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Etats-Unis: le goût de la diversité


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Etats-Unis: le goût de la diversité

Les cantines universitaires au défi du multiculturalisme

Mettre la diversité ethnique au menu de la cantine : voici la dernière bataille d’une année marquée par les protestations des étudiants pour tenter de faire évoluer le statu quo à la fois culturel et racial sur les campus américains. Dans l’Ohio, les étudiants d’Oberlin College ne sont pas contents de leurs cafétérias et cantines dont ils fustigent la cuisine multiculturelle. A la place, ils exigent plus de « repas traditionnels ». Pour eux, Bon appétit Management, l’entreprise chargée de fournir les repas des étudiants, est coupable ni plus ni moins que « d’insensibilité culturelle ».

Exemple ? Plus tôt ce mois-ci, les membres du syndicat étudiant noir protestaient devant le réfectoire de la Maison de l’héritage noir après s’être vus opposer une fin de non-recevoir à leur demande de voir des plats tel le poulet frit, le « fried chicken », associé à la cuisine noire sud-américaine. Plus généralement, dans un article publié par le journal du campus, l’auteur demande le remplacement des plats préparés par des plats cuisinés selon les goûts des chefs présents sur le campus. Il ne s’agit pas uniquement de rajouter des plats, mais aussi de mieux cuisiner ceux qui sont proposés et donc de respecter davantage les cultures qu’ils représentent. Car faire autrement consiste, pour ces étudiants, à faire preuve « d’appropriation culturelle »…

Les offenses culinaires viseraient notamment le soggy, un sandwich composé de porc et de chou qu’on voudrait faire passer pour un sandwich traditionnel vietnamien nommé Banh mi. Le plat original, associé au nom du général chinois Tso, composé conformément à la cuisine vietnamienne de poulet grillé, avait été remplacé par du poulet vapeur. Et ce n’est pas tout. Les étudiants s’insurgent également contre des sushis non préparés dans les règles de l’art. Le problème n’est pas gustatif, mais politique et culturel : « Lorsque que vous cuisinez le plat d’un pays pour des gens qui n’en viennent pas et pour ceux qui n’ont jamais goûté au plat orignal, il faut leur faire découvrir et comprendre le pays et sa culture », a ainsi expliqué Tomoyo Joshi, un étudiant japonais. « Si ces plats sont préparés par des gens qui n’ont pas ces connaissances culturelles, s’ils sont modifiés et servis comme des plats “authentiques”, c’est de l’appropriation culturelle ».

Face aux critiques estudiantines, Michele Gross, directrice des services de restauration de l’université, a choisi de capituler : « Dans nos efforts pour fournir des menus variés, nous avons négligé la préparation de plats faisant ainsi preuve d’insensibilité culturelle. » Ceci dit, pas de panique, l’université discute avec ses étudiants et compte bien rendre ce dialogue pérenne. D’autres – ça alors – trouvent tout cela dérisoire. « Franchement, défendre l’authenticité culturelle du “Poulet général Tso”, c’est ridicule », a réagi sur Twitter Fredrik de Boer, un universitaire.

Au-delà du Poulet du général Tso et des sushis, cette nouvelle version plus intello de la vieille tradition estudiantine de la « food fight » traduit les profondes divisions raciales et culturelles présentes dans les campus américain. En 2013, Oberlin avait déjà fait la Une de l’actualité quand des cours avaient été annulés à cause de la prolifération de graffitis et de tracts racistes sur le campus.

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