Voyage

Pourtant je n'ai jamais vécu tout là bas
Ce n'est qu'un film une histoire un endroit
Des gens et leurs vies des fermes ici bas
En moi malgré tout je perçois ce lien étroit

Je n'en finis pas de me souvenir
D'un rêve ou d'un songe enterré
Je me remémore soudain du pire
Loin de toute civilisation apeurée

Encore des questions sans réponse
Mes pourquoi de ce trouble opaque
Ce déjà vu et ressenti d'outre tombe
Qui me prend aux tripes dans ce parc

Je ne peux plus les voir rayonner
Ces mille lieux marquant et lointain
Mais mon regard ne peut se détourner
De cet univers coloré jaune papier peint

A chaque fois c'est toujours pareil
J'ai beau fuir en fermant mon esprit
Je ne peux pas ignorer ses appels
Cadencés raisonnant sur fond de rythme

Mon coeur se serre ma gorge se nouant
Est ce là en somme ma destination?
Tout cela me semble alors si tentant
Me suffirait il juste de traverser le pont?

Déjà les sensations s'en vont
D'autres images occupent l'écran
Moment furtif pénibles sensations
Je change de pièce en sautillant.

Cette première fois si mystérieuse
Debout toujours droit l'allure fière
Telle cette statue froide ténébreuse
Se dressant sur son socle de pierre

Suspendu dans le temps orageux
Les nuages jouant avec la pluie
Ruisselant sur le sol très boueux
Tu restais là sans faire de bruit

T'aimant dès le premier regard
Sans même t'en rendre compte
Un an passe ainsi toi peu bavard
Puissions nous rêver notre conte

En été tout comme en hiver
Pareils à des frères de coeur
Vécurent nos partages d'hier
Comme le font les âmes soeurs

Mais ce petit être conçu tant désiré
Deviendra tient au crépuscule du soir
Tout près de celle qui l'aura accouché
Sur mon futur maintenant devenu illusoire

Au petit matin peuplé d'ombres
Sur le chemin d'entre les tombes
Slalomant parmi ces hécatombes
A coeur perdu loin des bombes

Il me suffisait juste de te revoir
En plein jour ou aussi dans le noir
Projetant ta vie dans mon miroir
Et me revenir pour un ultime au revoir

Mais en ce temps ci suspendu
Entre deux points un fil tendu
De nos deux corps mis à nu
Que reste il des nuits sans lune?

Tu arrives tu es là tu pars tu reviens
Vive tes instants peuplés de petits riens
Alimentent le rythme de tes va et vient
Sans cesse se renouvelant avec entrain

Une attention un cadeau un ornement?
Ton beau regard rivé au mien à présent
Plongeant dans les flots de mes tourments
Sonnent alors les cloches de ton égarement

Dansent les feuilles de nos amours
Virevoltant tombant encore et toujours
Revêtues de leurs plus jolis atours
Tournoyant ainsi légères à rebours.

Le temps passe trop vite ici
M'affolant de te voir grandir
T'épanouissant à l'ombre de ma vie
Pour qu'un jour tu finisses par partir

Je voudrais tant te garder
Auprès de moi et t'aider
Dans tes apprentissages cet été
Ceux qui combleront nos veillées

C'est donc un si joli voeu pieux
Que voilà je te confie en ce lieu
Mon enfant aux prunelles emplies de feu
De sorte que tu illumines ces temps heureux

Mon coeur
Je te regarde

De tous ces petits pas feutrés
En ces valses à deux enlacés
Qui pourrait saisir ce qui est né
Les poussant vers leur destinée
Pour un avenir en commun peut être
Et je ne saurais dire sous quel hêtre
Le retrouvera t elle son beau maître
Allongé sur l'herbe afin de se repaitre

Mais l'évidence de leur complicité
A cet instant très précis déterminé
Il ne demeure que ce qui a existé
Aussi nul ne pourrait les séparer
Dans leur silence à jamais amoureux
Ce lien ténu engendrant des envieux
Tisse sur cette toile un carré lumineux
Dansent les étoiles rien que pour eux

Vous tous mes amis(es)
S'empressant de m'entourer
Peuplant ainsi ma vie
Tombent mes limites cachées

Je voudrais tant dire
Sous ces nuages gris
Mon envie de partir
Vous quitter sans bruit

Laisser moi donc respirer
Seule toujours en silence
Privée de toute liberté
J'étouffe en votre présence

Par delà les océans
et les grands déserts
J'aime naviguer aisément
Filant vite dans les airs
Par delà Toi mon soleil
et ton beau sourire
Doucement je me réveille
Assise tout près de ta lyre

Au dehors les étoiles brillent
Sur ses peines du matin
Dispersées en petites billes
Elle songe aux lendemains

Elle ne peut oublier cet avant
Là où tout était encore possible
Son regard perdu dans le néant
De ses rêves devenus impossible

Le fréquenter pour booster son couple
Ce n'est plus envisageable désormais
Il est temps de refermer cette boucle
Pour la laisser s'en aller vers la baie

Il est 7 heures le jour est levé
Elle reste là assise à la fenêtre
Partie loin dans ses pensées
Larguer les amarres et disparaître

Ce beau jaune éclatant d'or
Qui ressemble à son trésor
Loin de ce temps suspendu
Ici bas et de sa réalité drue

Elle songe à tous ces matins
En son univers rempli de lutins
Pour rugir en un étrange son
AIguë des notes et chansons

Fredonnant en gambadant
Rêvant aussi en imaginant
Propulsée vers leurs tiges
Elle les hume sans vertige

De mon bon soir à venir
Me fondre en ton empire
Dans ce soleil couchant
Je me hâte en courant

Le sourire aux lèvres
Accrochée aux ténèbres
Pas vibrant à l'unisson
L'emportent à l'horizon

D'avec elle...si loin de ses désirs.

Installée devant son écran ravie
Ne se refusant rien de ses envies
Zoomant sur d'autres profils aussi
Elle repart à la chasse très réjouie

Sans remord ni regret est sa vie

Je la surnomme Narcisse...
Amoureuse d'elle et de ses propres désirs
Emmenant à cheval ses amours à n'en plus finir
Se donnant telle une maquerelle à en périr
Pauvres hommes/ femmes ne voyant rien venir

Ses proies la nomment Narcisse...
Son corps sec les emprisonnant à vie
Pour satisfaire bon nombre de viles envies
EgoÏstement elle consomme puis elle vit
Le regard brillant se mouvant dans son lit

Son autre nom est Narcisse...
Ses yeux marron qui vous hypnotisent
Infortunées créatures emplies de convoitise
Sa démarche chaloupée qui les martyrise
De ses vêtements serrés couleur cerise

Telle est Narcisse...
La bouche en coeur
Toujours en plein labeur
Nue et provoquante
Si fière et languissante
Aimant le sexe par dessus tout
Vous avalant tel un vaudou
Se servant de ses charmes
Afin de vous voler votre âme

Messires et Gentes dames fuyez pendant qu'il en est temps!
Avant qu'elle ne vous attrape et vous croque à pleines dents!
Finalement elle vous délaissera au détour du chemin
Là où seuls vos pleurs et regrets fleuriront son jardin.

A Toi la mangeuse d'êtres humains.