Je suis, tu es

Je pourrais raconter encore mille massacres et mille suicides. Il n'y aurait là aucun difficulté, aucun intérêt. Sûrement est-il temps de me lancer dans l'exercice qui, depuis toujours, m'échappe : le positif. Je m'y suis d'ailleurs risqué qu'une seule fois jusqu'au bout. C'était encore plus mauvais que le reste. Demander à un fleuriste de vous parler métaphysique et quarks, vous comprendrez mieux de quoi je veux parler. Tant pis. Il est trop tard. Ce qui est mauvais est mauvais et le restera malgré les efforts faits. Ah, et, à l'heure qu'il est, je ne l'ai pas encore écrit mais, ne vous étonnez pas si vous sentez que je dérive ou ne l'atteint jamais, ce côté optimiste qui semblerait me manquer.

L'homme se promène. Il doit être une heure dans la journée. Cela n'a de toute façon aucune importance pour lui. Il se sent l'âme d'un poète. Pas de ceux qui parlent romantisme et chantent la mélancolie, mais plutôt de ces âmes un peu frivoles, chancelantes, croyant en la Beauté plus qu'en la Vérité. Ils vous diront d'ailleurs que la seule Vérité est la Beauté. Lui, il sait cela presque niais, un tantinet idiot, profondément désuet. Surtout à son époque! Epoque du grand, de la certitude, du monde et de la vitesse. Face à tant de mouvements, il ne peut que se sentir perdu, lui qui apprécie l'art du moment, et non pas celui de l'instant. Le temps ne se vit pas, il se fait durer.

Pourtant, malgré cela, il est comme chez lui. Un moderne qui garde un pied dans le passé. Ce même passé qu'il traîne dans son dos. Quoi d'étonnant alors, sachant cela, lorsqu'ils le croisent et le sèment? Il aimerait courir, ne sait que souffrir, a appris à s'ouvrir. Il accepte, finalement, son état, cette ville qui était la sienne et devient la leur.

Calme, son banc reste son seul ami. Ô non! Ne le plaignez pas! Il n'existe meilleur endroit pour converser avec les inconnus. Un couple s'envolant, un solitaire se cherchant, une solitude se trouvant, une femme se pressant, des enfants allant en s'amusant, des oiseaux picotant, des voitures chantant. Chaque élément tient une place dans un décor sans vie où grouille tant de poésie. Bien sûr, parfois, il y voit la mort, le vice, et l'artifice. Souvent, au contraire, il y découvre le quotidien, l'autre et ce doigt non loin du ciel. Quand rencontreront-ils Dieu?

Rien. Il ne possède absolument rien. A quoi bon? Que ferait-il de tout cela? Il en a déjà que trop. Une vie, des sensations et un lieu où scruter ce qui l'embellit. Pourquoi quêterait-il ce bonheur ailleurs alors qu'il le trouve en toutes choses? Ce qui est magnifique, c'est que tout ce qui l'entoure est fantastique. Malgré cette distance. Malgré ce dépouillement. Malgré tout ce qui paraît lui manquer.

C'est en général à la suite de cette conviction que le doute s'installe. Notre existence extraordinaire s'écroule pour retourner à l'ordinaire. Le Sublime remplace le Beau. Il doit y avoir une faiblesse universelle vivant en chacun de nous. Une sorte de brèche par laquelle la forteresse succombera avant de prospérer à nouveau. Ce goût amer qui assassine la banalité et qui trouve pour origine le dit amour. Nous expliquons tous pourquoi nous aimons cette personne avec une grande justesse, une éloquence certaine. Seulement, nul ne saurait décrire pourquoi il a choisi ces lèvres formant ce sourire plutôt qu'un autre, pourquoi cette odeur, pourquoi cet ensemble complexe et simple à la fois qui attire notre attention et notre raison. Non, personne ne saurait conter la genèse de cette folie. Personne.

Il n'est pas homme à ignorer qu'il sera déçu et souffrant. C'est là le pragmatisme du poète : il sait que l'unique amour, la passion, ne peut se fuir, doit se vivre. Il lui montrera dès lors les amours de son enfance, de cette période où il ignorait qu'il s'ignorait avec raison. Et, parfaite qu'elle est, elle lui donnera sans le savoir les mots pour lui enseigner qui il était et qui il devient à ses côtés. Il découvrira, oui, qu'à écouter son coeur, il ne pouvait que finir par aimer.

Je suis, tu es. Voilà la définition de ce que nous sommes.

J'ai bien aimé, mais le style m'a juste horripilé. Tu sais, ce style blasé qui suinte par tous les pores de chaque phrase. En quelle année vit-on pour lire encore ce genre de style ? Enfin, je n'ai rien contre la blasitude, mais ce style-là de blasitude j'ai l'impression de l'avoir mille fois lu, et ça dessert légèrement le fond par ailleurs. :D

(Ta première phrase est d'un paradoxe, j'adore! :D ) Mais je comprends ce que tu me dis, oui! En général, je raconte plutôt des massacres et des choses moins plaisantes. Déjà, le contraste est moins grand, malgré la banalité, finalement, du style en lui-même. M'enfin, merci pour ton avis!

Et, on vit bien dans le siècle qu'on vit, en général! Puis, on ne décide pas plus de notre façon d'écrire que de notre ton dans la voix. Enfin, je crois! :D

bonjour jedino

moi je trouve t'on texte original et amusant . t'on style ne me déplait pas car il est particulier. mais on ne peut plaire à tout le monde et puis ,combien de textes à tu écrit et dont tu à eu de nombreuses féliçitations .

bonne soirée

Merci pour le compliment :) Mais, les éloges d'un jour ne font pas les éloges de demain! Je peux tout à fait comprendre que cela déplaît, et j'accepte parfaitement le fait d'appartenir à une espèce de bandes de blasés du siècle dernier :D

Non mais par définition, on ne peut pas satisfaire à 100% tout le monde avec les mêmes mots. En général. Il est bon, cela dit, d'écouter les deux côtés^^

Bonne soirée

Et puis vous avez déjà remarqué que je n'aimais rien :smile2:

Enfin même si ça parait paradoxal, j'ai bien aimé le fond, sincèrement.

J'aime assez ton texte, tu as ton originalité dans tes écrits.

Cela fait du bien de lire quelque chose de plus platonique, l'indolence de ton texte

nous promène d'une phrase à l'autre et quelque part on s'identifie à ce personnage

qui observe ce qui l'entoure.

@ Oz, rabat joie :D

Et puis vous avez déjà remarqué que je n'aimais rien :smile2:

Enfin même si ça parait paradoxal, j'ai bien aimé le fond, sincèrement.

Non mais pourtant je ne t'ai rien fait sur le tchat, à toi, étonnement :D

Puis, les paradoxes, c'est beau aussi, haha. C'est gentil aussi, alors! ^^

Cela dit, je ne trouve pas non plus que c'est ce que j'ai pu faire de mieux. Si ça peut rassurer ton avis!

J'aime assez ton texte, tu as ton originalité dans tes écrits.

Cela fait du bien de lire quelque chose de plus platonique, l'indolence de ton texte

nous promène d'une phrase à l'autre et quelque part on s'identifie à ce personnage

qui observe ce qui l'entoure.

@ Oz, rabat joie :D

C'est un peu ça, oui. L'indolence. Je ne sais pas si on s'y identifie, mais quelque part, tant mieux. C'est ce qu'il faut, en un sens.

Puis, je dois admettre que j'aime les situations banales où la personne ne fait qu'une chose, c'est-à-dire observer.

M'enfin, merci aussi :)

Et bonne soirée à tous!