Peut-on être drôle sans mentir ?

Peut-être que tu n'as pas assez de recul pour apprécier le second degré. Si tu le vois systématiquement comme mensonge, tu ne peux pas l'apprécier.

Bien sûr que le second degré n'est pas directement le réel ! Justement, il ne doit pas être pris au premier degré : il ne prétend pas être le réel analogique... Les gens qui voient une caricature ne la prennent pas pour le réel mais pour une création. Cela dit, le rôle d'une caricature est de traduire certaines réalités.

Le réel apparent (premier degré) n'est pas toujours honnête. Si tu prends les hommes politiques au premier degré (dans leurs paroles), tu peux vite en conclure qu'ils sont tous des gens formidables, dévoués et très très concernés par leur fonction alors que ce sont des experts du mensonge, qui peuvent parfois privilégier leurs propres intérêts et mentir au peuple, sans aucun scrupule.

La caricature (ou le dessin satirique) se permet de changer la ponctuation du réel en mettant la lumière sur les vraies motivations de la personne visée, ses défauts,... ses mensonges ! (quand c'est bien fait). La caricature fait grossir le défaut, le mensonge, et en ce sens, elle le dévoile alors qu'au premier degré, il est moins visible.

Tu vois l'intérêt ?

Après, une caricature n'est pas tout le temps bien faite. Certaines peuvent être ratées ou ne pas bien faire passer le message, ou être trop violente pour être appréciée à sa juste valeur. Et aussi : on peut être en désaccord avec ce qu'elle dénonce. Mais en général, les humoristes sont de fins observateurs de nos défauts... et personne n'aime vraiment qu'on dénonce ses défauts.

Si l'on considère la métaphore comme une représentation du monde possible, est-ce que l'humour métaphorique (c'est à dire décrivant de manière métaphorique une vérité), est ce que tu appelles l'humour du deuxième degré.

Attention, toute les métaphores ne sont pas correctes (si tu veux je peux préciser mais je risque de faire du prosélytisme (m'expliquer à partir d'une référence particulière)).

Personnellement, je préfère une critique juste à un compliment faux.

Oui, la métaphore est une représentation au second degré. Pas forcément humoristique, d'ailleurs. En général, c'est une transposition (ex : le renard = individu rusé, l'agneau = individu faible et fragile) qui se veut pédagogique, afin d'aider le lecteur à mieux comprendre le message général.

Pour ma part, je préfère aussi une critique juste à un faux compliment. Mais il ne faut surtout pas confondre l'outil avec la façon dont on s'en sert. Un marteau peut servir à casser ou à construire, ou même à tuer quelqu'un, mais il reste un marteau.

Le second degré peut servir à tout mais il n'est pas en lui-même un mensonge (puisque les lecteurs le liront en tant que second degré), ni même l'arme privilégiée des menteurs (les menteurs essayent de nous faire croire des choses au premier degré). C'est le message derrière qui sera juste ou non, bienveillant ou malveillant.

Je suis d'accord avec toi.

Après le barroque, le haut rock, et abolissement de la drogue la plus dure, la connerie ...

C'est à réfléchir ... :smile2:

Étant donné que la vérité blesse...

La blessure infligé par la vérité, cicatrise plus vite et mieux que celle faîtes par le mensonge (calomnie).

Qui sait si tu sais où frapper