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cyaon-le-cynique

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cyaon-le-cynique Membre 9 messages
Baby Forumeur‚
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Une pierre siffla à ses oreilles. Ali s'immobilisa tétanisé par ce bruit. Les chrétiens venaient encore de lui tendre une embuscade. Décidément pensa t'il , impossible d'en finir  avec cette maudite engeance.

Il tourna la tête et regarda autour de lui . Toutes les routes étaient coupé.Il était  fait comme un rat. Il respira profondément, et se prépara au combat.

Les quatre chrétiens avançaient doucement en se rapprochant pour lui bloquer le passage. Des sourires narquois , cyniques illuminaient leurs visages. Ils supputaient déjà qu’il allait enfin bouter l'envahisseur hors de France et, cela les vivifiaient.

Ali calcula son coup. C'était simple .Il fallait d’abord démolir les deux premiers, et se protéger ensuite des deux autres. Aprés…Inch Allah.

Le premier des chrétiens arriva à sa hauteur et lui lança un coup de pied mais Ali avait prévu le coup.Il pirouetta sur lui même pour éviter le godillot ,et frappa le type d’un coup sec au foie. Le chrétien tomba en couinant,  se tenant le ventre a deux mains.

Un de moins se dit il, au suivant.

Pendant ce temps un deuxième tentait de le ceinturer par l'arrière mais mal lui en pris car notre bonhomme connaissait aussi cette façon de faire.

Son coude vif comme l'éclair frappa le second type qui chuta lourdement sur le sol à son tour.

Puis les deux autre se ruèrent sur lui et le jetèrent à terre. Ali se mît en boule ,et adopta la position du fœtus.Il n'y avait plus que cela a faire.Il tendit tout ses muscles pour forcer son corps a devenir dur comme la pierre, et la tête protégé par les mains , il attendit stoïquement la charge. C'était la curée et les gars n'allaient pas se gêner pour servir la bête.

Les  deux types frappaient comme des fous interloqué de tant de résistance mais rien n’y faisait ,l'arabe bien protégé dans sa boule semblait invulnérable. 

Les coups devenaient moins violents, c'est le bon moment pensa Ali .

Profitant de l'imperfectible accalmie , Il se releva d'un coup sec en moulinant autour de lui de ses bras et de ses jambes pour libérer le terrain , et se sauva en courant.

Il courait maintenant comme un fou ,et savait que plus personne au monde ne pouvait l'arrêter.Il sauta d'un bond une haie à pieds joints , dégringola une colline et repris sa course effrénée vers la ferme de la grand mère. Ouf ! Il était sauvé .

Arrivé devant la porte de la maison, il s'immobilisa pour remettre  de l'ordre dans ses vêtements , et entra sans frapper,

Comme d'habitude la grand mère était  assise devant sa machine à coudre , occupé à ses travaux d'aiguilles.

En le voyant  elle hocha la tête et dit

- toi tu t'es encore battu.Tu as vu dans quel état tu es?. T’as pas honte de toi ?

- Viens t'en  près de moi que je regarde ça de plus près.

Et Ben c'est du joli éructa t'elle.

-T as vu ta chemise ? Y a plus un seul bouton ,et que t'ai t'il encore arrivé?

- C'est les gars de l'école répondit Ali, ils m ont tendu une embuscade. Ils voulaient me casser la gueule.

- Bon sang s'écria la grand mère ,ça finira donc jamais ces histoires?

- Je ne sais pas dit Ali, ils peuvent pas me blairer les gars de l'école parce que je suis arabe, j'y suis pour rien, j'te j'jure.

- Peut être répondit elle pourtant, il faudra ben trouver une solution parce que ça peut pas durer comme ça...

Ali dodelina de la tête. Elle rêvait la grand mère.Il n y avait pas de solutions avec ses autochtones sauf  à les tuer tous ou à mourir.

L'ostrogoth devait leur laisser la place.Beau dire, beau faire, les nuages de sa superbe Normandie n'avaient pas fini d'inonder le blé assoiffé....

Ceci dit , la grand mère tout en parlant avec bien compris la situation mais n’avait pas de solutions pour résoudre ce problème.

Elle biaisa, et dit pour calmer le jeu .

-  Bon , Ben retire ta chemise et va te laver la tête t’es plein de sang, pendant ce temps je vais recoudre  tes boutons.

Ali obéi ,et se dirigea vers la pierre d'éviter.

Il harponna  la bassine qui se trouvait toujours dessous ,la posa à l'intérieur de l'évier , prit la bouilloire qui trônait sur le fourneau et versa l'eau bouillante dans la bassine.

Il mît juste ce qu'il fallait d’eau bouillante , et ajouta de l'eau froide du robinet afin d'obtenir la juste chaleur ou le poids de nature comme le disaient si bien les alchimistes.

Il fit une toilette sommaire car que son travail l'attendait.

En rentrant de l'école c'était toujours le même rituel. Casser du bois qui était entreposé dans le pressoir, ramasser les œufs de la journée ,couper  de l'herbe pour les lapins, et préparer la pâtée aux canards.

Deux petites heures de boulot à peine.

Tout en se lavant ,Ali évitait de regarder sa grand mère.Il ne savait que trop bien que celle ci avait sa gueule de capitaine par vent debout. Qu’elle venait encore de tomber dans les gouffres amères du bateau ivre de Rimbaud…

je dois dire que la grand mère avait horreur des bagarres mais ne maîtrisait pas la situation.Elle savait aussi que Ali était un gentil garçon qui ne faisait que se défendre.Il était inutile de le gronder.

Pourtant, elle avait beau cogiter le cogito comme disait le grand Descartes , elle ne voyait pas comment résoudre le conflit.

Il aurait fallu un homme pour ça mais son mari était mort des suites des souffrances de la guerre .Depuis des années elle était seule.

Il était mort une nuit , terrassé par  la tuberculose.Une horrible maladie pire que la peste et le choléra réunis, et que les gens " vivaient " comme les coliques de misérées.*

Elle était resté seule, privé du salaire de cantonnier de son époux.

Elle avait une petit ferme, six vaches, un cochon, un âne pour les travaux des champs , des poules et des lapins. Elle raccommodait

aussi les vêtements des habitants de la commune mais même en travaillant douze heures par jour, elle ne pouvait pas joindre les deux bouts.

Il y avait trop de chose à payer. La location des herbages ,le grain pour les poules, le bois , la farine pour les canards.Il faut toujours avoir la main au porte monnaie disait elle.

Comme d'habitude, la grand mère trouva une solution.

Pour gagner un peu d'argent,elle postula comme nourrice auprès de la DASS. La réponse ne tarda pas a venir.Le sauvetage de l'enfance de la ville de l'Aigle cherchait des familles d'accueils.

Une éducatrice se déplaça à son domicile ,et lui dit que le sauvetage de l'enfance avait besoin d'une personne pour recevoir quatre enfants d'une même fratrie mais que c'était des arabes.

La grand mère répondit laconiquement en veille paysanne intelligente qu'elle était que ce n'était pas un inconvénient , que c'était des enfants comme les autres.

 

Pour le coup mal lui en pris car si les enfants étaient comme les autres enfants, certains parents par contre étaient radicalement différents .

Mais la grand mère ne pouvait imaginer un instant qu'elle venait de signer un pacte avec le diable.

Ravie de cette réponse,  l'éducatrice lui promit de lui présenter les enfants très vite. 

La dynamique de l altérité de la grand mère était infaillible , en kairos * habile , celle ci venait de planter son javelot grec dans le mille à deux cent mètres.

Il faut dire que la grand mère c'était le propos extra-ordinaire du fameux Pascal .Le mot s'écrivait avec un tiret , et voulait dire la vérité saine du peuple sain mais je sais que je ne vous apprend rien . Les grands lettrés…

Un café scella l'affaire , et l'éducatrice remonta prestement dans sa deux chevaux.

Et voilà comment Ali se retrouva à xxxxx, petit village normand perdu dans l'immensité des  steppes du miséricordieux.

Après  avoir passé huit ans d'abord dans un bidonville puis dans un HLM en seine saint Denis Ali, avec les chrétiens, allait découvrir le chaud soleil de la Sibérie...le chant de l'Oural,les pleines de la Volga , les orgues de Staline,la sociodicée de Beckar....

Sa toilette achevé , il se mît à table , et prit sa collation.Il goûta de pain ,de beurre ,et de confitures de coings.

- Bon ! C'est pas l'tout dit la grand mère  , va t'en a ton travail  ,il ne se fera pas tout seul.

Ça Ali le savait mais la grand mère maniait souvent le truisme ... Elle  aimait les banalités d'évidences, et répéter les mêmes choses

toute la journée auréolait son ataraxie bucolique d'une sérénité toute Alexandrine (il n'y a pas de mal à se faire du bien...)

Son goûter avalé , Ali se leva prestement , sorti de la maison et commença par le bois. il avait de la méthode le gamin. Il avait déjà lu Descartes, et savait que rien de bien ne se faisait sans méthode.

Voir,distinguer,discriminer ,et enfin prendre était devenu l'un de ses crédos.

Arrivé dans le grand pressoir , il commença à fendre le bois à la hache.Il en fallait deux sacs de cinquante litres pour une journée .Du

bon bois de toutes essences ,et de toutes tailles, c'était l'unique façon de faire des feux qui tenaient longtemps.

Il tria méticuleusement le chêne du charme , du frêne  , du poirier, et empli son premier sac qu'il porta dans le bûcher qui se trouvait dans un coin de la maison. Il recommença l'opération, et s'en était fini du bois.

Puis, il coupa l'herbe aux lapins , et récolta les œufs.

Il gardait toujours la pâtée aux canards pour la fin car c'était le travail le plus délicat ,le plus difficile , le plus ingrat.

Il fallait d'abord commencer par retrouver ce maudit gant indispensable pour cueillir les orties que le gamin posait toujours n'importe ou.

La pâtée de canards  c'était tout simplement des orties pillés mélangé à de la farine.

Il coupait les orties le plus raz possible, et en faisait une grosse botte qu'il liait avec une ficelle.

Ensuite il fallait mettre les orties dans une auge , et l'on tapait dessus comme un malade avec une bêche pour en faire de petits tronçons.

Pour finir, il mettait tout ça dans un grand seau et mélangeait intimement la farine , l'eau et les orties. C'était bien comme le disait la grand mère, travail de femmes et jeux d'enfants…

Entendant le bruit nourricier, les canards s'agitaient frénétiquement dans leur parc.

Et c'est  la que les choses se compliquaient...Il faut savoir que les canards c'est plus sale que des cochons. Leur  parc était un cloaque immonde, plus glissant que le verglas , plus perfide qu'un crotale..Il fallait toujours être sur ses gardes.

Il poussa la porte qui tenait par l'effet du St esprit comme disait encore et toujours la grand mère, et prudent, commença la distribution.

La vieille expression de goulu comme un canard de ferme n’était pas usurpé. Il faut voir des canards manger pour goûter le suc de cette expression .

Les bestioles le cou tendu vers le ciel  avalaient la pâtée jusqu'au fond du gosier . C'était pour eux l’Ubris prométhéenne ou , le top du top comme spalmodiait le sous-prolétariat.

Mais bon ! Ce n’était pas étonnant, qui ne sait pas encore que cette classe sociale gobe pratiquement tout ? Marx aurait dû dire en

parlant de ces classes sociale face aux bourgeois, et aux dominants, comme le renard libre dans un parc à canards libres, l'ortie c'est l'opium du peuple…

....la substantive moelle du lumpen-prolo.

Mais tu le sais aussi bien que moi ô hypocrites et belles lectrices comme le disait si bien  le grand Charles .Toi la délicieuse femme  avide de romans qui va mettre son eco dans la sébile de l'arabe sémillant que Marx avait raison.

Mais bon ! Pas de panique.Je vais vous en donner pour votre argent .

Vous aurez ces lits pleins d'odeurs légères

Ces divans profonds comme des tombeaux

Et ces étranges fleurs sous les étagères

Écloses pour vous sous des cieux plus beaux..

Bref, bien que tout ceci sois  bien long....Passons!

Son travail était fini mais Ali n'était pas pressé de revenir à la maison.  Il connaissait bien sa grand mère, et savait que celle ci avait une sainte horreur comme elle le disait elle même des fainéants.

Il n'aurait pas passé le pas de la porte qu'elle l'aurait chopé par l'aileron pour lui trouver encore des bricoles à faire.

Goguenard et primesautier , notre héros malgré lui se dirigea vers la rivière qui coulait benoîtement au fond de la cour de la ferme.

La rivière c'était toute sa vie. Elle contenait des truites, des vairons, des écrevisses à foison. Ali était pêcheur, et ne se lassait pas de contempler le trésor qui reposait au fond du champ.

Il arriva silencieusement en levant bien les pieds pour éviter d être repéré par la faune qui la peuplait.

Arrivé à dix métres du bord, il s'arrêta et jeta un ample  regard sur le cours d'eau..

Le mois de juin tirait à sa fin , et les truites hystériques mouchaient comme des malades..

Il s'accroupit, avança le plus délicatement possible.Il voulait  savoir quelle mouche la truite convoitait.

Il ne mît pas longtemps à obtenir la bonne réponse.Les belles montaient sur le jaune donc, sur la mouche à mouton .

Fort de ce renseignement précieux jeudi , à la tombée de la nuit , il allait les cartonner les belles en robe jaunes cloutées de points rouges , et le futur repas a venir serait un festin des dieux.

Le tout serait copieusement arrosé d'Ambroisie , le divin nectar qui rend immortel, et pendant une heure pleine et entière , Il entrerait dans l'immortalité ,et connaîtrait à son tour l'univers et les dieux.

Notre sarrasin récalcitrant savait donc que Les truites étaient déjà sur le feu... Hocus pocus comme disaient les magiciens,leur sort était jeté .

Le bruit de l'angélus le sorti de ses méditations toutes Pascaliennes ou de ses toutes Pascaliennes méditations....(Au choix!) C'est vous le cochon de payant..)

Le bruit des cloches annonçait aussi que c'était la bonne heure , que c était l'heure de la traite des vaches. La maison allait être enfin libre, débarrassé de la grand mère.

Le bougnoul comme l'appelaient les chrétiens rebroussa chemin ,et entra dans la maison. Celle ci, en plus d'être confortable contenait deux immenses trésors.La bible et le dictionnaire, et Ali était féru de lecture.Il passait les deux heures de la traite à étudier ces deux ouvrages.

Il y avait beaucoup de livres aussi à l'école mais on ne pouvait en emprunter que deux ce qui était complètement insuffisant pour lui car il lisait à une vitesse prodigieuse.

Il trouva rapidement le moyen d'avoir autant de livres qu'il voulait, et ce moyen c'était les filles.

Ali avait vite remarqué qu'une fille ça ressemble à un canard, ça pisse, ça cacate, ça rigole, et ça bouffe tout le temps.

Il allait les tenir par la panse ces gloutonnes.

Pour mener à bien son projet , il confectionna des pâtes de fruits avec des pommes , du sucre et de la vanille puis, il enrobait délicatement les sucreries dans du papier transparent que la grand mère utilisait pour recouvrir les pots de confiture.

Il monta donc un petit commerce à la recréation , et échangeait généreusement cinq pâtes de fruits contre deux livres.

Comme les filles avait aussi le droit à deux ouvrages ,et quelles ne lisaient pas, il troquait ses aliments contre les livres, c'était donc ( bis) tout simple.

 Il avait ainsi toute le bibliothèque de l'école à sa disposition donc ( ter) ,il ne se priva pas de la piller.

Il lisait tout les livres qui lui tombait sous la main , et lorsqu'il ne comprenait pas un mot il avait recours au dictionnaire.

Après voir lu des romanciers comme Balzac et Maupassant, il s'attaqua à des livres nettement plus ardu.

Cinq auteurs lui plaisait singulièrement.Le premier c'était Pascal.Le deuxième c'était Descartes, le troisième s'appelait Nietzsche,le quatrième Marx le cinquième Freud.

Alors celui la c'était un Nobel..S’il brisait les totems, renversait les tabous , dénonçait les malaises dans la civilisation…

En fait, Freud se demandait comment l’homme pouvait rester en bonne santé dans une société malade.. Quand je vous

dis que c’était un nobel…Ali en bon malfrat vola toute sa pensée en se disant que pour une fois, le magot était honnête...

j attends vos avis les connectés;) Bisous

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Membre, 47ans Posté(e)
g_pu_rien Membre 5 344 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)

Très plaisant à lire, j'ai même très souvent sourit. Le texte est long, mais le style est fluide et avec des effets humoristique, ce qui le raccourcit énormément parce que du coup, on ne s'en rend pas compte : BRAVO !!!!

Il y a des fautes de style, d'ortho (certainement dû à des fautes de frappe). Mais c'est pas grave... Ton récit est tellement prenant !

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Membre+, Sirène des abysses de l'Asile, 50ans Posté(e)
Fidelia Membre+ 30 212 messages
50ans‚ Sirène des abysses de l'Asile,
Posté(e)

Bonjour,

Comme l'a bien dit g_pu_rien c'est agréable et facile à lire, le langage familier teinté d'humour y est pour beaucoup :bo:

Ça accroche le lecteur et c'est ce qui compte :hehe:

Mis à part quelques erreurs orthographiques, coquilles... à corriger, cela reste vraiment sympa :)

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Membre, Posté(e)
cyaon-le-cynique Membre 9 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

merci je vais envoyer une petite suite et j ai corrigé les erreurs

Très agréable vos avis;)

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