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Petite histoire du bureau des objets trouvés


Doïna

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Doïna Membre+ 18 131 messages
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Bonjour,

A l'origine, qui trouvait un objet oublié ou égaré avait le devoir de le déclarer à son seigneur et de le laisser sous sa bonne garde. Le seigneur avait quant à lui le devoir de faire passer le message trois dimanches de suite, en faisant annoncer aux portes des églises que tel objet avait été trouvé, afin que son propriétaire légitime en aie vent et se manifeste. Si personne n'était venu le réclamer au bout de deux ans, alors l'objet était considéré comme appartenant en propre au seigneur.

La première trace historique d'un service des objets trouvés remonte néanmoins à l'Ancien Régime. La législation d'alors ne changea pas tellement sous la Révolution, si ce n'est que les objets trouvés devenaient propriété de la Nation, et non plus du roi ou du seigneur.

Par la suite, l'industrialisation galopante et le développement des manufactures ne fit qu'augmenter le volume des objets égarés. Pour cette raison, en 1804, le préfet de police de Paris exigea que soient portés dans ses locaux les objets trouvés déposés dans les bureaux de la police, aux fins d'empêcher la redistribution et le partage de ces biens sans propriétaires entre les représentants de ses forces.

Mais le bureau des objets trouvés prend vraiment de l'importance au cours du XIX° siècle. Il est alors situé rue de Harlay, près du palais de justice. Dix-mille objets environ y échouent chaque année.

En 1893, le préfet Louis Lépine (celui-là même qui inventa le concours du même nom) décide de créer un service spécifique. Son but est d'assouplir les règles en vigueur pour la récupération desdits objets, jusqu'ici compliquée par la méfiance de la préfecture de police.

En 1939, le service déménage au 36, rue des Morillons, dans le XV° arrondissement, toujours sous la direction de la préfecture de police.

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Aujourd'hui, le volume d'objets déposés est impressionnant : plus de 250.000 par an rien que pour la capitale, plus de deux millions pour les locaux du reste de la France. Evidemment, de tels stocks demandent un travail d'archivage monumental.

D'autres statistiques sont tout bonnement stupéfiantes :

- Mille tonnes environ d'objets égarés par des enfants pour une valeur de près d'un milliard d'euros chaque année !

- Plus de 700 ordinateurs égarés chaque semaine à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, et plus de 15.000 dans les plus grands aéroports de la planète !

Les objets sont stockés quatre mois pour une valeur estimée à moins de cinquante euros, un an et six mois au-delà. Si personne ne vient les récupérer, l'objet peut être vendu au bénéfice de l'Etat ou bien détruit.

(Source : Histoires insolites de la Police française, Julien Laurent, Ed. City).

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