connaissent Mistral et ont lu Mireille. Bien entendu, j'ai conscience que ma difficulté tient également à cette construction oedipienne... Car comme dans tout trio, il y a toujours un qui est ou qui se vit exclu !

Ici, il y a Mireille et toi et puis moi (l'exclue). Il y a Mistral et toi et puis moi (toujours l'exclue). Il y a le provençal et toi et puis moi (encore l'exclue). Bref, je pourrais associer librement à l'infini sur cette triangulation perpétuelle.

Cependant, mettre en exergue la Trinité de si jolie façon était bien beau à "voir".

Merci de m'avoir donné ce menu désir d'aller visiter Mireille.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 78ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 78ans‚
Posté(e)

Tu ne crois pas si bien dire : (un trio dont un des membre est exclu) !

Dans l'histoire, il y a Mireille et son amoureux Vincent.

Mais le père de Mireille qui ne veut pas de ce va-nu-pieds pour gendre.

Là le trio est mieux dessiné !

On apprend que dans la vraie vie de Mistral, sa vraie mère était bien plus jeune que son père.

(Mistral ne se mariera pas et... bien que réputé chaud lapin, restera toujours avec sa mère.)

On pense alors que la projection de l'Oedipe dans le poème est évidente :

Mistral serait Vincent, Mireille, sa mère, et le père de Mireille, son père à lui...

Mais voilà que vers le milieu du poème, Vincent disparait !

(Il ne meurt pas, mais on n'en parle plus !)

Et l'on commence à comprendre que Mireille en réalité, c'est Mistral...

Mais c'est pas tout !

A la fin (je trahis le suspense !) Mireille meurt d'un coup de soleil.

Plus précisément comme je l'ai dit dans l'introduction, "sous l'éjaculation ardente du soleil" !

Et là Vincent réapparaît !

Le résumé est bref mais je crois que j'ai dit l'essentiel.

COMPRENNE QUI VEUT !

(En réalité j'ai bien dû écrire 400 ou 500 pages !!!)

Mais mis à part ma lecture psy (!) le caractère principal de l'écriture de Mistral, reste l'extraordinaire musicalité de sa poésie.

On ne peut pas ne pas le dire.

Lamartine en est d'ailleurs resté sur le... cul ! Ce qui n'est pas rien.

Mais sa traduction française en regard est tout sauf poétique : très littérale !

En tout cas, merci de ton intérêt !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×