Le duel Romney / Obama : un duel entre les milliardaires donateurs?

Bonjour à tous,

La campagne américaine sera plus une bataille entre bailleurs de fonds plutôt qu'une bataille idéologique.

Obama et Romney sont tous les 2 les candidats de Wall Street.

Notons qu'un quart des donations totales proviendront des frères Koch, multimilliardaires, qui sont notamment pour la privatisation de l'enseignement.

"Obama valide les campagnes de milliardaires

Mercredi 6 Juin 2012 à 16:00 | Lu 1261 fois

Pourla première fois depuis le début des années 1970, les donations privées auxcandidats à la présidentielle sont sans limites. Outre la course aux dons depersonnes privés, les candidats créent des Super PAC sans limites de dons, aupoint que le duel Obama-Romney pourrait bien se résumer à une bataille de SuperPAC.

Aux Etats-Unis, la politique estd’abord une question…d’argent. Beaucoup d’argent. Le reste n’est qu’accessoire.Les républicains trimballent leur symbole éléphantesque aux quatre coins dupays quand les démocrates font de même avec leur âne infatigable, avec pourseul et unique objectif de glaner le maximum de dollars pour multiplierles réunions, pub télés, campagnes de dénigrement, et autres gadgets decommunication aux coûts prohibitifs.

Depuis 2010, la politique américaine est entrée dans une nouvelle ère dusoutien financier aux partis avec la suppression par la Cour Suprême des EtatsUnis de tous plafonds de dons aux comités de financement politique. Un nouveaudispositif tellement super que subtilement nos amis américains l’ont baptisé « Super PAC ».Ces PAC peuvent soulever des sommes d’argent illimitées provenant de sociétés,syndicats, associations, lobbys en tous genres pour soutenir ou contrer uncandidat. Opposé à cet amendement qui favorisait les puissances de l’argent audétriment des voix du peuple américain, Obama a finalement lui aussi profité dela manne des « Super PAC ».

Si les versements directs aux campagnes électorales sont toujours limités à5000 dollars par élection et par personne, ce jugement de la Cour Suprêmereconnaissant en 2010 aux organisations, y compris les entreprises, le mêmedroit d’expression qu’aux citoyens, a mis fin à 75 ans de réglementation pourrestreindre le financement des élections par les entreprises. Bien quel’essentiel du financement des campagnes électorales américaines a toujours étéprivé. «Il a permis aux entreprises, auxsyndicats et autres organisations d’être impliqués plus directement dans lescampagnes politiques. Ils peuvent utiliser leurs bénéfices pour payer despublicités, envoyer des courriers, etc.», expliqueBob Biersack, du Center for Responsive Politics(CRP).

Selon cet organisme basé à Washington qui enquête sur l’utilisation de l’argenten politique et publie une base de données des plus gros « SuperPAC » sur le site opensecrets.org. Leur appelation angélique(« conquérir le futur », « restaurer l'avenir » etc.) trancheavec le montant des sommes récoltés et des lobbys qu'ils représentent. leplus gros donateur est le groupe « Restore ourFuture » qui a recueilli pas moins de 56 millions de dollars, versés pourl’essentiel aux candidats républicains en lice dans la primaire du parti.

DES MILLIARDS DE BUDGET DE CAMPAGNE

Rick Santorun a touché plus de 21millions de dollars, Newt Gingrich, 18 millions de dollars, ce qui apermis à ces deux candidats de se maintenir artificiellement dans lacourse à l’investiture républicaine. Mitt Romney, grand favori a obtenu 6millions et généreusement Barack Obama a eu droit à quelque 20.000 malheureuxdollars.

Pas de quoi pleurnicher pour le président sortant. Côté démocrate, le plus grosdonateur est pour l’heure JeffreyKatzenberg, patron du studio d’animation Dreamworks qui adéboursé 2 millions pour soutenir la réélection de M. Obama. Le secteur dudivertissement est d'ailleurs le plus gros soutien du président sortant avec5,2 millions dépensés. De là à y voir un symptôme de l'aspect purementspectaculaire et décoratif de l'exercice démocratique...

En mars, Obama avait déjà levé 180 millions de dollars, sans compter les« Super PAC » dont les montants ne sont pas inclus dans les chiffresdivulgués par ses équipes. Une masse financière énorme sur laquelle le public afinalement peu de visibilité mais dont l’influence politique est considérable,compte tenu du fait que la quasi-totalité des dons « Super Pac » sontinvestis en publicité négative contre le camp adverse : « A un moment, celadevient même une campagne Super PAC contre Super PAC parce qu’ils peuvent diren’importe quoi dans leurs publicités alors qu’un candidat est tenu à unecertaine véracité de ses affirmations car des organismes vérifient cespublicités pour voir s’ils vont trop loin dans les attaques »analyse Anne Deysine, professeur d’études américaines à l’universitéParis-Ouest Nanterre, qui estime que « cette année le budget de la campagne présidentielleaméricaine se comptera en milliard de dollars »."