Affrontements entre employés de GAD à Josselin : les salariés vont à l'abattoir social

Affrontements entre employés de GAD à Josselin : les salariés vont à l'abattoir social

Des salariés de deux abattoirs du groupe Gad en Bretagne en sont venus au main ce mardi 22 octobre. L'un des abattoirs doit être fermé et les négociations sont toujours en cours. Les gendarmes ont dû intervenir pour maîtriser la situation. Ces heurts sont le signe d'un désespoir social qui doit alerter les politiques, souligne notre chroniqueuse Dom Bochel Guégan.

Ce sont des images d'une rare violence, brutales et révélatrices de ce qu'est aujourd'hui notre société.

Jusqu'ici, les employés ou ouvriers crevaient dans l'indifférence générale, tout comme nos droits disparaissent peu à peu dans l'apathie collective.

Notre droit à ne pas crever avant nos maigres retraites, notre droit à avoir un salaire minimum et décent, nos droits les plus élémentaires comme celui du droit au repos pris en commun, à pouvoir être soignés, notre droit à manger correctement, ou simplement notre droit à ne pas être traité d'assisté dès lors qu'on se retrouve en difficulté.

Une indifférence générale

La solidarité a pris du plomb dans l'aile, et parce que nous avons tous la tête dans le guidon (et sur nos prochaines factures), aujourd'hui nous ressemblons à cette grenouille qui mise à chauffer dans l'eau de la marmite, se laisse gentiment ébouillanter sans tenter de fuir, ne voyant pas la température de l'eau grimper jusqu'à sa mort prochaine.

Mais de l'indifférence générale qui n'a mis personne dans les rues pour défendre les ouvriers de Gandrange, Florange ou Lejaby – ah, Lejaby ! si toutes les entreprises pouvaient avoir l'initiative de se casser la gueule juste avant des rendez-vous électoraux, combien notre monde économique se porterait mieux – oui, de cette indifférence, nous avons définitivement basculé dans l'horreur économique décrite par la regrettée Viviane Forrester.

Les images des affrontement des salariés des abattoirs de Josselin et de Lampaul-Guimiliau l'ont dramatiquement démontré. Quand la pauvreté affronte la précarité, quand le "j'ai encore la chance" (la chance !) d'avoir un travail, "je dois me battre" (me battre !) pour le garder, y compris au pris de la solidarité avec mes (bientôt) ex-collègues, devient plus qu'une image mais une réalité.

Qu'a-t-on vu dans cette bousculade ? Un groupe de salariés bientôt au chômage, tenter de bloquer un abattoir de leur propre groupe en empêchant l'accès au site, puis se faire repousser manu militari, sur ordre de leur direction, par d'autres salariés (syndiqués ?) du même groupe. "Sur ordre de la direction". Et d'entendre l'un des employés, tout de blanc vêtu, dire que s'il ne comprenait pas bien pourquoi, "il obéissait". Ce n'est pas violent, cela ?

La violence de l'obéissance aveugle, de celui qui ne comprend pas mais obéit tout de même. La violence du jugement aussi, de l'individualisme, du "chacun pour sa gueule", certes imposés par cette crise économique qui fait se cramponner à son job comme une bernique tente de le faire sur son rocher, mais qui fait tout de même oublier un principe de base : que l'union fait la force (et que plus on est de fous, plus on rit aussi).

"Quand on n'a plus de travail, on en cherche, on ne vient pas manifester pour rien" (et emmerder le monde) expliquait cette salariée de Gad Josselin mardi à l'antenne de I>télé.

Alors oui, dans l'absolu, elle n'a pas tort, la dame, c'est vrai que si on regarde les derniers plans sociaux, les dernières faillites, les dernières fermetures, que les ouvriers placent des bonbonnes de gaz sur le toit de leur usine, qu'ils menacent de tout faire sauter, qu'ils se mettent en grève de la faim, qu'ils cassent tout dans les préfectures ou les mairies, qu'ils passent ou pas à la télé, le résultat est le même, un peu plus de sous peut-être, mais retour à la maison tout de même et retour à la case Pôle Emploi.

Et puis, manifester, à quoi cela sert-il en effet, cela fait bien longtemps que ce n'est plus la rue qui gouverne, le plus souvent, ce n'est même plus le peuple.

La tyrannie du profit

Cet affrontement des salariés du même groupe, de la même entreprise, dressés les uns contre les autres au mépris des valeurs de solidarité qui devraient être les leurs, les nôtres, question d'intérêt (les leurs, les nôtres), est la parfaite démonstration de ce que culte de la rentabilité et tyrannie du profit ont fini par imposer à notre société.

Cette homme qui "obéit" si docilement à son patron, cette femme qui s'insurge contre ces emmerdeurs venus l'empêcher de bosser (et ne voient donc pas qu'ils sont là pour défendre leur boulot, à tous) mais peuvent-ils faire autrement ?

Bien sûr, on pourrait dire qu'ils n'ont aucune mémoire ni reconnaissance des sacrifices qu'on fait ceux contre qui ils se battent aujourd'hui, ceux qui ont accepté de faire une croix sur leur participation, soit 15 millions d'euros pour relancer l'abattoir de Josselin, justement ?

On pourrait penser qu'ils devraient s'insurger contre la centaine de roumains bossant pour 550 euros par mois au sein même de leur entreprise plutôt que de se battre ainsi sur ordre, contre leur collègues finistériens et tous s'unir pour que en France, on ne puisse ainsi lutter à armes inégales contre ce dumping social qui n'en finit plus d'abattre le travail.

Et si la filière allemande du porc menace la filière française, ce n'est pas par hasard, mais pas la force du dumping social qui permet justement aux Allemands (qui n'ont pas de salaire minimum, eux, vive l'Allemagne !) grâce à la directive Bolkestein de sous-payer en masse des salariés venus des pays de l'Est.

Travailler pour moins de 600 euros par mois

En France aussi, aujourd'hui, il est possible de faire travailler des gens pour moins de 600 euros par mois, à Nantes par exemple, j'ai pu rencontrer de nombreux roumains bossant sur le tramway nantais, logés à quatre ou cinq dans des maisons meublées de Saint-Herblain et gagnant bien moins de 900 euros en sous-traitance pour la métropole nantaise, en intérim et en toute légalité apparente.

L'affrontement des salariés de Gad est l'illustration de ce que devient l'emploi, une nécessité de plus en plus rare (un jeune diplômé sur deux n'a pas de travail à l'issue de ses études). Les conditions sont de plus en plus difficiles pour la majorité d'entre-nous. La classe ouvrière est morte, paix à son âme, mais la déflation salariale est bel et bien là.

Il y a pire que d'avoir un travail de merde, il y a n'en avoir plus.

Une machine à exclure

L'économie est désormais devenue une "machine à exclure" y compris ses propres collègues, y compris ses propres intérêts puisque aujourd'hui, les employés de Josselin se battent contre ceux de Lampaul-Guimiliau, mais demain, demain, ce sera contre qui ? Quand ce sera à leur tour d'emprunter le couloir de l'abattoir social ? Qui sera là pour les défendre, eux ?

Les porcs, soumis à la promiscuité, à la frustration, à l'ennui des batteries d'élevage, à l'imminence de leur mort, sont sujets à la caudophagie (en clair, ils se bouffent la queue), face à ce problème, les éleveurs ont trouvé une réponse toute simple, évidente : la caudectomie (en clair, ils la leur coupent).

La queue coupée des salariés, ce sont les salaires de plus en plus bas, la précarité de plus en plus grande, l'avenir de moins en moins sûr et la constatation désespérante que tout cela n'est pas près de s'améliorer.

Avec l'horreur économique, Viviane Forrester avait raison, c'est bien la promesse du pire qui nous attend.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/959631-heurts-a-josselin-entre-employes-de-gad-quand-les-salaries-vont-a-l-abattoir-social.html

je comprends leur colère aux salariés du groupe Gad (Bretagne) mais s'en prendre à d'autres salariés qui eux bossent encore (pour le moment) : (de Josselin) est stupide!

ça ne servira en rien leur cause ni leur combat...

t'as pas pigé, ce sont les grévistes qui se sont fait agressés par les jaunes.

C'est inadmissible. Comment un salarié peut il être à ce point servile pour porter la main sur u collègue par ordre du patron ?

Il est fort lui, il fait bosser ses pitres comme milice privée, gratos, pour casser la grève.

Bah y'a des gens qui tiennent a leurs boulot et qui aiment pas que des grévistes essaient des les empêcher de bosser. "Ont perd notre boulot alors ont va vous empêcher de bosser !" Quel belle mentalité, ça me fait pensez aux blocage de lycée....

Les jaunes ? Sont asiatique ?

[...] nos droits les plus élémentaires comme celui du droit au repos pris en commun [...]

Je me demande bien ce qu'il a voulu dire par là...

Bref.

Pourquoi les journalistes nous parlent toujours des effets mais pas des causes ?

Pourquoi cette entreprise qui tourne depuis 1956 et qui avait 2500 salariés il y a 3 ans n'en a plus besoin que de 800 ?

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Je me demande bien ce qu'il a voulu dire par là...

Travail le dimanche je pense.

Parce que que les grands élevages porcins ferment les uns après les autres vu qu'ils sont obligé de vendre a perte. La faute aux intermédiaires, a la grande distribution, et aux citoyens français qui ne veut pas acheter son kg de porc un peu plus cher. Suffirait de 30ct de plus pour dynamiser le secteur.

Le fait aussi qu'ont accumule les retards d'industrialisation par rapport aux voisins.

http://www.usinenouvelle.com/article/la-filiere-porcine-francaise-dans-l-impasse.N198543

La faute aussi aux patrons qui veulent plus de profits en embauchant des roumains sous payés, en remplaçant les hommes par des machines.

Qui va aller acheter du porc, au chômage ?

C'est mieux quoi ? remplacer 20% des ouvriers par des machines, augmenter la productivité de 50% et avoir une usine qui tiens debout ou ne rien faire et perdre tout les emplois et le savoir faire industriel ? D'autant que généralement, les poste perdu au profit des machines, c'est les postes les plus chiants.

Le mieux c'est d'avoir du boulot.

La faute aussi aux patrons qui veulent plus de profits en embauchant des roumains sous payés, en remplaçant les hommes par des machines.

Qui va aller acheter du porc, au chômage ?

Mais comment c'est possible Parano? Comment pourraient-ils embaucher des roumains?

Et pour avoir du boulot, des fois faut se sortir les doigts et se reconvertir. C'est la vie.

Mais comment c'est possible Parano? Comment pourraient-ils embaucher des roumains?

T'as pas lu l'article ?

Tsss.

Et pour avoir du boulot, des fois faut se sortir les doigts et se reconvertir. C'est la vie.

Et accepter pour 600 € par moi ? C'est ça la vie ?

Le problème n'est pas le boulot mais la façon dont sont reparti les bénéfices.

t'as pas pigé, ce sont les grévistes qui se sont fait agressés par les jaunes.

C'est inadmissible. Comment un salarié peut il être à ce point servile pour porter la main sur u collègue par ordre du patron ?

Il est fort lui, il fait bosser ses pitres comme milice privée, gratos, pour casser la grève.

oh si! j'ai compris! ces personnes grévistes empêchaient ceux de Josselin d'aller bosser, sousn prétexte qu'ils allaient perdre leur emploi et que les autres devaient se solidariser avec eux!

pftttt

Bah y'a des gens qui tiennent a leurs boulot et qui aiment pas que des grévistes essaient des les empêcher de bosser. "Ont perd notre boulot alors ont va vous empêcher de bosser !" Quel belle mentalité, ça me fait pensez aux blocage de lycée....

Les jaunes ? Sont asiatique ?

, voilà.

D'accord avec toi, un état qui bouffe 56% de la richesse d'un pays, c'est inadmissible. En supprimant toutes les charges, un smicard toucherait plus de 2000 €. Si ont ne regarde que le salaire complet, le salarié français et l'un des mieux payé d’Europe.

Ont est le pays d’Europe avec le plus faible taux de marge, et c'est pas la faute des patrons.

oh si! j'ai compris! ces personnes grévistes empêchaient ceux de Josselin d'aller bosser, sousn prétexte qu'ils allaient perdre leur emploi et que les autres devaient se solidariser avec eux!

pftttt

Oui, ça s'appelle de la solidarité avec ses camarades. Demain se sont ses suceurs de bites patronales qui iront pointer au chômage.

C'est à cause de discours comme le votre, engrainant à l'individualisme le plus bestial que notre société est malade.

Chacun pour sa gueule ! Le meilleur moyen de se faire avoir, bravo.

http://www.usinenouv...impasse.N198543

Merci

"dumping social en faisant travailler à moindre coûts des salariés des pays de l’Est".

Donc travailleurs, allez bosser pour 600 € ou crevez !

Oui, ça s'appelle de la solidarité avec ses camarades. Demain se sont ses suceurs de bites patronales qui iront pointer au chômage.

C'est à cause de discours comme le votre, engrainant à l'individualisme le plus bestial que notre société est malade.

Chacun pour sa gueule ! Le meilleur moyen de se faire avoir, bravo.

dis moi, en toute quiétude, à quoi cela va t il servir la cause de GAD Bretagne que ceux de Josselin abandonnent leur travail, , ?

et perso, je ne vois aucun intérêt à ne plus travailler si mon patron ne me renvoie pas..

et la solidarité là dedans, quand il s'agit de vivre avec un travail qu'on a , me parait un concept bien désuet , limite puéril...