La bourgeoisie est-elle dépourvue d'idées sociales ?

La bourgeoisie est un état d'esprit de rationalisation de l'économie et l'esprit d'épargne.

Il ne faut pas dépenser plus qu'on ne possède, mieux encore l faut dépenser moins qu'on ne possède.

C'est l'esprit bourgeois de départ.

Il y avait chez les bourgeois une critique de la frivolité, de la dépense inutile.

Il s'oppose donc à un ode de vie seigneurial. (la cigale et la fourmi, La Fontaine).

Changement de mentalités ensuite.

Effectivement, l'idéologie bourgeoise (qu'on fait remonter à 'Italie du XIIIè siècle) poussé à son paroxysme fait que les rapports sociaux se font, mais à l'intérieur du marché.

Tout est argent (le temps y compris, qui est de l'argent selon B.Franklin, bourgeois).

Le bourgeois se fiche d'être (donc un être social), il faut avoir et paraitre.

Le bourgeois attend de l'Etat une sécurité. Pour jouir sans entrave de ses avoirs.

D'ou la classe politique actuelle semble déconnectée (sécurité pour eux, on l'a vu avec Valls et sa femme, insécurité pour les autres).

LE BOURGEOIS PENSE QUE TOUT S'ACQUIERT DANS LA NEGOCIATION ET LE COMPROMIS, LA PUB, LE DEBAT A DEUX BALLES PIPé D'AVANCE. (d'ou l'état de notre dialogue social aujourd'hui, aucun rapport de force, ou les mêmes intérets du MEDEF à la CGT).

LE BOURGEOIS N'AIME PAS LES DECISIONS, NI LE SCANDALE, NI LE RISQUE.

Péguy, homme de droite...

L’intermédiaire, la bourgeoisie l’a savamment forgé : ce sont ces politiciens ‘bourgeois intellectuels’, nullement socialistes, nullement peuple, distributeurs automatiques de propagande, revêtus du même esprit, artisans des mêmes méthodes que l’adversaire qu’ils combattent. C’est par eux que l’esprit bourgeois descend par nappes progressives dans le monde ouvrier, et tue le peuple, le vieux peuple organique, pour lui substituer cette masse amorphe, brutale, médiocre, oublieuse de sa race et de ses vertus privées : un public, la foule qui hait

Non, le bourgeois ne pense pas social.

Il est obligé d'être socialiste (PS actuel) par compromis.

Berth qui était un peu anarchiste et aimait les raccourcis, a confondu l'effet avec la cause : ce n'est pas parce que les politiciens sont majoritairement issus de la bourgeoisie, que tous les bourgeois sont des politiciens sans idée sociale.

Stendhal, Balzac, Maupassant, Mirbeau, Zola, étaient issus de la bourgeoisie, fils de notaires, d'ingénieur pour Zola ou petits nobles, le social, c'est le thème central de leurs écrits.

http://www.telerama.fr/livre/ces-pincon-qui-font-trembler-l-elysee,60212.php

les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon,

l'Elysée peut trembler. “Les Ghettos du gotha” dénonçait

l'entre-soi des classes dominantes, “Le Président des riches”

pointe une connivence entre pouvoir et monde des affaires…

de plus en plus décomplexée.

A la différence des pauvres, les riches restent entre eux parce qu'ils le choisissent. Dans Les Ghettos du gotha, nous avons ainsi montré comment les familles fortunées défendent bec et ongles leurs espaces, nécessaires à la gestion de l'entre-soi. Ils se mobilisent pour préserver l'intégrité de leurs rues, de leurs quartiers, de leurs banlieues chic – pas de HLM à Neuilly ! –, de leurs lieux de vacances. Les propriétaires de vieilles maisons, de châteaux s'engagent ardemment dans la défense du patrimoine. Tous exercent un contrôle vigilant sur leurs institutions, leurs cercles et leurs clubs, où ils sont certains de ne se retrouver qu'entre eux. Et les familles veillent, à l'école en particulier, à ce que leurs enfants fréquentent le moins possible les jeunes d'autres milieux sociaux. La bourgeoisie s'affirme ainsi ouvertement comme classe consciente d'elle-même et de ses intérêts.

“Au sommet de la société,

il y a des gens qui cumulent

toutes les richesses,

mais aussi tous les pouvoirs.”

Que mettez-vous derrière ce terme de « bourgeoisie » ?

M.P.-C. : Au début, nous parlions de « classe dominante »

pour définir des gens qui cumulent toutes les formes de richesses.

Economique, évidemment, mais aussi culturelle :

le monde des grandes fortunes, c'est le monde des

collectionneurs et du marché de l'art ;

richesse sociale : ses membres bénéficient de réseaux

tout à fait extraordinaires ; et enfin symbolique :

des noms de famille prestigieux, des adresses dorées, des codes,

des manières, le langage et l'accent des « beaux quartiers ».

la logique de patrimoine et de transmission

caractérise ce milieu, c'est l'« aristocratie de l'argent ».

Nous en sommes venus à parler d'oligarchie parce que le pouvoir,

politique autant qu'économique, s'est resserré entre ses mains.

Au sommet de la société, il y a aujourd'hui des gens qui cumulent

non seulement toutes les richesses, mais aussi tous les pouvoirs.

D'où le sous-titre de notre livre,

Enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy.

http://www.telerama.fr/livre/ces-pincon-qui-font-trembler-l-elysee,60212.php