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Le labyrinthe


Blaquière

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Le labyrinthe

N'est-on coupable que de fuir ?

Autrement dit : est-ce le fait de fuir... qui rend coupable ?

J'en suis là de mes réflexions et j'en conclue qu'a priori, je suis coupable.

Comme tout un chacun.

Mais le serai deux fois plus à ma fuite.

Un coupable au carré !

D'où le principe de double précaution, en conclusion, qu'il me faut fuir sans ébruiter ma fuite.

Tant que ma fuite est ignorée je ne suis pas coupable.

Ou seulement coupable a priori, non dans les faits, ce qui est moindre mal.

Il me faut préciser : coupable de quoi et par rapport à qui ?

Le sais-je ?

Quelques truands, mafieux ou de ce genre.

Ce qui importe peu. Il est sûr qu'il m'en veulent et ont juré ma mort.

Ou bien la jureront, si je fuis, en confessant ainsi ma culpabilité.

Là, ils ne savent pas...

Et pour l'instant n'ont rien juré.

Mon esprit fuse en sa lourdeur...

Je décide donc de partir en loucedé pour m'évader de ce bourbier logique.

Ce sera vers l'Espagne. Après le Portugal, puis ensuite ces terres inconnues qui remplacent

l'ancien océan Atlantique, comme on sait. Ce monde est cotonneux.

Le premier soir je m'arrête dans un hôtel ou un Motel, en bordure de route.

No problémo et je dors bien ! Puisqu'à part moi personne n'est au courant de ma disparition !

Et encore j'exagère vu qu'à mes propres yeux je n'ai pas disparu...

Attirerai-je l'attention du lecteur sur ceci, que j'eusse dû rester sur place en même temps que fuir

afin que ma fuison passât inaperçue ? Un détail qui m'avait échappé.

Bonne nuit, donc !

Mais au matin, tous mes bagages (et ils sont très nombreux), sont rassemblés devant l'hôtel. (J'y vois entre autre une guitare dans son étui beige). Je vais les replacer illico dans ma voiture et départir : ne laisser aucune trace de mon passage, telle est ma résolution.

(Pourquoi diable ai-je autant déchargé de bagages hier soir ? Nouvelle énigme...)

Mais où est donc lors my car ?

Ma voiture n'est plus là !

Je me souviens d'avoir laissé les clés aux gens de l'hôtel qui m'avaient promis de me l'aller garer.

Je leur demande...

--Elle est derrière, dans la cour, me répond-t-on vous pouvez l'allez chercher vous-mêmes. Ils me restituent mes clés.

La cour de derrière est en fait un grand clos pentu entouré de hauts murs de pierres.

L'intérieur en est un vrai labyrinthe. Pleins de couloirs à ciel ouvert qui débouchent ça et là sur de petits espaces qui servent de parkings. Je m'y engage...

Dans le premier parking des voitures sont rangées contre un mur... La mienne n'y est pas. Je continue. Et tombe sur un autre parking. Toujours pas ma voiture. Je suis une autre ruelle et tombe sur un nouveau parking. Je réalise alors que toutes les voitures que j'ai vues jusqu'à présent sont couvertes de poussière.

Elles doivent être là depuis pas mal de temps. Et dans ce troisième parking, les voitures tout autant poussiéreuses, sont carrément empilées les unes sur les autres !

Ce clos n'est pas un parking : il s'agit d'une casse !

On dit comment UNE casse ou UN casse ?

LE casse dont on m'accuserait si je fuyais ? (Merci !)

Soudain, j'ai une idée : mes clés qui font télécommande !

Si je clique, l'auto fidèle me répondra !

Je clique donc continûment en marchant dans les couloirs-ruelles du labyrinthe-casse-parking. Rapidement j'entends un faible bruit en réponse. Je me dirige vers ce clic, et trouve bien vite ce qui m'a répondu. L'objet décortiqué vibre encore sur son étagère. Un petit récepteur de l'armée en déroute...

Qu'elle déception !

Ce n'est pas ma voiture !

Peut-être l'ont-ils démontée pendant la nuit pour la vendre en pièces détachées ?

C'est peu probable car cette pièce là qui répond à ma clé n'est pas de ma voiture : son antenne est beige et non bleue. Il doit s'agir d'une confusion informatique au niveau des circuits.

Une terrible vérité s'impose à moi petit à petit : ils ont revendu ma voiture !

Adieu la fuite ! Je suis cuit !

Et les gens de l'hôtel ne peuvent qu'être de mèche avec ceux supposés me poursuivre.

Dernière solution :

Appeler la police !

(Il semblerait donc que je n'ai pas commis de casse mais que j'en ai dénoncé un ?)

Honnêteté, quand tu nous tiens !

Je fais alors ni une ni deux : Je reviens dans le hall de l'hôtel et demande le téléphone !

--Je vais appeler la police ! dis-je.

La bonne femme de la réception me répond :

--A votre place, j'éviterais de faire ça !

--Et pourquoi donc ?

--Parce qu'à Toulon, ils vont vous prendre pour un "nègre emmerdeur"!

Je m'exclame alors :

--C'est absurde ce que vous me dites : je ne suis pas "nègre" !

Je me retourne alors vers le miroir...

Et je suis noir !

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je viens de relire :

Une faute (Je n'en ai aperçu qu'une, mais il risque d'y en avoir d'autres !):

(Il semblerait donc que je n'aie pas commis de casse mais que j'en aie dénoncé un ?)

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

J'espère que vous avez fait le rapprochement entre le début et la fin ?

Entre être coupable a priori et être noir (ou nègre) ?

Curieusement, je ne l'avais pas fait moi même ! C'est juste en relisant, là ...

Inconscient quand tu nous tient !!!

J'en conclue que dans mon délire, les terres inconnues après le Portugal, c'était l'Afrique...

Et cette couleur "beige" qui revient par deux fois, le refus d'être noir ?

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