Aller au contenu

Synthèse


La Suggestion

Quelle est la tendance?  

6 membres ont voté

Vous n’avez pas la permission de voter dans ce sondage, ou de voir les résultats du sondage. Veuillez vous connecter ou vous inscrire pour voter dans ce sondage.

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
La Suggestion Membre 438 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

J'essaye (puisque ça ne coûte rien) de faire un sujet de synthèse. Le but est de se poser des question sur l'avenir des sociétés (occidentales entre autres) au vu des nombreuses contraintes internes (dysfonctionnements, troubles sociaux etc..) et externes (problème d'énergie/ressources , environnement) et en faisant le croisement général de toutes (bien que nous n'y arriverons probablement pas) les causes possibles. En incorporant les évènements historiques bien entendu.

Aujourd'hui', le monde est globalement d'accord pour dire que l'énergie est le pilier des civilisations en expansion et que le caractère fini des ressources posera problème tôt ou tard si l'on ambitionne de croitre davantage ou même de continuer à consommer dans les proportions actuelles. Qui gère les ressources, comment les gèrent-ils et , éventuellement ,à quels prix se les approprient-ils? La science peut-elle tout résoudre?

La plupart des sociologues s'accordent à dire que les sociétés dans leur ensembles affrontent des questionnement sur le bien fondé de leurs structures et de leurs axiomes d'origines. Dans notre cas par exemple, quel sont pour vous les principales question auxquelles les sociétés toutes entières doivent réfléchir et ce pour des raisons de nécessité fondamentale. Philosophie, sociologie et psychologie s'y mêlent.

L'économie telle qu'elle est aujourd'hui peut être aussi, voire plus destructrice qu'une catastrophe naturelle. Est-ce légitime et d'où tire-t-elle ce pouvoir ?Est-elle un domaine à part et jusqu'où s'interconnecte-t-elle avec les autres domaines?

Et enfin, dans quelle mesure chaque domaine influe-t-il sur les autres? L'économie conditionne-t-elle la société et l'énergie , est-ce la société qui conditionne les deux autres ? etc...

Cordialement.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, En désaccord, 47ans Posté(e)
Zeds_Dead Membre 4 003 messages
47ans‚ En désaccord,
Posté(e)

Aujourd'hui', le monde est globalement d'accord pour dire que l'énergie est le pilier des civilisations en expansion et que le caractère fini des ressources posera problème tôt ou tard si l'on ambitionne de croitre davantage ou même de continuer à consommer dans les proportions actuelles. Qui gère les ressources, comment les gèrent-ils et , éventuellement ,à quels prix se les approprient-ils? La science peut-elle tout résoudre?

La science peut résoudre ce qu'il y a à résoudre à condition de ne pas sombrer dans le scientisme, ce qui est le cas de notre société contemporaine.

On peut dégager trois niveaux de scientisme imbriqués qui concourent à la catastrophe dans laquelle nous sommes tous embarqués.

1/ La science économique est une religion. Elle n'est pas scientifique, et surtout elle n'a pas les propriétés qu'on lui prête, à savoir la capacité de décider ce qui est bon pour un pays "en toute objectivité" comme d'aucuns le prétendent j'ai entendu Sarkozy par exemple exprimer le fait qu'il était un pragmatique et pas un idéologue, ce qui dans les faits se traduit par le fait qu'il souscrit à la "science économique" qui n'est qu'une superstition comme une autre.

2/ La science est corrompue par le culte de l'argent. La science est réputée représenter la vérité, il suffit pour se convaincre de sa corruption de regarder le système de promotion de cette "vérité". La publication par des magasines. Or qui lit les magazines ? Personne évidemment, ils ne peuvent donc pas vivre de leurs ventes.

Combien de scandales a-t-on vu dans lesquels sont impliqués ces magazines et leur négligence pendant des années voir des dizaines d'années sur un thème donné ? Bon j'avoue ça n'a jamais fait la une de la presse, sinon tout le système serait fragilisé, et les grand prêtres n'ont pas envie de mendier leur pitance.

On a même vu sous Sarkozy (encore lui) émerger l'idée que les subventions pour la recherche soient attribuées en fonction de la rentabilité anticipée d'un projet de recherche donné ou des publications afférentes. Bref quand la recherche a pour seul but le fric, dire la vérité devient annexe. Ce qui est fâcheux lorsqu'on prétend la définir.

3/ Le politique souscrit au scientisme quand bien même elle achète les études falsifiées.

En effet ceux qui achètent des études clé en main, citons par exemple les fabricants d'OGM, de médicaments et les gouvernements désirant une réforme sociétale, les utilisent ensuite comme support pour écrire la loi, ou les manuels médicaux. Sachant donc que rien du contenu de l'étude n'est vrai, l'ayant commandé en amont avec garantie de résultat, ce qu'on a acheté devient "la vérité" et il devient légitime de se baser dessus pour toutes sortes de décisions.

Bref on nage en plein délire... scientiste... dont la seule science est celle du compte en banque.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
La Suggestion Membre 438 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

1/ La science économique est une religion. Elle n'est pas scientifique, et surtout elle n'a pas les propriétés qu'on lui prête, à savoir la capacité de décider ce qui est bon pour un pays "en toute objectivité" comme d'aucuns le prétendent j'ai entendu Sarkozy par exemple exprimer le fait qu'il était un pragmatique et pas un idéologue, ce qui dans les faits se traduit par le fait qu'il souscrit à la "science économique" qui n'est qu'une superstition comme une autre.

+1 pour <<Elle n'est pas scientifique, et surtout elle n'a pas les propriétés qu'on lui prête, à savoir la capacité de décider ce qui est bon pour un pays "en toute objectivité" >>

La science économique est-elle une religion/superstition ou est-elle simplement mal exploitée? Est-ce que certaines théories/courants de pensée vous semblent plus pertinent(e)s ?

actualité en lien avec le propos:

Synthèse (gratuit)

Article paru (payant)

Etats généraux

Lexique (facultatif) :

Epistémologie

Ecole Néoclassique

2/ La science est corrompue par le culte de l'argent.

[....]

Bref quand la recherche a pour seul but le fric, dire la vérité devient annexe. Ce qui est fâcheux lorsqu'on prétend la définir.

3/ Le politique souscrit au scientisme quand bien même elle achète les études falsifiées.

En effet ceux qui achètent des études clé en main, citons par exemple les fabricants d'OGM, de médicaments et les gouvernements désirant une réforme sociétale, les utilisent ensuite comme support pour écrire la loi, ou les manuels médicaux. Sachant donc que rien du contenu de l'étude n'est vrai, l'ayant commandé en amont avec garantie de résultat, ce qu'on a acheté devient "la vérité" et il devient légitime de se baser dessus pour toutes sortes de décisions.

Bref on nage en plein délire... scientiste... dont la seule science est celle du compte en banque.

+1

Bien que l'usage du mot scientisme me semble légèrement différent du comportement observé: Dans le cas d'une étude hypothétiquement non-falsifiée , le fait d'utiliser cette étude pour orienter des décisions n'est pas un comportement aussi extrême que ce que le ''scientisme'' désigne, c'est un facteur décisionnel comme le sont les probabilités dans nos vies (lorsque nous faisons un choix entre deux situations dont l'une nous semble potentiellement plus dangereuse c'est une ''estimation intuitive'' d'un degré de probabilité d'un évènement , bien qu'il ne soit pas mené mathématiquement et qu'il soit comparativement bien plus imprécis).

Dans le cas d'une étude que l'on sait falsifiée, invoquer l'étude sert plus à répondre aux pressions particulières par une forme d'obéissance en se servant des laboratoires comme couverture/bouc-émissaire. On y croit pas sois-même.

Documentation et actualité en lien avec le propos:

Etat de l'enseignement et de la recherche

Grands chiffres de la recherche

OGM et conflits di'nterêts

Le Monde (OGM)

Médiator

Médiator (bis)

Lexique (facultatif):

OGM

Médiator

Cordialement.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, En désaccord, 47ans Posté(e)
Zeds_Dead Membre 4 003 messages
47ans‚ En désaccord,
Posté(e)

+1 pour <<Elle n'est pas scientifique, et surtout elle n'a pas les propriétés qu'on lui prête, à savoir la capacité de décider ce qui est bon pour un pays "en toute objectivité" >>

La science économique est-elle une religion/superstition ou est-elle simplement mal exploitée? Est-ce que certaines théories/courants de pensée vous semblent plus pertinent(e)s ?

Bonjour,

En ce qui concerne la science dans la société contemporaine, elle a remplacé la religion de manière très claire en reprenant le rôle social qui était jusque là celui de la religion, à savoir dicter le dogme. Ce en quoi la population est censée croire, la vérité. Et cet état de fait n'est pas dénué d'avantages puisqu'il permet d'obtenir une vision matérialiste crédible et stable dans le temps de la situation.

Le scientisme consiste cependant à substituer cette vérité décrite à la responsabilité du politique, c'est à dire à lui faire prendre la décision là ou ce n'est pas son rôle et surtout là ou d'autres choix peuvent être faits.

En ce qui concerne plus particulièrement la "science économique" il ne s'agit pas d'une science mais d'un système, d'un outil. C'est une abstraction utile à certains égards, mais qui supprime l'humain de la société. Donc première remarque, le terme de science est usurpé, il ne s'agit pas d'une science, et cela ne décrit aucunement la vérité, c'est même l'inverse. C'est un outil qui supprime la vérité qui lui est inutile pour analyser plus en profondeur une abstraction : l'argent. L'argent qui est une abstraction, un comportement social éduqué, prend dans ce système le pas sur le réel.

La science économique est donc une usurpation utilisée de manière scientiste. Quand bien même l'outil n'est pas dénué d'intérêt il est doublement mal utilisé, d'abord pour décrire la réalité alors que ce n'est pas ce qu'il fait, et deuxièmement comme mode de décision alors que celle-ci revient au choix du peuple.

Les liens que vous proposez montrent bien qu'on est en plein délire de ferveur, "s'il y a la crise c'est parce que les gens ne sont pas formés en économie" nous dit-on, quelle blague ! Ceux qui ont fait les choix qui nous ont conduit ou nous sommes l'étaient, eux. Ce n'est pas le populo qui décide le quantitative easing.

Bien que l'usage du mot scientisme me semble légèrement différent du comportement observé: Dans le cas d'une étude hypothétiquement non-falsifiée , le fait d'utiliser cette étude pour orienter des décisions n'est pas un comportement aussi extrême que ce que le ''scientisme'' désigne, c'est un facteur décisionnel comme le sont les probabilités dans nos vies (lorsque nous faisons un choix entre deux situations dont l'une nous semble potentiellement plus dangereuse c'est une ''estimation intuitive'' d'un degré de probabilité d'un évènement , bien qu'il ne soit pas mené mathématiquement et qu'il soit comparativement bien plus imprécis).

Dans la mesure ou l'outil décisionnel est utilisé et perçu comme un outil qui nous laisse le choix, ou la décision revient au décideur et pas comme un impératif. Or si scientisme il y a c'est bien parce que les psychologies subjuguées de nos décideurs se remettent entièrement à l'outil. C'est un comportement que nous observons de manière récurrente, que je qualifie d'obsession du contrôle à savoir l'impératif psychologique et méthodologique de créer de nouveaux indicateurs statistiques pour mesurer tout et n'importe quoi et qui se substitue peu à peu à la fonction qu'il est censé mesurer. Ce comportement promu par nos manuels de management "à l'américaine" est observé nativement chez les psychopathes, il s'est désormais propagé à la population générale qui agit de manière anxieuse et absurde au nom de la statistique. Comme l'Allemagne nazie et l'URSS, dirigées par des psychopathes notoires ont adopté les méthodes psychopathiques : obsession du contrôle au moyen de statistiques. Non compréhension de ce qu'est la statistique et promotion de son statut en objectif. Le nazisme est notamment représentatif d'un régime politique "scientiste", l'URSS est connue pour son effondrement en raison de statistiques bidonnées du haut jusqu'en bas de l'échelle parce qu'elles étaient des objectifs impliquant sanctions et promotions ne représentant rien d'autre qu'une fiction grotesque. Nous sommes en plein dedans.

Dans le cas d'une étude que l'on sait falsifiée, invoquer l'étude sert plus à répondre aux pressions particulières par une forme d'obéissance en se servant des laboratoires comme couverture/bouc-émissaire. On y croit pas sois-même.

Le mythomane se convainc de ses propres mensonges, et c'est un outil des écoles de management de se convaincre soi-même des mensonges qu'on raconte aux autres pour "fabriquer de la conviction". Les politiques fabriquent de la conviction, c'est leur métier, ils doivent donc se convaincre des mensonges qu'ils ont forgé avec un argument qu'ils ont acheté. Ca n'est pas invraisemblable de se convaincre qu'on a eu raison de décider ce qu'il fallait, même si on a un peu triché pour convaincre les autres.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
La Suggestion Membre 438 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

En ce qui concerne la science dans la société contemporaine, elle a remplacé la religion de manière très claire en reprenant le rôle social qui était jusque là celui de la religion, à savoir dicter le dogme. Ce en quoi la population est censée croire, la vérité. Et cet état de fait n'est pas dénué d'avantages puisqu'il permet d'obtenir une vision matérialiste crédible et stable dans le temps de la situation.

En effet, les structures/institutions (politiques/sociales) se sont servies de la science de cette façon (établir une ''vérité de référence'')et pour des raisons proches de celles que vous avez évoqué.

Par contre, je pense qu'au vu de l'influence actuelle des religions/cultes/croyances , la science ne s'est (au niveau des individus) pas substituée à la religion. Aujourd'hui la science aurait même tendance à régresser. Sa mauvaise utilisation par les ''entités décisionnaires et/ou mercantiles'' en fait maintenant un ''ennemi'' du ''consommateur innocent''. Dans le quotidien, les individus ne se reposent que partiellement sur la science (aspect pratique essentiellement ) et elle est globalement séparée de la partie psychologie/spiritualité (même les non-croyants ont plus tendance à rejeter les explications scientifiques qui ont tendances à démystifier des mythes voulus et consensuellement admis ).

Je pense que la société en tant qu'ensemble se comporte comme vous le suggérez mais que ce n'est pas applicable aux individus constitutifs de cet ensemble (sur le plan des conviction ). Car les positions individuelles sont plus ''mesurées'' sur ces questions.

Le scientisme consiste cependant à substituer cette vérité décrite à la responsabilité du politique, c'est à dire à lui faire prendre la décision là ou ce n'est pas son rôle et surtout là ou d'autres choix peuvent être faits.

Je ne suis pas sûr de vous avoir bien interprété ( il vous faudra probablement m'exposer plus amplement votre point de vue dans l'éventualité où l'interprétation est erronée).

Par périphrase <<le dogme. Ce en quoi la population est censée croire, la vérité.>> j'obtiens, <<le scientisme consiste à substituer ''ce en quoi la population est censée croire'' à la responsabilité du politique>> (la responsabilité du politique est donc remplacée par la ''vérité'' si je comprend bien la sémantique).

Puis-je comprendre la phrase de la façon suivante?:

On fait du politique un simple intermédiaire de la ''vérité/dogme'' établie par la science et on le prive de son véritable rôle décisionnel en le poussant à prendre des décisions sur des domaines qui devraient rester du seul fait de la science et/ou des institutions chargées de l'encadrer et surtout là où des mesures de nature non-scientifiques (les autres choix, non-basés sur la ''vérité") sont possibles.

Je préfère confirmer (ou infirmer ce point ) avant d'exposer mon point de vue.

En ce qui concerne plus particulièrement la "science économique" il ne s'agit pas d'une science mais d'un système, d'un outil. C'est une abstraction utile à certains égards, mais qui supprime l'humain de la société. Donc première remarque, le terme de science est usurpé, il ne s'agit pas d'une science, et cela ne décrit aucunement la vérité, c'est même l'inverse. C'est un outil qui supprime la vérité qui lui est inutile pour analyser plus en profondeur une abstraction : l'argent. L'argent qui est une abstraction, un comportement social éduqué, prend dans ce système le pas sur le réel.

Dans un des liens fournis (et surtout dans l'article complet (payant)) , sur l'éducation en économie il est présenté la prédominance des aspects ''techniques'' et de la théorie néoclassique. Ils semblent parler de deux ''économies'':

-Celle qui utilise des modèles mathématiques simplistes et se focalise sur l'aspect mathématique du prix, de l'offre et de la demande et qui justifie de façon tout aussi simpliste ses théorie macroéconomiques (en limitant le facteur humain à des ''décisions rationelles'' et où la notion d'argent prend le pas sur le réel , autrement dit ce que vous dénoncez).

-Et l'autre, bien plus modérée, qui inclue sociologie, psychologie, histoire etc.. pour essayer d'intégrer l'élément humain (son influence, comportements et réactions) ainsi que les réflexions sur le bien fondé des théories économiques. Une qui ne résume pas la production au duo capital/travail mais inclue aussi la notion de stock/énergie etc..

Même si la seconde n'est pas une ''science dure'' (que l'on qualifient parfois improprement de ''dures''), elle restitue un travail de synthèse qui peut servir d'outil (comme vous l'avez dit ) et qui peut émettre des ''pseudo-vérités'' (avec ce qu'elles ont de relatives (temporelles et spatiales) et d'approximatif ) . En cela, elle mérite le titre de science bien que ce mot recouvre quelque chose de beaucoup plus précaire qu'une ''science dure''.

(la distinction que vous faites viens je pense d'un sens/nuance particulier(e) que vous associez au mot science et que la définition générale n'explicite pas)

La science économique est donc une usurpation utilisée de manière scientiste. Quand bien même l'outil n'est pas dénué d'intérêt il est doublement mal utilisé, d'abord pour décrire la réalité alors que ce n'est pas ce qu'il fait, et deuxièmement comme mode de décision alors que celle-ci revient au choix du peuple.

Je suis d'accord à deux nuances/ajouts près:

-il ne décrit pas la réalité mais il pourrait bien plus s'en approcher et gagner en pertinence si il n'était pas cantonné à des approches simplistes (néoclassique etc..).

-le problème du choix du peuple (si par peuple vous parlez du peuple au sens large et non pas seulement de la ''classe politique'') , c'est que le peuple ne se procure même pas les résultats des ''outils''. Il n'y a qu'a voir les discussions sur le climat, l'énergie, la santé , le mariage pour tous etc.. (tous supports confondus), les gens n'utilisent les études que de façon très partielle (ils éludent le passage où le scientifique pose les limites de ses déductions), ils ont plus confiance en leur propres opinions arbitraires qu'en l'outil (même si tout outil nécessite d'émettre des réserves, eux ne l'utilisent que quand ils sont en leur faveur) .

Pour le climat par exemple on observe autant d'individus qui disent '' tout va bien dehors'' pour prouver que la question sur le climat n'existe pas que d'autres qui exploitent sans vergogne des résultats en les rendant excessivement alarmistes par rapport à ce qu'ils sont.

Les seuls qui se font un avis relativement modéré/réservé sont ceux que leur psychologie/vécu pousse à émettre des réserves sur des questions aussi importantes ou ceux qui ont été éduqué pour le faire (les scientifiques concernés par exemple connaissent les limites de leurs éxpériences , ils sont d'ailleurs formés pour les signaler et en tenir compte dans leurs compte-rendus).

Les liens que vous proposez montrent bien qu'on est en plein délire de ferveur, "s'il y a la crise c'est parce que les gens ne sont pas formés en économie" nous dit-on, quelle blague ! Ceux qui ont fait les choix qui nous ont conduit ou nous sommes l'étaient, eux. Ce n'est pas le populo qui décide le quantitative easing.

J'ai , par hasard, déjà pu converser par mail avec différents spécialistes et/ou en contact direct avec les ''élites dirigeantes''. D'après eux, la classe politique n'échappe pas à ce constat. Ce n'est pas qu'ils ne sont pas formés à l'économie , c'est qu'ils ne sont formés qu'a un style orienté d'économie. En science politique (d'après les étudiants avec lesquels j'ai été en contact là-bas) les cours sur ''l'art oratoire'' sont bien plus massifs (en terme de durée) que ceux sur la sociologie , l'économie etc...

Pour ce qui est des ''étudiants lambda'' (ceux qui ne passeront pas par les écoles d' ''élite'' supposée produire des individus plus formés) , même si la plupart ne seront pas directement impliqués dans des processus de décision de mesures comme le <<quantitative easing>> ils participent aux dysfonctionnement généraux car ils conseilleront des entreprises etc...

Dans la mesure ou l'outil décisionnel est utilisé et perçu comme un outil qui nous laisse le choix, ou la décision revient au décideur et pas comme un impératif.

Tout à fait, mais je pense que dans la pratique le décideur se laisse pas mal de libertés :)

Or si scientisme il y a c'est bien parce que les psychologies subjuguées de nos décideurs se remettent entièrement à l'outil. C'est un comportement que nous observons de manière récurrente, que je qualifie d'obsession du contrôle à savoir l'impératif psychologique et méthodologique de créer de nouveaux indicateurs statistiques pour mesurer tout et n'importe quoi et qui se substitue peu à peu à la fonction qu'il est censé mesurer. Ce comportement promu par nos manuels de management "à l'américaine" est observé nativement chez les psychopathes, il s'est désormais propagé à la population générale qui agit de manière anxieuse et absurde au nom de la statistique.

Je suis entièrement d'accord, mon propos est de dire que le dysfonctionnement est dû à une combinaison de deux choses:

-l'outil n'est pas unique, il doit être poli: il existe des approches bien plus éfficaces que les ''manuels de management à l'américaine'' mais qui sont tues à cause du modèle dominant. Mais l'outil théorique '' science économique'' ne me semble pas à jeter ( bien qu'au fur et à mesure je comprend que vous parlez justement de la science économique que dénonce les articles d'actualité) . Tout comme l'outil statistique doit être accompagnée d'une ''lecture'' que les ''sciences statistiques'' devraient inclure. Ce qu'essaie de faire en partie (et dans son domaine) l'épistémologie.

-les décideurs se reposent sur l'outil sans lecture et sans définir le domaine de validité de l'outil, autrement dit , jusqu'où l'outil est valable (def Popper: scientisme, pourrait convenir)

Comme l'Allemagne nazie et l'URSS, dirigées par des psychopathes notoires ont adopté les méthodes psychopathiques : obsession du contrôle au moyen de statistiques. Non compréhension de ce qu'est la statistique et promotion de son statut en objectif. Le nazisme est notamment représentatif d'un régime politique "scientiste", l'URSS est connue pour son effondrement en raison de statistiques bidonnées du haut jusqu'en bas de l'échelle parce qu'elles étaient des objectifs impliquant sanctions et promotions ne représentant rien d'autre qu'une fiction grotesque. Nous sommes en plein dedans.

Sans rentrer dans un parallèlisme un peu excessif avec le régime Nazi ou l'URSS , je suis d'accord avec vous. Le problème ici n'est pas la science mais la lecture/usage que les gens en ont/font.

La nuance avec un véritable scientisme est que les politiciens par exemple ne se reposent pas jusqu'au bout sur l'outil . Ils n'atteignent pas les formes extrêmes.

Le scientisme renvoie à trois idées[3] :

Popper considère qu'est scientiste[4] celui qui, ne percevant pas les conditions d'application limitées des sciences exactes, en fait un usage naïf en science humaine ou sociale. On peut penser à Kurt Lewin décrivant les relations humaines à l'aide d'équations. <<<----la définition de Popper semble la plus convenir à votre interprétation du mot scientisme

Sous des acceptions moins techniques, le scientisme peut être associé à l'idée que seules les connaissances scientifiquement établies sont vraies, ou renvoyer à l'idée d'un certain excès de confiance en la science qui se transformerait en dogme, voire en religion de substitution.<<------ version générale extrême.

Le scientisme ne doit pas être confondu avec le réalisme métaphysique, qui soutient que le monde est connaissable.<<<----- Ce qui me semble intéressant (en passant) qui je pense se rapproche du ''scientisme'' de Félix le Dantec:

« Je crois à l'avenir de la Science : je crois que la Science et la Science seule résoudra toutes les questions qui ont un sens ; je crois qu'elle pénétrera jusqu'aux arcanes de notre vie sentimentale et qu'elle m'expliquera même l'origine et la structure du mysticisme héréditaire anti-scientifique qui cohabite chez moi avec le scientisme le plus absolu. Mais je suis convaincu aussi que les hommes se posent bien des questions qui ne signifient rien. Ces questions, la Science montrera leur absurdité en n'y répondant pas, ce qui prouvera qu'elles ne comportent pas de réponse. »

Conception du scientisme qui me semble moins négative que celle que vous dénoncez et que dénonce Popper. Je sais que ça ressemble à de la ''masturbation intelectuelle'' mais la distinction entre les différents ''scientismes'' me semble importe. Le scientisme de Popper n'est pas exactement le même que celui qui a eu lieu en URSS et qui n'est pas le même de Félix.

Dans L'hypnotisme dans la littérature, Anatole France a prédit que « si la science un jour règne seule, les hommes crédules n'auront plus que des crédulités scientifiques ».

>>.

Le mythomane se convainc de ses propres mensonges, et c'est un outil des écoles de management de se convaincre soi-même des mensonges qu'on raconte aux autres pour "fabriquer de la conviction". Les politiques fabriquent de la conviction, c'est leur métier, ils doivent donc se convaincre des mensonges qu'ils ont forgé avec un argument qu'ils ont acheté. Ça n'est pas invraisemblable de se convaincre qu'on a eu raison de décider ce qu'il fallait, même si on a un peu triché pour convaincre les autres.

Je pense effectivement que ce processus participe mais qu"un certains nombre de politiques le font en toute conscience.

Cordialement.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, En désaccord, 47ans Posté(e)
Zeds_Dead Membre 4 003 messages
47ans‚ En désaccord,
Posté(e)

Tout d'abord je tiens à m'excuser mais compte tenu du temps passé à des discussions improductives sur des forums, j'ai acquis un style qui manque généralement de nuances et tend fréquemment à l'excès, aussi soyez en averti.

Premièrement : Le scientisme, la religion

Si je dois me fonder sur mon expérience passée et récente, ainsi que sur ce que j'ai pu voir autour de moi, dans sa vie personnelle le rôle du scientisme chez le citoyen n'est pas anodin mais reste relativement peu développé, à part en ce qui concerne les affaires d'état ou "la présomption d'innocence" prend le pas sur la logique. En revanche le domaine professionnel est dans une phase d'accélération rapide en ce qui concerne les croyances métaphysiques des dirigeants dans les vertus des statistiques, et les méthodes de travail délirantes se propagent aujourd'hui jusqu'au derniers échelons de l'entreprise.

Cet état de fait vient de la nature de la croyance propagée, qui pourrait s'intituler "le rationnalisme" c'est à dire la croyance que si chaque chose est "rationnalisée" on optimise les flux financiers et donc les bénéfices. Le lieu d'expression de cette croyance est l'entreprise, quant aux autres croyances scientistes leur impact est limité en ce qui concerne le grand public. En outre pour établir un parallèle entre business et religion, on peut comparer nos cathédrales d'hier et nos gratte-ciels d'aujourd'hui. Notre dieu n'est pas la science, c'est l'argent.

Mais le scientisme est le moyen de son accession, en faisant passer l'argent pour la science et la science pour la vérité, l'argent devient la vérité.

Deuxièmement :

Puis-je comprendre la phrase de la façon suivante?:

On fait du politique un simple intermédiaire de la ''vérité/dogme'' établie par la science et on le prive de son véritable rôle décisionnel en le poussant à prendre des décisions sur des domaines qui devraient rester du seul fait de la science et/ou des institutions chargées de l'encadrer et surtout là où des mesures de nature non-scientifiques (les autres choix, non-basés sur la ''vérité") sont possibles.

Considérons que le scientisme est un point de vue populaire, l'expert décrit le réel (ou ce qu'on lui a commandé), le politique prend au vu du rapport d'expert "la seule décision possible". Et le public l'accepte comme n'ayant pas le choix, en dédouanant le politique de sa responsabilité puisque l'expert a parlé. Dans ce schéma, le politique prétend être privé de son pouvoir de décision par "les faits", il prétend être pragmatique, sans idéologie, et il se dédouane de sa responsabilité.

ie : sur le mariage homo on a argué en long et en large de rapports en tous genres pour montrer que la décision ne saurait avoir d'impact négatif et que donc il fallait la prendre. L'expert prend la place du décideur. Et personne n'assume rien.

Troisièmement : sur l'économisme

On retrouve le même système que décrit au dessus, l'expert prend la décision, le politique fait semblant d'être pragmatique. Bien sur l'économiste qui parle sera de l'école de Chicago (comment ne pas penser à Al Capone ?) toute autre école de pensée étant évincée par principe.

Et le public scientisé se conformera à la décision, seule possible. Ou comme disait Thatcher "There is no alternative". C'est bien sur de cette science économique "seule possible" dont je parle puisque de fait, toute autre se voit tuée dans l'œuf.

Je souscris donc à votre première réserve, l'outil pourrait être meilleur, et peut-être serais-je un jour amené à lui reconnaitre le rang de science.

Quant à la seconde, le choix du "peuple". Pourquoi le peuple ? Le peuple a-t-il besoin d'utiliser l'outil pour voir si les résultats sont satisfaisants ? Je crois que si le peuple avait la moindre idée de ce qui se passe ... ça ne se passerait pas. Il s'agit donc bel et bien de duper le peuple en dernière instance quels que soient ses moyens d'expression et de représentation. Quel choix instinctif ferait le peuple ? Sans doute pas celui qu'on lui présente "seul possible".

Quatrièmement : sur la formation des décideurs

Au stade ou nous en sommes, le constat que le politique ne décide pas peut difficilement nous échapper. Pourquoi le politique ne connait-il rien à l'économie ? Parce que ce n'est pas lui qui décide. 40 ans de libéralisme ont non seulement oblitéré la connaissance du politique des dossiers qu'il traite mais l'ont surtout privé des leviers du pouvoir. Lorsque j'évoque le quantitative easing de la FED, personne ne vote ce truc là. La FED décide, et le président regarde en silence.

Le politique est un spectateur impuissant, sous influence, et oserais-je dire quasiment inutile. Son domaine d'activité étant amputé de l'économie, il ne lui reste qu'à agiter les bras et faire des lois sur la verbalisation du stationnement par caméra vidéo pour faire croire qu'il existe.

Cinquièmement : le parallèle avec l'URSS

Le régime autoritaire n'ayant pas confiance dans les citoyens, il ne disposait que que de l'outil du contrôle systématique pour savoir ce qu'il se passait. Le contrôle devenant objectif, les chiffres étaient systématiquement faussés par les subalternes.

C'est ce qu'on voit tous les jours dans toutes les entreprises. L'outil remplace la réalité, et la hiérarchie demande à ses subalternes de plier la réalité au format de l'outil. C'est notre quotidien à tous. Obsession du contrôle, absence de confiance, responsables délirants voulant plier la réalité à leur outil statistique.

La logique générale est bien présente, le politique pétrifié de terreur devant le peuple - aucune autre possibilité ne se dessine lorsqu'on voit les tenues de la police anti-émeute - enfermé dans sa tour de statistiques, en logique circulaire, ou le pôle emploi a pour rôle rémunéré de produire de la stat ne représentant rien et l'INSEE également. Ils s'appuient sur des chiffres privés de signification pour décider des choses qu'ils ne comprennent pas sous influence d'économistes qui leur vendent une vision du monde sans hommes, et avec de l'argent à la clé pour la prochaine campagne.

Le déni de réalité et la folie pure sont déjà aux commandes, y compris dans le privé. On est en plein période Brejnevienne. Pas encore à la fin quand le marché noir a tout coulé, mais ils le savent, c'est pourquoi on veut nous interdire les transactions en espèces. Ils ont tellement peur qu'on se libère de leur folie.

Sixièmement : le scientisme

Lorsque je parle de scientisme, je réfère plus à un comportement individuel ou collectif, qu'à une théorie proprement exposée. Ce comportement se rappoche alors du scientisme de Popper du point de vue du public général, "faisant un usage naïf" et "ne percevant pas conditions d'application limitées des sciences". Et n'étant bien entendu pas conscient de son propre scientisme.

Lorsque je l'emploie du point de vue du politique, il s'agit davantage d'un abus de la crédulité publique tirant profit de ce scientisme public inconscient.

Finalement

La plupart des sociologues s'accordent à dire que les sociétés dans leur ensembles affrontent des questionnement sur le bien fondé de leurs structures et de leurs axiomes d'origines. Dans notre cas par exemple, quel sont pour vous les principales question auxquelles les sociétés toutes entières doivent réfléchir et ce pour des raisons de nécessité fondamentale. Philosophie, sociologie et psychologie s'y mêlent.

Voila une bien vaste question, mais une chose est sure c'est que l'absence de sens de notre action prenant pour base "l'argent comme vérité" et comme objectif ultime, y compris (et surtout) par la tricherie ne saurait satisfaire la société, c'est pourquoi le politique et le banquier s'emploient de toutes leurs forces à abrutir le public (tittytainment) afin de bénéficier de la proportion la plus importante possible des ressources disponibles sans provoquer de réaction à leur encontre.

J'imagine que si le public se posait des questions sur l'équité de ce système on reviendrait rapidement à un système équilibré ou chacun dispose effectivement de son argent, et ou la classe moyenne, c'est à dire disposant de son outil de travail de manière autonome, reviendrait en force par leur légitimité intrinsèque.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
La Suggestion Membre 438 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

Je comprend mieux votre point de vue, merci donc pour ces précisions.

une chose est sure c'est que l'absence de sens de notre action prenant pour base "l'argent comme vérité" et comme objectif ultime, y compris (et surtout) par la tricherie ne saurait satisfaire la société

Je suis d'accord.

J'imagine que si le public se posait des questions sur l'équité de ce système on reviendrait rapidement à un système équilibré ou chacun dispose effectivement de son argent, et ou la classe moyenne, c'est à dire disposant de son outil de travail de manière autonome, reviendrait en force par leur légitimité intrinsèque.

Je me demande si des facteurs psychologiques ne viendrait pas entraver un tel modèle (par exemple: il y a des individus dont l'ambition, le désir de domination, l'ego, la frustration éventuelle etc... pousseront inévitablement à déséquilibrer ce système, au début, la chose se fait très subtilement et ensuite... il est déjà trop tard )?

Bien que les questions que nous avons évoqués restent ouvertes je souhaiterais continuer sur le "balayage à large spectre".

Pour ce qui est de l'après pétrole: pensez-vous que le fonctionnement économique/social/politique actuel puisse survivre à une suppression à court terme d'une de ses principales sources d’énergie? Si vous connaissez quelques projets (nouvelles technologies de substitution) en cours sur le sujet, n'hésitez pas à les présenter.

D'après certaines approches, la croissance , les acquis sociaux et tout le système financier est directement lié/contraint aux/par (les) ressources énergétiques et à leur abondance.

En suivant ce modèle, la transition énergétique (éventuelle) semble nécessiter un niveau de coordination et une durée trop élevé pour imaginer qu'elle se fasse , qu'en pensez-vous?

Cordialement;

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×