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19 mai 1802 : Napoléon crée l'ordre national de la Légion d'honneur


Invité David Web

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19 mai 1802 : Napoléon crée l'ordre national de la Légion d'honneur

L’ordre national de la Légion d’honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier de l'ordre et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation.

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Romaine par son nom (inspirée par la Legio honoratorum conscripta de l’Antiquité), par son symbolisme (les aigles) et son organisation (seize cohortes pour la France), la Légion d’honneur rompt avec la tradition des ordres d’Ancien Régime en étant ouverte à tous, et non plus seulement aux officiers. Comme certains y voient une atteinte au principe de l’égalité civique, Bonaparte, en conseil d’État justifie cette institution : « Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui savait se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c’est avec des hochets que l’on mène les hommes. »

La Révolution française avait en effet aboli toutes les décorations de l’Ancien Régime. L’Assemblée constituante avait créé la Décoration militaire, bientôt elle aussi supprimée. Sous la Convention, les généraux avaient pris pour habitude d’attribuer des armes d’honneur (fusil d’honneur, sabre d’honneur, ou encore tambour d’honneur) pour récompenser les actes de bravoure.

Le projet de loi est discuté devant le Conseil d'État à partir du 14 floréal an X (4 mai 1802) : Bonaparte y intervient personnellement et pesa de tout son poids pour soutenir la nécessité de distinctions, pour repousser la création d'un ordre strictement militaire et pour réfuter les accusations de retour à l'Ancien Régime. Le projet est adopté par 14 voix contre 10. Saisi du projet le 17 mai, le Tribunat, qui avait nommé Lucien Bonaparte rapporteur, l'approuve par 56 voix contre 38, malgré l'opposition jacobine qui craint la restauration d'une nouvelle aristocratie et une entorse au principe révolutionnaire d'égalité.

Lucien Bonaparte, Pierre-Louis Roederer, Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont et Mathieu Dumas défendent tant et si bien le texte de loi qu'il est adopté le 19 mai 1802, par le Corps législatif. La loi n'est signée et scellée par le Premier Consul que le 9 prairial an X (29 mai 1802).

Les premières nominations sont publiées en septembre 1803. Quatre grades sont créés : « légionnaire », « officier », « commandant » et « grand officier ». Les insignes sont fixés par décret le 22 messidor an XII (11 juillet 1804) : une étoile d'argent pour les légionnaires, une étoile d'or pour les autres grades. Le 26 messidor a lieu en la chapelle des Invalides la toute première remise de Légion d’honneur par Napoléon Bonaparte aux officiers méritants au cours d’une fastueuse cérémonie officielle.

Un décret du 10 pluviôse an XIII (30 janvier 1805) ajoute la Grande Décoration dont les titulaires seront par la suite nommés « grand aigle », puis « grand cordon » (ordonnance du 19 juillet 1814) et enfin « grand-croix » (ordonnance du 26 mars 1816). À cette date, les appellations sont modifiées comme suit : les légionnaires deviennent des « chevaliers », les commandants des « commandeurs ».

L’association des mérites militaires et civils (la répartition actuelle est environ 2/3 1/3), permet à l’Ordre de survivre à tous les régimes jusqu’à aujourd’hui, où on dénombre plus de 94 000 légionnaires.

Le général de corps d'armée Jean Vallette d'Osia (décoré en 1917 à l'âge de 19 ans) est celui qui aura appartenu à l'ordre le plus longtemps, 82 ans, et sera décoré du grand cordon en 1978 par Valéry Giscard d'Estaing.

Règles d'admission

L’admission et l’avancement dans l’ordre sont prononcés dans la limite de contingents fixés par décret du président de la République pour une période de trois ans. Ces contingents sont répartis entre le président et les différents ministres qui adressent leurs propositions au grand chancelier.

Depuis 2008, la nomination peut se faire par la procédure d'initiative citoyenne, sur proposition de 50 citoyens résidant dans le même département que la personne proposée.

L’accès à l’ordre ne peut se faire dans un grade supérieur à celui de chevalier, toutefois la nomination directe aux grades d'officier et de commandeur et à la dignité de grand officier peut intervenir afin de récompenser des carrières hors du commun. En janvier 2009, Simone Veil a été la première à bénéficier de cette disposition en étant directement élevée à la dignité de grand officier. La nomination directe à un grade supérieur à celui de chevalier est également possible lorsqu'il s’agit d’honorer une personnalité étrangère : c’est alors en fonction du rang protocolaire des récipiendaires (ainsi le prince Albert de Monaco a-t-il été directement élevé à la dignité de grand officier de l’Ordre en 1984).

L’admission dans l’ordre (chevalier) comportait, à sa création, une rente annuelle insaisissable de deux cent cinquante francs or. En 2009, cette rente annuelle est de :

  • chevalier : 6,10 € ;
  • officier : 9,15 € ;
  • commandeur : 12,20 € ;
  • grand officier : 24,39 € ;
  • grand-croix : 36,59 €.

L’attribution est presque automatique pour les anciens ministres, les préfets honoraires, les anciens députés ou sénateurs (les ministres et parlementaires en activité sont exclus du champ sauf pour faits de guerre), les hauts magistrats et les membres du corps diplomatique. L’obtention d’une médaille d’or aux Jeux olympiques fait l'objet d'une promotion spéciale. L’armée obtient cinquante pour cent des places et les autres professions bien représentées sont les policiers, les pompiers, les élus, les hauts fonctionnaires et les représentants des cultes. Depuis le décret du 21 novembre 2008, « la dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens Premiers ministres qui ont exercé leurs fonctions durant deux années au moins ».

La troisième génération successive de titulaires de la Légion d’honneur pouvait bénéficier de la noblesse héréditaire. Cette disposition, tombée en désuétude mais jamais abolie, provenait de l'ordonnance royale du 8 octobre 1814 qui dispose que : « lorsque l'aïeul, le fils et le petit-fils auront été successivement membres de la Légion d'honneur et auront obtenu des lettres patentes, le petit-fils sera noble de droit et transmettra sa noblesse à toute sa descendance ».

Nombre de membres de la Légion d'honneur

Selon le Code de la Légion d'honneur, le nombre maximum de « légionnaires » est fixé à :

  • Chevaliers : 113 425 ;
  • Officiers : 10 000 ;
  • Commandeurs : 1 250 ;
  • Grands officiers : 250 ;
  • Grands-croix : 75.

Au 15 juillet 2010, il y a : chevaliers : 74 834 ; officiers : 17 032 ; commandeurs : 3 009 ; grands officiers : 314 ; grands-croix : 67.

Féminisation de l'ordre

L'ordre est très majoritairement masculin.

  • Première femme chevalier : Marie Angélique Duchemin veuve Brûlon en 1851.
  • Première femme officier : Rosa Bonheur en 1894.
  • Première femme commandeur : Anna de Noailles en 1931.
  • Première femme grand officier : l'écrivain Colette en 1953
  • Première femme grand-croix : Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 1998.

Le 30 décembre 2011, Hélène Carrère d'Encausse devient la dixième femme à obtenir la distinction suprême de grand-croix.

Attribution aux étrangers

La nomination dans la Légion d’honneur n’est pas réservée aux seuls Français : elle est aussi attribuée (hors contingent) à des chefs d’État, Premiers ministres, membres de gouvernement, ambassadeurs, hommes d'affaires ou artistes étrangers lors de leur venue en France, et à quiconque a servi les intérêts de la France.

Par exemple, le 19 février 1999, le président de la République Jacques Chirac a remis l’insigne à des anciens combattants américains de la Première Guerre mondiale. Ainsi une polémique a éclaté concernant la décoration en 2006 de Vladimir Poutine, président de la Fédération russe (2001-2008), comme grand-croix de la Légion d’honneur.

Néanmoins, les étrangers ainsi nommés ne sont jamais reçus dans l'ordre de la légion d'honneur, ils ne font donc pas partie de la communauté, dotée de la personnalité morale, que constitue la Légion d'honneur.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 048 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

J'ignorais qu'on gagnait de l'argent avec!

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Membre, 46ans Posté(e)
epmd71 Membre 10 304 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

la légion d'honneur est donner a n'importes qui de nos jours

ça a plus de signification

dommage :mef:

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Membre, 91ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 91ans‚
Posté(e)

Question: Où s'adresser pour savoir si une personne est titulaire de la légion d'honneur ?

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Tu peux aisément trouver la liste sur le net : Google est ton ami... sinon quelques liens : Liste de ceux qui ont...

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Membre, 91ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 91ans‚
Posté(e)

Non, ça n'a rien d'aisé...Je n'ai pas trouvé une liste complète concernant la période 1914-1920.

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