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L'euro est un grand succès !


economic dream

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

Voilà un point de vue très intéressant selon quoi l'Euro est une monnaie crée par les néolibéraux pour imposer leurs réformes antisociales.

Bien sûr, il ne faut pas faire de l'Euro le bouc émissaire mais il faut avouer que le fait que les Etats ne contrôlent pas la monnaie engendre qu'il faut augmenter la compétitivité par d'autres moyens plus asociaux ( réductions des salaires, casse de l'Etat-Providence).

""L’EURO N’EST PAS EN FAILLITE, BIEN AU CONTRAIRE: IL FAIT EXACTEMENT CE POURQUOI IL A ÉTÉ CRÉÉ

L’euro est un immense succès – Je ne déconnne pas !

[Greg Palast - The Guardian - Mardi 26 Juin 2012 - Traduction: Gregor Seither - IES News Service]

L’idée que l’euro a «échoué» est d’une naïveté dangereuse. L’euro a réussi à faire exactement ce que son géniteur – et les 1% de riches qui l’ont adopté – avaient prévu qu’il fasse et ce pour quoi ils l’avaient conçu.

Ce géniteur est l’ancien détenteur de la chaire d’économie à l’Université de Chicago, l’économiste renommé Robert Mundell. L’architecte du concept d’une“économie de l’offre” est désormais professeur à l’Université de Columbia, mais j’avais fait sa connaissance par le biais de mon ancien professeur à l’université de Chicago, Milton Friedman. Je l’avais rencontré bien avant que les travaux de recherche de Mundell sur les monnaies et les taux de change aient posé les bases économiques et théoriques de l’union monétaire européenne ainsi que de la monnaie commune européenne.

A l’époque, Mundell était très occupé avec l’aménagement de la salle de bains de sa résidence secondaire en Europe. Le professeur Mundell, qui était détenteur à la fois d’un prix Nobel et d’une ancienne villa en Toscane, m’avait expliqué, furieux: “Ils ne m’autorisent même pas à installer des toilettes. Ils ont des règlements qui m’interdisent d’installer des toilettes dans cette pièce ! Est-ce que vous pouvez imaginer une chose pareille ? “

De fait, je ne pouvais pas. Mais il est vrai que je ne possède pas de villa italienne, je ne peux donc pas imaginer la frustration d’avoir à subir des règlements administratifs régissant l’emplacement des sanitaires.

Mais Mundell, un homme énergique d’origine canadienne et étatsunienne, n’était pas homme à se laisser mettre des bâtons dans les roues par l’administration. Il était bien décidé à contre-attaquer en inventant une arme qui balayerait les règles gouvernementales et la réglementation du travail. (Encore plus que l’administration tatillonne, il détestait les plombiers syndiqués qui lui avaient facturé des sommes folles pour déplacer sa cuvette de chiottes.)

Il est bien trop difficile de virer des ouvriers, en Europe. Ils ont des droits, là-bas” se plaignait-il. Sa réponse à cette situation: l’Euro.

Pour Mundell, le vrai visage de l’Euro ne se révèlerait qu’en période de crise. C’est là que la monnaie unique ferait vraiment son travail. Le fait d’éliminer le contrôle d’un gouvernement sur la monnaie permettrait d’éviter que des vilains petits élus fassent appel à des méthodes monétaires et budgétaires d’inspiration keynésienne pour sortir un pays de la récession.

L’Euro permettra de mettre la politique monétaire hors de la portée des politiciens»,
m’avait-il expliqué
. “[Et] privé des leviers de la politique fiscale, la seule façon pour un pays de conserver des emplois sera de de devenir compétitif en allégeant les règles et contraintes qui pèsent sur les entreprises et les affaires.

Pour Mundell, ces contraintes qu’il fallait éliminer sont les lois du travail, les règlementations environnementales et, bien sûr, les impôts et charges sociales. Tout cela serait balayé comme fétus de paille par l’Euro. Il ne serait pas permis à la démocratie d’interférer avec le marché capitaliste – ou avec la plomberie.

Comme l’explique un autre lauréat du prix Nobel, Paul Krugman, la création de la zone euro a violé une règle économique de base, connue sous le nom de “zone monétaire optimale”. Or cette règle économique de base avait été conçue par Bob Mundell.

Mais cela ne dérange pas Mundell. Pour lui, le but de l’Euro n’était pas de faire de l’Europe une unité économique puissante et unifiée. Pour Mundell, l’objectif de l’Euro était de poursuivre le travail entrepris par Reagan et Thatcher.

Ronald Reagan n’aurait jamais été élu président sans l’influence de Mundell,” a écrit Jude Wanniski dans le “Wall Street Journal”. L’économie de l’offre, développée et propagée par Mundell était devenu le modèle théorique des la pensée économique Reaganienne, les “Reaganomics” – ou comme l’avait expliqué George Bush l’Ancien, “l’économie vaudou”,basée sur la croyance magique dans le libre-marché comme étant la panacée. Une croyance quasi-religieuse qui avait également inspiré les politiques de Margaret Thatcher.

Lors de notre rencontre, Mundell m’avait expliqué que, en fait, l’Euro est simplement la poursuite du concept des “Reaganomics”:

“La discipline monétaire oblige les politiques à se plier la discipline budgétaire, sans exception”

Et lorsque des crises surviennent, les nations économiquement désarmées n’ont pas d’autre alternative que d’éradiquer la plus grande partie de leur réglementations et législations gouvernementales, de privatiser massivement les services publics et industries d’Etat, de réduire les impôts et de balancer à la poubelle le modèle social européen et son État-providence. (Note du traducteur: où, comme l’avait si clairement expliqué le n°2 du MEDEF, Denis Kessler, grand ami de DSK, dans un article de la revue Challenges d’Octobre 2007 : “Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR. Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de l’éliminer.”)

C’est de cette manière que nous assistons au spectacle d’un Premier ministre (non-élu) Mario Montiqui exige une “réforme” du droit du travail en Italie afin de rendre plus facile pour des employeurs comme Mundell le licenciement des plombiers toscans mentionnés ci-dessus. Mario Draghi, le directeur (non élu) de la Banque centrale européenne, appelle à des “réformes structurelles” – un euphémisme pour désigner des plans de licenciements massifs et des mesures sociales au détriment des travailleurs. Ils se basent sur une théorie nébuleuse qui voudrait que cette “dévaluation interne” de chaque nation permettra de rendre tout le monde plus compétitifs.

Monti et Draghi n’ont jamais été capables de nous expliquer de manière crédible par quel manière, si tous les pays du continent déprécient leur main-d’œuvre, chacun pourra acquérir un avantage concurrentiel. 
Heureusement, ils n’ont pas besoin d’expliquer leurs politiques pour que celles-ci soient mises en oeuvre. Il leur suffit de laisser les marchés s’attaquer aux obligations de chaque pays. En conséquence, l’union monétaire n’est rien d’autre que la poursuite de la lutte des classes par d’autres moyens.

La crise en Europe et les flammes de la Grèce baignent l’économie dans la lumière chaleureuse de ce que roi-philosophe de l’économie de l’offre, Joseph Schumpeter, a appelé la “destruction créatrice“. L’acolyte de Schumpeter et thuriféraire du libre échange, Thomas Friedman s’est rendu à Athènes pour s’incliner devant le “sanctuaire improvisé”, c’est à dire la banque incendiée où trois personnes ont trouvé la mort après que des manifestants anarchistes y aient jeté un engin incendiaire. Friedman a profité de l’occasion pour prêcher une homélie sur la mondialisation et dénoncer “l’irresponsabilité” grecque.

Les flammes, le feu, le chômage de masse, le bradage des biens nationaux… tout cela allait engendrer, selon Friedman, une “régénération” de la Grèce et, au bout du compte, de toute la zone Euro. Et par la même occasion, les Mundell et tous les autres propriétaires de villas pourraient enfin installer leur cuvettes de chiottes où bon leur semble.

Aujourd’hui, alors que tout le monde parle de “l’échec” de l’Euro, il est grand temps que comprendre que le bébé de Mundell, a en fait été un succès éclatant, probablement bien au-delà rêves les plus fous de son créateur. "

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

L'un des plus gros problème de l'euro, ce n'est pas sa conception soit disant néo librale, c'est que, comme beaucoup l'ont déjà précisé sur ce forum et je suis d'accord avec eux, c'est une monnaie surévaluée, même si sa valeur ne cesse de baisser en ce moment (ce qui est plutôt une bonne chose à condition de ralentir nos importations évidemment...).

Après reste le problème de gouvernance de la zone euro...

Pour l'article, c'est de la propagande anglaise hostile à l'euro, ils ont plutôt des leçons à prendre au niveau du néo libéralisme si cher à leur pays... C'est dommage, c'est plutôt un jounal de qualité...

Ps : essaye de faire un texte plus clair, c'est pénible à lire t'sais.

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Invité sfc
Invités, Posté(e)
Invité sfc
Invité sfc Invités 0 message
Posté(e)

j'ai toujours dit que c'était voulue , mais je ne savais pas que c'était a cause d'un plombier , putain de plombier , pour une histoire de chiotte :smile2:

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

L'un des plus gros problème de l'euro, ce n'est pas sa conception soit disant néo librale, c'est que, comme beaucoup l'ont déjà précisé sur ce forum et je suis d'accord avec eux, c'est une monnaie surévaluée, même si sa valeur ne cesse de baisser en ce moment (ce qui est plutôt une bonne chose à condition de ralentir nos importations évidemment...).

Surévaluée et pas adaptée à beaucoup de pays de la zone euro...

Après reste le problème de gouvernance de la zone euro...

Pour l'article, c'est de la propagande anglaise hostile à l'euro, ils ont plutôt des leçons à prendre au niveau du néo libéralisme si cher à leur pays... C'est dommage, c'est plutôt un jounal de qualité...

Le Guardian est un journal de centre-gauche qui n'est pas spécialement hostile ( bon ça reste des Anglais...) à l'UE au contraire des divers journaux conservateurs.

C'est pas un article du Sun hein...

En tout cas, je trouve l'idée de fond du texte intéressante, l'Euro est une construction qui permet de faire passer nombre de réformes douloureuses en privant les Etats d'une partie de leur souveraineté.

Ps : essaye de faire un texte plus clair, c'est pénible à lire t'sais.

Oui désolé blush.gif.

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)
En tout cas, je trouve l'idée de fond du texte intéressante, l'Euro est une construction qui permet de faire passer nombre de réformes douloureuses en privant les Etats d'une partie de leur souveraineté.

je te conseille de lire ceci :

Jean Monnet.

Les Pères de l'Europe

Tu verras mieux les choses...

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Membre, 66ans Posté(e)
caprepublic Membre 421 messages
Baby Forumeur‚ 66ans‚
Posté(e)

TRES INTERESSANT

"Une note émanent de la 'direction Europe' du ministère américain des affaires étrangères, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la CEE Robert Marjolin de poursuivre de façon subreptice l'objectif d'une union monétaire. Cette note recommande "d'empêcher tout débat jusqu'au moment ou l'adoption de telles propositions deviendrait virtuellement inévitable".

http://fr.wikipedia....s_de_l%27Europe

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Membre, Posté(e)
saint thomas Membre 17 547 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

On conduit bien les veaux à l'abattoir avec un air de musique , cette note doit s'en être inspirée

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Membre, Posté(e)
Jyveslatours Membre 5 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

L'EUR/USD est au bord du gouffre... de quoi tu parles?

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Membre, Posté(e)
Doucoure Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

En tout, une puissante nation est entrain de se former autour de l'euro, c'est un succès. L'union fait la force.

Peace.

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Membre, 39ans Posté(e)
Donny Membre 621 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)

Ne pas confondre une union, et une fusion. La fusion ne fait pas la force.

Peace.

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Membre, 44ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Voilà un point de vue très intéressant selon quoi l'Euro est une monnaie crée par les néolibéraux pour imposer leurs réformes antisociales.

Ce qui me paraît évident est que les fameux « critères pour faire l’euro », notamment la limitation de la dette à 60% du PIB, ont en effet été utilisé par le gouvernement Juppé comme prétexte pour lancer la première offensive contre la sécurité sociale en France (en 1995).

Pour autant, je pense que les partisans des réformes antisociales se moquent un peu de savoir si la monnaie est le france, l’euro, la livre sterling. Objectivement, tous les extrêmistes du capitalisme « libre et non faussé » ne sont pas tous pro-euro ni pro-européen : Les droites extrêmes, voire les droites tout-court au Royaume-Uni ou dans certains pays de l’Est, sont antieuropéennes.

Bien sûr, il ne faut pas faire de l'Euro le bouc émissaire

En effet.

mais il faut avouer que le fait que les Etats ne contrôlent pas la monnaie engendre qu'il faut augmenter la compétitivité par d'autres moyens plus asociaux ( réductions des salaires, casse de l'Etat-Providence).

Je ne suis pas d’accord avec cet argument, et ce pour plusieurs raisons :

1° La baisse de la valeur de la monnaie comme moyen d’augmenter la compétitivé est une solution non coopérative, et pour cette raison n’est pas si efficace que ça. Les pays victimes de cette mesure agiront de même, ce qui annulera les effets de notre propre baisse.

2° La réduction des salaires n’a pas commencé avec l’euro ; le gros de la baisse de la part des salaires en France a été réalisé par le blocage des salaires en 1983-84.

3° Il existe plusieurs moyens beaucoup plus efficace (et surtout plus juste) que le retour à une monnaie nationale pour augmenter notre compétitivité. On a tort de se soumettre au diktat idéologique qui consiste à faire du coût du travail la seule variable d’ajustement. La rémunération du capital entre tout autant dans la formation du prix. La réduire est tout autant un moyen de réduire les prix.

Le seul effet certain et inévitable de l’euro est qu’il prive les spéculateurs du droit de spéculer sur les monnaies européennes comme jadis. L’euro est donc en lui-même un progrès.

Ensuite, il est exact qu’il faudrait que les États puissent emprunter à la banque centrale, mais c’est une question qui se pose aussi bien avec l’euro qu’avec le franc. On a interdit aux États d’emprunter aux banques centrales bien avant l’introduction de l’euro.

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