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Doïna Membre+ 17 468 messages
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Bonjour,

La conjuration des Malcontents* est une intrigue manquée, organisée pour faire évader François d'Alençon (cadet des trois fils de Catherine de Médicis et Henri II) et Henri de Navarre (futur roi Henri IV) de la cour de France. Elle est menée à deux reprises en 1574 par un groupe de nobles catholiques et protestants mécontents de la politique du gouvernement.

L'objectif des conjurés est de retirer le pouvoir des mains de Catherine de Médicis, de renverser le gouvernement et de faire de François d'Alençon l'héritier du trône de France à la place de son frère aîné Henri d'Anjou devenu roi de Pologne l'année précédente.

Cette conjuration s'inscrit dans la continuité des réprobations que suscita le massacre de la Saint-Barthélemy et marque le début de la cinquième guerre de Religion (1574-1576).

Après le massacre de la Saint-Barthélemy, plusieurs grands féodaux catholiques, favorables à une politique de modération en faveur des Protestants, sont écartés du pouvoir par le gouvernement ou placés sous surveillance. Le duc de Montmorency s'est retiré avec son clan sur ses terres à Chantilly. Le roi de Navarre et le prince de Condé, qui ont abjuré la religion protestante sous la contrainte, sont assignés à résidence à la cour. Le propre frère du roi François d'Alençon, dont le gouvernement craint les ambitions, est maintenu à l'écart. Ce sont les Malcontents*.

Durant le courant de l'année 1573, ils dénoncent en secret le caractère absolutiste et partial de la monarchie, prennent contact avec les Protestants et montent plusieurs projets pour faire fuir les princes mis en tutelle.

Pour faire face à la fronde, le roi Charles IX et la reine Catherine de Médicis décident de les ménager. À la fin de l'année 1573, ils restituent le gouvernement de Picardie au prince de Condé, appellent le duc de Montmorency au conseil royal, et nomment François d'Alençon chef du conseil et commandant des forces publiques. Ils apportent également leur soutien aux princes protestants en révolte aux Pays-Bas.

Mais le 16 février 1574, la situation politique s'inverse. Le duc de Guise (à la tête des Catholiques intransigeants) frappe d'un coup d'épée un gentilhomme du duc d'Alençon, qu'il soupçonne d'être mandaté par Montmorency (à la tête des Catholiques modérés) pour le tuer. Craignant pour sa vie, ce dernier décide de quitter la cour, laissant le conseil entre les mains des Guise et des partisans de la fermeté.

Les deux cadets de Montmorency, Thoré et Méru, les plus déterminés des Malcontents, estiment qu'il est temps de passer à l'action. Avec le favori du duc d'Alençon, La Mole, ils montent le projet de faire évader les princes et organisent leur fuite vers les Pays-Bas. À terme, l'objectif des Malcontents est d'écarter du pouvoir la reine-mère et ses conseillers italiens (Retz et Birague), et d'imposer François d'Alençon comme successeur du roi à la place du roi de Pologne (futur Henri III), son frère aîné.

Un premier complot est organisé à la fin du mois de février. La cour se trouve alors à Saint-Germain-en-Laye. La fuite est fixée au 10 mars, mais les troupes chargées de protéger la fuite des princes arrivent avec plusieurs jours d'avance. L'annonce de leur présence aux alentours du château affole la cour. Dans la nuit du 27 au 28 février, celle-ci s'enfuit précipitamment à Paris. C'est l'effroi de Saint Germain.

Gravement malade, le roi est transporté en litière jusqu’à la forteresse de Vincennes. Par crainte d'être découverts, François d'Alençon et La Mole prennent le parti de tout raconter à la reine-mère. Certains conseillers préconisent la sévérité et la mise à mort des conjurés mais le roi pardonne à son frère et rappelle le duc de Montmorency à la cour.

La surveillance maintenue sur François d'Alençon et le roi de Navarre est redoublée.

Un deuxième complot est préparé pour le 10 avril. Les conjurés La Mole et François d'Alençon bénéficient du soutien de la reine de Navarre, Marguerite de Valois, et de plusieurs dames de la cour dont la duchesse de Nevers et la duchesse de Retz. Le gentilhomme piémontais Coconat est chargé d'amener 200 chevaux. Mais le complot est éventé. Des personnes contactées par les Malcontents, comme l'astrologue Ruggieri, auraient informé la reine-mère du projet. Opposé à une action violente, Montmorency aurait également dénoncé les conjurés.

La réaction du roi et de la reine-mère est vigoureuse. Plusieurs dizaines de personnes sont arrêtées à Paris, dont La Mole et Coconat. On retrouve chez le premier une figurine du roi en cire percée au cœur. Craignant les soupçons, Ruggieri cherche à s'enfuir mais il est retrouvé déguisé en paysan. Le 13 avril, François d'Alençon et Henri de Navarre subissent un interrogatoire. La reine de Navarre, qui a rédigé à l'intention de son mari un mémoire justificatif, plaide en leur faveur. Le 30 avril, La Mole et Coconat sont jugés par le parlement de Paris et exécutés. L'astrologue Ruggieri est condamné aux galères.

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Ci-dessus : François d'Alençon

*Le parti des Malcontents regroupait, lors de la cinquième guerre civile (1574-1576), les gentilshommes opposés à la politique d'Henri de Valois, duc d'Anjou, devenu roi sous le nom d'Henri III.

Cette faction, qui s'allia aux Huguenots, dépassait cependant les antagonismes religieux et regroupait, derrière les ambitions de François d'Alençon, l'ensemble des grands féodaux catholiques et protestants opposés à l'évolution absolutiste d'un pouvoir royal partial ou, plus généralement, déçus (malcontents) de l'attitude de ce pouvoir à leur égard.

Les Malcontents, issus des plus grandes familles aristocratiques (Montmorency, Bourbon), étaient opposés à la création d'une nouvelle noblesse de Cour composée des gentilshommes ou aventuriers italiens de la suite de Catherine de Médicis (comme Birague ou Sardini).

Ils luttaient surtout contre la mise en place d'une monarchie absolue qui ne respectait pas leurs libertés traditionnelles, politiques comme religieuses, ce qui justifiait leur alliance avec les Réformés.

Leur idéal politique consistait en une monarchie mixte, où le pouvoir aurait été partagé entre le Roi, le Conseil (où entreraient de droit les grands féodaux) et les États généraux (qui représentaient le Peuple), réalisant ainsi la synthèse idéale entre monarchie, aristocratie et démocratie.

Source : Wikipédia

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