Aller au contenu

Un phare...

Noter ce sujet


ptitepao

Messages recommandés

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour...

Les jeunes voyous du rock n’ roll chambardent les rues du monde entier. Ils envahissent le Louvre et vitriolent la Joconde, ils ouvrent les grilles des zoos, des prisons et des asiles d’aliénés, ils crèvent les conduites d’eau au marteau pneumatique, défoncent à la hache le plancher des toilettes dans les avions de ligne, tirent à la cible sur les phares, liment les câbles d’ascenseur jusqu’au dernier toron, relient les tuyaux d’égout aux canalisations d’eau potable, jettent dans les piscines requins et pastenagues, anguilles électriques et candirous (minuscule poisson de la famille de l’urogymnus qui hante certains fleuves mal famés du bassin de l’Amazone, ressemblant à une anguille miniature dont la taille varie de quelques millimètres à cinq centimètres, le candirou s’insinue dans l’urètre ou l’anus du baigneur imprudent – ou encore, faute de mieux, dans une chatière de dame – et s’y cramponne à demeure avec ses petites griffes acérées, tout cela dans un dessein qui reste quelque peu obscur étant donné que nul ne s’est offert jusqu’ici pour étudier in situ le mode de vie du candirou), s’affublent en pirates pour éperonner le Queen Mary de plein fouet dans le port de New York, jouent aux James Dean au bord des falaises avec des autocars et des avions de transport, infestent les hôpitaux (déguisés en internes avec blouses blanches, hachoirs, scies et scalpels longs de trois pieds, ils démoulent les paralytiques de leurs poumons d’acier, singent leurs hoquets de suffocation en se trémoussant sur le carrelage les quatre fers en l’air, la langue pendante et les yeux révulsés, administrent des clystères avec des pompes à bicyclette, débranchent les reins artificiels, coupent une femme en deux avec une scie chirurgicale à quatre mains), lâchent des hordes de cochons grognonnants dans les coulisses de la Bourse, font caca sur le plancher de la salle des séances des Nations-Unies et se torchent avec les traités, les alliances et les pactes…

En avion ou en voiture, à dos de cheval, de chameau ou d’éléphant, en tracteur ou à vélo, en rouleau compresseur, à pied, à skis et en traîneau, avec des béquilles ou des échasses à ressort, les touristes se ruent aux frontières et réclament le droit d’asile avec une détermination implacable, « pour échapper à l’indescriptible état de fait qui règne en Libertie », tandis que le président de la Chambre de Commerce s’évertue vainement à endiguer le flot : « Z’il fous blaît de zang-froid garder. Zont zeulement guelgues fous gui ont de la maizon de fous éfadés. »

William Burroughs - Naked Lunch - Le festin nu

brion-gysin-danger-series-portrait-of-william-burroughs-in-front-of-the-thtre-odeon-naked-lunch-series-paris-octobre-1959-1360059706_b.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

931068coquelicot2.jpg

Nous voici fac à face : les violettes et moi.

J'ai beau faire, je n'en apprécie ni la texture, ni le farfum, ni le coloris.

Leurs pédoncules les élèvent , à peine, au dessus de cette masse de feuilles accolées et grisâtres, que l'on dirait tapissées d'une mince couche de moisissure. En la forme concise, cette plante rassemble toute la mélancolie du monde. Ridée, feutrée, renfrognée, elle me fait penser à certaine femmes, plaintives depuis leur prime jeunesse, blanchies de coeur avant l'âge. Leur sensibilité déviée, dévoyée (qui les rend, par moments, attachantes) les conduit à se prendre pour d'éternelle victimes, sans cesse à l'abandon. Elles ne trouvent réconfort qu'en des malaises réels ou imaginaires, qu'en d'impénétrables maladies.

C'est ainsi, je n'y peux rien, que m'apparaissent les violettes : exploitant leurs faiblesses, convalescentes à perpétuité !

Bien que résultant dune combinaison de bleu et de rouge-couleurs alertes et vives-, leur pigmentation, leur apparence m'évoquent quelque emblème blafard et funéraire, quintessence de toutes les nostalgies.

A les contempler, il me vient une folle envie de coquelicots ardents, de pivoines échevelées, de dahlias chatoynts, de tulipes hardies ! Je brûle du désir d'appliquer sur tout ce mauve, tout ce violacé d'épaisses couches de soleil. J''en appelle alors à toutes les fleurs d'aurore : aux primevéres des bois et des prés, aux capucines, aux jonquilles, aux genêts malgré leurs épines ; surtout, à ce tournesols encorcelants si chers à Van Gogh !

Leur parfum, réputé suave, aromatique, me paraît languide et terne. Il me rappelle les effluves douceâtres des fleurs séchées ; cette odeur de renfermé qu'exhalent, à peine entroverts, es coffres à linge vétustes, témoin de plusieurs générations.

Bref en cette fleur, tout m'attriste et m'oppresse. Tout manque d'ailes, de carène, de LIBERTE !

http://marsenjules.b...rack/coquelicot

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

tumblr_mfym5yFGhX1s1l8eoo1_1280.jpg

Van Dongen - Coquelicot

D'abord, c'est une simple présence à ses côtés, puis l'impression se précise : quelqu'un ralentit. Quelqu'un retient sa marche près de Marthe.

Une femme.

Sur le sol, l'ombre dessine une silhouette en tenue courte et des cheveux qui flottent au vent.

La femme hésite. Elle non plus ne semble pas dérangée par le piétinement, l'impatience de la foule.

Pourquoi cette femme ne va-t-elle point son chemin ? Pourquoi donc demeure-t-elle dans les pas de Marthe ?

La question demeure sans réponse mais le cheminement commun dure. Il dure longtemps.

A la longue, Marthe ne déteste pas se sentir à l'unisson de l'inconnue. Cette marche ressemble à un échange, une conversation muette

Puis soudain la femme s'arrête, à peine, un très bref instant, celui qui décide Marthe à se tourner vers elle, à la regarder enfin...

C'est le rouge qui domine et une étincelante chevelure brune. Mais voilà, il ne s'agit pas de n'importe quel rouge ! C'est le rouge du coquelicot, une couleur que Marthe reconnaît aussitôt. Sa couleur, la couleur fétiche. La couleur interdite. Cinquante années tombent d'un coup. Cinquante années d'un mur de sable gris, car la femme inconnue est vêtue d'un corsage coquelicot, vaporeux, largement échancré sur la gorge, et ce corsage est étrangement semblable à celui que Marthe avait porté tout l'été précédant ses fiançailles avec Edmond, avant qu'il soit banni impitoyablement de sa garde-robe d'adolescente.

Inexplicablement, malgré le coeur stupéfait, malgré l'émotion drue, Marthe se sent sourire.

Elle sourit à cette inconnue. Elle sourit à sa liberté. Elle l'approuve.

Et la femme coquelicot va rendre le sourire, avec une sorte d'acquiescement, comme si elle aussi approuvait quelque chose de Marthe.

Leurs chemins se séparent...

Qu'était devenu le corsage proscrit ? L'avait-elle jeté, offert à l'une de ses amies d'alors ? Elle l'a oublié.

On dit du coquelicot qu'il serait la fleur du désir.

Et si c'était le désir qu'elle venait de rencontrer dans la rue, le désir coquelicot ?

Noëlle Châtelet - La femme coquelicot

ga25112011-20v.jpg

Kal Gajoum - Vth avenue

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

tumblr_mjcz29ZrUl1rg3vz0o1_500.jpg

[...] Il noircissait des feuilles et des feuilles de dessins bizarres, on aurait dit des machines. Un soir, Hélène lui demanda

- Qu'est-ce que c'est ?

- Une volière ?

- Oui.

- Et pour servir à quoi ?

Hervé Joncour gardait les yeux fixés sur ces dessins.

- Tu la remplis d'oiseaux, le plus que tu peux, et le jour où il t'arrive quelque chose d'heureux, tu ouvres la porte en grand et tu les regardes s'envoler.

Baricco - Soie

Modifié par ptitepao
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonjour

496_zps30376de0.jpg

Majda Bekkali : parfum et sculpture - "J'ai fait un rêve"

Sources : Lien

---

Le Parfum

Lecteur, as-tu quelquefois respiré

Avec ivresse et lente gourmandise

Ce grain d'encens qui remplit une église,

Ou d'un sachet le musc invétéré ?

Charme profond, magique, dont nous grise

Dans le présent le passé restauré !

Ainsi l'amant sur un corps adoré

Du souvenir cueille la fleur exquise.

De ses cheveux élastiques et lourds,

Vivant sachet, encensoir de l'alcôve,

Une senteur montait, sauvage et fauve,

Et des habits, mousseline ou velours,

Tout imprégnés de sa jeunesse pure,

Se dégageait un parfum de fourrure.

Charles Baudelaire

Modifié par Amazones
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

1055703030.jpg

Cloudscape..

Qu'est-ce qui fait qu'il est parfois difficile de déterminer dans quelle direction nous allons marcher ? Je crois qu'il y a un magnétisme subtil dans la Nature qui, si nous y cédons inconsciemment, nous indique la bonne direction. Il n'est pas indifférent pour nous de savoir quel chemin nous empruntons. Il y a un bon chemin, mais nous sommes très assujettis à l'insouciance et à la stupidité, et nous sommes enclins à emprunter le mauvais. Nous emprunterions volontiers ce chemin que nous n'avons encore jamais emprunté dans ce monde réel, qui soit parfaitement symbolique du chemin que nous aimons suivre dans le monde intérieur et idéal ; et parfois, pas de doute que nous trouvions difficile de choisir notre direction, parce qu'elle n'existe pas encore distinctement dans notre esprit.

Henry David Thoreau - De la marche

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour ...

(juste un texte dit)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
Posté(e)

3036697_300.jpg

Gregory Colbert

« Quand je me suis lancé dans Ashes and Snow , je voulais explorer les relations entre les hommes et les bêtes de l’intérieur vers l’extérieur. En découvrant un langage partagé et des sensibilités poétiques communes à toutes les espèces animales, je travaille à restaurer le lien qui existait quand l’homme vivait en harmonie avec les animaux. »

A explorer sans modération :

Ashes and Snow

colbert-gregory-ashes-and-snow2.jpg

photo.jpg

Gregory-Colbert.jpg

Modifié par Savanna
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

La recluse .....

----

En y déposant une citation, je me suis intéressée à la poétesse qu'elle pouvait être ...

Emily Dickinson .... Du reclus de sa vie, on en comprend ces mots ...

220px-EmilyDickinson-drawing.jpg

Je me dis, la terre est brève -

Et l'angoisse - absolue -

Et nombreux - les blessés,

Mais qu'importe ?

Je me dis, nous pourrions mourir -

La meilleure vitalité

Ne peut vaincre la déchéance,

Mais qu'importe ?

Je me dis qu'au ciel -

De tout façon, ce sera égal -

D’après une équation nouvelle -

Mais, qu'importe ?

--- un autre .....

Je n'ai pas eu le temps d'haïr -

Parce que

La tombe m'aurait fait obstacle -

Et la vie n'était pas si

Vaste que

Je pusse achever - l'hostilité -

Je n'ai pas eu le temps d'aimer non plus -

Mais puisqu'il

Fallait bien quelques activités -

Le petit labeur de l'amour -

Ai-je pensé

Me suffisait bien assez -

----

La recluse de Wildfell Hall, Anne Bronté

la-jeune-fille-et-la-mort-1894.jpg

La jeune fille et la mort de Edvard Munch en 1894

"Rappelle-toi Pierre, Helen ! Ne fanfaronne pas et observe. Protège tes yeux et tes oreilles : ils portent à ton cœur, et protège tes lèvres : elles le révèlent et pourraient te trahir dans un moment d'imprudence. Accueille, froidement et sans passion, toutes les attentions, jusqu'à ce que tu aies déterminé et dûment étudié la valeur du prétendant; et laisse les sentiments ne venir qu'après approbation. D'abord, étudie; ensuite, approuve; ensuite aime. Ferme les yeux à toute attirance physique, sois sourde à toute flatterie ou frivolité. —Ces choses-là ne sont rien —voire pire encore—les pièges et les ruses du diable, pour amener les écervelés à leur propre destruction. La conscience passe avant tout ; et juste à côté, le bon sens, la dignité et une fortune raisonnable. Si tu te mariais avec le plus beau, le plus riche et le plus agréable des hommes, en surface, tu ne soupçonnes pas l'enfer dans lequel tu seras plongée si, en fin de compte, tu t'aperçois qu'il n'est qu'un bon à rien, un dépravé, voire même un sombre idiot."

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
Posté(e)

20110320_Camille_Claudel_Pastel_0002_OVB.jpg

Camille Claudel

"Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente"

Un espace vacant

Un jardin oublié

Un inconnu

Entraperçu

Sur un quai

Il y a toujours quelque chose d’absent

Dans le sourire

Dans les larmes

Dans le lac vert

De l’iris étoilé

Il y a toujours quelque chose

Penché au bord

Du vide et de l’oubli

Du temps qui s’enfuit

Comme un train dans la nuit

Il y a toujours

Un toujours

Qui ressemble à jamais

Un presque

Un encore

Une réponse inachevée

Une question en suspens

Un firmament

Il y a

Sur le toit

Un chat

Qui regarde la lune"

Lettre de Camille Claudel à Rodin.

On la dit fantasque, bizarre, malade, alors qu’elle n’a plus que le refuge de la névrose pour essayer de continuer à vivreTerrible exil que ce voyage immobile à l’ombre de la folie, seule alternative possible à la grâce et à la sauvagerie d’un génie sans concession. Cela, il aurait fallu le savoir. Avant. Avant trente années d’internement. Avant tant de noires souffrances.

L'âge mûr .

01_01.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonsoir,

J'adore ton choix de sculpture Savanna, toujours un grand plaisir à la contempler :blush:

---

Mon choix ce soir se portera sur la réflexion .... avec l'aide de

Marjane Satrapi ... dessinatrice, cinéaste, comédienne ... mais aussi peintre.

"Ces énigmatiques portraits mettent en scène des femmes qui semblent plongées dans une insondable réflexion."

peinture-marjane-satrapi.jpg

Le prix de la Liberté

---

« Des groupes différents de faits, dont chacun, sans nous donner la connaissance désirée, nous montre une direction où la trouver. Or, c'est quelque chose que d'avoir une direction. Et c'est beaucoup que d'en avoir plusieurs, car ces directions doivent converger sur un même point, et ce point est justement celui que nous cherchons. Bref, nous possédons dès à présent un certain nombre de lignes de faits, qui ne vont pas aussi loin qu'il faudrait, mais que nous pouvons prolonger hypothétiquement. Je voudrais suivre avec vous quelques-unes d'entre elles. Chacune, prise à part, nous conduira à une conclusion simplement probable ; mais toutes ensemble, par leur convergence, nous mettront en présence d'une telle accumulation de probabilités que nous nous sentirons, je l'espère, sur le chemin de la certitude. Nous nous en rapprocherons d'ailleurs indéfiniment, par le commun effort des bonnes volontés associées. Car la philosophie ne sera plus alors une construction, œuvre systématique d'un penseur unique. Elle comportera, elle appellera sans cesse des additions, des corrections, des retouches. Elle progressera comme la science positive. Elle se fera, elle aussi, en collaboration »

de Henri BERGSON

Modifié par Amazones
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
Posté(e)

Bonsoir Ama ,

Il me semble que cette sculpture faisant suite à la séparation de Camille avec Rodin elle fût fort critiquée de part les intentions qu'on lui a prêtées , il n'empêche qu'elle est très belle . :)

Modifié par Savanna
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonsoir Ama ,

Il me semble que cette sculpture faisant suite à la séparation de Camille avec Rodin elle fût fort critiquée de part les intentions qu'on lui a prêtées , il n'empêche qu'elle est très belle . :)

En effet, elle est merveilleuse et si bien affinée :coeur:

Elle peut aussi s’appelait La destinée, Le chemin de la Vie ou la Fatalité.

J'en apporte précision, il faut dire que je l'apprécie tellement :p Dommage que je me mets pas la main sur mon ouvrage mais voici ce que j'ai pu trouver du Musée Rodin ....

La première version de L’Âge mûr, dont on ne possède qu’un exemplaire en plâtre, est datable de 1894-1895 d’après la lettre envoyée par Camille Claudel à son frère Paul, en décembre 1893, où elle est désignée par l’artiste sous le titre du «groupe des trois». La sculptrice envisageait d’introduire un arbre penché dans le groupe pour exprimer plus fortement encore l’idée de destinée, centrale à ses yeux.

La deuxième version de L'Age mûr fait suite à une commande de l'Etat français en 1895, mais si l'œuvre est bien terminée par l'artiste et payée en 1898, elle ne fut jamais livrée au Dépôt des marbres. Elle est, en revanche, fondue deux fois en bronze, en 1902, par Thiébaut Frères, pour le compte d'un particulier, le capitaine Tissier (musée d'Orsay, Paris) et en 1913, par Carvilhani (musée Rodin, Paris), avant que le plâtre qui avait servi de modèle pour les fontes ne disparaisse.

Souvent interprétée dans un sens autobiograhique comme illustration des hésitations de Rodin entre sa vieille maîtresse, Rose Beuret, et sa jeune amante, Camille Claudel, L'Àge mûr apparaît surtout comme une variation autour du thème de la destinée. Dans un mouvement d’irrésistible entraînement, l’homme, encore tenu fermement par la jeunesse et la vie dans la première version, est arraché dans la seconde aux bras tendus de la jeune suppliante par la vieillesse et la mort. Les drapés tourmentés, les ombres violentes rapprochent cette deuxième version de l’esthétique « Art nouveau ».

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

le-rat-de-bibliothc3a8que.jpg

Le rat de bibliothèque de Carl Spitzweg en 1850

« Lire n’est rien : faut avoir lu ; faut ; l’a fallu ! »

Le vieux livre qu’on a lu, relu tant de fois !

Brisé, navré, navrant, fait hideux par l’usage,

Soudain le voici frais, pimpant, jeune visage

Et fin toucher, délice et des yeux et des doigts.

Ce livre cru bien mort, chose d’ombre et d’effrois,

Sa résurrection « ne surprend pas le sage ».

Qui sait, ô Relieur, artiste ensemble et mage,

Combien tu fais encore mieux que tu ne dois.

On le reprend, ce livre en sa toute jeunesse,

Comme l’on reprendrait une ancienne maîtresse

Que quelque fée aurait revirginée au point ;

On le relit comme on écouterait la Muse

D’antan, voix d’or qu’éraillait l’âge qui nous point :

Claire à nouveau, la revoici qui nous amuse.

de Paul Verlaine

Recueil : Biblio-sonnets

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

olympia-manet.jpeg

Olympia d'Edouard Manet en 1863

Tout beau corps, toute belle image

Tout beau corps, toute belle image

Sont grossiers auprès du visage

Que Philis a receu des cieux,

Sa bouche, son ris et ses yeux

Mettent tous les coeurs au pillage.

Sa gorge est un divin ouvrage,

Rien n'est si droit que son corsage,

En fin elle a, pour dire mieux,

Tout beau.

Parmy tout, ce qui plus m'engage,

C'est un certain petit passage,

Qui vermeil et delicieux,

Mais ce secret est pour les Dieux ;

Ma plume, changez de langage,

Tout beau.

Vincent VOITURE

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

degas-edgar-22.JPG

Répétition d'un ballet sur la scène - Edgar Degas - 1874

« La vision d’un ballet m’a toujours plongé dans le ravissement. Et voilà que soudain, par la magie de l’art, une danseuse étoile devient celle de mon cœur. » - Thierry Cabot

La danseuse étoile

O liane en tulle qui prie !

Je vois s'allumer toutes choses

Quand ton pied roule au sein des roses

Dans l’entrechat d’une féerie.

Sur la scène longue et fleurie

Où neigent les métamorphoses,

Comme deux perles vite écloses,

L'âme chez toi se fait soierie.

Alors volant jusqu’au sublime,

Tu rayonnes de cime en cime ;

Et tandis que, blanche, s’égrène

Ta jupe au feu des ballets russes,

Tout en moi souffle : « ô c’est ma reine ! »

Tant je voudrais que tu le fusses.

De Thierry Cabot

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Un petit passage d'une autre fois...

d'un autre moment, d'un autre endroit ....

petit détail, petit court .... mais qui m'a marqué agréablement et je me suis souvenue ....

de ces ( "ses" ...surtout ) petites choses qui resteront pour moi ...

merci à elle que je salue ....

http://vimeo.com/38336843

625443miroc3a9toilebleue.jpg

L'étoile bleue de Mirò 1927.

Bonjour à toutes zé tous par ici et à une autre fois ....

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Une video, pour changer, de Aude Danset et Carlos de Carvalho... une saison de retard, ou bien d'avance...

Et Anna de Noailles, pour l'accompagner.

Plaisir des aubes de l'automne,

Où bondissant d'élans naïfs,

Le coeur est comme un buisson vif

Dont touts les feuilles frissonnent !

A. de Noailles - Les saisons et l'amour

17261443_p.jpg

Cocteau - La comtesse de Noailles, oui et non

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
Posté(e)

Ben Heine , illustrateur et photographe Belge . internationalement connu pour ses travaux très créatifs et notamment la série “Pencil Vs Camera”

Il s’agit de superposer un dessin à la réalité et de prendre une photo dans le bon angle afin de donner l’impression que le dessin fait partie de la photo.

L'image ne peut être étudiée que par l'image, en rêvant les images telles qu'elles s'assemblent dans la rêverie. Gaston Bachelard

thumbs_ben_heine_20.jpg

thumbs_ben_heine_01.jpg

thumbs_ben_heine_10.jpg

Modifié par Savanna
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Célèbre, mais j'aime la relire quand j'ai envie d'épistolaire...

Venise, 12 mai 1834

Non, mon enfant chéri, ces trois lettres ne sont pas le dernier serment de main de l'amant qui te quitte; c'est l'embrassement du frère qui te reste. Ce sentiment là est trop beau, trop pur et trop doux pour que j'éprouve jamais le besoin d'en finir avec lui. Que mon souvenir n'empoisonne aucune des jouissances de ta vie. Mais ne laisse pas ces jouissances détruire et mépriser mon souvenir. Sois heureux, sois aimé, comment ne le serais-tu pas? Mais garde-moi dans un petit coin secret de ton coeur et descends-y dans tes jours de tristesse pour y trouver une consolation ou un encouragement.

Aime donc, Alfred

Aime une femme, jeune et belle

Et qui n'ait pas encore aimé

Ménage-la

Et ne la fait pas souffrir

Le coeur d'une femme

Est une chose si délicate

Quand ce n'est pas un glaçon ou une pierre

Je crois qu'il n'y a guère de milieu

Et il n'y en pas non plus

Dans ta manière d'aimer

Ton âme est faite pour aimer ardamment

Ou pour se déssécher tout à fait

Tu l'as dit cent fois

Et tu as eu beau t'en dédire

Rien, rien n'a effacé cette sentence-là

Il n'y a au monde que l'amour

Qui soit quelque chose

Peut-être m'as-tu aimé avec peine

Pour aimer une autre avec abandon

Peut-être celle qui viendra

T'aimera-t-elle moins que moi

Et peut-être sera-t-elle plus heureuse

Et plus aimée

Peut-être ton dernier amour

Sera-t-il le plus romanesque et le plus jeune

Mais ton coeur, mais ton bon coeur

Ne le tue pas, je t'en prie

Qu'il se mette tout entier

Dans tous les amours de ta vie

Afin qu'un jour tu puisses regarder

En arrière

Et dire comme moi

"J'ai souffert souvent

Je me suis trompé quelques fois...

Mais j'ai aimé"

Lettre de George Sand à Musset

tumblr_mkbm3rbzxc1qbcporo1_500.jpg

Joao Figueiredo

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×