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«La droitisation imputée à Copé est davantage une résistance à la gauchisation des élites»


Constantinople

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Constantinople Membre 18 329 messages
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Marc Crapez : «La droitisation imputée à Copé est davantage une résistance à la gauchisation des élites»

Par Eric Martin le 19 nov, 2012 @ 12:50Pour décrypter cette folle nuit et la polémique autour de l’élection du Président de l’UMP, Nouvelles de France a rencontré le chercheur en sciences politiques et chroniqueur Marc Crapez. Entretien :

marc-crapez-300x194.pngAlors qu’on ne sait pas exactement qui a remporté cette élection, un élément frappe : on la disait aisément gagnée par Fillon, cela se jouerait finalement dans un mouchoir de poche… S’agit-il vraiment d’une surprise pour l’observateur avisé ?

C’est une victoire de la démocratie. Dans le sigle « Union pour un Mouvement Populaire », c’est le mouvement populaire qui l’emporte. Les Français qui indisposent les élites font entendre leurs voix. « Droite décomplexée ? Pouah ! Devriez avoir honte de penser cela », leur avait-on dit. Mais ils ne se sont pas laissés intimider. Le spectre de la IVe République, celui du diktat des notables contre les militants de base, est écarté.

Tocqueville a fort bien analysé le phénomène des campagnes de presse : « Lorsqu’un grand nombre des organes de la presse parvient à marcher dans la même voie, leur influence à la longue devient presque irrésistible, et l’opinion publique, frappée toujours du même côté, finit par céder sous leurs coups ».

Si quelqu’un a subi du « bashing » ces temps derniers, c’est bien Copé et non pas Hollande, même si une campagne de presse très adroite a voulu faire croire l’inverse. Jean-François Copé est dans le collimateur de la gauche. Les journalistes préfèrent Fillon qui joue le jeu sans contester leur pouvoir et leur idéologie. Copé a l’audace de se rebiffer contre leur partialité et leur puissance. Dès le printemps, on a vu sa « marionnette » grimée en CRS partant faire une ratonnade ! Copé ne s’est pas laissé terroriser par ce coup de semonce.

Y a-t-il eu, selon vous, des fraudes ?

Rien de bien méchant. À droite, on ne bourre pas beaucoup les urnes. Mais il y a eu des petits jeux d’influence. Je peux en témoigner. Dans les Yvelines, j’ai été bombardé unilatéralement par la propagande de François Fillon et, le jour du vote, dans la file d’attente à l’extérieur du bureau, on nous a présenté les motions de façon peu objective : « Vous avez la “France moderne et humaniste”, soutenue par Raffarin. La “boîte à idées”, ce sont des jeunes soutenus par Juppé. Sinon… bon… la droite forte… très à droite… ».

La modération prêchée par Fillon n’est pas nécessairement une modération salariale. On observe dans cette élection une coupure sociale analogue à celle du référendum sur le traité européen de 2005. Clairement, il y a eu d’un côté un réflexe de caste des gens établis en faveur du candidat choisi par les médias et, de l’autre, bravant cette fibre légaliste très ancrée à droite, la rébellion des gens modestes ou surexposés aux difficultés.

Une partie des Français subit un sentiment d’injustice. Parlez-moi de la France, de sa liberté, de son égalité et de sa fraternité, demandent-ils. La gauche a réservé ses 150 000 emplois d’avenir aux zones urbaines sensibles, c’est-à-dire à 7% de la population française et 15% seulement des ménages pauvres. En effet, contrairement aux idées reçues, le fameux 93 est (sans même comptabiliser son économie souterraine) le 15e département le plus riche de France, alors que le Cantal est 92e.

Faut-il comprendre dans cette remontée de Jean-François Copé que la droitisation (au moins en parole) a de l’avenir ?

Comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises, la droitisation de la société est un mythe. Quant à la droitisation du discours, imputée à Copé, il s’agit davantage d’une résistance à la gauchisation des élites. Lors du débat Fillon-Copé, le premier a usé du mot de « haine » contre l’extrême-droite, envoyant ainsi un « signal » d’allégeance au langage codé de la gauche, alors même que cette expression ne fait pas partie de son vocabulaire passé qui consistait à être heurté par la « démagogie » et les « excès » du Front national.

« La recomposition de la droite n’aura pas lieu. »

Copé, lui, lors de ce débat, a appliqué le mot « haine » à l’extrême-gauche. C’est un défi d’une rare audace au nez et à la barbe du politiquement correct. Une révolution copernicienne dans le vocabulaire et les mœurs politiques de ces trente dernières années. Contrairement à Fillon, Copé a subi de la haine d’extrême-droite. Mais ce n’est pas une raison pour réduire indistinctement les électeurs du FN à cela.

Cela ne valide-t-il pas la phrase de Guillaume Peltier, selon lequel le vrai vainqueur de ce soir est Nicolas Sarkozy ? Que penser d’un retour de ce dernier en politique ?

C’est hors sujet. Sarkozy a fait son temps. La démocratie conseille une rotation des élites. La sarko-nostalgie est un courant d’opinion conjoncturel cultivé par les médias. D’ailleurs, l’ombre de son éventuel retour ne se manifestera que dans trois ans. Le soufflé de la présente élection sera donc retombé depuis belle lurette.

Quelle observation faites-vous des résultats obtenus par les différentes motions ?

Des terres droitières mais légalistes, comme la Savoie et a fortiori la Vendée, n’ont pas osé voter Copé. Les résultats à venir des motions sont donc à prendre avec circonspection, car il y avait une prime « notabilitaire » aux motions qui penchent à gauche du parti, la droite humaniste et la « boîte à idées », soutenues par d’anciens premiers ministres. Deux autres motions, la droite sociale de Laurent Wauquiez et le gaullisme, représentent plutôt une voie médiane. Enfin les deux dernières, la droite populaire et la droite forte, inclinent à la droite du parti.

Vu l’ambiance de ce dimanche soir, on se demande comment l’UMP peut rester un seul parti. Se dirige-t-on vers une reconstitution d’une droite bien à droite (L’UMP de Copé) et d’un grand centre-droit (la partie modérée de l’UMP + l’UDI) ?

Comme je l’ai déjà annoncé lors des législatives, la recomposition de la droite n’aura pas lieu. Non, le danger reste celui d’un repli craintif vers le centre. Autant le courant modéré a toute sa place à droite, car il est de bon conseil, autant il ne doit pas écraser les composantes gaullistes, libérales et conservatrices. Or, trop souvent ce courant fait la loi tout en feignant d’être marginalisé.

De petits arrangements entre amis consistent à aller chercher sa légitimité davantage dans les bras complices des médias que dans la vox populi. Être l’invité permanent des médias permet d’exercer une pression sur son parti. Et rien de mieux pour avoir ses entrées médiatiques que de dénoncer une droitisation, puisque l’obsession des médias consiste justement à sommer les hommes politiques de droite de se démarquer de leur famille en la jugeant trop à droite.

« Baroin, Le Maire, NKM » furent, cet été, à la Une d’un magazine de gauche et d’extrême-gauche, y posant même pour une séance photo. Si certains sont de grands bourgeois conformistes, d’autres sont sincères. Certains hommes politiques sont entraînés par un phénomène de surcompensation psychologique à en rajouter pour se rattraper. Semblablement, le petit cénacle des hommes politiques et journalistes qui ont fait leurs débuts à l’extrême-droite s’empresse souvent d’accuser les autres de dérive droitière. Ils cherchent ainsi à se dédouaner. Ce phénomène de surcompensation pour se racheter une conduite fut déjà observé par Tocqueville et Raymond Aron. Il faut toujours relire Tocqueville.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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L'élite droitière de gauche ne mange pas de pain au chocolat ?

Copé fait du racolage de fond poubelles. A perte. Les cafards n'aiment que la vraie crasse made in France certifiée FN.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 18 026 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Ce qui m’étonne le plus, au sein des partis politiques, c’est que les adhérents qui cotisent et qui vote pour élire l’homme ou la femme du moment sensé les représenter, sont en général des personnes non seulement convaincu, mais ne se cache pas pour faire part de leur préférence pour untel ou unetelle.

Or, le vote des adhérents représente sommes toutes une quantité numérique relativement faible à traiter, qui en toute logique devrait être facile à comptabiliser immédiatement, notamment au moyen du vote numérique.

Il n'y a rien de plus simple que d'attribuer un code numérique spécifique en face d'une cotisation payée, puis d'autoriser ce code numérique de s'exprimer une fois, comme peut l'être une seule cartouche remise à un chasseur.

Que des sensibilités divergentes existent au sein d'un parti,c'est la loi du genre, mais il faudrait peut-être définir clairement si ce sont les motions gagnantes qui l'emporte ou s'il s'agit de désigner une personne.

Plutôt que de faire de grandes thèses ou des suppositions en tous genre, qui intéresse relativement peu de monde, suffit simplement de clarifier qui doit l’emporter, le candidat ou la motion.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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On parle de politique française, pas de démocratie...

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
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Tu penses ce que tu veux, peu importe, le but n'est pas de défendre ou d'attaquer ces idées, mais de constater que les propos de l'aile droite de l'ump sont infiniment plus modérés que la droite RPR des années 90.Cette soit disante droitisation est un mythe, l'arbre qui cache la foret idéologique : c'est exactement l'inverse qui s'est passé. L'ump s'est gauchisée.

L'argument dont tu te fais l'écho, comme quoi parler à la droite en France c'est faire monter le FN, est simplement faux, et même totalement faux : c'est parce centriser l'UMP qui à fait monter le FN. C'est cela qui a permis à M Lepen de tenir un discours simplement de droite, taillant des croupières à l'U.M.P, alors que le père, obligé d'aller plus loin que le R.P.R, se marginalisait tout seul à coup de phrases chocs et de programmes venus d'ailleurs.

C'est cela que Sarko à compris en 2007. C'est cela qui l'a perdu en 2012, ayant fait exactement l(inverse de ce qu'attendait cette droite.

Ce qui m’étonne le plus, au sein des partis politiques, c’est que les adhérents qui cotisent et qui vote pour élire l’homme ou la femme du moment sensé les représenter, sont en général des personnes non seulement convaincu, mais ne se cache pas pour faire part de leur préférence pour untel ou unetelle.

Or, le vote des adhérents représente sommes toutes une quantité numérique relativement faible à traiter, qui en toute logique devrait être facile à comptabiliser immédiatement, notamment au moyen du vote numérique.

Il n'y a rien de plus simple que d'attribuer un code numérique spécifique en face d'une cotisation payée, puis d'autoriser ce code numérique de s'exprimer une fois, comme peut l'être une seule cartouche remise à un chasseur.

Que des sensibilités divergentes existent au sein d'un parti,c'est la loi du genre, mais il faudrait peut-être définir clairement si ce sont les motions gagnantes qui l'emporte ou s'il s'agit de désigner une personne.

Plutôt que de faire de grandes thèses ou des suppositions en tous genre, qui intéresse relativement peu de monde, suffit simplement de clarifier qui doit l’emporter, le candidat ou la motion.

Sauf que ce cas est ârticulier : si on compare à l'election de M Aubry volée à S Royal, par exemple, on savait que sur le fond, les deux candidates étaient sur des idées similaires, relativement proche des adherents qui avaient je le rappelle voté oui au referendum européen de 2005. Le probléme était donc moins profond.

Dans ce cas précis, on se trouve avec un appareil qui n'est plus sur la même longueur d'ondes que les adhérents (la motion la droite forte est arrivée à totaliser 70 % des suffrages, sur des idées à l'opposée de ce que défendait fillon durant la campagne). Sarkozy à fait point de jointure pendant un moment, mais il a disparu : Copé à joué donc sur les militants tandis que fillon a parié sur l'appareil politique de l'UMP....Et on se retrouve dans la situation actuelle, révélant les failles immenses de ce parti.

Ce n'est plus qu'un simple problème de personne, de candidature à l’élection présidentielle, l'idéologie et les aspirations politiques s'en sont mêlées : on le voit bien, Fillon se sent spolié car fort du soutient de personnel politique et des médias, il s'estime être le candidat naturel du parti majoritaire de l'opposition, mais Copé s'est rallié le soutient des militants contre cette unanimité du microcosme médiatico politique.

Cornellien.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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C'est pas faux, Sarkozy à droitiser son parti, forcément, l'aile gauche réagi. La scission était inévitable à partir du moment ou Borloo a ressuscité le ventre mou de la politique de droite.

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Membre, Pas cavalier mais grand amateur de Cheval Blanc, 57ans Posté(e)
alkoolik Membre 5 672 messages
57ans‚ Pas cavalier mais grand amateur de Cheval Blanc,
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L'argument dont tu te fais l'écho, comme quoi parler à la droite en France c'est faire monter le FN, est simplement faux, et même totalement faux : c'est parce centriser l'UMP qui à fait monter le FN. C'est cela qui a permis à M Lepen de tenir un discours simplement de droite, taillant des croupières à l'U.M.P, alors que le père, obligé d'aller plus loin que le R.P.R, se marginalisait tout seul à coup de phrases chocs et de programmes venus d'ailleurs.

Je partage tout à fait ce point de vue, l'UMP à force de vouloir aller vers le centre a lassé pas de mal de ses militants qui ne se retrouvaient plus dans le discours asceptisé des dirigeants et nombre de ces militants se sont alors retourné vers le FN qui n'en espérait pas tant.

Je pense que cette dérive centriste est aussi du à la stigmatisation systématique des idées de droite par les médias qui mis à part quelques titres sont très majoritairement tenus par des gens de gauche. LEs journalistes ont pleinement profité des moyens à leur disposition pour effectuer un travail de sape qui finalement à fonctionné en 2012 puisqu'un socialiste a emporté l'Elysée.

Maintenant, il convient qu'à l'UMP nous reprenions les choses en main et assumions pleinement notre positionnement à droite sur l'échiqier politique, par contre il faut le faire avec une personne de qualité qui ne peut en aucun cas être Copé.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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On n'a jamais autant entendu Le Pen que ces derniers temps. On ne peut pas dire qu'elle n'avait pas les faveurs de cette presse de gauche :!

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Membre, Pas cavalier mais grand amateur de Cheval Blanc, 57ans Posté(e)
alkoolik Membre 5 672 messages
57ans‚ Pas cavalier mais grand amateur de Cheval Blanc,
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Mais cette brave madame Le Pen sert très bien les desseins de la presse de gauche, qui voit dans la montée du FN un excellent moyen d'affaiblir la droite parlementaire et d'assurer des victoires socialistes. En son temps Mitterrand n'a pas agit autrement et la stratégie a parfaitement fonctionné, c'est pour cela que je milite pour qu'à l'UMP nous assumions clairement notre position. Les idées de droites ne sont certainement pas plus infamantes que celles de gauche et nous devons les défendre fièrement.

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Invité Imanouèl
Invités, Posté(e)
Invité Imanouèl
Invité Imanouèl Invités 0 message
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Ouais, jusqu'au jour ou le Poulain de Mitterrand, un certain Jospin, se prend le boomerang pleine face. Ca pourrait bien se reproduire.

Pour moi ce n'est pas une histoire de "courants" au sein de l'UMP.

A droite, ceux qui ne sont pas en accord avec la majorité ont pour habitude d'en sortir (Pasqua, Dupont-Aignan, Borloo, De Villiers, De Villepin, Asselineau, Bayrou et j'en passe...).

Le problème c'est que l'UMP n'a aucune colonne vertébrale idéologique. Pour et contre la question gay, pour et contre la politique étrangère, pour et contre l'aménagement de l'espace européen, pour et contre ceci, pour et contre cela...

Et effectivement, tout comme Hollande est là grâce au bilan de Sarkozy, l'UMP aujourd'hui ne se résume plus qu'à une opposition à la main-mise PS sur le pays.

Amoins qu'on m'explique sur quels points précis d'intérêt public va contre-attaquer l'UMP.

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