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Peut-on ne pas juger ?


Fabcan

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Membre, 35ans Posté(e)
Fabcan Membre 1 380 messages
Baby Forumeur‚ 35ans‚
Posté(e)

On entend souvent les gens s’exclamer « arrêtes de me juger » « tu n’as pas le droit de me juger » ou encore « les jugements ca ne vaut rien ». Je ne sais pas ce que les jugements ont fait pour mériter tel traitement, mais il me semble que ce dernier est injuste et injustifié. Et puis l’autre jour, une personne a qui je tiens beaucoup m’a dit « je ne juge jamais ». Sur le coup, je me suis dis que quelque chose clochée car je trouvais cette phrase totalement dissonante un peu comme si il lui manquait une âme et une harmonie. Surtout qu’elle provenait d’une personne ayant de grandes facultés d’esprit, et que justement le jugement fait partie de ces dernières. En bref, est-il possible de ne jamais juger ? Et si oui, quel prix doit-on payer pour le faire ?

Une des caractéristiques des jugements, c’est qu’ils dépendent du subjectivisme humain, c’est-a-dire que l’essentialité du jugement découle en partie de l’individualisme de chacun. Dans ce cas la, ne pas juger reviendrait à étudier ce qui est indépendant de l’homme, c'est-à-dire ce qui est universellement objectif. Il reste alors trois catégories. Tout d’abord, on a le fait matériel brut tel que par exemple « Louis XIV s’est fait décapité le 21 janvier 1793 » que tout le monde peut affirmer et qui s’est effectivement produit quelqu’en soit la cause et qui est donc indépendant de l’être humain qui le regarde. Ensuite, il y a les lois de la nature, c'est-à-dire les lois qui expliquent la réalité physique et qui sont valables a priori comme par exemple les lois de la gravitation. Et en dernier, il y a les lois produites par la raison, plus précisément les idées telles que le bien par exemple. Tout le monde a une idée plus ou moins vague qui consiste à dire que tuer un être humain n’est pas un acte « bien ». En somme les trois caractéristiques universellement connaissables sont les faits,  les lois de la physique  et les idées produites par la raison.

Ainsi ne jamais juger reviendrait à se limiter uniquement à la véracité des faits, des idées ou des lois physique.  Certes un homme est doué de raison pour découvrir les idées et les lois de la physique, il est en outre doué de sens lui permettant d’observer les faits se déroulant autour de lui, mais est-ce pour autant tout ce qui définit un homme ? Il me semble que l’on oublie la composante fondamentale de l’être humain, c'est-à-dire sa capacité à ressentir des émotions et des humeurs. Se limiter a un degré d’objectivisme pour supprimer les jugements, c’est se couper irrémédiablement de la part humaine concernant les sentiments.  Il est ainsi possible  de ne  jamais juger, mais au risque de devenir moins qu’un humain.  Qu’est-ce qui peut pousser un homme à refuser de juger ? La peur de faire du mal a autrui ? La peur de se tromper ? Mais si cela était le cas, cela serait lâche que de refuser de se tromper ou de faire du mal. Et pourquoi refuser d’être jugé ?  Le jugement aurait-il en son sein une connotation péjorative ? Juger, ce n’est pas mal. Seuls les mauvais jugements seraient éventuellement à proscrire.

Juger, c’est mettre en rapport un fait avec une idée. C'est-à-dire, par exemple, un boulanger est tué a Roquefort La Bedoule par King Kong, on ramène ce fait a « tuer un être humain est mal », le jugement qui sera alors donné est que King Kong a fait un mauvais acte.  Il est légitime que l’être humain essaie de synthétiser et de hiérarchiser les faits observables sous des idées afin de mieux se repérer dans le monde dans lequel il vit, et ou une infinité, insaisissable dans l’absolue, de faits se produisent. Certes le rapport entre un fait et une idée est clairement subjectif et dépends de chaque être humain, mais a mon sens, il n’est pas évident, sur le fond de l’essence du jugement, que de penser de ce dernier qu’il est malsain. Je pense que le jugement a une qualité supplémentaire lui permettant de sublimer le subjectivisme humain. En effet, quand un tribunal français prononce une peine de réclusion à perpétuité contre un individu, ce jugement (juridique) est donné par seulement quelques personnes ; et pourtant ce jugement englobe toute la société française.  En ce sens, il est possible de penser que, malgré le fait qu’un jugement soit subjectif, il puisse prétendre à l’universalité. Quand  on prononce un jugement, que ce soit sur un tableau de peinture, sur la connerie de l’inspecteur des impôts qui nous vérifie ou bien sur les déjections canines du chien du voisin, ce dernier sous-tend qu’autrui doit penser pareillement. 

Il est possible d’affirmer qu’il n’y a pas d’erreur de jugement a proprement parlé. En effet, le jugement consiste en un libre jeu associant un fait à une idée, et il serait aberrant de penser qu’il puisse résulter une erreur d’un jeu sans règles.  Les seules erreurs qui pourraient faire obstacles sont la mauvaise appréhension d’un fait brut, ou de la mauvaise connaissance d’idées. En somme, cela serait des erreurs de sens ou de raison. En soit, ce ne sont même pas les erreurs de jugements qui peuvent blesser autrui, et ce ne sont pas ces mêmes erreurs qui font que l’on ait peur de porter des jugements. Non, ce sont les jugements négatifs qui blessent. Et par la négativité, il est à entendre,  les jugements qui vont contre notre intérêt personnel. Par exemple une femme me dit « tu es beau, cultivé et drôle », je porterais alors un regard positif sur ce jugement même si ce dernier est erroné (ce qui est hautement probable^^), c'est-à-dire si je ne suis ni beau, ni cultivé, ni drôle. En revanche, la même femme me dira « tu es borné, impulsif, colérique et immature », je le prendrais mal même si ce jugement est réaliste. Les mauvais jugements, ce sont les jugements intéressés, c'est-à-dire que l’on est influencé par ses intérêts personnels et égoïstes quand nous l’émettons. 

Tout ca pour en conclure sur la personne susnommée au début de ce post qu’elle m’adore et que je l’adore, et ce dans un jugement totalement désintéressé, et que même si elle faisait des jugements contraire a mon intérêt, je ne le prendrais pas mal ; car premièrement elle émet des jugements malgré  ce qu’elle prétend, qu’elle est juste une personne sensible ayant peur de blesser et ayant beaucoup de sentiments, et deuxièmement qu’elle a les facultés de l’esprit suffisamment développées contrairement aux idiots pullulant dans le monde pour se permettre d’émettre ses jugements ;)

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Membre, Posté(e)
-X9- Membre 780 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

je pense qu'on ne fait que ça du matin au soir, juger.

mais l'exprimer est autre chose.

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Invité Grenadine33
Invités, Posté(e)
Invité Grenadine33
Invité Grenadine33 Invités 0 message
Posté(e)

Tout le monde juge, a jugé, et sera jugé. Cela fait partie de la nature humaine. Juger est aussi affirmer sa position et dire à la personne qu'elle fait fausse route par exemple.

Par ex : ceux qui abandonnent leur bestiole pendant les grandes vacances sont des salauds. C'est un jugement, mais c'est vrai.

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Membre, Posté(e)
-X9- Membre 780 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

dire que c'est vrai correspond à juger ton propre jugement :smile2:

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Membre, Posté(e)
baillousque Membre 2 246 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

quand on dit "ne pas juger " on veut dire en fait non qu'il ne faille pas juger mais qu'il ne faut pas enfermer dans un jugement .

Par exemple je n'ai pas le droit d'étiqueter mon voisin de menteur

par le fait qu'il ment trop souvent :

en effet il peut évoluer ,il peut dire parfois la vérité...

ne pas juger est un précepte de Jésus

cela signifie que seul Dieu connaissant tout peut porter des jugements valides

et d'autre part qu'il s'agit d'aimer nos frères et non de les démolir par nos jugements...

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Membre, 81ans Posté(e)
Chauxneuve25 Membre 2 387 messages
Baby Forumeur‚ 81ans‚
Posté(e)

Ne te juge pas, les autres s'en chargeront... :dev:

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Invité Grenadine33
Invités, Posté(e)
Invité Grenadine33
Invité Grenadine33 Invités 0 message
Posté(e)

quand on dit "ne pas juger " on veut dire en fait non qu'il ne faille pas juger mais qu'il ne faut pas enfermer dans un jugement .

Par exemple je n'ai pas le droit d'étiqueter mon voisin de menteur

par le fait qu'il ment trop souvent :

en effet il peut évoluer ,il peut dire parfois la vérité...

ne pas juger est un précepte de Jésus

cela signifie que seul Dieu connaissant tout peut porter des jugements valides

et d'autre part qu'il s'agit d'aimer nos frères et non de les démolir par nos jugements...

Euh quelle hypocrisie ! Impressionnant. Tu devrais relire tes posts.

je pense que les homos aiment bien se déguiser

et faire la fête en jouant la farce du marié de la mariée ,de Mr le maire ....

un jeu de roles en somme ....

droit de vote aux étrangers ?

et ensuite interdire aux français de voter!

en effet les français sont devenus trop bêtes ....

pas étonnant que l'islam persécute ...non ?
L'islam demande de convertir de force (coran) les non musulmans.

et de fait dans les pays islamiques les chrétiens sont souvent persécutés ou tués .

Quelques extraits parmi une flopée...

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Invité scottish_fold
Invités, Posté(e)
Invité scottish_fold
Invité scottish_fold Invités 0 message
Posté(e)

Le jugement est dans la nature humaine. Le juste est autre chose. Le justifié encore autre chose. Les justificatifs se distinguent des justifications. Le juste est un macaque. Le juge est une femme. La justice du moment qu'on y réfléchit devient injuste. Parfois les préjugés sont justifiables. D'autres fois non.

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Membre, Namasté :))), 30ans Posté(e)
Frodon_Sacquet Membre 4 468 messages
30ans‚ Namasté :))),
Posté(e)

Par ex : ceux qui abandonnent leur bestiole pendant les grandes vacances sont des salauds. C'est un jugement, mais c'est vrai.

Oui, mais ce n'est pas un fait ni une loi de la nature. Par conséquent, on peut juger, comme tu le fais là, mais en aucun cas prétendre que c'est vrai.

En effet, si on abandonne notre animal de compagnie à un ami pour qu'il s'en occupe, est-on un salaud pour autant?

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Membre, Posté(e)
sekhmet Membre 17 950 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Tout le monde juge, cela fait partie de la nature humaine , nos convictions, notre façon de vivre et de penser font que nous jugeons les gens par rapport à nous-mêmes

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
Invité s Invités 0 message
Posté(e)

Par ex : ceux qui abandonnent leur bestiole pendant les grandes vacances sont des salauds. C'est un jugement, mais c'est vrai.

Oui, mais ce n'est pas un fait ni une loi de la nature. Par conséquent, on peut juger, comme tu le fais là, mais en aucun cas prétendre que c'est vrai.

En effet, si on abandonne notre animal de compagnie à un ami pour qu'il s'en occupe, est-on un salaud pour autant?

Dans ce cas là, ce n'est pas abandonner son animal mais le confier à un ami pendant les vacances...

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Membre, Namasté :))), 30ans Posté(e)
Frodon_Sacquet Membre 4 468 messages
30ans‚ Namasté :))),
Posté(e)

Je pense que quand Grenadine disait ''abandonner sa bestiole pour les vacances'', c'était a confier à quelqu'un d'autre que soi, plus ou moins capable de s'en occuper ;)

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Invité scottish_fold
Invités, Posté(e)
Invité scottish_fold
Invité scottish_fold Invités 0 message
Posté(e)

Par ex : ceux qui abandonnent leur bestiole pendant les grandes vacances sont des salauds. C'est un jugement, mais c'est vrai.

Oui, mais ce n'est pas un fait ni une loi de la nature. Par conséquent, on peut juger, comme tu le fais là, mais en aucun cas prétendre que c'est vrai.

En effet, si on abandonne notre animal de compagnie à un ami pour qu'il s'en occupe, est-on un salaud pour autant?

Si l'ami en question ne possédait d'animal domestique, il peut être salaud de ne pas le prévenir. Lorsqu'il y a trois acteurs dans le scénario, selon le schéma juge/avocat de la défense/procureur de la République, c'est un droit. C'est aussi un devoir. Aux premiers temps, la justice se faisait par la comparaison des muscles en présence. Si personne n'avait jugé quoique ce soit, le "schéma" des tribunaux modernes aurait-il vu le jour ? D'un autre côté, on peut trouver cela stupide d'avoir toujours ressenti quelque chose, mais que ça ne soit devenu un manque qu'à partir d'un moment que ce ressenti reconnu a pris forme pour tout le monde. Il est vrai qu'il ne sert pas à grand chose de juger si on n'est pas capable d'apporter quelque chose en contrepartie. Un sage serait capable de déterminer dans tous les cas quand est ce qu'il doit juger, ou non.

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Membre, 31ans Posté(e)
RaphStaf Membre 2 937 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Jugeons !!!

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Membre, 39ans Posté(e)
CYRRIC Membre 3 026 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)

en effet nous jugeons en permanance puisque on reflechie au chose en permanance donc on les compare, on compare les idées des autre aux siennes etc

la question du coup c'est est ce mal de juger ?

apparement non car c'est naturel mais c'est la façon de le faire, certain jugement ou façon de juger laisse plus d'ouverture que d'autre.

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Membre, Explorateur de Nuages, 47ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 25 241 messages
47ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

Effectivement, tout le monde juge tout, tout le temps.

A commencer par soi-même, et souvent à tort d'ailleurs wink1.gif

L'exprimer c'est en effet une autre paire de manche, mais à la limite ce n'est pas le plus gênant, ni le moins sage ou le plus étriqué en terme d'ouverture desprit.

Non, en fait, le problème c'est davantage de rester ferme, inébranlable sur son jugement, ne pas prendre de recul par rapport à ses impressions, ses sensations. Ne pas réfléchir et ne jamais remettre en cause ses jugements.

Bref, enfermer l'autre dans ce que l'on pense subjectivement de lui, le cataloguer, alors qu'objectivement il n'y correspondrait pas.

Que ce soit d'ailleurs en positif ou négatif (non, parce qu'hypocritement on dit toujours "je ne juges pas" lorsqu'il s'agit de médire sur quelqu'un, mais on porte parfois aux nues certaines personnes en suivant exactement les mêmes jugement à l'emporte-pièces ou à l'intuition).

Et l'autre notion, c'est la tolérance : on peut avoir un jugement sur quelqu'un, ne pas réussir à s'en défaire (donc être intimement convaincu que notre jugement est raisonné, juste ... ) sans pour autant imposer notre jugement comme règle universelle, sans pour autant se poser comme centre du monde : accepter que l'autre ait des divergences avec notre façon de voir les choses. Accepter que les autres ne soient pas nous.

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Membre, Posté(e)
-X9- Membre 780 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

entièrement d'accord.

le recul est bien souvent nécessaire, et la remise en question suit rapidement.

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Invité scottish_fold
Invités, Posté(e)
Invité scottish_fold
Invité scottish_fold Invités 0 message
Posté(e)

"Il" est vrai que ne pas se juger soi-même, permet d'acquérir de l'expérience plutôt que des connaissances. Le souci consiste alors en ce que le recul fait reculer les connaissances. Alors que l'expérience reste. Non négligeable.

S'agissant des animaux domestiques abandonnés, même si je doute que les propriétaires se fassent cette réflexion, il y en a néanmoins qui d'instinct, ou guidés par une chance incroyable, se dirigent vers les "bons". C'est peut-être rare, mais cela écarte les solutions "radicales" à l'évacuation du ressenti : l'on a bien pour la majorité aboli la peine de mort. Tout ou rien. Personne n'en est là, mais en théorie.

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Il est impossible de ne pas juger car nous sommes en constante réflexion et appréciation ou opinion sur ce qu'il nous entoure.

Cependant, il pourrait s'avérer que cet attitude soit néfaste si nous utilisons cela pour en être méchant et ne pouvoir être maître de ce que l'on affirme.

"le jugement est une pensée qui décide de la valeur d'une proposition"

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Membre, Le gremlins à lunette, 36ans Posté(e)
Elhyareno Membre 4 313 messages
36ans‚ Le gremlins à lunette,
Posté(e)

On entend souvent les gens s’exclamer « arrêtes de me juger » « tu n’as pas le droit de me juger » ou encore « les jugements ca ne vaut rien ». Je ne sais pas ce que les jugements ont fait pour mériter tel traitement, mais il me semble que ce dernier est injuste et injustifié. Et puis l’autre jour, une personne a qui je tiens beaucoup m’a dit « je ne juge jamais ». Sur le coup, je me suis dis que quelque chose clochée car je trouvais cette phrase totalement dissonante un peu comme si il lui manquait une âme et une harmonie. Surtout qu’elle provenait d’une personne ayant de grandes facultés d’esprit, et que justement le jugement fait partie de ces dernières. En bref, est-il possible de ne jamais juger ? Et si oui, quel prix doit-on payer pour le faire ?

Une des caractéristiques des jugements, c’est qu’ils dépendent du subjectivisme humain, c’est-a-dire que l’essentialité du jugement découle en partie de l’individualisme de chacun. Dans ce cas la, ne pas juger reviendrait à étudier ce qui est indépendant de l’homme, c'est-à-dire ce qui est universellement objectif. Il reste alors trois catégories. Tout d’abord, on a le fait matériel brut tel que par exemple « Louis XIV s’est fait décapité le 21 janvier 1793 » que tout le monde peut affirmer et qui s’est effectivement produit quelqu’en soit la cause et qui est donc indépendant de l’être humain qui le regarde. Ensuite, il y a les lois de la nature, c'est-à-dire les lois qui expliquent la réalité physique et qui sont valables a priori comme par exemple les lois de la gravitation. Et en dernier, il y a les lois produites par la raison, plus précisément les idées telles que le bien par exemple. Tout le monde a une idée plus ou moins vague qui consiste à dire que tuer un être humain n’est pas un acte « bien ». En somme les trois caractéristiques universellement connaissables sont les faits, les lois de la physique et les idées produites par la raison.

Ainsi ne jamais juger reviendrait à se limiter uniquement à la véracité des faits, des idées ou des lois physique. Certes un homme est doué de raison pour découvrir les idées et les lois de la physique, il est en outre doué de sens lui permettant d’observer les faits se déroulant autour de lui, mais est-ce pour autant tout ce qui définit un homme ? Il me semble que l’on oublie la composante fondamentale de l’être humain, c'est-à-dire sa capacité à ressentir des émotions et des humeurs. Se limiter a un degré d’objectivisme pour supprimer les jugements, c’est se couper irrémédiablement de la part humaine concernant les sentiments. Il est ainsi possible de ne jamais juger, mais au risque de devenir moins qu’un humain. Qu’est-ce qui peut pousser un homme à refuser de juger ? La peur de faire du mal a autrui ? La peur de se tromper ? Mais si cela était le cas, cela serait lâche que de refuser de se tromper ou de faire du mal. Et pourquoi refuser d’être jugé ? Le jugement aurait-il en son sein une connotation péjorative ? Juger, ce n’est pas mal. Seuls les mauvais jugements seraient éventuellement à proscrire.

Juger, c’est mettre en rapport un fait avec une idée. C'est-à-dire, par exemple, un boulanger est tué a Roquefort La Bedoule par King Kong, on ramène ce fait a « tuer un être humain est mal », le jugement qui sera alors donné est que King Kong a fait un mauvais acte. Il est légitime que l’être humain essaie de synthétiser et de hiérarchiser les faits observables sous des idées afin de mieux se repérer dans le monde dans lequel il vit, et ou une infinité, insaisissable dans l’absolue, de faits se produisent. Certes le rapport entre un fait et une idée est clairement subjectif et dépends de chaque être humain, mais a mon sens, il n’est pas évident, sur le fond de l’essence du jugement, que de penser de ce dernier qu’il est malsain. Je pense que le jugement a une qualité supplémentaire lui permettant de sublimer le subjectivisme humain. En effet, quand un tribunal français prononce une peine de réclusion à perpétuité contre un individu, ce jugement (juridique) est donné par seulement quelques personnes ; et pourtant ce jugement englobe toute la société française. En ce sens, il est possible de penser que, malgré le fait qu’un jugement soit subjectif, il puisse prétendre à l’universalité. Quand on prononce un jugement, que ce soit sur un tableau de peinture, sur la connerie de l’inspecteur des impôts qui nous vérifie ou bien sur les déjections canines du chien du voisin, ce dernier sous-tend qu’autrui doit penser pareillement.

Il est possible d’affirmer qu’il n’y a pas d’erreur de jugement a proprement parlé. En effet, le jugement consiste en un libre jeu associant un fait à une idée, et il serait aberrant de penser qu’il puisse résulter une erreur d’un jeu sans règles. Les seules erreurs qui pourraient faire obstacles sont la mauvaise appréhension d’un fait brut, ou de la mauvaise connaissance d’idées. En somme, cela serait des erreurs de sens ou de raison. En soit, ce ne sont même pas les erreurs de jugements qui peuvent blesser autrui, et ce ne sont pas ces mêmes erreurs qui font que l’on ait peur de porter des jugements. Non, ce sont les jugements négatifs qui blessent. Et par la négativité, il est à entendre, les jugements qui vont contre notre intérêt personnel. Par exemple une femme me dit « tu es beau, cultivé et drôle », je porterais alors un regard positif sur ce jugement même si ce dernier est erroné (ce qui est hautement probable^^), c'est-à-dire si je ne suis ni beau, ni cultivé, ni drôle. En revanche, la même femme me dira « tu es borné, impulsif, colérique et immature », je le prendrais mal même si ce jugement est réaliste. Les mauvais jugements, ce sont les jugements intéressés, c'est-à-dire que l’on est influencé par ses intérêts personnels et égoïstes quand nous l’émettons.

Tout ca pour en conclure sur la personne susnommée au début de ce post qu’elle m’adore et que je l’adore, et ce dans un jugement totalement désintéressé, et que même si elle faisait des jugements contraire a mon intérêt, je ne le prendrais pas mal ; car premièrement elle émet des jugements malgré ce qu’elle prétend, qu’elle est juste une personne sensible ayant peur de blesser et ayant beaucoup de sentiments, et deuxièmement qu’elle a les facultés de l’esprit suffisamment développées contrairement aux idiots pullulant dans le monde pour se permettre d’émettre ses jugements ;)

Louis XIV ? En 1793 ?

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