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Sophie200

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Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
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Bonjour à tous ! J'ai commencé un roman il y a quelques temps et j'aurais aimé avoir des avis.

J'avais déjà créé un sujet là-dessus l'année dernière mais j'avais pas eu beaucoup de réponses, et puis avec le temps j'avais fini par laisser tomber ce début de roman... et finalement je m'y suis remise ; donc voilà, je me suis dit que j'allais refaire un sujet :) . Ah et aussi, quelqu'un saurait comment "convertir" le nombre de pages open office en page d'un livre de poche? J'aimerais savoir ce que ça représente, ce que j'ai écrit. Merci d'avance :)

Lundi 10 janvier 2158

Ma responsable de vie m'a conseillé de commencer un journal intime, comme le faisaient les gens de l'Ancienne Génération... alors voilà, je me lance. J'ignore ce que ça va donner au long terme. De toute façon, ce journal finira par être recyclé, et tous mes écrits seront perdus. Mes écrits. Ce mot laisse une impression bizarre sous mon stylo. Plus personne de nos jours n'a d'écrits. C'est une pratique antique. Je vais tâcher de donner le meilleur de moi pour honorer cette singulière coutume de l'Ancienne Génération.

Apparemment, j'ai tendance à me disperser, d'après le Dr Maubert. Tenir ce journal est censé m'aider à me canaliser, à me concentrer sur un projet précis. Je ne crois pas que les Autorités approuveraient, si elles étaient au courant. Mais le docteur m'a expressément demandé de garder ça pour moi, alors... c'est ce que je vais faire. J'ai trouvé la cachette idéale : une légère fissure entre les couches de béton de deux immeubles face au mien.

Je connais l'ampleur des risques que je prends en assurant la rédaction de ce journal, seulement... je dois avouer que c'est justement cet aspect dangereux, illégal, qui m'attire. J'ai toujours possédé un côté un peu rebelle ; et je croyais bien être la seule personne ainsi, jusqu'à ce que je rencontre la véritable face du Dr Maubert. Cette femme est tout simplement extraordinaire ; lorsque je plonge dans ses yeux tels deux fenêtres ouvertes sur un monde perdu depuis une centaine d'années, et que j'écoute ses récits si fantastiques sur le monde d'autrefois, contés par son envoûtante voix aussi limpide qu'un long ruisseau... j'ai tout simplement l'impression de vivre un rêve éveillé, de faire un saut dans le passé.

Il a fallu cependant beaucoup de temps pour qu'elle me dévoile cette facette de sa personnalité : pendant des années, je l'ai crue comme tous les autres, menant sa vie de manière automatique, ne montrant aucun intérêt pour autre chose que ce dont elle était censée s'occuper, se contentant de suivre le chemin de sa destinée tracé par d'autres personnes qu'elle-même sans se poser de question. Mais elle est décidément tout l'inverse ! Si elle avait vécu il y a un siècle, elle aurait sûrement été... quel est ce mot, déjà... ? Ah, oui : actrice.

Le Dr Maubert m'a plusieurs fois parlé du cinéma ; je trouve cela vraiment passionnant, comment ces gens arrivaient à créer des œuvres filmées, employant parfois des moyens colossaux pour fabriquer ce qu'ils appelaient des « effets spéciaux », dans le seul but de divertir les gens, de leur offrir des moments de loisir et de détente.

J'adorerais continuer à écrire ainsi pendant des heures sur les merveilles de l'Ancien Monde, mais il est tard : c'est mon tour d'aller chercher les repas à la grande réserve, et si je ne me dépêche pas, mes parents, Phil et Lu, auront sans doute des soupçons. Le Dr Maubert a été très claire : je ne dois en parler à personne, pas même à ma propre famille.

Mardi 11 janvier 2158

Toute la journée, j'ai pensé au moment où je pourrai enfin retrouver ce petit cahier que j'appelle maintenant « mon journal ». Le fait d'écrire dedans me procure des sensations que je n'avais jamais ressenties auparavant. Coucher ses pensées sur papier... c'est tout simplement magique. Beaucoup plus profond que de taper sur une tablette 3D, ou même une 2D, on en trouve encore de nos jours. J'ai hâte de parler de tout ça au Dr Maubert, mais je ne la vois malheureusement qu'une fois par semaine, le lundi, à 18h.

J'ai essayé de discuter avec mon frère jumeau, Thibault, tout à l'heure ; j'aimerais tant lui montrer que le monde dans lequel il vit n'est qu'un pâle reflet du paradis qu'il était autrefois. Mais il n'a rien compris, ayant grandi plongé dans des idéaux aussi rigides qu'une planche de bois - mais pas incassable. Il a posé sur moi ses yeux de couleur verte tirant sur le bleu - comme les miens - qui gardent sans cesse cet air éteint, désintéressé, quand je suis venue le trouver dans sa chambre, alors qu'il faisait son travail pour l'E.F.P (établissement de formation professionnelle).

« Je peux te parler une minute ? »

« Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ? »

Je me suis assise sur son lit, cherchant les mots, puis ai commencé, hésitante :

« Tu ne t'es jamais demandé... ce qu'aurait pu être ta vie si... tu avais vécu dans l'Ancien Monde ? Si tu pouvais être le maître de ta destinée, faire tes propres choix, exercer le métier dont tu as envie ? Épouser la femme que tu aimes, et non une qui t'aura été désignée ? ...Avoir le nombre d'enfants que tu souhaites ? »

Il m'a dévisagée, apparemment profondément choqué par ces suggestions.

« À quoi ça rime ? D'où te viennent ces idées complètement ridicules et dépassées ? »

« Ces idées n'ont rien de ridicule. Tu n'y as donc jamais réfléchi ? »

« Jamais. »

« Même pas une fois ? »

« Jamais. »

J'ai préféré laisser tomber. Ça ne sert malheureusement à rien de discuter avec lui. Comment mon propre frère peut-il être si différent de moi ?

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Mon reproche principal est que le lecteur est trop dans l'esprit de la narratrice. Il aurait été intéressant de débuter par un "Dimanche 9 janvier 2158", avec un début de description du monde (exemple : la narratrice étant témoin d'une scène qui montre bien la distinction entre son environnement et le nôtre) pour poser l'ambiance.

Bonsoir, en survolant le texte, je trouve un peu difficile de se plonger dans la lecture et possible que ce soit à cause de ce qu'en dit Tequila Moor ci-dessus, je n'arrive pas à saisir ce qui manque ou du moins à bien l'expliquer, un peu comme si tu racontes ton histoire mais sans le ressenti.

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Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est pas mal du tout, même si plutôt classique. Mon reproche principal est que le lecteur est trop dans l'esprit de la narratrice. Il aurait été intéressant de débuter par un "Dimanche 9 janvier 2158", avec un début de description du monde (exemple : la narratrice étant témoin d'une scène qui montre bien la distinction entre son environnement et le nôtre) pour poser l'ambiance.

Bien sûr, tu peux aussi mettre cette description après, la mettre au tout début n'est qu'une question de goût : disons que ce sera nécessaire assez vite, pour le lecteur n'ait pas uniquement l'impression de suivre une thèse qui se développe, vu que tu sembles plus dans l'anticipation sociale que dans la hard SF... Il faut aussi qu'on puisse croire au monde de 2158.

Colonne de droite, bouton "Propriétés". Dès que ces dernières s'affichent, clic sur la croix à gauche de "Page".

Il faut changer les caractéristiques suivantes :

* orientation : "Paysage"

* colonne : "Deux"

* marge : "Normale" ou "Large"

Cela est juste le format de base. Après, faut jouer avec les interlignes, le type et la taille de la police, les retraits, etc...

Pour débuter, tu peux recopier un début de bouquin en format de poche, lui appliquer les transformations ci-dessus, jusqu'à tomber à peu près sur la mise en page du livre : ça te donnera un gabarit réutilisable.

Merci pour ton commentaire :)

Je trouve pas "Page" :-/

Et sinon comme c'est sous la forme d'un journal intime, ce serait pas bizarre que je commence par une description?

Bonsoir, en survolant le texte, je trouve un peu difficile de se plonger dans la lecture et possible que ce soit à cause de ce qu'en dit Tequila Moor ci-dessus, je n'arrive pas à saisir ce qui manque ou du moins à bien l'expliquer, un peu comme si tu racontes ton histoire mais sans le ressenti.

Déjà, merci aussi pour ton commentaire. Et comment je pourrais faire pour qu'il y ait le ressenti? :-/ C'est peut-être une question de style? Après c'est sur que j'ai pas beaucoup d'expérience dans l'écriture et tout ça... Je vais essayer d'améliorer ça.

Si ça vous ennuie pas de lire la suite, je pense que ça montre mieux la différence entre ce futur et notre présent :

Mercredi 12 janvier 2158

Il s'est passé quelque chose de tout simplement incroyable aujourd'hui : il a neigé. Cela fait des années que ce n'est pas arrivé ! Le spectacle de ces flocons cotonneux dansant et virevoltant dans le ciel est tout simplement magique. Cependant, ça n'a pas duré bien longtemps, et les trottoirs se sont vite retrouvés maculés de boue. J'ai aperçu un groupe d'enfants tout à l'heure ; ils se lançaient des boules de neige, riant aux éclats comme ils le font rarement, pour ne pas dire jamais. C'était si beau, si touchant, que je n'avais qu'une envie : les rejoindre et m'amuser avec eux... mais c'était sans compter le groupe de représentants de l'Autorité, parfaitement reconnaissables dans leurs combinaisons bleu marine, qui se tenaient à quelques mètres et les observaient d'un air désapprobateur ; ils ne toléraient leur jeu uniquement parce qu'ils étaient petits : et j'ai songé que si je me joignais à eux, ils m'arrêteraient sans doute.

Je suis longtemps restée hésitante sur le bord de la route. J'étais partagée. Et puis finalement, j'y suis allée. J'ai couru jusqu'au petits, manquant de me casser le figure une bonne dizaine de fois, et ai jeté une boule de neige à l'épaule de l'un d'eux, un petit garçon. Il s'est tourné vers moi ; ses minuscules prunelles chocolat se sont fixées sur mon visage que j'espérais être chaleureux. Le fait que je sois une intruse l'a apparemment déstabilisé, car il m'a scrutée quelques secondes, ne sachant quelle attitude adopter. Le jeu continuait autour de nous. Et enfin, une lueur de défi a brillé dans son regard, et il a répondu à mon affront. J'ai éclaté de rire lorsque j'ai reçu son projectile en pleine face. Tous les autres se sont alors mis à me viser, et je leur ai livré un combat impitoyable. Je me suis bientôt retrouvée complètement trempée et transie de froid ; mais je m'amusais comme une petite folle ! Mon rire se mêlait à ceux, argentins, des enfants autour de moi.

Soudain, une main de fer m'a brutalement saisi le bras gauche. Mon cœur s'est mis à battre la chamade lorsque j'ai reconnu un représentant de l'Autorité. C'était évident. Je savais que mon action ne passerait pas inaperçue. Il m'a entraînée sans rien dire dans un dédale de rue, me soulevant à moitié par sa poigne d'acier. Il n'avait pas besoin de m'indiquer notre destination : je la connaissais parfaitement.

Le centre de discipline.

C'est un grand bâtiment rectangulaire, peint en bleu clair ; mes parents m'ont un jour expliqué que cette couleur est censée représenter le calme, l'apaisement. J'ai néanmoins toujours trouvé qu'il donne à cet édifice un air malfaisant, trompeur, car son aspect est décidément trop innocent pour être sincère.

La double-porte s'est ouverte devant nous en un grincement pour le moins désagréable, et nous avons pénétré à l'intérieur de ce lieu en quelque sortes « sacré », que je connais plutôt bien, m'y étant déjà retrouvée quelques fois - aux alentours de une ou deux par an. Sur notre droite se trouvait un petit guichet, derrière lequel se tenait un représentant de l'Autorité à l'air blasé ; face à nous, un banc austère en marbre ; enfin, un couloir perdu dans l'obscurité partait à gauche. J'ai été traînée jusqu'au comptoir. Le deux collègues se sont salués d'un signe de tête.

« Infraction de catégorie 10, a annoncé celui qui m'avait escortée jusqu'ici. Comportement inhabituel et enfantin. »

Les infractions que j'ai déjà commises n'ont dépassé cette catégorie-là qu'une fois : lorsque j'avais huit ans, j'avais recueilli un moineau à l'aile blessée trouvé par terre sous un arbre, et m'en était occupée pendant une dizaine de jours avant que l'on ne s'aperçoive que la quantité de pain que l'on me distribuait n'était pas égale à celle dans mon ventre, et que l'on découvre l'animal. J'avais versé toutes les larmes de mon corps lorsqu'un représentant de l'Autorité était venu me l'arracher. Je connaissais le sort qui lui était réservé : la mort. Phil et Lu m'avaient longtemps observée sans bouger tandis que je hurlais mon désespoir, puis s'étaient enfermés dans leur chambre pour discuter. Je crois que c'est ce jour qu'ils ont compris que je ne serai jamais comme mon frère, un enfant sage et obéissant qui ne pose pas de problème. L'infraction commise était alors de catégorie 9. Je me suis demandé quels types d'infractions sont répertoriés dans les catégories inférieures.

Le second représentant de l'Autorité a sorti un petit instrument gris perle de la taille de mon pouce : un détecteur. Il l'a posé sur la peau sous le creux du coude de mon bras gauche, où se trouve une fine cicatrice presque invisible maintenant. Un léger bip s'en est échappé : l'appareil avait repéré la puce implantée dans mon bras à ma naissance et enregistrait toutes les informations qu'elle détenait.

« Salle D34 », a répondu l'autre, replongeant instantanément dans les papiers qu'il était en train de lire avant que nous n'arrivions.

Nous nous sommes dirigés dans le couloir ; le bruit de nos pas résonnait. Au bout de quelques mètres, nous nous sommes arrêtés devant une porte noir à l'aspect sombre et inquiétant.

« Veuillez patienter quelques minutes », m'a enjointe le représentant de l'Autorité avant de disparaître à l'intérieur.

L'angoisse me tordait le ventre alors que j'attendais en silence. L'idée de m'enfuir ne m'a pas traversé l'esprit une seule seconde : mon identité avait été transférée dans leur système informatique, dès lors je ne pouvais plus m'esquiver. Ils n'auraient aucun mal à me retrouver. Malgré le fait que je savais parfaitement ce qui m'attendait pour l'avoir déjà vécu à plusieurs reprises, je ne pouvais empêcher mes genoux de flageoler.

Finalement, la porte s'est rouverte, et une Représentante de l'Autorité, une femme d'une quarantaine d'années sans doute, m'a fait signe d'entrer. Je me suis retrouvée dans une petite salle, entièrement tapissée de miroirs. Les contours d'une porte se détachaient sur le mur d'en face.

« Asseyez-vous », m'a ordonné la Représentante de l'Autorité, indiquant la petite chaise métallique qui trônait au milieu de la salle, seul mobilier de la pièce.

Je me suis exécutée, tendue.

« Je vais maintenant vous poser une série de questions. Mais vous devez connaître la procédure : je vois que ce n'est pas la première fois que vous commettez une infraction mineure. Faites attention : le limite entre le passable et l'illégal est très mince. (J'ai dégluti, mal à l'aise) Bien, commençons. Quel est votre nom ? Votre âge ? Votre activité professionnelle ? »

Je n'ai pas compris le but de ces interrogations. Elle connaissait très bien les réponses, et savait même la seconde à laquelle je suis née, ainsi que le centre médical et la salle.

« Je m'appelle Ambre Ladoise. J'ai dix-sept ans, et je suis en dernière année à l'E.F.P »

« Très bien, Ambre. Vous avez donc commis une infraction de catégorie 10 : vous avez délibérément imité le comportement d'enfants. Pouvez-vous expliquer votre comportement inconvenant ? Que vous est-il venu à l'esprit ? »

À l'entendre, j'avais l'impression d'avoir commis un véritable crime. Je n'ai pas pu m'empêcher de le lui faire remarquer :

« Je n'ai rien fait de mal. Ce n'est pas la peine de me traiter comme si j'avais volé, ou vandalisé... »

Je me suis mordu la lèvre avant d'aller plus loin, furieuse contre moi-même, les joues rougissantes. Maintenant, l'interrogatoire allait sans doute durer plus longtemps, et les mesures qui en découleraient seraient encore plus sévères.

La représentante de l'Autorité m'a dévisagée, les lèvres pincées, pendant ce qui m'a semblé une éternité. Elle s'est finalement décidée à briser le silence :

« Votre acte est loin d'être moindre. Il remet en cause tout le fondement de notre société, tout notre système : chacun doit impérativement rester à sa place. C'est l'une des lois les plus fondamentales de notre société. Un enfant ne peut pas se mettre à faire des expériences de chimie, telle que vous, vous ne pouvez pas adopter le comportement d'une gamine à votre âge. »

Je n'avais pas prévu cette pique : j'ai eu l'impression de recevoir une gifle.

« Bien, reprenons où nous en étions : que vous est-il venu à l'esprit lors de votre moment de folie passagère ? »

Je me suis raclé la gorge ; les jointures de mes mains étaient devenues blanches à force de serrer le bord de la chaise.

« Euh... Je n'en sais rien... J'ai vu ces enfants se lancer des boules de neige, et j'ai éprouvé l'envie de les rejoindre. »

À mon grand plaisir, ma voix s'est raffermie sur cette dernière affirmation.

« Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a attirée ? »

« Eh bien... Ça faisait si longtemps qu'il n'y avait pas eu de neige, je suppose que ça m'a excitée... J'aurais du mal à expliquer. »

La représentante de l'Autorité n'a pas insisté, à mon grand soulagement, et les questions qui ont suivi n'avaient plus rien à voir avec l'incident de tout-à-l'heure. Elle m'a interrogée sur les cours que je suivais, ce qui m'intéressait, m'a demandé ce que je ressentais à la perspective des Examens Finaux qui approchaient... Je suppose qu'elle essayait de comprendre ce qui « n'allait pas » chez moi. Elle m'a finalement relâchée au bout d'un peu plus d'une heure, concluant notre entretien par le rappel du courrier qui allait me parvenir sous peu, indiquant la peine à laquelle je serai condamnée. À tous les coups, ce sera des heures supplémentaires avec ma responsable de vie (perspective à laquelle je me réjouis), sans doute accompagnées de TIG, ça ne m'étonnerait pas.

En rentrant, lorsque j'ai parlé de tout ça à Phil et Lu, ils se sont contentés de me dévisager d'un air navré, semblant déçus. Mon cœur s'est serré dans ma poitrine. Ils avaient meilleure opinion de moi : ils pensaient que j'allais cesser les bêtises de ce genre, qui étaient pourtant l'une de mes caractéristiques.

C'est mieux?

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Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est carrément bien, oui, là je suis à fond dedans : tout de suite de l'action, attachement au personnage pour une raison anodine (la neige, l'enfance), on a un aperçu de la société dans laquelle elle évolue (et heureusement sans grande description de background à la sauce "film américain", ce qui me gonfle toujours : je préfère découvrir un monde petit à petit), elle se sort de sa confrontation avec l'autorité mais on devine une menace qui plane, et la situation renvoie à des références connues (j'ai pensé à la chambre 101 de 1984, et au film Brazil) mais en laissant le potentiel pour en différer plus tard.

Et pour le coup, vu que tu introduis le personnage de la "responsable de vie" à la fin de cette journée du Mercredi, ça pourrait être décalé au Dimanche. :D D'ailleurs : non, ça ne me paraît pas bizarre de démarrer un journal intime par une description. C'est l'inverse que je trouve artificiel : démarrer par un avant-propos, par une introduction à son propre journal, car ceci n'est valable que comme mise en scène à destination de lecteurs. Par définition, un journal intime ne sera pas lu par d'autres : il peut donc immédiatement parler de quelque chose d'intime, comme ce qui arrive à la narratrice le mercredi.

Sinon, ne te prends pas trop la tête avec le style, sauf si tu en ressens le besoin : il est déjà très bien que tu sois compréhensible, que ce que tu dises soit cohérent pour le lecteur. L'affirmation de ton style viendra de lui-même, avec la pratique. Sans compter que tu sais déjà utiliser la ponctuation pour donner du rythme à ton texte : "ça coule" tout seul...

Ok merci beaucoup, je vais revoir mon début alors :)

Et sinon j'avais pas vu que tu avais répondu du coup j'ai édité mon précédent message mais t'as pas du voir, en fait je trouve pas "Page" et encore moins une croix...

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
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J'ai survolé vite fait le deuxième passage mais ça m'a l'air plus intéressant, je prendrais le temps de mieux lire et de t'y donner mon avis.

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Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Super merci ! :D

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Invité nietzsche.junior
Invités, Posté(e)
Invité nietzsche.junior
Invité nietzsche.junior Invités 0 message
Posté(e)

soit un poeme permanent ..

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Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

De rien. :-) Pour ma part, je suis content de t'avoir lu !

Aïe, sous OpenOffice Writer 4, j'ai ça en haut à droite :

174361CaptureOpenOffice.png

Va falloir que tu trouves l'aide en français de ta version d'OpenOffice, je ne peux pas faire grand-chose d'autre...

Sinon, si tu veux ouvrir un blog ici, pour poster l'avancement de ton ou tes textes, tu peux : on est quelques un(e)s à l'avoir fait. Ce ne sera pas forcément plus réactif qu'en forum, mais au moins ton fil ne risquerait pas de disparaître trop rapidement sous les autres, plus consacrés à l'actualité ou au débat.

Oui effectivement j'ai pas la même version mais j'ai fini par trouver. C'est dingue comme ça change tout ! Je me rends beaucoup mieux compte maintenant. Pour le blog je vais voir. Et merci encore vraiment :)

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
Invité s Invités 0 message
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Déjà, merci aussi pour ton commentaire. Et comment je pourrais faire pour qu'il y ait le ressenti? :-/ C'est peut-être une question de style? Après c'est sur que j'ai pas beaucoup d'expérience dans l'écriture et tout ça... Je vais essayer d'améliorer ça.

Ce n’est pas un manque de ressenti mais si j’ai eu un peu cette impression, c’est parce qu’au début, c’est un peu comme une introduction ou le personnage donne des explications sur son désir d’écrire un journal alors que dans la deuxième partie, on rentre dans le vif du sujet, il nous fait partager ses émotions dans ce qu’il vit et ce qui l’entoure. J’ai bien aimé le deuxième texte, très agréable à lire.

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Membre, Posté(e)
Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ce n’est pas un manque de ressenti mais si j’ai eu un peu cette impression, c’est parce qu’au début, c’est un peu comme une introduction ou le personnage donne des explications sur son désir d’écrire un journal alors que dans la deuxième partie, on rentre dans le vif du sujet, il nous fait partager ses émotions dans ce qu’il vit et ce qui l’entoure. J’ai bien aimé le deuxième texte, très agréable à lire.

Ok je comprends. Je vais retravailler le début, j'ai pas encore trouvé le temps... (trop de boulot :() mais je vais le faire :)

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Membre, 38ans Posté(e)
Virginie31 Membre 823 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
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Je suis d'accord avec Samira : la plume n'est pas désagréable, mais j'ai trouvé le premier texte un peu maladroit.

Pourquoi as-tu voulu établir ton intrigue à cette époque ? Tu t'inspires de quelqu'un ?

Ca me fait un peu penser à Aldous Huxley... Mais avec plus de délicatesse. Tu te projettes ou t'as inventé toute une histoire et une personnalité ? - quand je dis histoire, je parle du vécu :)

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Membre, Posté(e)
Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Eh bien c'est vrai que j'avais beaucoup aimé Le meilleur des mondes, ce livre m'avait fait pas mal réfléchir... Après le monde que j'ai imaginé est quand même assez différent, y a pas ces histoires de castes et tout ça. Et sinon j'ai inventé entièrement l'histoire, mais pour certains personnages je m'inspire un peu des gens qui m'entourent, et peut-être un peu de moi-même, mais pas tellement non-plus.

Pour l'époque... J'ai lu quelques livres (pas de la grande littérature hein, des bouquins pour ados) qui se passent dans un futur relativement proche, et même si je lis plus trop de livres comme ça, dans le genre ça reste mes préférés. Disons que je trouve ça intéressant d'imaginer ce qui va se passer dans peu de temps, à la limite plus que dans 1000 ans. (Mais j'adore Star Wars :D)

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Membre, 38ans Posté(e)
Virginie31 Membre 823 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
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Comment tu procèdes pour créer ton histoire ?

Tu as pris des notes ? Des fiches de persos ?

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Membre, Posté(e)
Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J'ai écrit les "biographies" des personnages principaux, et comme c'est sous forme d'un journal intime je me suis fait un calendrier où j'ai mis les moments importants.

Au fait j'ai modifié le début :

Lundi 10 janvier 2158

Ma responsable de vie m'a conseillé de commencer un journal intime, comme le faisaient les gens de l'Ancienne Génération... alors voilà, je me lance. J'ignore ce que ça va donner au long terme. De toute façon, ce journal finira par être recyclé, et tous mes écrits seront perdus. Mes écrits. Ce mot laisse une impression bizarre sous mon stylo, un parfum inconnu s'en dégage. Plus personne de nos jours n'a d'écrits. C'est une pratique antique.

Apparemment, j'ai tendance à me disperser, d'après le Dr Maubert. Tenir ce journal est censé m'aider à me canaliser, à me concentrer sur un projet précis. Je comprends pourquoi elle m'a dit ça.

Tout à l'heure, j'étais chez ma voisine en classe de biologie, une fille agaçante aux yeux rapprochés qui donnent sans cesse l'impression qu'elle louche. Nous devions préparer un devoir en binôme - j'ai toujours détesté le travail en groupe. À mon grand plaisir, nous étions installées en face de la fenêtre, qui donne sur la Seine ; j'ai passé mon temps à regarder passer les paquebots. Je savais d'après le Dr Maubert qu'ils transportaient tout un tas de marchandises à destination de lointaines villes. Je m'imaginais à bord de l'un d'eux, partant pour l'inconnu ; hélas, ce n'était qu'une stupide rêverie. Je sais bien que ça n'arrivera jamais. La plupart des gens restent leur vie entière dans la ville où ils naissent ; il faut une situation spéciale pour déménager. Il arrive cependant à certaines personnes de voyager un peu au moment de leurs études. Tout en observant le reflet du soleil dans l'eau, je me disais que ce serait peut-être mon cas : j'aimerais tant voir une forêt, de la nature à l'état pur... Ce dernier sujet a occupé mes pensées pendant un long moment.

Je n'ai pas réussi à écrire une seule phrase constructive de tout le temps où je suis restée chez cette fille.

Je ne crois pas que les Autorités approuveraient ce que je suis en train de faire, si elles étaient au courant. J'ai trouvé la cachette idéale pour mon journal : une légère fissure entre les couches de béton de deux immeubles face au mien.

Je connais l'ampleur des risques que je prends en assurant la rédaction de ce journal, seulement... je dois avouer que c'est justement cet aspect dangereux, illégal, qui m'attire. Je croyais bien être la seule personne possédant de côté un peu rebelle, jusqu'à ce que je ne découvre la véritable face du Dr Maubert. Cette femme est tout simplement extraordinaire ; lorsque je plonge dans ses yeux tels deux fenêtres ouvertes sur un monde perdu depuis une centaine d'années, et que j'écoute ses récits si fantastiques sur le monde d'autrefois, contés par son envoûtante voix aussi limpide qu'un long ruisseau... j'ai tout simplement l'impression de vivre un rêve éveillé, de faire un saut dans le passé.

Il a fallu cependant beaucoup de temps pour qu'elle me dévoile cette facette de sa personnalité : pendant des années, je l'ai crue comme tous les autres, menant sa vie de manière automatique, ne montrant aucun intérêt pour autre chose que ce dont elle était censée s'occuper, se contentant de suivre le chemin de sa destinée tracé par d'autres personnes qu'elle-même sans se poser de question. Mais elle est décidément tout l'inverse ! Si elle avait vécu il y a un siècle, elle aurait sûrement été... quel est ce mot, déjà... ? Ah, oui : actrice.

Le Dr Maubert m'a plusieurs fois parlé du cinéma ; je trouve cela vraiment passionnant, comment ces gens arrivaient à créer des œuvres filmées, employant parfois des moyens colossaux pour fabriquer ce qu'ils appelaient des « effets spéciaux », dans le seul but de divertir les gens, de leur offrir des moments de loisir et de détente.

J'adorerais continuer à écrire ainsi pendant des heures sur les merveilles de l'Ancien Monde, mais il est tard : c'est mon tour d'aller chercher les repas à la grande réserve, et si je ne me dépêche pas, mes parents, Phil et Lu, auront sans doute des soupçons. Le Dr Maubert a été très claire : je ne dois en parler à personne, pas même à ma propre famille.

Mardi 11 janvier 2158

Toute la journée, j'ai pensé au moment où je pourrai enfin retrouver ce petit cahier que j'appelle maintenant « mon journal ». Le fait d'écrire dedans me procure des sensations que je n'avais jamais ressenties auparavant. Coucher ses pensées sur papier... c'est tout simplement magique. Beaucoup plus profond que de taper sur une tablette 3D, ou même une 2D, on en trouve encore de nos jours. J'ai hâte de parler de tout ça au Dr Maubert, mais je ne la vois malheureusement qu'une fois par semaine, le lundi, à 18h.

Je me souviens quand j'ai appris à écrire à l'E.F.P (établissement de formation professionnelle). Je devais alors avoir cinq ou six ans. Nous passions des heures à tracer maladroitement des lettres tremblantes ; mais j'aimais ça. À vrai dire, c'est de loin l'activité qui me plaît le plus - ou plutôt, qui me déplaît le moins - à l'E.F.P : nous nous y entraînons en cours de langue française de temps en temps, pour ne pas perdre la pratique, « au cas où on aurait un problème avec notre tablette 3D, on ne sait jamais » ; mais je m'amuse parfois chez moi à copier à la main certains devoirs avant de les taper. Lorsque Phil et Lu l'ont découvert, ils n'ont pas aimé et ont essayé de m'en dissuader : ils avaient peur que ce ne soit considéré comme une infraction si quelqu'un venait à le découvrir, et qu'on me punisse ; mais devant mon entêtement, ils ont rapidement laissé tomber. Le Dr Maubert, elle, m'y a toujours encouragée. C'était d'ailleurs, quand j'étais petite, l'un de rares sujets où elle faisait preuve de bienveillance avec moi.

J'ai essayé de discuter avec mon frère jumeau, Thibault, tout à l'heure ; j'aimerais tant lui montrer que le monde dans lequel il vit n'est qu'un pâle reflet du paradis qu'il était autrefois. Mais il n'a rien compris, ayant grandi plongé dans des idéaux aussi rigides qu'une planche de bois - mais pas incassable. Il a posé sur moi ses yeux de couleur verte tirant sur le bleu - comme les miens - qui gardent sans cesse cet air éteint, désintéressé, quand je suis venue le trouver dans sa chambre, alors qu'il faisait son travail pour l'E.F.P.

« Je peux te parler une minute ? »

« Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ? »

Je me suis assise sur son lit, cherchant les mots, puis ai commencé, hésitante :

« Tu ne t'es jamais demandé... ce qu'aurait pu être ta vie si... tu avais vécu dans l'Ancien Monde ? Si tu pouvais être le maître de ta destinée, faire tes propres choix, exercer le métier dont tu as envie ? Épouser la femme que tu aimes, et non une qui t'aura été désignée ? ...Avoir le nombre d'enfants que tu souhaites ? »

Il m'a dévisagée, apparemment profondément choqué par ces suggestions.

« À quoi ça rime ? D'où te viennent ces idées complètement ridicules et dépassées ? »

« Ces idées n'ont rien de ridicule. Tu n'y as donc jamais réfléchi ? »

« Jamais. »

« Même pas une fois ? »

« Jamais. »

J'ai préféré laisser tomber. Ça ne sert malheureusement à rien de discuter avec lui. Comment mon propre frère peut-il être si différent de moi ?

Vous trouvez ça un peu mieux?

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
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Salut Sophie, c'est agréable à lire smile.gif

ça me fait penser à Norman Spinrad, "Les miroirs de l'esprit", histoire d'un homme qui tente de sortir sa femme de l'emprise mentale d'une secte très puissante, livre dans lequel il dénonce un pouvoir aliénant.

17985-les-miroirs-de-l-esprit.jpg

"Jack Weller est un réalisateur de télévision, cantonné aux émissions enfantines de seconde zone, qui du jour au lendemain, voit sa vie bouleversée par le départ de sa femme, subjuguée par le transformationalisme. Pour la retrouver, il entre à son tour dans la secte et perd ses amis, son travail, ses projets d’avenir...

Davantage que par cette descente aux enfers, le livre est épatant par la description minutieuse d’un système véritablement totalitaire avec ses slogans, ses techniques de lavage mental, sa police de la pensée, son culte du chef et l’implication de la secte dans la vie privée de ses adeptes par le biais de directive de vie."

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Membre, Posté(e)
Sophie200 Membre 95 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Oh ça a l'air intéressant :)

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
Invité s Invités 0 message
Posté(e)

Vous trouvez ça un peu mieux?

Pour ma part, je trouve que oui, le fait que tu as rajouté des écrits rend la première partie plus intéressante. Après quand tu écris "Je croyais bien être la seule personne possédant de côté un peu rebelle", il y a juste une faute de frappe, ce côté au lieu de côté.

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