La Femme au miroir

Merci pour ce topic qui me rappelle que j'avais prévu de lire ce roman. J'aime beaucoup l'écriture de Schmitt et plus encore son sens de l'intrigue et sa facilité à nous faire partager le point de vue de personnages à la psychologie toujours très travaillée...

Histoire à suivre, pour moi, donc !

Bonjour ptitepao :)

J'ai découvert cet auteur avec "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" : j'avais adoré ce livre. J'aurais pu recopier au moins une citation par page de ce roman qui proposait plein de petites vérités philosophiques.

Il est vrai que cet auteur a l'art et la manière de créer des personnages touchants car il nous invite au cœur même de leur pensée.

C'est un agrégé de philosophie et on le perçoit dans la façon dont il travaille, comme tu le dis si justement, la psychologie des personnages.

J'ai découvert E. Schmitt avec La part de l'ombre qui est brillantissime. C'est un exploit que d'avoir réussi à éclairer cette phase sombre de l'histoire en en prenant le contre-pied. Très fort, j'ai vraiment adoré !

Il faut absolument que je lise ce livre dont j'ai entendu beaucoup de bien. L'idée brillantissime de l'auteur est surtout d'avoir imaginé ce que Hitler aurait pu devenir s'il avait réussi l'examen d'entrée à l'école des beaux-arts.

Pour info :

5 octobre 1908 : Adolt Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde...

J'ai (enfin) lu ce roman il y a quelques semaines ! Je repasse donc ici pour donner mes impressions de lectures qui sont un tantinet désordonnées...

J'ai beaucoup aimé que le style de la narration s'adapte à chacune des trois héroïnes, ça permet d'entrer dans leur univers rapidement et sans effort. (j'ai moi aussi une préférence pour l'épistolaire et fantasque Hanna). La manière dont au fil de la lecture certains indices relient discrètement ces femmes l'une à l'autre par delà le temps est très bien ficelée et m'impressionne a posteriori (à la première lecture, j'étais trop plongée dans l'histoire pour "repérer" la manœuvre). J'ai ensuite relu la Trilogie new yorkaise de Paul Auster où j'ai retrouvé cette forme d'introspection, de recherche de soi et de "lien" entre les héros qui se rapprochent de la quête d'Anne, Hanna et Anny, du point de vue de trois héros masculins, cette fois-ci et dans des contextes très différents... lectures croisées et parallèle qui m'a à la fois surprise et enchantée...

Les mots ont été inventés pour les usages ordinaires de la vie ; ils peinent à décrire l'extraordinaire.

Le silence s'installa, bavard, plein. Dans ce silence, gisait l'acceptation du destin, l'idée qu'on déguste la vie tout autant qu'on l'endure. On prend sa part, on profite, on jouit puis on meurt. La bête le sait. Seul l'homme l'oublie.