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Progrès de la science et risque de dérives. L'eugénisme à portée de tous.


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Membre, 76ans Posté(e)
Rato Membre 555 messages
Baby Forumeur‚ 76ans‚
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Bonjour,

Je me méfie des articles de certaines revues soit disant scientifiques, par contre je suis d'accord avec le titre:

Médecine prédictive: les balbutiements d'un concept aux enjeux considérables

mais dire que tout ça est facile certainement pas.

Ce que je sais, je le tiens de gens qui ont les mains dans le cambouis et vous seriez surpris d'entendre leurs explications.

La médecine prédictive

aujourd’hui : un Concept plus qu’une réalité

Je pense que ça résume tout.....

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Invité
Invités, Posté(e)
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Posté(e)

Dans ce cas ne croyons pas leMonde.fr, ni même le site Vidal.fr qui est la base de données en ligne du médecin libéral.

Et fermons les yeux sur les interrogations du Comité Consultatif National d’Ethique qui reconnaît, je cite : les "prévisibles tentations eugénistes liées aux possibilités grandissantes de l’analyse, préventive ou non, du génome humain"

Cela dit Rato, personne ici n'a jamais prétendu que l'analyse du génome était facile et aboutie. Peut-être pourrais-tu soumettre ces articles récents (au moins les deux premiers du topic) à tes connaissances, et nous rapporter leur avis. Ce serait intéressant.

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Membre, 76ans Posté(e)
Rato Membre 555 messages
Baby Forumeur‚ 76ans‚
Posté(e)

Je vais en parler à mon fils quand je le verrai, je ne sais même pas si il est en France en ce moment. Ce ne sera pas la première fois que je lui poserai une question de ce type et il me répondra tout d'abord: "c'est très compliqué..." Mais en insistant j'aurai droit à une explication qui sera différente de ce qu'on peut lire ici ou là. Ce n'est pas dans le Monde ni même dans le Vidal qu'on va trouver des explications scientifiquement complètes et exactes

Je vais t'en dire un peut plus sur mon fils bien que je n'aime pas en parler.

C'est un bac + 15 soit: 6 ans de pharma, 4 ans d'internat au hôpitaux de Lyon, thèse de Dr pharmacie (imunotoxicologie à Utrecht), DEA neurotoxicologie, thèse de sciences (4 ans) en immunogénomique. Publication de nombreux ''papiers'' et quelques brevets. Il est un des plus coté au monde dans le domaine de l'infection vu sous l'angle génétique. Donc, son job, c'est orienter la recherche d'une boite de 6000 personnes, il est aussi reviewer pour une revue d'immono génétique

Si je te dis ça, c'est pour te faire comprendre que ce n'est pas le Monde qui alimente sa réflexion, ni même le Vidal mais plutôt les articles que tu peux voir dans pubmed http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed (quelques papiers de lui) tu peux voir aussi les ''related citations'' soit le nombre de fois que le papier a été cité dans une revue scientifique. Tu vois que la génétique et la médecine prédictive c'est pile poil son truc... si tu lis un peu l'anglais.....

Je lui demanderai ou on en est dans ce domaine

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Je pense préférable de se limiter à un éventuel dépistage des maladies dont la certitude qu'elles soient développées est bien établie (comme la trisomie 21). Je dirai que dans de tels cas, l'information et le choix doit appartenir aux parents qui en auront la charge.

D'autre part, j'imaginerai mal effectivement comment les probabilités ou les pourcentages pourraient intervenir dans le cadre d'une prise de décision éthique tout en préservant l'humanisme. N'oublions pas que les probabilités ou pourcentages sont issues de modèles théoriques qui peuvent très bien s'avérer en décalage avec la réalité de l'environnement tel qu'il sera (environnement qui pourrait par exemple présenter des facteurs protecteurs par pur hasard, et peut-être même sans qu'ils soient connus par la science) ou les prises de décisions en termes de mode de vie qui modifieraient donc les pourcentages.

Je trouverai particulièrement vicieux que de surcroît, les assurances s'en mêlent. Prenons un exemple concernant les assurances automobiles qui font payer moins cher à leurs assurés femmes que leurs assurés hommes (selon les chiffres qui prédisent que les hommes ont plus d'accidents que les femmes). J'ai toujours été contre ce type de mesures basées sur des pourcentages qui sont nécessairement, à un moment ou un autre, injustes, quand on pénètre d'avantage dans l'analyse des causes réelles. Imaginons (c'est ici une fiction) qu'on démontre, par exemple, que cette différence s'explique totalement par le fait que les hommes s'alcoolisent d'avantage que les femmes. Alors l'homme qui ne boit jamais d'alcool sera pénalisé de façon injuste.

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Membre, 76ans Posté(e)
Rato Membre 555 messages
Baby Forumeur‚ 76ans‚
Posté(e)

Je viens d’avoir mon fils, nous avons parlé du sujet qui nous occupe depuis quelques jours.

D’abord, c’est bien ce que je craignais, ce n’est pas simple du tout et je ne vais pas me lancer dans un discours scientifique, je ne suis pas compétent

Il faut bien distinguer les maladies génétiques qui se développeront à coup sûr, ce sont celles qui se transmettent de parents à enfant par exemple, mais il y a aussi celles qui ne se transmettent pas et qui arrivent sans qu’aucun examen ou analyse génétique des parents puissent détecter le risque qu’elles se développent comme les trisomies par exemple

Pour le reste, le séquençage qui devient à la portée de presque toutes les bourses, permet de donner un pourcentage de risque pour certaines maladies déjà identifiées. Je ne sais pas combien le sont, mais dans tous les cas, ça reste une probabilité. Cette probabilité sera modifiée par l’environnement, le mode de vie, le climat, la pratique d’un sport, l’alimentation etc… mais aussi par les médecins traitants qui donneront des traitements différents. Un médecin attend de la biologie des résultats d’analyse en fonction desquels il fera son ordonnance. Si on lui dit qu’il y a X% de risque, alors il ne sait plus faire…

Prenons le cas d’un risque d’hypertension, comment va agir de cardiologue, va-t-il demander des examens tous les deux mois, ou bien tous les deux ans et quel traitement et à partir de quel âge. On entre là dans la partie financière de la médecine qui n’est pas la moins importante

Aux USA, on peut avoir le séquençage de son génome avec une probabilité d’avoir certaines maladies. Je crois que c’est la femme du patron de Google qui a monté une boite qui fait ça. Il est bien évident qu’il n’y a aucun encadrement médical, les gens reçoivent leur résultat par la poste. Cette femme gagne beaucoup d’argent avec ça. Il est quand même étonnant que les meilleurs clients de ce genre de boite soient des particuliers. Je pense que ça va être interdit, en France c’est bien sûr strictement interdit

Un exemple d’étude qui est en cours, elle est sous le contrôle de mon gamin. Il a remarqué, avec d’autres, que des gens qui ont subi au moins trois intubations pour interventions chirurgicales, faisaient une infection pulmonaire très grave voire fatale, elle est causée par une bactérie bien particulière, d’autres personnes ne développaient pas cette infection. La question est bien sûr, pourquoi ??? Deux groupes de 100 personnes ont été formés, un premier avec des gens qui ont fait cette infection et le second avec des gens qui ne l’ont pas développé. Les personnes des deux groupes ont des profils génétiques semblables. Il faut donc trouver la différence génétique entre les deux groupes. Voilà une étude typique de génétique. Elle a été confiée à une boite asiatique je crois, elle en est au tout début et il a fallu déjà débourser 300 000€, je ne sais pas in fine à combien se montra la facture. Par cet exemple, on voit que lire dans le génome c’est possible, mais dire que c’est facile et bon marché certainement pas quand il s’agit de rechercher un élément précis avec une probabilité voisine de 100%. L’électronique et l’informatique vont nettement plus vite que la biologie, si tout avait évolué à la même vitesse, on pourrait lire dans le génome comme dans le journal. N’oublions pas que les calculs sont particuliers en biologie, depuis peu, des matheux spécialisées en bio sont formés et sortent des algorithmes efficaces

Pour terminer, nous auront dans 15, 20 ou 30 ans, une carte genre Vital qui contiendra le génome complet pour chaque personne. Christian Brechot, hépatologue, qui fut le patron de l’INSERM, puis pour des conflits d’intérêts a été ‘déposé’ en conseil des ministres, fut recruté par Mérieux, il est président de l’Institut Mérieux mais il a été élu président de l’institut Pasteur, poste qu’il occupera en septembre, est un inconditionnel de cette carte. Il a toujours été un visionnaire, il va donc œuvrer pour que cette carte voie le jour

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 819 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Je trouve ce sujet d'éthique passionnant.

La technique et les bio-technologies nous placent devant des choix relatifs à notre condition humaine finalement.

Autant je comprends qu'on utilise cela dans un but préventif et médical, autant on peut sentir que la frontière avec le bébé à la carte n'est plus si loin que ça.

Il y a un eugénisme qui consisterait à ce que l'on définisse pour nous mêmes les caractéristiques à attendre d'un nouveau né qui pourrait être dogmatique ou médical.

Et il y a une sélection qui consisterait à ce que l'on choisisse pour nos enfants un physique avantageux, des yeux bleux, des caractéristiques musculaires et cérébrales optimales avec évidemment un risque de développement de malagies géniques nul.

J'aurai tendance à penser que ce qui définie l'homme devrait rester extérieur à son 'choix d'ingénierie' personnel et qu'il serait utile de définir le champs du médical et du préventif pour des pathologies lourdes avec le champs du 'à la carte' ou du 'parfait'.

Maintenant, je n'ai aucun doute sur le fait que l'évolution se fera de manière à utiliser à fond le potentiel de ses technologies.

Ce saut là me fait un peu peur pour l'homme au sens général, je l'avoue.

A tort peut être.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Il faut bien distinguer les maladies génétiques qui se développeront à coup sûr, ce sont celles qui se transmettent de parents à enfant par exemple, mais il y a aussi celles qui ne se transmettent pas et qui arrivent sans qu’aucun examen ou analyse génétique des parents puissent détecter le risque qu’elles se développent comme les trisomies par exemple

Il me semble précisément que l'origine de ce foisonnement de nouvelles questions éthiques provient essentiellement de la découverte d'une nouvelle façon de détecter la trisomie 21 par le biais d'une simple prise de sang, qui serait fiable à plus de 99% (ce qui peut être assimilé à une certitude. (source)

Pour le reste, le séquençage qui devient à la portée de presque toutes les bourses, permet de donner un pourcentage de risque pour certaines maladies déjà identifiées. Je ne sais pas combien le sont, mais dans tous les cas, ça reste une probabilité. Cette probabilité sera modifiée par l’environnement, le mode de vie, le climat, la pratique d’un sport, l’alimentation etc… mais aussi par les médecins traitants qui donneront des traitements différents. Un médecin attend de la biologie des résultats d’analyse en fonction desquels il fera son ordonnance. Si on lui dit qu’il y a X% de risque, alors il ne sait plus faire…

Prenons le cas d’un risque d’hypertension, comment va agir de cardiologue, va-t-il demander des examens tous les deux mois, ou bien tous les deux ans et quel traitement et à partir de quel âge. On entre là dans la partie financière de la médecine qui n’est pas la moins importante

A la rigueur, il pourra j'imagine donner des conseils sur les bonnes habitudes à prendre ou les modes de vie à adopter, mais cela s'arrêtera là. Dans le cas de risques cardio-vasculaires par exemple surveiller le cholestérol (éviter certains aliments ou excès alimentaires) ou d'autres paramètres...

Pour terminer, nous auront dans 15, 20 ou 30 ans, une carte genre Vital qui contiendra le génome complet pour chaque personne. Christian Brechot, hépatologue, qui fut le patron de l’INSERM, puis pour des conflits d’intérêts a été ‘déposé’ en conseil des ministres, fut recruté par Mérieux, il est président de l’Institut Mérieux mais il a été élu président de l’institut Pasteur, poste qu’il occupera en septembre, est un inconditionnel de cette carte. Il a toujours été un visionnaire, il va donc œuvrer pour que cette carte voie le jour

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Membre, 76ans Posté(e)
Rato Membre 555 messages
Baby Forumeur‚ 76ans‚
Posté(e)

Il me semble précisément que l'origine de ce foisonnement de nouvelles questions éthiques provient essentiellement de la découverte d'une nouvelle façon de détecter la trisomie 21 par le biais d'une simple prise de sang, qui serait fiable à plus de 99% (ce qui peut être assimilé à une certitude.

Ce n'est pas exactement ça, les trisomies sont détectées facilement depuis longtemps avec un prélèvement de liquide amniotique, mais il y avait des risques. Ce qui a révolutionner cette analyse, c'est la découverte de cellules du fœtus dans le sang de la mère

Autant je comprends qu'on utilise cela dans un but préventif et médical, autant on peut sentir que la frontière avec le bébé à la carte n'est plus si loin que ça.

Il y a un eugénisme qui consisterait à ce que l'on définisse pour nous mêmes les caractéristiques à attendre d'un nouveau né qui pourrait être dogmatique ou médical.

Et il y a une sélection qui consisterait à ce que l'on choisisse pour nos enfants un physique avantageux, des yeux bleux, des caractéristiques musculaires et cérébrales optimales avec évidemment un risque de développement de maladies géniques nul.

Faire un bébé à la carte, ce n'est pas pour demain, le fabriquer comme on empile des légos me semble irréalisable, il faudrait faire cette manip sur une cellule juste après la fécondation avec tous les risques que ça comporte et la réimplanter. Ce ''bricolage'' couterait une véritable fortune pour un résultat aléatoire

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