Débat de 1996 sur l'europe Monétaire

Je vous conseille de vous replonger dans le débat d'alors qui honore leur participants, et Mme Cotta comme journaliste : les enjeux étaient alors déjà posés. On voit que Hollande est le digne successeur de la vision PS de l'Europe monétaire qui consiste à arrimer l'Allemagne à la France en pariant sur le fait qu'elle soit obligée sur le long terme de construire sa croissance au niveau européen, alors que Chevenement joue les prophètes de malheurs en anticipant les maux qui nous frappent aujourd'hui de manière encore plus violente que ce qu'il avait craint : La crise des Subprimes est passée par là.

Le passage sur la certitude d'Attali d'embarquer la Russie dans le modèle européen est savoureux, mais c'est facile de sourire presque10 ans plus tard.

On regrette l’inexistence des émissions d'une semblable qualité de nos jours

On regrette même l'existence du moindre débat, si vous me permettez, sur la question européenne. On vit "Europe", on scande "Europe", mais surtout on ne débat jamais sur l'Europe.

Alors que la liberté d'expression ou l'établissement de débat reste la vitrine des états dits "démocratiques", on s'aperçoit que le champs qui devrait permettre la polémique et être inhérent à ces mêmes démocraties, n'a jamais été aussi réduit sur la question européenne pourtant "pierre angulaire" dans le fonctionnement des états membres.

Sarkozy-Hollande, débat présidentiel à l'orée du second tour en 2012 : Je cherche encore le moindre propos concernant la vision européenne, la contradiction que chacun aurait pu apporter à l'autre dans le cadre d'une election où, comme nous le savons, chacun s'oppose radicalement à l'autre, "dans le fond comme dans la forme (officiellement). Ils usent même de millions d'euros pour imprimer et clientéliser cela...Et bien : rien, le néant...

Cela traduit fort bien l'Omerta autour de ce sujet particulièrement sensible et donc une émergence légitime autour de la connivence de coulisses Droite-Gauche.

Joli soufflet de la part de Chevènement vers Simone Veil concernant la vision européenne gaullienne et la banque centrale européenne à 06 mn 50 :D

Très bon sujet.

Bonjour Constantinople,

De ces quatre intervenants, c'est madame Simone VEIL qui a mon sens, cible avec le plus d'intelligence les enjeux de l'Europe d'hier et d'aujourd'hui.

Les trois autres, Attali,Garrot, Chevènement, tous les trois hauts fonctionnaires, sont les croyants d'une économie administrée dans un bocal complètement ouvert pour l'un, complètement fermé pour les deux autres, c'est une absurdité, d'un côté comme de l'autre.

Attali et sa recette Keynésienne de la relance de l’économie par les grands travaux et son illusion que la parité de l’Euro et du dollar se conformerait au désir du pouvoir politique du moment, démontre que cet énarque et professeur d’économie, manque du bon sens élémentaire, dans sa perception de l’économie.

Garrot et Chevènement hier, tenant le même discours simpliste et démagogique que Marine Le Pen aujourd’hui, à savoir que l’Europe est à leurs yeux, la cause de tous nos maux d’hier et d’aujourd’hui.

Or, si l’on essaie d’observer et de réfléchir un peu par soi même,d’admettre que ce que nous nommons « la crise économique » ne date pas d’hier, puisque les conséquences sociales sur le chômage de masse ont commencé en 1973, sans discontinuer depuis, soit plus de quarante ans déjà.

Ce qu’il est difficile de comprendre c’est que les économies ont besoin simultanément de règles de concurrence,mais aussi de règles de protection.

Les USA et la Chine sont les blocs économiques dans le monde les plus protectionnistes qui soient, or l’Europe qui a développé son dynamisme économique exclusivement par le biais de la concurrence interne est incapable de se protéger du monde externe, justement à cause de son incapacité chronique à définir une politique commune pour l’Europe.

Paradoxalement, c’est l’absence d’une politique commune européenne de protection de nos économies, qui est la source de toutes nos crispations et tous nos débats.

Bonjour Constantinople,

De ces quatre intervenants, c'est madame Simone VEIL qui a mon sens, cible avec le plus d'intelligence les enjeux de l'Europe d'hier et d'aujourd'hui.

Les trois autres, Attali,Garrot, Chevènement, tous les trois hauts fonctionnaires, sont les croyants d'une économie administrée dans un bocal complètement ouvert pour l'un, complètement fermé pour les deux autres, c'est une absurdité, d'un côté comme de l'autre.

Attali et sa recette Keynésienne de la relance de l’économie par les grands travaux et son illusion que la parité de l’Euro et du dollar se conformerait au désir du pouvoir politique du moment, démontre que cet énarque et professeur d’économie, manque du bon sens élémentaire, dans sa perception de l’économie.

Garrot et Chevènement hier, tenant le même discours simpliste et démagogique que Marine Le Pen aujourd’hui, à savoir que l’Europe est à leurs yeux, la cause de tous nos maux d’hier et d’aujourd’hui.

Or, si l’on essaie d’observer et de réfléchir un peu par soi même,d’admettre que ce que nous nommons « la crise économique » ne date pas d’hier, puisque les conséquences sociales sur le chômage de masse ont commencé en 1973, sans discontinuer depuis, soit plus de quarante ans déjà.

Ce qu’il est difficile de comprendre c’est que les économies ont besoin simultanément de règles de concurrence,mais aussi de règles de protection.

Les USA et la Chine sont les blocs économiques dans le monde les plus protectionnistes qui soient, or l’Europe qui a développé son dynamisme économique exclusivement par le biais de la concurrence interne est incapable de se protéger du monde externe, justement à cause de son incapacité chronique à définir une politique commune pour l’Europe.

.

Je ne suis pas fondamentalement en désaccord avec tout cela, mais le débat d'alors était spécifiquement sur l'euro et la gestion de celui ci. Remarquez que Weil ne repousse pas frontalement les objections de Chevenement, contrairement à Atalli qui nie la prépondérance de l'Allemagne à venir avec un tel accord monétaire. Le Talon d’Achille de la position de Weil se révèle sur la fin, lorsqu'elle fait reposer tout son argumentaire sur le fait que l'Allemagne jusque ici à systématiquement fait le choix de la construction européenne. Elle avoue ainsi implicitement que tout le bien fondé du deal de l'Euro repose sur la volonté Allemande d'arrimer son économie et sa politique économique à celle de la France.

En cela, paradoxalement, elle donne raison à Chevenement qui à remarquablement vu qu'on était quasiment condamné à n'être que dans le sillage de l'Allemagne avec un euro calé sur le Deutshmark et une BCE indépendante. Son meilleur argument, à Weil reste donc le même que les européistes actuels : Nous n'avons aucune autre alternative.

Paradoxalement, c’est l’absence d’une politique commune européenne de protection de nos économies, qui est la source de toutes nos crispations et tous nos débats

10 ans après nous n'allons probablement dans les mois à venir savoir qui avait raison : Si weil à vu juste, l'Allemagne finira par construire une politique économique commune qui implique le partage de la croissance et une perte de souveraineté, si c'est Chevenement, l'Allemagne laissera exploser l'Euro sans lever le petit doigt nous laissant dans un cataclysme économique.

Cela traduit fort bien l'Omerta autour de ce sujet particulièrement sensible et donc une émergence légitime autour de la connivence de coulisses Droite-Gauche.

On voit que certains choix sont quasiment irréversibles. Les élites éctuelles ne peuvent même plus penser la France sans les accords européens sur le libre échange, la monnaie unique, la BCE...Toute autre alternative à cette construction est synonyme de mort pour eux, ce qui explique qu'on préférera tuer tout notre modéle social, toute la confiance du peuple, tout le service public, et même, pire que tout, le PS, plutôt que de mettre en danger l'Euro.

Ça tue tout semblant de débat "crédible" (or que on invite marine le pen pour montrer que c'est folie) dans l’œuf car telle perspective est un tabou équivalent à l'utilisation de la bombe atomique lors de la guerre froide.

Ce qu’il est difficile de comprendre c’est que les économies ont besoin simultanément de règles de concurrence,mais aussi de règles de protection.

Des règles de concurrence et de protection uniformes au sein d'un regroupement de plus d'une vingtaine d'états ayant des intérêts différents ? Tout cela relève de l'utopie. Le récent et agressif dumping allemand le prouve.

Votre vision de l'Europe ne pourrait se concrétiser qu'avec la disparition définitive des souverainetés nationales. Une convergence au détriment d'une main d'oeuvre condamnée à une concurrence féroce intra-européenne. L'unité, oui, mais dans l'abandon, par chantage, des acquis en terme de protection et la décrépitude des rémunérations des masses salariales.

On voit que certains choix sont quasiment irréversibles. Les élites éctuelles ne peuvent même plus penser la France sans les accords européens sur le libre échange, la monnaie unique, la BCE...Toute autre alternative à cette construction est synonyme de mort pour eux, ce qui explique qu'on préférera tuer tout notre modéle social, toute la confiance du peuple, tout le service public, et même, pire que tout, le PS, plutôt que de mettre en danger l'Euro.

Ça tue tout semblant de débat "crédible" (or que on invite marine le pen pour montrer que c'est folie) dans l’œuf car telle perspective est un tabou équivalent à l'utilisation de la bombe atomique lors de la guerre froide.

C'est tout à fait cela. Il n'y a rien à redire.

L'Europe est devenue suspecte, voire même dangereuse,de mon point de vue, dès l'instant où son concept s'est transformé en idéologie. Cela a contribué a lui donner une silhouette disgracieuse et ainsi donc repoussante.

Bonjour Madmartigan,

Qu'une utopie soit la définition d'une cible à atteindre ou d'une tentative à risquer, même sans jamais totalement y parvenir ,n'est pas complètement absurde.

Pour une Europe qui s’inscrivait systématiquement dans une guerre destructrice, meurtrière et périodique tous les 30 ou 40 ans, l’utopie de la construction européenne hier, à fait que cela nous semble aujourd’hui inconcevable de partir en guerre contre un de nos voisins européens.

Rien que cela reste une sacrée belle réussite, que vous écartez un peu vite du panorama général.

Que vous le vouliez ou pas, la concurrence auquel est confronté nos entreprises n’est pas seulement européenne, mais aussi internationale.

C’est justement, cette confrontation économique et pacifique au sein de l’Europe qui est à l’origine des succès européen à l’international.

Qu’un pays, tel que le nôtre, même s’il n’est pas le seul en Europe, dépense plus que ce qu’il ne gagne sur une longue durée est de toutes les façons intenable. Accuser son voisin de dumping ceci ou cela, c’est de la mauvaise foi.

Supposons un instant que nous revenions au franc, que croyez vous qu’il adviendrait ?

Brutale dévaluation de la monnaie, brutale accroissement du prix de l’énergie, pétrole et du gaz et toutes les entreprises européennes qui font travailler des français sur le territoire, mettant la clef sous la porte ?

Puis le retour au fil d’attente interminable pour tous les transports routiers aux frontières…puis toutes les tracasseries administratives pour faire simplement du tourisme chez nos voisins et amis européens.

Vous avez vraiment la mémoire courte, il me semble ?

L’Europe actuel ne fonctionne pas ,tout le monde le sais aujourd'hui à part les fous ou les naïf ,tu parles de succès de l’Europe ? ou ça ?

Tu sous entends que de sortir de cette Europe serais catastrophique en pensant que c'est nous qui le déciderons ,moi je te dit que ça ce feras naturellement,de grès ou de force puisque ce système de fonctionnement est à bout de souffle ,que la crise dans le monde occidental est en phase terminal et qu'il n'y a aucun moyen d'y remédier ,par contre ,il y a 10 ou 15 ans,c'était possible ..

Prenons les paris si tu veux ?