Quand victime et bourreau se retrouvent

Quand victime et bourreau se retrouvent

Inspirée du Canada, l'idée de faire se rencontrer des victimes et des auteurs de crimes pourrait se développer en France.

Photo d'illustration © ERIC ESTRADE / AFP

"Je ne voulais pas serrer la main d'hommes qui avaient tué. Je ne pouvais pas. Et pourtant lorsqu'ils sont entrés, j'ai vu les visages de ces trois hommes sur lesquels il n'était pas inscrit le mot assassin. Naturellement j'ai répondu à leur geste en tendant ma main." Geneviève Celant raconte ce jour où ses principes se sont évanouis. Violée à dix-huit ans, cette retraitée énergique de 68 ans a perdu sa nièce, violée et assassinée à quinze ans par un jeune garçon. Anéantie par ces épreuves, elle a accepté, il y a deux ans, de participer avec deux autres parents de victimes, à des rencontres victimes-auteurs organisées par la maison d'arrêt de Poissy (Yvelines). Unique en France, l'expérience pourrait se multiplier à l'avenir. La ministre de la Justice Christiane Taubira s'est dite favorable au développement de cette démarche.

"Haine et vengeance"

Inspirée du système canadien, cette justice dite "restaurative" repose sur le principe de substitution. À Poissy, durant cinq mois, trois parents de victimes ont fait face à trois auteurs de crimes semblables à ceux subis par leurs proches. L'objectif : la prise de conscience de la portée de leur geste pour les détenus, la possibilité de poser des questions pour les victimes et la lutte contre la récidive.

"Si la justice répond aux conséquences de l'acte, au bénéfice des protagonistes directs, elle le fait plus rarement au profit de leurs proches. Elle laisse en suspens les répercussions, multiples, profondes et douloureuses engendrées par le crime", analyse le professeur en criminologie Robert Cario (1).

"Je voulais expliquer les souffrances que l'on endurait, nous, victimes collatérales", raconte Geneviève Celant. "Au début ils avaient peur parce qu'ils pensaient que l'on amenait avec nous de la haine et de la vengeance", ajoute-t-elle. Mais "tout s'est enchaîné naturellement. C'était trop facile et ça m'a beaucoup perturbée", raconte Marie-José Boulay, une autre participante, dont la fille de neuf ans a été assassinée en 1998. "Durant les intermèdes, je me disais : mais où tu vas ? Il fallait que je me rappelle qu'ils étaient auteurs de crime. Pourtant, lorsque les discussions se poursuivaient, l'humain prenait toujours le dessus", souligne-t-elle.

"Nous sommes à distance de l'événement. Il n'y a plus rien à espérer du point de vue de la sanction, de la réparation. Si l'acte cristallise encore les souffrances, la personne va très vite prendre le dessus pour que l'échange puisse s'installer", indique Robert Cario. Aussi difficile que nécessaire, apprendre à dissocier l'acte de l'individu reste une des clés de réussite de ces rencontres.

Tout l'article (Le Point)

Ce genre de rencontre entre la victime et son agresseur, je trouve que c'est à la fois une provocation à l'égard de la victime et du carressage dans le sens du poil à l'égard de l'agresseur.

Sans moi, si je le croise, je le bute...

Je ne trouve pas l'idée mauvaise dans l'absolu.

Je pense qu'effectivement cela permet de "faire prendre conscience" aux criminels de la portée de leurs actes, au delà du simple processus judiciaire. Certes, pour certains ça ne changera rien, mais si ça peut alourdir ou effleurer la conscience d'autres.

Et pour les familles de victimes, entendre des histoires similaires à la leur venant de la part de criminels, ça peut permettre d'étouffer des questions qui alourdissent leurs conscience comme le "pourquoi ?" ("pourquoi celle ou celui qui nous était proches?", "pourquoi ce crime") qu'elle peuvent fréquemment se poser, en se rendant compte que ce n'est souvent pas cette logique là qui "motive" les crimes.

Sans moi, si je le croise, je le bute...

Attention : ce n'est pas l'auteur du crime d'un proche que les familles de victimes rencontre, mais justement l'auteur d'un crime similaire.

Cela permet un "dialogue" plus froid, qui offre un certain recul, afin d'éviter que l'émotion (haine, vengeance, ...) vienne parasiter la volonté de comprendre dans un cas ou la possibilité de prendre conscience dans l'autre.

Bah remarque vaut mieux sinon les murs vont être repeints... :D

Attention : ce n'est pas l'auteur du crime d'un proche que les familles de victimes rencontre, mais justement l'auteur d'un crime similaire.

Cela permet un "dialogue" plus froid, qui offre un certain recul, afin d'éviter que l'émotion (haine, vengeance, ...) vienne parasiter la volonté de comprendre dans un cas ou la possibilité de prendre conscience dans l'autre.

Je ne suis pas absolument sur qu'un dialogue même avec le recul nécessaire soit possible sans que de suite le souvenir et ce qui en découle ne remonte à la surface.

C'est déjà dur de penser à ceux que l'ont à perdu de mort dite naturelle, alors si ils sont morts par ce que quelqu'un les à tuer ça doit être quelque chose de pratiquement insurmontable.

Même si celui qui se trouve en face de toi n'est pas celui qui l'à fait à la personne qui t'es chère tu sais que cette atrocité il à été capable de la commettre sur une autre personne et il faut à ce moment là pouvoir passer au delà de ça.

Je crois surtout mais peut être que je me trompe, c'est que le temps t'aide à mieux maîtriser ta peine et ta colère et à vivre mal an bon an avec son absence.

Mais qu'au fond de toi elle restera toujours présente et si un jour tu te retrouve face au bourreau, elle ressortira par ce que tu ne pourras t’empêcher de repenser à toutes les souffrances et atrocités qu'il lui à fait endurer et lui à infligés et de là automatiquement la souffrance, la colère, la haine seront là comme au premier jour de sa mort.

Quand aux réponses que l'on pourrait avoir, ce sont celles d'autres criminels pas du "criminel" et ça fait quand même une sacré différence.

Mais si ça peut aider des familles de victimes alors je dis que c'est bien que cela soit proposé.

Merci.

Ce genre de rencontre entre la victime et son agresseur, je trouve que c'est à la fois une provocation à l'égard de la victime et du carressage dans le sens du poil à l'égard de l'agresseur.

et comme Grenadine, je le croise ...je le ....euh tout dépend de l'humeur du moment...mais pas de complaisance en tous cas

Ce qui me plait c'est le revirement de situation , le bourreau qui devient presque une victime .

Ce genre de rencontre entre la victime et son agresseur, je trouve que c'est à la fois une provocation à l'égard de la victime et du carressage dans le sens du poil à l'égard de l'agresseur.

et comme Grenadine, je le croise ...je le ....euh tout dépend de l'humeur du moment...mais pas de complaisance en tous cas

Non pas de pitié, c'était pas une erreur de sa part, et moi je n'étais qu'une enfant. Je paye toujours les conséquences à l'heure actuelle. C'était un inconnu donc pas de possibilité de recours, mais si j'avais l'opportunité d'au moins lui défoncer sa tronche, je me gênerais pas. Le mieux serait de le réduire à l'état de légumes afin qu'il ne puisse plus faire de mal.

Même en état de légumes il couterait encore trop cher à la Société....

C'est un autre débat. :D

Je pense que si le choix revient aux victimes, sentant le besoin de comprendre le cheminement de personnes ayant eu des actes similaires à leurs bourreaux, nous ne pouvons que nous placer au centre, et leur permettre d'acceder sans danger, à cette démarche de compréhension, pour elles salutaire.

C'est pas un mauvaise idée mais je sais qu'un mec qui a tué par exemple mon petit cousin, ou qui a violé puis assassiné ma soeur, je sais que je ferais tout ce qui est mon pouvoir pour le tuer

Je trouve l'initiative bonne mais les gens ne sont pas près, quand on voit des intervention ou certain membre se vanterait d'être aussi pourrie que ceux qui les font à ce point gerber....

Sans moi, si je le croise, je le bute...

Et un autre qui te croisera te buteras etc... etc....

Ou alors on a le droit moralement de tué un homme qui applique sa peine de taule sans être emmerdé ?

Enfin bon c'est à l'honneur de tous ceux qui ont osé des deux coté de la barre. Tout le monde n'en a ni la force ni l'envie.

Je pense que si le choix revient aux victimes, sentant le besoin de comprendre le cheminement de personnes ayant eu des actes similaires à leurs bourreaux, nous ne pouvons que nous placer au centre, et leur permettre d'acceder sans danger, à cette démarche de compréhension, pour elles salutaire.

Une démarche de compréhension quand il y a viol, agression ou meurtre sur l'un de tes proches?? :sleep:eh ben belle ouverture d'esprit ou charité chrétienne ....moi honnêtement même si le mec ou la nana était dans un état second je ne peux pas comprendre ou excuser ou faire avec...IMPOSSIBLE!!!

@punchette,

J'ai mis pas mal de conditionnel dans mon post.

Personnellement, je ne serais capable de m'extraire de ma rage. Cependant, nous devrions, selon moi, accepter que nous ne soyons tous fait dans le même moule, et si certains trouvent un réconfort dans cette démarche, leur permettre.

Je pense que ça serait marginal, mais why not, si ça peut en soulager certains ?

Si ça peut soulager oui mais honnêtement j'en doute, j'aimerai les avoir en face de moi pour avoir leurs ressentis.....On a violé et fichu la vie de ton enfant en l'air, que peut on trouver comme compassion là dedans ??? mais si c'est le cas je respecte...Chacun vit et fait comme il veut et peut surtout!!!

http://fr.wikipedia.org/wiki/Victimologie

Pour les bourreaux on dit : boucherie ?

En plus je ne vois pas bien à qui ça s'adresse, quels types de serial killers. Car à moins de serial killers, les autres sont différents. Sinon ils sont traités en hôpitaux spécialisés.

C'est ! c'est pas possible !!! comme disent certaines personnes içi , tu ne peut rencontrer l'assassin, le violeur, etc ....qui a fait tant de mal ! abjecte.

Donc, il ne s'agit pas de L'ASSASSIN, mais d'un..

De plus, il n'est certainement pas question d'imposer quoi que ce soit, donc, l'avis de personnes en dehors, ne vaut absolument rien.