Giuseppe ARCIMBOLDO

Giuseppe Arcimboldo, autoportrait vers 1575 environ Narodni Galerie, Prague.

Dans ce dessin, Arcimboldo s'est représenté comme un "homo melancholicius" au regard profondément enigmatique, à la spiritualité complexe, et à l'attitude aristocratique : il en ressort l'image d'un intellectuel doué d'une grande émotivité.

On sait peu de choses de la vie de Giuseppe Arcimboldo, exceptées les maigres informations et souvenirs qu'il eut soin de divulguer lui-même par l’intermédiaire de ceux qui l’appréciaient lorsqu'il revient à Milan en 1587, après un séjour de vingt-six dans dans les cours de Vienne et de Prague. Afin de promouvoir son image, dirions-nous aujourd'hui, il raconta à ses biographes des détails de sa vie et des souvenirs qui se révèlent très similaires dan les écrits des trois auteurs.

Arcimboldo naquit très certainement à Milan en 1527, de Chiara Parisi et de Biagio Archimboldi, peintre qui travaillait à la cathédrale grâce à sa parenté avec l'archevêque Gionangelo, et c'est aux côtés de son père que Giuseppe commença son apprentissage, documenté par les Annales de la construction de la cathédrale, du 14 décembre 1549 à 1558. Sur cette époque où il apparaît comme "peintre figuratif", nous avons peu d'informations : il préparait les dessins pour les vitraux, mais dans ces œuvres, réalisées ensuite par d'autres artistes, il n'est pas facile de retrouver des indications stylistiques précises. Avec son ami, Giuseppe Mada, il travailla pour le Gonfalon de Saint Ambroise, peignant des emblèmes nobiliaires, aujourd'hui le carton d'une tapisserie réalisée en 1561-1562 par Giovanni Karcher et son atelier pour la cathédrale de Côme, représentant La Dormition de la vierge.

La Dormition de la Vierge tapisserie exécutée en 1561-1562 à Ferrare par Giovanni Karcher et son atelier, d'après un carton d'Arcimboldo de 1558. Cathédrale, Côme.

Ce carton fait partie des quelques oeuvres connues de la période "figurative" milanaise : les apôtres à droite rappellent L'Ecole d'Athènes de Raphaël, tandis que les visages revêches et expressifs évoquent les caricatures de Léonard.

De ces premières années de son activité ont été récemment retrouvés de nouveaux documents, et d'importantes attributions devraient voir le jour, telle celle faite en 1987 par Robert Miller pour la fresque représentant L'Arbre de Jessé dans la cathédrale de Monza.

On peut présumer que, lorsqu'en 1562, il abandonna Milan pour se mettre au service des cours impériales de Vienne et puis de Prague, il avait déjà imaginé les "têtes composées" : en ces années circulaient à Milan des compositions caricaturales - des têtes phalliques et des variations obscènes sur les organes génitaux masculins - qui connaissaient une larte diffusion et devaient être aussi connues d'Archimboldo. L'imagerie du XVIe siècle était peuplée d'artifices visuels et conceptuels, tels que l'anamorphose, la cryptographie, les hiéroglyphes, les grotesques : Arcimboldo devait déjà s'etre exercé avec succès à ces extravagances picturales, puisque Paolo Morigi écrit : "Après avoir fourni des échantillons de sa valeur, tant en peinture que dans diverses bizarreries, non seulement dans sa patrie mais aussi à l'étranger, il s'attira de grandes louanges, si bien que le cri de sa renommées atteignit l'Allemagne, la cour impériale, et parvint aux oreilles de Maximilien d'Autriche... qui, succédant à son père à la tête de l'Empire, sollicita avec beaucoup d'insistance Arcimboldo pour le placer à son service. Après maintes prières, Giuseppe accepta d'entrer au service de Maximilien et, en 1562, il quitta sa patrie.

Complément d'informations : Peintre Maniériste Italien

Sources : Livre Arcimboldo du Musée du Louvre

bonsoir Amazones, perso je le connais plutôt comme peintre légumier et fruitier, mais j'adore :)

bonsoir Amazones, perso je le connais plutôt comme peintre légumier et fruitier, mais j'adore :)

Moi aussi, mais contrairement à toi je n'aime pas du tout -_- alors je n'avais jamais cherché à en savoir plus sur lui. D'où l'intérêt de ces topics qui vous portent l'information à domicile Merci Amazones, pas mécontente d'en avoir appris un peu plus.

Bonjour ma Rejanou :blush:

Il est vrai que l'on connait cet artiste par ces tableaux de saisons et je pense même les importer avec explication

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Kikou ma Mytho :blush:

Merci pour ton intervention et de l'intérêt que tu as porté même si tu en n'apprécies pas forcément ce qu'il oeuvre :)

Je ne peux pas dire que je sois une fan de cet artiste même si je reconnais que ses tableaux inversés sont une véritable trouvaille.

Cependant, l'une de ses oeuvres me touche tout particulièrement car elle représente un métier qui aurait pu me correspondre

Le bibiothécaire, huile sur toile, 1565

Bonjour Chirona,

Il faut dire aussi que cet artiste est assez mystérieux donc pour l'apprécier, il faut surtout que les toiles nous parlent et nous donnent intérêt à l'admirer.

Moi aussi j'apprécie beaucoup cette toile, tout comme Le Juriste en 1566 ....

Cette caricature farceuse représente Johann Ulrich Zasius, vice-chancelier de l'Empire, avec le visage ravagé par la syphilis et composé d'animaux et de poissons rôtis. Son cou est engoncé dans des manuscrits et il a des livres sur l'estomac.

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Comme promis, j'y inclus les saisons ....

L'Eté en 1563

Placé aux côtés du Feu, il figure un homme d'âge mûr de la Maison des Habsbourg, enflammé et colérique. Son cou est orné d'épis de blé : sur l'épaule, on lit l'année d'exécution du tableau et sur le col, le nom de Giuseppe Arcimboldo.

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L'Automne en 1573

Cette peinture fait partie de la troisième série des Saisons, commandée par Maximilien II pour l'Electeur Auguste de Saxe. Dans le détail en haut, le nez consiste en une poire, l'enveloppe de la châtaigne constituant la bouche. En bas, une grappe de raisins et une courge, placés au sommet de la tête.

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Hiver en 1563

C'est le portrait de Maximilien II représenté âgé et flegmatique, comme "caput anni". Le cou composé d'un tronc d'arbre écorcé dont les branches tourmentées forment la couronne, sort d'une natte faisant office de manteau, ornée du M couronné lisible en bas à gauche.

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Printemps en 1563

Il appartient à la première version des Saisons et fut découvert en 1964 par A.E. Perez Sanchez dans les collections royales de l'Académie. il représente un adolescent de la Maison des Habsbourg, jeune et joueur, le visage débordant de fleurs fraîches et colorées qui font allusion au caractère sanguin de cette saison.