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Un phare...

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ptitepao

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Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 10 169 messages
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CONGE AU VENT

A flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l'époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrême­ment odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum, elle s'en va, le dos tourné au soleil couchant.

Il serait sacrilège de lui adresser la parole.

L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du che­min. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ?

RENÉ CHAR

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  • 3 mois après...
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Invité
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Invité
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Posté(e)

.....je découvre la drague des anges. au lieu de caresses ils font battre leurs plumes pures. rapide mouvement d’aile. paon prétentieux et décoloré. plus incroyable que les éventails chinois tant vantés. des éventails qui plumaient le héron blanc jusqu’à ce qu’il soit sec et chauve. ils battent battent. ils me laissaient souffle coupé. sans tache et pourtant satisfaite. complètement lessivée. pourtant je me demande… est-il possible qu’il y ait une lumière encore plus naturelle. qui déchire et chante. une flèche de chrome épais soigneusement polie.

regardez-moi marcher à travers la jungle. nue quelle noblesse. la seule sauvage encore vivante. civilisée et pourtant sans point de suture. au-dessus de moi l’aigle blanc. énorme mythique. qu’il soit albinos ou mystique pour moi c’est la même chose. il est aussi gros qu’une hutte à présent. sa bite descend. comme une échelle du ventre de l’hélicoptère de sauvetage. échelle immense parfaite. pont de singe. une arche. une piste d’envol. si visible que je peux avoir les animaux grimper en courant par deux. pour être en lieu sûr il est sur moi. nous savons que faire. ébranler la nuit par l’amour. synchronisation des souffles. le sexe, contrairement à l’étranger, peut déplacer les montagnes. et je suis un trou béant. un puits à bite. et la sienne (celle de l’aigle) est si adaptée. dois-je protester. l’espace d’un instant, no-ahh. vertu sacrifiable. angles brouillés. »

Patti Smith, « Witt » in Les Années 70, Premiers écrits

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Invité Barbara lebol
Invités, Posté(e)
Invité Barbara lebol
Invité Barbara lebol Invités 0 message
Posté(e)

La mer est arrivée au pied de ma maison

tout était d’un calme absolu

plus de rivages, plus de rocs d’acier, plus d’horizon

on dirait que le navire a chaviré trop de fois

Je me rappelais de ces marins qui fixent le soleil avant de mourir

Bénédicte disait toujours « qu’un voyage long est un sacrifice »

Alors je me suis rappelé que j’étais immortel

Et perché sur ce nuage

je regardais pour la dernière fois

le soleil s’éloigner

Edgar Georges

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Soleil Marin par

Catherine Renoult-Bary

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  • 7 mois après...
Invité fx.
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Posté(e)

Parfois je me tiens à l'affût du mort que je serai

De son côté

La plaine n'a plus besoin de bâtisseurs

Ni le temps de mesure

L'appel des corps s'est tu

Les rumeurs se dissipent

Le visage s'est accompli

Puis d'un coup je pivote

Et rejoins ma durée

De face

Andrée Chedid

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  • 3 mois après...
Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 10 169 messages
♪ ♫ ♪ ♫,
Posté(e)

A une fleur

 

Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu’à moi qui te fait venir ?

Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu’as-tu vu ? que t’a dit la main
Qui sur le buisson t’a coupée ?

N’es-tu qu’une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?

Ta fleur, hélas ! a la blancheur
De la désolante innocence ;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret ?
Ton parfum est-il un langage ?

S’il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S’il n’en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon cœur, fraîche et légère.

Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d’un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N’en auraient pu trouver la sœur
Qu’en prenant Vénus pour modèle.

Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
A qui saurait s’emparer d’elle
Elle peut ouvrir un trésor.

Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m’arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver.

Alfred de Musset

 

 

 

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  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
janacek2 Membre 252 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Carence....

« Je ne connais pas les oiseaux,
je ne connais pas l’histoire du feu.
Mais je crois que ma solitude devrait avoir des ailes. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A cette heure matinale le Chardonnay 98' me semble de trop, mais je tiendrais celui-ci au frais .... jusqu'à nos retrouvailles ....

 

...où nous pourrons l'écouter en boucle.

 

A bientôt Louise...

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Modifié par janacek2
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Invité fx.
Invités, Posté(e)
Invité fx.
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Posté(e)

Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l’issue de l’aube que le bougeoir du crépuscule.
Elle passa les grèves machinales;
Elle passa les cimes éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche , la sainteté du mensonge , l’alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s’inscrivit mon souffle.
D’un pas à ne se mal guider que derrière l’absence, elle est venue , cygne sur la blessure par cette ligne blanche.

 

La liberté

René CHAR

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  • 2 mois après...
Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Clin d’œil là haut … :fleur:


"M'alléger
me dépouiller
réduire mon bagage à l'essentiel
Abandonnant ma longue traîne
de plumes
de plumages
de plumetis et de plumets
devenir oiseau avare
ivre du seul vol de ses ailes"
(Michel Leiris)

 

en vol.jpg

 

                                     ¨*¨*¨  En vol ...  ¨*¨*¨

 

 

 

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  • 2 mois après...
Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 10 169 messages
♪ ♫ ♪ ♫,
Posté(e)

Avec tous les mots

Avec tous les mots
Avec tous les sourires
Avec tous les regards
Avec chaque caresse
 
Je m'approche de l'eau
En buvant ton baiser
La lumière de ton visage
La lumière de ton corps
 
C'est une prière t'aimer
C'est un chant de muet
Un regard d'aveugle
Un secret nu
 
Je me rends à tes bras
Avec peur et calme
Une prière dans la bouche
Et une prière dans l'âme
 
Avec tous les mots
Avec tous les sourires
Avec tous les regards
Avec chaque caresse
 
Je m'approche du feu
Que tout brûle
La lumière de ton visage
La lumière de ton corps
 
C'est une prière t'aimer
C'est un chant de muet
Un regard d'aveugle
Un secret nu
 
Je me rends à tes bras
Avec peur et calme
Une prière dans la bouche
Et une prière dans l'âme
 
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Membre, Posté(e)
Eveil Membre 2 825 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens.
Nous dansons entre deux martyrs et pour le lilas entre eux, nous dressons un minaret ou un palmier.
 
Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens.
 
Au ver à soie, nous dérobons un fil pour édifier un ciel qui nous appartienne et enclore cette migration.
Et nous ouvrons la porte du jardin pour que le jasmin sorte dans les rues comme une belle journée.
 
Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens.
 
Là où nous élisons demeure, nous cultivons les plantes vivaces et récoltons les morts.
Dans la flûte, nous soufflons la couleur du plus lointain, sur le sable du défilé, nous dessinons les hennissements
Et nous écrivons nos noms, pierre par pierre. Toi l’éclair, éclaircis pour nous la nuit, éclaircis donc un peu.
 
Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens.
 

Mahmoud Darwich

 

 
Modifié par Eveil
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Invité Lowy
Invités, Posté(e)
Invité Lowy
Invité Lowy Invités 0 message
Posté(e)

Je résisterai

 Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance

Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas

Je travaillerai peut-être à la carrière comme porte faix, balayeur des rues

Je chercherai peut-être dans le crottin des grains

Je resterai peut-être nu et affamé

Mais je ne marchanderai pas

O ennemi du soleil

Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines

Je résisterai.

Je résisterai

Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre

Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison

Tu pilleras peut-être l’héritage de mes ancêtres

Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres

Tu jetteras peut-être mon corps aux chiens

Tu dresseras peut-être sur notre village l’épouvantail de la terreur

Mais je ne marchanderai pas

O ennemi du soleil

Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines

Je résisterai.

Tu éteindras peut-être toute lumière dans ma vie

Tu me priveras peut-être de la tendresse de ma mère

Tu falsifieras peut-être mon histoire

Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis

Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs

Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes

O ennemi du soleil

Je jure que je ne marchanderai pas

Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines

Je résisterai.

de Samir Al Qasim

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Invité Lowy
Invités, Posté(e)
Invité Lowy
Invité Lowy Invités 0 message
Posté(e)

Je regardais une vidéo quand j'ai pensé à un poème qui  est attribué à Avicenne ...(un philosophe, écrivain, médecin et scientifique médiéval persan )

 Il est tombé vers toi, du lieu suprême, une colombe de couleur cendrée, pleine de chasteté et de réserve,

Invisible à l'œil même du savant. Et pourtant elle était dévoilée et n'était pas couverte

Elle est parvenue avec répugnance jusqu'à toi ; mais peut-être aussi elle te quittera avec peine, et elle en sera dans la désolation. Elle était pure, sans amitié pour personne. Puis quand elle s'est unie à toi, elle s'est acclimatée au voisinage des déserts et des ruines. 

 On dirait qu'elle a oublié les promesses du foyer, et les demeures qu'elle a quittées contre leur gré;

 Elle pleure, lorsqu'elle se rappelle les promesses de son foyer, des larmes qui coulent et ne tarissent pas ;

Elle passe son temps à gémir sur les traces noircies que dissémine le va-et-vient des quatre vents. 

Car le lac serré la retient, et sa faiblesse l'empêche d'atteindre l'apogée vaste, pareil au pâturage du printemps

 Lorsqu'enfin son départ va la rapprocher du foyer, et son voyage la ramener dans le vide spacieux,

Elle se sépare de tout ce qui, en arrière d'elle, reste dans la poussière, ne l'accompagnant pas. 

Elle s'assoupit, et alors, le voile s'étant soulevé, elle voit ce que ne perçoivent pas les yeux endormis.

Elle se met à roucouler au sommet d'une montagne élevée. Car la science élève quiconque était en bas.

Pourquoi donc est-elle tombée du pic ardu jusqu'au fond déprimé du sol?

Si c'est Dieu qui l'a précipitée par un principe de raison, ce principe est resté caché à l'homme intelligent, subtil, spirituel;

Et si sa chute a été l'effet d'un coup fatal, afin qu'elle entendît ce qu'elle n'avait pas encore entendu,

Et qu'elle devînt savante dans tous les secrets des deux mondes, la lacune qu'elle portait en elle n'a pas été comblée.

Le destin lui a coupé sa route, elle s'est couchée pour ne plus se relever,

Elle est comme un éclair qui brille dans la vallée, puis qui s'éteint; et c'est comme s'il n'avait jamais lui.

 

 

 

 

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  • 1 an après...
Membre, Posté(e)
janacek2 Membre 252 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)


 

Ils meurent nos vieux soleils
Ils meurent pour mieux renaître

Astres d'une seule récolte qui fourmillent d'infini



Venus de terres innombrables

à travers pas

à travers mots

à travers morts et vies





Nous jouons l'existence
Contre un décor qui fuit

Ils meurent nos vieux soleils
Ils meurent pour mieux renaître!

 

( Andrée Chedid )

 

image.png.25cfce70aa1c3db5b2bc361b0f9f55fd.png

 

https://www.youtube.com/watch?v=4XhiK4O9xJ8

 

... je vous aime...

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Invité Barbara lebol
Invités, Posté(e)
Invité Barbara lebol
Invité Barbara lebol Invités 0 message
Posté(e)

Je peux interrompre ...

 

Je peux interrompre la course
de la Terre. J’ai fait partir
les voitures bleues.

Je peux me rendre invisible ou minuscule.
Je peux devenir gigantesque et atteindre
les choses les plus lointaines. Je peux changer
le cours de la nature.
Je peux me situer n’importe où
dans l’espace ou le temps.
Je peux appeler les morts.
Je peux percevoir ce qui se passe sur d’autres mondes,
Au plus profond de mon esprit
Et dans l’esprit des autres.

Je peux

Je suis

        Jim Morrison ( 1943-1971)

        Poèmes

 

 

 

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  • 4 semaines après...
Membre, Posté(e)
janacek2 Membre 252 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Chantal Bir est une artiste « peintre-sculpteur » qui habite un village situé tout près du mien… à Gurcy-le-Châtel. Un beau jour (forcément beau), j’ai découvert ses œuvres en ouvrant une fenêtre ; non pas celle de ma maison, mais l’une des nombreuses fenêtres que nous offrent aujourd’hui les nouvelles technologies : une annonce d’expo sur les réseaux sociaux et son site web… J’ai aussi eu en main un « flyer », par hasard trouvé sur « mon chemin » et ramassé sur la voie publique ; vu chez un commerçant une affiche présentant une prochaine expo à Barbizon… J’étais chaque fois sous le charme de ses couleurs, de ses reliefs ; émue, comme lorsque l’on se retrouve devant un vaste et splendide paysage. Une représentation du réel proche de l’abstraction ou bien un art « abstrait » réaliste et tangible ? Pour résumer : seul le mot « lyrisme » me vient immédiatement à l’esprit, et pour ajouter un adjectif, je dirais…  « singulier ».

 

Source : http://leblogdelisabeth.fr/chez-chantal-expo/

Un " tombé sous le charme " que je partage entièrement, l'élaboration de ses œuvres comme des mystères qu'il nous faudrait chaque fois déchiffrer, des fragments d'un lexique, comme ses petites touches de couleurs pour "nous raconter"... alors  "Allégresse" 

 

image.thumb.png.8de9e0c4d2baea412bea5082d8486468.png

 

http://chantalbir.com/

 

 

Bises Paola......

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Invité Barbara lebol
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Invité Barbara lebol
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Posté(e)

LE VIEUX JOUR

Le vieux jour qui n’a pas de but veut que l’on vive
Et que l’on pleure et se plaigne avec sa pluie et son vent.
Pourquoi ne veut-il pas dormir toujours à l’auberge des nuits
Le jour qui menace les heures de son bâton de mendiant ?

La lumière est tiède aux dortoirs de l’hôpital de la vie ;
La blancheur patiente des murs est faite de chères pensées.
Et la pitié qui voit que le bonheur s’ennuie
Fait neiger le ciel vide sur les pauvres oiseaux blessés.

Ne réveille pas la lampe, ce crépuscule est notre ami,
Il ne vient jamais sans nous apporter un peu de bon vieux temps.
Si tu le chassais de notre chambre, la pluie et le vent
Se moqueraient de son triste manteau gris.

Ah ! certes, s’il existe une douceur ici-bas
Ce ne peut être qu’aux vieux cimetières graves et bons
Où la faiblesse ne dit plus oui, où l’orgueil ne dit plus non.
Où l’espoir ne tourmente plus les hommes las.

Ah ! certes, là-bas, sous les croix, près de la mer indifférente
Qui ne songe qu’au temps jadis, tous les chercheurs
Trouveront enfin leurs âmes aux sourires anxieux d’attente
Et les consolations sûres des nuits meilleures.


Verse cet alcool dans le feu, ferme bien la porte,
Il y a dans mon cœur des abandonnés qui grelottent.
On dirait vraiment que toute la musique est morte
Et les heures sont si longues !

Non, je ne veux plus voir en toi l’amie :
Ne sois qu’une chose extrêmement douce, crois-moi.
Une fumée au toit d’une chaumière, dans le soir :
Tu as le visage de la bonne journée de ta vie.

 

Pose ta douce tête d’automne sur mes genoux, raconte-moi
Qu’il y a un grand navire, tout seul, tout seul, sur la mer ;
N’oublie pas de me dire que ses lumières ont froid
Et que ses vêtements de toile font rire l’hiver.

Parle-moi des amis qui sont morts il y a longtemps.
Ils dorment dans des tombeaux que nous ne verrons jamais.
Là-bas bien loin, dans un pays couleur de silence et de temps.
S’ils revenaient, comme nous saurions les aimer !

Dans le cabaret près du fleuve il y a de vieux orphelins
Qui chantent parce que le silence de leurs âmes leur fait peur.
Debout sur le seuil d’or de la maison des heures
L’ombre fait le signe de la croix sur le pain et le vin.

 

Oscar Vladislas de Lubicz Milosz

Edition 1929

 

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CHARLES LIEBERT Scène d'Intérieur Paysanne

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Membre, Posté(e)
janacek2 Membre 252 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ne réveille pas la lampe, ce crépuscule est notre ami,
Il ne vient jamais sans nous apporter un peu de bon vieux temps.
Si tu le chassais de notre chambre, la pluie et le vent
Se moqueraient de son triste manteau gris.

 

...magnifique ! si joliment écrit, tant de vibrations d'un vécu si proche merci du partage Barbara.

Modifié par janacek2
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  • 3 ans après...
Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 10 169 messages
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Posté(e)

Au-delà de la terre et au-dessus des eaux,
Baignant en un berceau d’azur et de lumière,
Les poètes, toujours, auront comme chaumière,
Un phare enluminé de leurs frères oiseaux.

Ils sauront écouter discrètement les vagues,
Qui viennent discuter dans des fracassements,
Aux échos infinis de millier d’ossements,
Magiciens, dans la rime ils en feront des dagues !

Haut perchés dans l’éther ils seront aux marins,
Les voyants assurés et les divins oracles,
De la brume des cieux, de l’enfer aux miracles,
Qui naissent en secret dans des alexandrins.

Un pied dans l’océan, l’autre dans les étoiles,
Berçant dans des couleurs blanche, azur, rouge et nuit,
D’une plume, un pinceau ! à l’écume évanoui,
D’un ailleurs inconnu ils nous peindront des toiles.

Au sommet de leur tour il vole des parfums,
D’orient à l’Italie, exotiques et tendres,
De leur rayon intense à enflammer des cendres,
Ils nous clignoteront leurs effluves défunts.

Mais ils vivent aussi dans l’acre des tempêtes,
Aux heures où les cieux se déchirent en cris,
C’est alors dans ce froid que souvent sont écrits,
L’avatar et l’amour sous les mains des poètes.

Le phare (Etienne CHAMPOLLION)

Louise Brooks - Mamz'Elle Swing

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