Pourquoi faisons nous de la philosophie ici.

Pourquoi montrer des sentiments ? Ce n'est pas ce que j'entendais par "se laisser emporter". Il y a trop de distance parce qu'à écrire on passe par soi-même, il y a ce rebond qui rompt l'élan du dialogue et nous recentre, de plus l'écrit ne permet pas le plein accomplissement de toutes les idées : on peut avoir une sensibilité très fine à l'écrit et beaucoup y passer (et d'autant plus qu'on est pas "limité" à l'écrit sur un forum) mais c'est malgré tout une réduction. Quant à la contradiction, ce n'est pas un problème. Même celle désagréable (le mauvais sens du terme ?)

Mais de manière générale je pense avoir compris que cette tension excitante dont tu parles n'est pas celle du dialogue avec l'autre mais éventuellement celle d'un dialogue intérieur qu'on se plaît à dérouler et exprimer et dont on aime qu'il soit bien perçu par l'autre. Ce n'est pas un jugement moral, entendons nous bien. Je pense que c'est inhérent à ce mode de communication. L'oral et la chair restant des dimensions essentielles au dialogue à mon sens.

Ici on observe plutôt des dialogues interieurs se saluant, s'invectivant, etc. Mais à aucun moment on ne se retrouve avec l'autre quelque part, même endroit même tempo même expérience. Qui forcément recèle une part de subjectivité et de mystère, mais qui malgré tout est une. Je ne sais pas si je suis clair.

Edit : pour les clopes je comprends tout à fait, connaissant les mêmes symptômes... :)

Je parlais en terme de débat, toi en terme de dialogue. Oui, il existe bien une distance au sens où tu l'entends, dans ce rebond lié à l'écriture qui rond l'élan du dialogue en chair et en os et nous recentre constamment. Sans doute devrait-on ici favoriser pour le moins l'expression de deux dialogues intérieurs, tout en permettant au dialogue intérieur de l'autre de se révéler davantage, de sorte à accéder à un vrai dialogue, disons de s'en approcher exceptionnellement par une sorte de même tempo, d'accord harmonieux entre deux musicalités. Ce qui serait une façon de grandir l'autre tout en se grandissant soi-même.

Ce que tu decris là est presque trop personnel à mes yeux. Mais je ne suis pas contre. Cela dit se grandir et grandir l'autre, est-ce que ça n'arrive pas "tout seul" ? Je te lis, j'appréciais la rythmique des tes écrits, tes idees, je découvre que tu m'influence comme ci ou comme ça...

Dans l'ideal, ce qui m'intéressera ici sera la découverte de nouveaux points de vue ainsi que d'autres manières de penser.

Or les forums ont cet effet remarquable et souvent inconscient : sur tel sujet, puisque X s'est placé ainsi, et Y comme cela, et Z là, je suis comme invité à adopter et exprimer une position autre. Ça doit être dû à la présentation des interventions, leur juxtaposition. Et probablement aussi au fait que nous ne soyons pas ancrés dans une pensée assurée d'avoir saisi déjà son objet, car autrement c'est cette pensée plutôt que les interventions précédentes qui détermine l'approche du sujet. Je dois filer, à plus

@ Jedino

Bonjour,

Juste pour illustrer mon précédent propos sur les "frontons" :)

Ola! Je dois fatiguer. Enfin, je n'ai pas souvenir avoir commenté ton commentaire sur les frontons, en tout cas, même si je reconnais un peu une idée que j'ai pu vaguement donner ce matin dans le fait de cheminer par étape.

Maintenant, je relirai peut-être plus tard! Là j'ai à réviser, désolé :D