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Mort de René Girard


DroitDeRéponse

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 53ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 91 144 messages
53ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

René Girard est mort le 4/11/2015

http://www.dw.com/en/prominent-french-intellectual-rene-girard-dead/a-18830111

Prominent French intellectual Rene Girard dead

The academic whose fascination with the causes of conflict earned him the nickname "the new Darwin" has died at the age of 91. Rene Girard had a long career at Stanford University in the US.

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Girard passed away at his Stanford home on Wednesday US time following a long illness, the university reported.Born in France, he moved to the United States in 1947. The Frenchman had served as an emeritus professor at the French and Italian department of Stanford University, where he taught for more than three decades.

The author of some 30 books, the university called him "one of the leading thinkers of our era."

He was one of the 40 members of the prestigious Academie Francaise (French Academy), colloquially known as les immortels (the immortals). Fellow member and Stanford colleague Michel Serres had dubbed him "the new Darwin of the human sciences," referring to evolutionary theorist Charles Darwin.

In a statement announcing his death, the university wrote that Girard was especially interested "in the causes of conflict and violence and the role of imitation in human behavior," adding that his "concerns were not trendy, but they were always timeless."

French President Francois Hollande on Thursday praised Girard as a "demanding and passionate intellectual."

Girard is survived by his wife of 64 years, Martha, three children and nine grandchildren.

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http://m.leplus.nouv...onformisme.html

C’est la récréation. Dans la cour, trois trottinettes, une bleue, une rouge, une verte. Un enfant sort le premier de la classe et prend la trottinette bleue. Les trois trottinettes sont rigoureusement identiques. Les trois sont en parfait état de marche. C’est juste une différence de couleur.

Un second enfant arrive dans la cour. Il veut faire de la trottinette (il y a d’autres jeux dans la cour mais il veut faire de la trottinette). Je vous le donne en mille : quelle trottinette veut-il ? En bien la seule qui est prise. Pourquoi ? Non parce qu’elle est bleue, mais parce qu’elle est prise. Le premier enfant aurait pris la rouge, le second aurait désiré la rouge. Et que va-t-il se passer ? Les deux enfants vont s’écharper devant tout le monde, tirant à soi la trottinette, à deux doigts de mettre en pièces l’objet du désir.

Le "désir mimétique", sa grande idée

Pour René Girard, le désir adulte ne fonctionne pas différemment. Voyez par exemple comment les politiques s’acharnent à vouloir posséder le pouvoir de l’autre, le conquérir ou le récupérer, comment le politique veut le pouvoir comme s’il était légitimement le sien.

La seule différence, selon Girard, entre le comportement de l’enfant et celui de l’adulte est que l’adulte a honte de désirer ce qu’autrui désire. L’enfant, pour posséder l’objet du désir de l’autre, va se donner en spectacle. Mais n’est-ce pas aussi ce que font les adultes ? Ils passent par des discours, des mots choc, des intrigues, des complots, des trahisons, dans la grande société du spectacle qu’il alimentent et dont, au fond, ils devraient aussi avoir honte.

L’idée la plus connue de Girard est donc celle du "désir mimétique", qu’il introduit dans "Mensonge romantique et vérité romanesque", et qu’il reprendra dans son œuvre majeure "La violence et le sacré".

La rivalité attise le désir

Fondamentalement, le désir ne marque pas une relation à deux, entre un être qui désire et un être qui est désiré, que cette relation soit réciproque ou non. Par exemple, dans "Les souffrance du jeune Werther" de Goethe, Werther désire Charlotte. On dira dès lors que le désir est désir à deux : un désir comme tendance et un "objet" du désir.

En fait le désir est triangulaire : je ne désire pas l’autre, mais je désire ce qu’il désire. Je désire ceci, non par moi-même, mais parce que je vois autrui désirer ceci. Et forcément, je le montre. Du moins cela se voit.

Qu’est-ce qui se voit exactement ? La rivalité et le conflit qu’entraînent ce désir mimétique. Le désir est une relation à trois dans une société du spectacle. Il y a moi, il y a toi et il y a l’objet du désir. Je désire ton désir, je désire ce que tu désires, je désire désirer comme toi. Pourquoi Werther désire-t-il Charlotte ? Probablement parce que Charlotte est déjà objet du désir d’Albert. Vous savez, ce sentiment de revanche : une personne est attirée par vous mais vous y êtes assez indifférent, vous ne prenez pas la mesure du sentiment de l’autre à votre égard. Puis l’autre va vers une tierce personne. Et là, votre désir se réveille, attisé par la rivalité.

Nous faisons comme tout le monde

Mimétisme : serait-il rassurant pour le désir d’être conformiste, de faire comme les autres ? "Montrez-moi qui désirer" écrira Roland Barthes dans ses "Fragments du désir amoureux".

Le désir ? Une contagion affective, une "induction" qui part des autres et de la culture. Werther ne serait probablement pas tombé amoureux de Charlotte 1) si ses cousines ne lui avaient pas soufflé l’idée de tomber amoureux de Charlotte en lui conseillant de ne pas le faire, 2) si Charlotte n’était pas déjà désirée par Albert, 3) si un valet ne lui avait pas donné envie de tomber amoureux en lui racontant ce que cela fait de tomber amoureux.

Nous nous pensons originaux parce que nous désirons telle chose ou telle personne ? Non, pour René Girard, nous faisons comme tout le monde.

:(

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Membre, 107ans Posté(e)
LAKLAS Membre 14 991 messages
Maitre des forums‚ 107ans‚
Posté(e)

Inconnu au bataillon...... !!!!! :mouai:

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 53ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 91 144 messages
53ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

Académicien , auteur de la théorie mimétique , a enseigné à standord une bonne partie de sa vie, honni des freudiens zélés .

http://m.la-croix.co...5-11-05-1377029

Selon Dominique Peccoud, jésuite (1) et ami de René Girard, l’anthropologie mimétique de René Girard a profondément fécondé la réflexion théologique de ces dernières décennies.

Qu’est-ce que René Girard a apporté à la réflexion théologique ?

Dominique Peccoud : René Girard n’était pas théologien. Mais son anthropologie, fondée sur une description du mécanisme victimaire, a profondément renouvelé la compréhension du sacrifice. Dans La Violence et le Sacré, René Girard a montré comment le sacrifice d’un animal permet d’apaiser symboliquement les pulsions agressives, et comment les membres de la communauté sont préservés.

Selon lui, une fois la victime sacrifiée, la paix est retrouvée et la victime est alors divinisée. C’est ainsi que naît le sacré : à partir de la violence. Cette violence et ce sacré sont, pour René Girard, à l’origine de la culture. L’humanité est fille du religieux. Mais Girard ne s’est pas contenté de construire une théorie valant pour toutes les sociétés humaines ; il a tenté de montrer comment la révélation chrétienne bouleverse de fond en comble la structure religieuse primitive.

> Lire aussi :« René Girard avait revalorisé la religion chrétienne en philosophie »

C’est-à-dire ?

D. P. : En mourant sur la Croix, le Christ révèle la nature du meurtre fondateur à l’origine de toute institution sociale. Car le Christ n’est pas un bouc émissaire passif, comme dans les religions traditionnelles. Son statut de victime est différent, d’abord parce qu’il est innocent et conscient de l’être, et surtout parce qu’il est actif puisque, au lieu de désespérer, il subvertit le mal qui s’acharne sur lui, dont l’humanité le charge comme tout bouc émissaire, en énergie de confession de sa confiance absolue en son Père. Et il l’exprime en espérance indéfectible.

Le Christ est la victime expiatoire par excellence puisqu’il accomplit ce que le Père ne peut pas faire, à savoir transformer les énergies négatives qui conduisent vers la mort en énergies positives qui conduisent vers la vie. En effet, le Père créateur qui n’est que dons et pardons, ne peut pas reprendre l’énergie créatrice qu’il a donnée à ses créatures, même quand elles les pervertissent en énergies de mort. Mais le Christ va prendre sur lui ces énergies créatrices perverties par le péché, pour les subvertir en énergie positive d’espérance du triomphe de la Vie sur la mort. C’est ainsi que la Création est sauvée.

Comment René Girard aide-t-il à comprendre le Salut ?

D. P. : Comme l’a montré le théologien américain James Alison dans Le Péché originel à la lumière de la résurrection (Cerf, 2009), la théorie du bouc émissaire de Girard donne une entrée lumineuse pour aborder le Salut. La théorie mimétique rend compte de ce qu’est la relation du Père et du Fils. Dans la relation mimétique entre un père et son enfant, l’enfant voudrait s’approprier quelque chose dont le père ne peut s’aliéner. L’enfant entre alors dans une violente jalousie à son égard.

Dans la relation entre le Père et son Fils, au contraire, comme le Père donne tout et que le Fils se reçoit tout entier de Lui, il l’imite et donne tout à son tour. Le Fils va ainsi reproduire mimétiquement la capacité de don infini du Père. Jamais il ne cède à la tentation de se poser contre le Père. La violence du mal est ainsi réduite à l’impuissance, ou plutôt subvertie en puissance d’expression de son amour du Père.

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 53ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 91 144 messages
53ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

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Le journaliste, éditeur et essayiste Jean-Claude Guillebaud n’a cessé, dans son travail, de populariser la pensée de René Girard. Son prochain livre (1) lui est dédié.

Vous avez rencontré René Girard en 1978 et n’avez cessé de le fréquenter. Comment le définiriez-vous ?

Jean-Claude Guillebaud : C’était un homme prodigieusement sympathique et chaleureux, avec une tête de prophète, de patriarche. Il est sûrement l’homme qui a le plus compté dans ma vie. Comme le disait Michel Serres, il était devenu le dernier grand penseur de la non-violence. Il m’a ramené au christianisme. Non pas par élan mystique, mais en me faisant comprendre la pertinence et l’intelligence du message évangélique, montrant qu’il parle aux hommes de ce temps, même non croyants.

Dans votre livre à paraître (1), vous soulignez que René Girard a montré que « l’objectif ultime des “interdits anciens” était de conjurer la violence »…

J.-C. G. : À partir du « désir mimétique », René Girard est arrivé au concept de la « crise mimétique ». Il a noté que, dans les sociétés archaïques, se déroulait toujours le même phénomène : quand la violence menaçait la société, il lui suffisait de se trouver un ennemi commun pour rétablir la paix. La foule suspecte un individu d’être coupable de ce qui lui arrive, la peste par exemple, et entre dans une crise mimétique jusqu’à le lyncher, pensant que cela ramènera la paix. Cependant, pour que cela soit efficace, tout le monde doit être convaincu de la culpabilité du bouc émissaire.

C’est à partir de là que Girard a dit : «Nous vivons dans des sociétés sacrificielles», c’est-à-dire : « Nous sommes toujours convaincus que l’autre est coupable.» Or, un jour un message inouï est arrivé, c’était il y a deux mille ans. Le message du christianisme, qui a dit : non, les victimes ne sont pas coupables. Le christianisme a démonté le piège du mimétisme.

Il y a une progression tout à fait logique chez Girard, de l’analyse du désir à celle de l’emballement du désir de tous qui fait naître la violence. Toutes les cultures humaines se sont fondées là-dessus, et un jour surgit une parole inouïe : le christianisme, qui dit que les victimes ne sont pas coupables. Cette révélation déconstruit progressivement toutes les cultures, c’est pour cela qu’elle est explosive. Girard le montre : le christianisme, dans son message principal, c’est de la nitroglycérine, tout sauf de la guimauve.

Lire aussi  : « René Girard avait revalorisé la religion chrétienne en philosophie »

Le christianisme de René Girard a-t-il été un obstacle à son audience ?

J.-C. G. : Il a été longtemps durement jugé par une partie de la presse française, surtout dans des années 1970, où il n’était pas toujours bien vu de se dire chrétien. Cela s’est interrompu depuis une dizaine d’années. Certains philosophes de la déconstruction, proches de Derrida, ont permis cela ; des philosophes athées également, par exemple l’Italien Gianni Vattimo, qui a expliqué que Girard l’avait ramené au christianisme. Il a pris alors une audience internationale.

La pensée de René Girard est une bombe à retardement. Chaque année qui passe on parlera un peu plus de ses analyses. L’intelligence avec laquelle il parle du terrorisme est impressionnante, dans Achever Clausewitz notamment

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Je pensais qu'il était mort depuis déjà un moment :/

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 53ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 91 144 messages
53ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

C'était en 2010

Je pensais qu'il était mort depuis déjà un moment :/

Sur le site de E&R il "prend cher" , mais c'est mon compagnon depuis quelques mois .

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