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ptitepao

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Julia Hetta ...

the-virgin-spring-by-julia-hetta-acne-paper-_12-summer-2011-1.jpg?w=490&h=668

... des photos comme des tableaux...

the-virgin-spring-by-julia-hetta-acne-paper-_12-summer-2011-6.jpg?w=490&h=668

... une atmosphère...

the-virgin-spring-by-julia-hetta-acne-paper-_12-summer-2011-7.jpg?w=490&h=668

Une artiste suédoise à découvrir aussi dans le "Acne Paper n°12 de l'été 2011 (quoi, je retarde ? Mais non, voyons, je flâne, ça prend du temps et puis je suis allergique aux calendriers... )

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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
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0_2a70c_af28d36b_XL.jpg (Alex Cherry)

"Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l'air *** " ...

L’écrivain Philippe Claudel s'est inspiré des mots de Beau-de-l’air pour composer son "Parfums" un petit délice à fleur de mots odorants …

puzzle-clementoni-klimt-les-trois-ages-de-la-femme-1000-p-CLM31469.0.jpg

L’illustration de la couverture de son livre est de Klimt, "Les trois âges de la femme" … parfumés au cycle de vie... ( Klimt/ Claudel sont-ce -t-ils aussi des passionnés du mystère de "La" femme ? )

« En dressant l’inventaire des parfums qui nous émeuvent, on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n’existe plus : car c’est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l’illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être. Alors la tête nous tourne délicieusement. » P.Claudel

Acacia

… Il est tard.IL est tôt. Les yeux brillants, négligeant la brûlure sur mes lèvres, je mords dans une grappe craquante pleine de fleurs, de sourires, de vent. C’est là tout le printemps qui vient à ma bouche.

Le pull-over

… un jour en approchant le pull de mon visage, je ne retrouve rien, il s’est défait de tout. Mon oncle l’a quitté. Ce n’est qu’une vielle nippe sans mémoire et sans âme. Je le garde tout de même. Il est toujours là-haut, près du ciel, dans le placard du grenier.

Pantalon de pêche

… On pourrait penser qu’il pue. En fait, il n’en est rien, et c’est bien curieux avec tout ce je lui fais subir et avec tout ce qu’il abrite. Ce que sent ce pantalon déchiré, raccommodé, épuisé, truffé d’éléments hétéroclites, c’est un étonnant parfum de minoterie, d’arrière salle de moulin, de grain broyé et de son. Mais son odeur véritable est celle d’une chamade précipitée et heureuse. Une odeur de grand large, de vie sans limites, d’heures libres loin de tout, loin de tous….

Sexe féminin

A quoi rêvent bien des garçons qui voient passer les filles ? A cela bien sûr. Notre humanité est double, composée de deux mystères égaux qui s’observent, se frôlent, se mêlent sans en être changés, ou si peu. Nos corps par moment confondus ne peuvent malgré tout se confondre. Homme chaud et ardent, femme humide et froide, selon la théorie des anciennes humeurs, fausses certes mais si joliment poétique …

Réviel

.. Voilà ici des instants de la plus haute intimité et de l’amour qui n’a besoin d’aucun mot pour se dire. Les parfums des corps de ceux qui s’aiment et qui ont traversé ensemble mais séparés hélas par leurs sommeils solitaires, les heures nocturnes ont à voir avec ceux qui flottent dans les contes de fées où les princesses engourdies dans leur sommeil éternel attendent le baiser de leurs princes. Ce que je respire c’est le chaud de la vie hivernante, gorgée d’un repos qui a délassé le corps, l’a détendu comme une souple soierie libéré d’un tiroir. Avant que mon aimée n’ouvre les yeux, avant même qu’elle ne me voie, qu’elle ne me sourit, ce que je veux étreindre en respirant sa peau et sa chevelure, c’est notre présence commune qui fait de ce réveil le recommencement de notre amour, l’aube ressuscitée d’une durable harmonie.

Gustav_Klimt_-_Serpents_d_eau_IV.jpg

Les parfums de sa vie

Modifié par Cajou
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Finalement, c'est trop beau pour ne pas le souligner;

Là un dard venimeux

Là un socle trompeur

Plus loin

Une souche à demi-trempée

Dans un liquide saumâtre

Plein de décoctions

D'acide

Qui vous rongerait les os et puis

L'inévitable

Clairière amie

Vaste, accueillante

Les fruits à portée de main

Et les délices divers

Dissimulés dans les entrailles d'une canopée

Plus haut que les nues

Elle est née des caprices

Elle est née des caprices

Pommes d'or, pêches de diamant

Pommes d'or, pêches de diamant

Des cerises qui rosissaient ou grossissaient

Lorsque deux doigts s'en emparaient

La pluie et la rosée

La pluie et la rosée

Toutes ces choses avec lesquelles

Il était bon d'aller

Guidé par une étoile

Peut-être celle-là

Première à éclairer la nuit

Première à éclairer la nuit

Première à éclairer la nuit

Vénus

Vénus

Vénus

Là un dard venimeux

Là un socle trompeur

Plus loin

Une souche à demi-trempée

Dans un liquide saumâtre

Et d'acide

Probablement qui vous rongerait les os

Et puis

Les fruits à portée de main

Et les délices divers

Dissimulés dans les entrailles d'une canopée

Elle est née des caprices

Elle est née des caprices

Pommes d'or, pêches de diamant

Pommes d'or, pêches de diamant

Et ces cerises qui grossissaient lorsque

La pluie et la rosée

Toutes ces choses

Guidées par une étoile

Guidées par une étoile

Première à éclairer la nuit

Vénus

Vénus

Vénus

Vénus

Elle est née des caprices

Elle est née des caprices

Pommes d'or, pêches de diamant

Pommes d'or, pêches de diamant

Et ces cerises qui grossissaient lorsque

La pluie et la rosée

Toutes ces choses

Guidées par une étoile

Guidées par une étoile

Première à éclairer la nuit

Vénus

Vénus

Vénus

Vénus

Alain Bashung

Délices d'hiver, déjà la lumière change, février c'est juste un peu de printemps en avance qui nous ferait de l'oeil...

bywm.jpg

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

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Le Temps vous jalouse et guerroie contre vos lis et vos roses. Un jour votre teint sera blême, vos joues hâves, vos yeux ternes. Vous souffrirez abominablement, Ah ! tant que la jeunesse est à vous, demandez-lui tout ce qu'elle peut donner. Ne dissipez pas l'or de vos jours.

Wilde - Le portrait de Dorian Gray

Studio-Physics-john-Chervinsky-Art-Photo-Perspective-1.jpg

(voir aussi son travail sur la perspective, un régal)

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Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

73022221905735257.jpg

La femme, pour sa part et non sans finesse, paraissait avoir pris conscience du sens dans lequel évoluaient les sentiments de l'homme. Elle avait commencé de renouer le cordon de son pantalon de travail : elle arrêta son geste, les deux bouts du cordon se défirent, restèrent suspendus à ses doigts. Alors, avec des yeux dont un eût dit des yeux de lapin, elle leva son regard sur l'homme : et que ses yeux parussent semblables à ceux d'un lapin, cela ne tenait pas seulement à la rougeur des paupières. Si bien que l'homme eut vers elle, en réponse, un regard où le temps, aussi bien était aboli. Il planait autour de la femme cette même odeur forte que dégage, à la cuisson, une viande pleine de nerf et de cartilages.

Dans la même attitude, relevant toujours des doigts les bouts du cordon, elle frôla l'homme, passa dans la chambre contiguë, se mit à défaire son pantalon. Les gestes s'enchainaient chez elle sans brusquerie, sans à-coups, comme en simple prolongement de son rythme antérieur : un naturel exempt d'hésitation. Et l'homme se dit :

"Enfin, une femme qui est une vraie femme !"

Et il eut dans son cœur une telle joie que c'en eût été à se frotter les mains ...

Tout aussitôt, cependant, il se remit à raisonner :

"Idiot ! se dit-il d'abord. Avec ta manière de tergiverser, te voilà en train de tout détruire !"

Et, vivement, il porta, lui aussi, la main à sa ceinture.

Et puis... s'analysant de nouveau :

"Mais enfin tout ceci, n'aurais-je point jugé, hier encore, que ce n'était chez elle que comédie transparente, au même titre que ses jeux de fossettes et ses rires étouffés ? Ce qui, au reste, a bien des chances d'être la bonne interprétation... Alors, pourquoi en suis-je aujourd'hui, à répugner à ce ce même jugement ? Mais c'est que .... non, il ne s'agit certes plus aujourd'hui d'un marchandage d'occasion dont son corps serait l'enjeu : il y a beau temps que ce stade-là est dépassé ! non, maintenant, c'est vraiment la violence des choses qui commande : elle seule ! Fini le marchandage : nos rapports ne sont plus que de pur consentement mutuel, l'évidence en est bien fondée, les preuves suffisantes... j'y vais !"

mini_88290272336289.jpg

Il défit son pantalon qui tomba, dans le même temps qu'une poignée de sable coulait de la bas de sa verge sur la face interne des cuisses. Il lui monta aux narines comme une odeur de chaussettes moisies. Lente mais sûre, une plénitude vint pour la seconde fois envahir sa verge, avec le bruit, on eût dit, que rend une tuyauterie de lorsque, après avoir coupé l'eau, à nouveau, y afflue. lors, droit dans la direction où pointait sa verge libérée de tout chapeau, il prit son élan comme un oiseau son vol, bondit derrière la femme déjà nue, se fondit en elle ...

"... De la jouissance ? Naturellement, voyons ! Toutes choses s’insèrent dans ma vie à moi avec la même exactitude que dans les cases d'un papier quadrillé : le rythme des respirations, la rareté du moment, la chambre qui sert de cadre, l'accord de la femme... Ne serait-ce pas ça que Ruban-de-Möbius appelait l'appétit sexuel dans son universalité première ? Bon, admettons. Mai toi, qu'en penses-tu, toi ? Hein, le jardin de ces fesses dures et dodues ! Crois-tu que ça peut se comparer une seconde avec ses bogues vides de leurs châtaignes que tu ramassais dans la rue... enfin, je veux dire avec ces femmes impuissantes à satisfaire l'homme... avec ses vrais éteignoirs du désir ?...

Prenant appui sur un genou, la femme, avec une serviette roulée, venait juste de se mettre à enlever le sable qui était sur elle, s'essuyant en premier le cou et la nuque puis laissant méthodiquement descendre sa main, lorsque brutalement, se déclencha une autre avalanche de sable. La maison tout entière se mit à vaciller et à craquer. Mais l'homme se dit seulement :

"Zut, c'est choisi comme moment !"

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Le sable tombait en brouillard, et, à vue d’œil, toute la tête de la femme blanchissait, s'enfarinait. Puis le sable lui saupoudra les épaules, les bras. Tout deux ses tinrent embrassés, immobiles, conscients qu'il n'y avait rien d'autre à faire que de laisser passer l'avalanche.

Leur sueur coulait sur le sable amoncelé, et le sable la recouvrait sans cesse. Les épaules de la femme tremblaient ; l'homme bouillait comme une eau surchauffée sur le point de déborder. Comment, dans de telles conditions, pouvait-il se sentir, à nouveau, aussi terriblement attiré par les grosses cuisse de la femme, il ne le comprenait pas lui-même : mais il l'était à ce point qu'il eût voulu s'arracher un par un tous les nerfs pour les enrouler autour de ses cuisse... Il lui vint à l'esprit que l'appétit des bêtes carnivores devait fort ressembler à ce qu'il éprouvait, à cette ardente obsession d'un ressort grossier, d'une mâchoire avide qu'on eût tendus en lui... Jamais avec "l'autre" il n'avait rien connu qui approchât de cette ardeur profonde. Et il se dit :

Pouah, ce lit à l'européenne où nous nous étendions, "l'autre" et moi ! Un homme et une femme curieux de sensations... Un homme qui regardait et une femme qui regardait... Un homme qui regardait un homme éprouver des sensations, et une femme qui regardait une femme éprouvait des sensations... Une femme qui regardait un homme regarder un homme, et un homme qui regardait une femme regarder une femme !... Ces miroirs conjugués, ces reflets de reflets, cette extension à l'infini de l'intellectuelle observation de l'acte sexuel... pouah ! Ah, heureusement qu'il y a l'amibe, la présence de l'amibe-témoin ; et que, depuis que l'amibe se reproduit, le vrai désir sexuel a derrière soi une histoire de plusieurs milliards d'années, et que ça continue, et que ça ne s'use pas si aisément ! Pour moi, j'ai compris; ce dont j'ai besoin, c'est de ce même avide appétit charnel; c'est de cette enthousiaste exaltation dans laquelle tous mes nerfs en faisceau vont rampant vers les cuisses de la femme ...!"

L'avalanche cessa. Comme s'il eût attendu que cela, l'homme s'empressa d'aider la femme à brosser le sable qu'elle avait sur elle.

La femme eut un rire rauque. Lui, allait des seins aux aisselles, des aisselles à la chute ronde des reins. Ses mains caressaient la femme, à progression attentive, assidue. Les doigts de la femme se crispaient, se pendaient à son cou à lui; et, de temps à autre, elle poussait descris de surprise.

Quand il en eut fini, ce fut le tour de la femme d'éponger le corps de l'homme. Lui, fermant les yeux, attendait, caressant lentement la chevelure offerte, qui était raide et rêche sous ses doigts...

Spasmes... Le même cycle encore... Et tandis qu'il ne cessait de rêver à d'autres choses, les mêmes invariables retour inhérents à la condition où il avait précipité son être...

Manger, marcher, dormir, brailler, s'accoupler.

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Quand je me sens mourir du poids de ma pensée,

Quand sur moi tout mon sort assemble sa rigueur,

D'un courage inutile affranchie et lassée,

Je me sauve avec toi dans le fond de mon cœur !

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Tu grondes ma tristesse, et, triste de mes larmes,

De tes plus doux accents tu me redis les charmes :

J'espère ! ... car ta voix, plus forte que mon sort,

De mes chagrins profonds triomphe sans effort.

Je ne sais ; mais je crois qu'à tes regrets rendue,

Dans ces seuls entretiens tu m'as tout entendue.

Tu ne dis pas : « Ce soir ! » Tu ne dis pas : « Demain ! »

Non, mais tu dis : « Toujours ! » en pleurant sur ma main.

M. Desbordes-Valmore - L'absence.

Sculptures Basil Watson

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Mince, impossible d'éditer... je m'auto-cite donc, pour compléter...

Quand je me sens mourir du poids de ma pensée,

Quand sur moi tout mon sort assemble sa rigueur,

D'un courage inutile affranchie et lassée,

Je me sauve avec toi dans le fond de mon cœur !

morningsun.jpeg

Tu grondes ma tristesse, et, triste de mes larmes,

De tes plus doux accents tu me redis les charmes :

J'espère ! ... car ta voix, plus forte que mon sort,

De mes chagrins profonds triomphe sans effort.

182611_10151265139125770_254801380_n.jpg

Je ne sais ; mais je crois qu'à tes regrets rendue,

Dans ces seuls entretiens tu m'as tout entendue.

Tu ne dis pas : « Ce soir ! » Tu ne dis pas : « Demain ! »

Non, mais tu dis : « Toujours ! » en pleurant sur ma main.

M. Desbordes-Valmore - L'absence.

Sculptures Basil Watson

Toile Hopper - Morning sun

397445_474269025953510_187179267_n.jpg

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Bonjour phare a way..

"Au-dessus du ruisseau penche un saule, il reflète

Dans la vitre des eaux ses feuilles d’argent

Et elle les tressait en d’étranges guirlandes

Avec l’ortie, avec le bouton d’or,

Avec la marguerite et la longue fleur pourpre

Que les hardis bergers nomment d’un nom obscène

Mais que la chaste vierge appelle doigt des morts.

Oh, voulut-elle alors aux branches qui pendaient

Grimper pour attacher sa couronne florale ?

Un des rameaux, perfide, se rompit

Et elle et ses trophées agrestes sont tombés

Dans le ruisseau en pleurs. Sa robe s’étendit

Et telle une sirène un moment la soutint,

Tandis qu’elle chantait des bribes de vieux airs,

Comme insensible à sa détresse

Ou comme un être fait pour cette vie de l’eau.

Mais que pouvait durer ce moment ? Alourdis

Par ce qu’ils avaient bu, ses vêtements

Prirent au chant mélodieux l’infortunée,

Ils l’ont donnée à sa fangeuse mort."

Shakespeare - Hamlet - acte IV scène VII

Un être d'eau.

photos - Brooke Shaden

her+burial.jpg

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
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Je le remets ici, parce qu'il vaut beaucoup mieux qu'une réponse à un querelleur...

Ma Négritude point n’est sommeil de la race mais soleil de l’âme, ma négritude vue et vie

Ma Négritude est truelle à la main, est lance au poing

Réécade. Il n’est question de boire, de manger l’instant qui passe

Tant pis si je m’attendris sur les roses du Cap-Vert !

Ma tâche est d ‘éveiller mon peuple aux futurs flamboyants

Ma joie de créer des images pour le nourrir, ô lumières rythmées de la Parole !

Redimensionnée à 84% (480 x 683) - Cliquez pour agrandir1000713_10151456174015770_1809968371_n.jpg

Senghor et Watson, encore...

Modifié par ptitepao
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L'innomable (extrait) - Samuel Beckett

(…) je n’ai pas bougé, j’ai écouté, j’ai dû parler, pourquoi vouloir que non, après tout, je ne veux rien, je dis ce que j’entends, j’entends ce que je dis, je ne sais pas, l’un ou l’autre, ou les deux, ça fait trois possibilités, toutes ces histoires de voyageurs, ces histoires de coincés, elles sont de moi, je dois être extrêmement vieux, ou c’est la mémoire qui est mauvaise, si je savais si j’ai vécu, si je vis, si je vivrai, ça simplifierait tout , impossible de savoir, c’est là l’astuce, je n’ai pas bougé, c’est tout ce que je sais, non, je sais autre chose, ce n’est pas moi, je l’oublie toujours, je reprends, il faut reprendre, pas bougé d’ici, pas cessé de me raconter des histoires, les écoutant à peine, écoutant autre chose, me demandant de temps en temps d’où je les tiens, ai-je été chez les vivants, ou sont-ils venus chez moi, et où, où est-ce que je les tiens, dans ma tête, je ne me sens pas une tête, et avec quoi est-ce que je les dis, avec ma bouche, même remarque, et avec quoi est-ce que je les entends, et tatata et tatata, ça ne peut pas être moi, ou c’est que je ne fais pas attention, j’ai tellement l’habitude, je fais ça sans faire attention, ou étant comme ailleurs, me voilà loin, me voilà l’absent, c’est son tour, celui qui ne parle ni n’écoute, qui n’a ni corps ni âme, c’est autre chose qu’il a, il doit avoir quelque chose, il doit être quelque part, il est fait de silence, voilà une jolie analyse, il est dans le silence, c’est lui qu’il faut chercher, lui qu’il faut être, de lui qu’il faut parler, mais il ne peut pas parler, alors je pourrai m’arrêter, je serai lui, je serai le silence, je serai dans le silence, nous serons réunis, son histoire qu’il faut raconter, mais il n’a pas d’histoire, il n’a pas été dans l’histoire, ce n’est pas sûr, il est dans son histoire à lui, inimaginable, indicible, ça ne fait rien, il faut essayer, dans mes vieilles histoires venues je ne sais d’où, de trouver la sienne, elle doit y être, elle a dû être la mienne, avant d’être la sienne, je la reconnaîtrai, je finirai par la reconnaître, l’histoire du silence qu’il n’a jamais quitté, que je n’aurais jamais dû quitter, que je ne retrouverai peut-être jamais, que je retrouverai peut-être, alors ce sera lui, ce sera moi, ce sera l’endroit, le silence, la fin, le commencement, le recommencement, comment dire, ce sont des mots, je n’ai que ça, et encore, ils se font rares, la voix s’altère, à la bonne heure, je connais ça, je dois connaître ça, ce sera le silence, faute de mots, plein de murmures, de cris lointains, celui prévu, celui de l’écoute, celui de l’attente, l’attente de la voix, les cris s’apaisent, comme tous les cris, c’est-à-dire qu’ils se taisent, les murmures cessent, ils abandonnent, la voix reprend, elle se reprend à essayer, il ne faut pas attendre qu’il n’y en ait plus, plus de voix, qu’il n’en reste plus que le noyau de murmures, de cris lointains, il faut vite essayer, avec les mots qui restent, essayer quoi, je ne sais plus, ça ne fait rien, je ne l’ai jamais su, essayer qu’ils me portent dans mon histoire, les mots qui restent, ma vieille histoire, que j’ai oubliée, loin d’ici, à travers le bruit, à travers la porte, dans le silence, ça doit être ça, c’est trop tard, c’est peut-être trop tard, c’est peut-être déjà fait, comment le savoir, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, c’est peut-être la porte, je suis peut-être devant la porte, ça m’étonnerait, c’est peut-être moi, ça a été moi, quelque part ça a été moi, je veux partir, tout ce temps j’ai voyagé, sans le savoir, c’est moi devant la porte, quelle porte, ce n’est plus un autre, que vient faire une porte ici, ce sont les derniers mots, les vrais derniers, ou ce sont les murmures, ça va être les murmures, je connais ça, même pas, on parle de murmures, de cris lointains, tant qu’on peut parler, on en parle avant, on en parle après, ce sont des mensonges, ce sera le silence, mais qui ne dure pas, où l’on écoute, où l’on attend, qu’il se rompe, que la voix le rompe, c’est peut-être le seul, je ne sais pas, il ne vaut rien, c’est tout ce que je sais, ce n’est pas moi, c’est tout ce que je sais, ce n’est pas le mien, c’est le seul que j’ai eu, ce n’est pas vrai, j’ai dû avoir l’autre, celui qui dure, mais il n’a pas duré, je ne comprends pas, c’est-à-dire que si, il dure toujours, j’y suis toujours, je m’y suis laissé, je m’y attends, non, on n’y attend pas, on n’y écoute pas, je ne sais pas, c’est un rêve, c’est peut-être un rêve, ça m’étonnerait, je vais me réveiller, dans le silence, ne plus m’endormir, ce sera moi, ou rêver encore, rêver un silence, un silence de rêve, plein de murmures, je ne sais pas, ce sont des mots, ne jamais me réveiller, ce sont des mots, il n’y a que ça, il faut continuer, c’est tout ce que je sais, ils vont s’arrêter, je connais ça, je les sens qui me lâchent, ce sera le silence, un petit moment, un bon moment, ou ce sera le mien, celui qui dure, qui n’a pas duré, qui dure toujours, ce sera moi, il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer.

parkeharrison_lowtide.jpg

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Invité Savanna
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Invité Savanna
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jMvovOx3NPIRskummZV9kef0s.jpg

Voici venir les baladins

Voici venir les baladins

Regardez leurs sourires

Observez-les bondir tels des Indiens.

Regardez leurs mimiques

Avec quel aplomb

Ils gesticulent devant nous.

Mots perfides

Mots ricanent

Mots qui guident comme des cannes.

Semez-les ils croîtront

Observez-les osciller sous le vent.

Je serai toujours un homme de mots

Plus qu’un homme-oiseau.

Jim Morrison

055_jim_morrison_theredlist.jpg

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Il n'est poudre de pigment

ni myrrhe

odeur pensive ni délectation

mais fleur de sang à fleur de peau

carte de sang carte du sang

à vif à sueur de peau

ni arbre coupé à blanc estoc

mais sang qui monte dans l'arbre de chair

à crans à crimes

Rien de remis

à pic le long des pierres

à pic le long des os

du poids du cuivre des fers des coeurs

venins caravaniers de la morsure

au tiède fil des crocs

Des crocs

Ferrements

meme_poemesale3.jpg?w=400&h=200&crop=1

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Invité
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Invité
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Comme ces bêtes qu'on achève....

à l'abattoir

je suis coupée en deux

par le milieu

le sexe

les côtes

une oreille pour l'un

une oreille pour l'autre

et les mots à moitié

qui font des bulles

dans ma moitié de bouche

ma moitié de cerveau

qui coule

sur ma moitié de joue

mon corps

ce qu'il en reste

planté

sur une jambe unique

qui tangue qui semble

qui fait semblant

ce grand écart facial

entre deux océans

ma couenne tannée

caisse de résonance

tambour sans peau

contre les os

la musique des longs

couteaux

Murièle Modély

john-deakin-bacon-with-meat-1960.jpg?w=545

Modifié par Lucy Van Pelt
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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
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L'orient

Faure_zps1ae610c9.jpg

De Alain Faure .... Lien

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"Cette deuxième ivresse, celle de la douceur des traits, des dents d'ivoire entre les lèvres de corail, de l'expression des mains fragiles posées sur les genoux, est plus forte que le vin capiteux qu'il engloutit pourtant à pleines gorgées, dans l'espoir qu'on le resserve, dans l'espoir que cette créature si parfaite s'approche de lui de nouveau. Ce qui se produit, et se reproduit entre chanson et chanson des heures durant jusqu'à ce que, vaincu par tant de plaisirs et de vin, le sobre Michelango s'assoupisse au creux des coussins, comme un enfant trop bien bercé."

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Du livre : parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard

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De Redouane Dallouli

Artiste marocain né en 1966 à Casablanca, vit et travaille à Marrakech depuis 1994.

"Mon travail est une vision moderne de l'art abstrait ayant comme base une composition d'éléments qu'on trouve dans certaines traditions marocaine c'est un jeu entre tradition et modernité avec un choix de couleurs contemporain. Plusieurs expositions aux Maroc et en France. La plupart de mes œuvres n'ont pas de titre juste pour ne pas bloquer le spectateur et le limiter dans une seule pensée"

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Chants de l'avant-Songe de Nohad Salameh

Je parle d'un pays parfumé à la cardamome

Sucré de pluies

Mariné dans le soleil

D'un pays qui d'un mot invente mille royaumes

Comme ces lacs sauvages

En voyage au fond des Tarots.

Je parle d'un pays où les mains font connaissance

Sur les bancs des églises

Sous les fraîches coupoles des mosquées

Et dessinent les voies lactées de la voyance.

Je parle d'un pays

Où les enfants survolent les orangers

A l'heure où la lune est pleine

Et se répandent en cœurs d’artichauts

Dans l'appel de leurs mères.

Ici les filles dansent leur mort

Dans le marc de café

Et ne tiennent que le langage des abricots

Au moment où les Madones

Aussi chaudes que les granges et les pluies de Juillet

Respirent en leur corsage

Riveraines des hauteurs et des vergers aquatiques.

Ou d'arc-en-ciel

En imitant les rumeurs des cavernes

Et les diseuses de bonheur

C'est afin que leurs souffles se meuvent

En troupeaux de moutons bleus.

Nohad Salameh est née à Baalbek au Liban, après une une carrière de critique littéraire et artistique dans la presse francophone de Beyrouth, s'est installée en Paris en 1989. De son père, poète en langue arabe, elle a hérité du goût des mots et de l’approche vivante des symboles. Auteur d'une quinzaine de recueils de poèmes, elle a été saluée par Jean-Claude Renard pour son "écriture à la fois lyrique et dense, qui s'inscrit dans la lignée lumineuses de Georges Schéhadé parmi les odeurs sensuelles et mystiques de l'Orient."

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et voici pour finir un site fort intéressant sur la danse orientale .... Découverte

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LA VERITE EST TAILLEUR

( signature/forumeur/forum ARTS RUPESTRES )

PUT A HAT ON A NEANDERTHAL

402neans.jpg

(antropologist CARLETON STEVENS COON )

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Prise de tête sous le poids de la dette

IMG_3982b.jpg

IMG_3970b.jpg

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Détroit ville en ruine. Ruines de Détroit.

Théâtre des artistes unis

detroit08.jpg

La maison de William Livingstone

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Bureau Bagley-Clifford de la Banque National de Détroit

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Chambre 1504, Lee Plaza Hotel

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Piano, École Saint Albertus

detroit14.jpg

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Franketienne

74 ans en 2010

Peintre, écrivain haïtien

http://www.lexpress....ool_905765.html

"Je suis un survivant de la misère, des Duvalier, de l'alcool"

Survivant du séisme au moment duquel il a écrit, après que tout ait été détruit aussi, bien évidemment, là où il vivait.

a publié en 2010 "Les affres d'un défi"

Regard malicieux, lucidité frondeuse, intelligence inclassable, humanisme rebelle...

Modifié par échappée
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de Franketienne encore

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franketienne.jpg

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