Aller au contenu

TFE Patient "sachant" "savant"


suzan64

Messages recommandés

Nouveau, Posté(e)
suzan64 Nouveau 1 message
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

Je suis étudiante infirmière, je dois réaliser un mémoire pour mon travail de fin d'étude. J'ai choisi comme sujet les patients "sachants": les patients qui font des recherches sur internet, avant d'aller voir un médecin et de subir un soin ou une opération.

Je voudrais donc m'axer sur la sociologie, l'évolution du patient dans la société, l'évolution de la relation soignant- soigné.

Quelqu'un pourrait- il m'aider? Le sujet vous inspire- t- il? et que vous inspire- t- il?

Merci beaucoup!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
Clou quantique Membre 3 203 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Salut.

Avant le médecin était un dieu et le patient un de ses adorateurs. De nos jours, je crois que le médecin a perdu de son aura, peut-être à cause de l'élévation du niveau intellectuel de ses patients. Et peut-être aussi à cause de la possibilité de choix. Bah, avant il était le dieu unique dispo à 15 km à la ronde, on avait le temps de crever 10 fois avant de trouver un autre toubib. Maintenant, il n'est plus vraiment tout seul dans le patelin, ça fait tout de suite moins divin.

Avant d'être "sachant", le patient s'est "réveillé". Il n'est plus le péon, obligé de croire et d'obéir à tout ce que dit son doc. Il peut aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Bon, il sera moins bien remboursé par la Sécu mais il peut y aller. Il y a aussi la spécialisation. Il existe des toubibs encore plus savants que mon toubib de famille pour certains domaines. La médecine c'est pas de la magie, c'est une science. (tin c'est quoi ce slogan publicitaire à la con) Qui peut s'apprendre. Donc, pourquoi pas moi ?

Et puis je trouve que c'est dans l'air du temps. Comme avant, on savait tous abattre et dépecer un animal pour le bouffer, maintenant on ne sait plus le faire mais on sait autre chose à la place. L'information est devenue plus répandue et plus accessible. Plus la peine d'aller user les bancs de la fac de médecine en auditeur libre.

Bon, je ne sais pas comment se structure un mémoire mais bonne chance.

++

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 648 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Je ne suis pas un expert mais je te livre un peu ce que ça m'inspire.

A toi de voir si les thématiques méritent d'être creusées où si elles sont à jeter.

Il me semble que lorsqu'on aborde le sujet du patient "sachant" qui s'est renseigné sur Internet, on aborde l'évolution de la nature de la relation qui relie le patient à son soignant.

Auparavant, l'accès à l'information était réduit et le degré d'information des gens en matière de santé relativement faible.

Même un intellectuel, un expert dans son domaine, était dépendant du regard de l'expertise de son médecin en tant qu'homme de savoir qui est de facto le point de repère et l'interlocuteur unique du patient au près de qui il dépend.

S'ensuit la nécessaire confiance en son thérapeute puisque il est le seul miroir et la seule solution pour le traitement de sa maladie.

Et concernant le médecin, s'ensuit une responsabilité forte dans la mesure où la conscience d'être cet intermédiaire entre la maladie et le patient implique d'une part évidemment le bon diagnostique et le bon traitement et d'autre part la responsabilité du bon degré d'information à donner au patient.

Il me semble que ce rapport soignant-patient est un sujet important dans la mesure où pour le patient, il passe d'une posture de dépendance à une posture active de recherche d'information et de sens critique et que, pour le soignant, il passe d'une posture où le sujet n'est pas considéré comme raisonnable donc à même de comprendre sa maladie à un sujet avec lequel il va falloir davantage accentuer le caractère délibératif donc l'échange entre patient et soignant.

Cela signifie selon moi qu'au delà des devoirs du serment d'hypocrate et au dela du devoir d'information voire du consentement éclairé du patient, il y a aujourd'hui pour le soignant le devoir d'une prise en compte de ce caractère collaboratif ou le patient n'est plus un sujet à traiter mais un acteur avec lequel échanger de manière plus précise et plus collaborative.

Par exemple, il me semble que si j'étais le patient souffrant d'une maladie grave, j'attendrait du médecin qu'il puisse en toute transparence évoquer les pistes de traitement, les chances de succès et que cet échange corrobore en partie voire complète avantageusement mes propres connaissances superficielles en la matière au risque de perdre ma confiance.

Alors qu'auparavant, l'échange aurait été celui d'un sujet qui rencontre un puits de science et suit sans contradiction chaque décision thérapeuthique.

D'une médecine 'paternaliste' à une médecine 'collaborative' ou 'délibérative'

Il me semble aussi qu'un thème à aborder et qui serait un peu l'inverse de cette responsabilisation du malade qui est le côté positif de l'affaire, ce serait ce que j'appelerai le syndrome Docteur House...

Il me semble qu'aujourd'hui, le patient risque fort de s'inspirer de ces nombreuses sensibilisations voire de ces projections du monde de la médecine pour projeter de manière systématique des cas dangereux ou atypiques à lui.

Il est probable qu'un 'sachant' souffrant de maux mineurs demande une IRM ou une investigation lourde 'à tort' dans la mesure où ces symptômes pourraient correspondre à un risque rare.

Il me semble que ce rapport soignant-sachant nécessite plus que jamais du médecin un positionnement délibératif, certes, mais également à fort caractère persuasif.

Il va falloir 'déminer' des projections fausses où des demandes d'investigation couteuse de la part du patient qui ne comprendra pas qu'on ne fasse pas tous les examens que notre bon Docteur House aurait entrepris.

Bref, il me semble qu'au delà du serment d'hypocrate, de la qualité de l'information donnée, de la nécessité d'information sur les risques, le médecin doit aujourd'hui échanger plus avant avec son patient et gagner sa confiance par sa qualité professionnelle mais aussi par sa dimension humaine.

Il ne faut pas oublier que le patient sachant sait aussi consulter la concurrence et sait que le médecin est faillible.

Enfin, je pense que cela renvoie aux risques qui concernent l'auto-médication.

Le médecin pourrait bien être le subsitut ultime de l'auto-médication et s'inscrire dans un schéma où son diagnostic doit considérer les antécédents du patient en la matière.

Nous sommes les champions du monde des antianxiolitiques et des l'automédication.

Le médecin doit donc avoir un rôle de conseil et doit tenir compte de ce paramètre.

Bref, je bosse pas la dedans, j'y connais rien, mais ça m'inspirait des thématiques naives dont je te laisse voir si elles sont intéressantes à creuser.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×