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Faut-il absolument des parents ?


January

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 732 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Tout être humain a le droit indéfectible de ne pas pouvoir (ou vouloir) éduquer un enfant et de ne pas pouvoir (ou vouloir) l’assumer. Cela peut choquer. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Jean-Jacques Rousseau, considéré comme l’un des fondateurs de l’éducation moderne, qui n’avait pas assez de violence pour dénoncer le placement -courant à son époque- des enfants en nourrice, n’a guère eu de problèmes moraux à abandonner, coup sur coup, trois des siens ! Il est donc tout à fait impossible de considérer que les parents disposeraient d’emblée et par essence des compétences nécessaires pour éduquer leur enfant. Ils peuvent les acquérir. Mais ils peuvent aussi ne jamais se montrer capables d’une telle tâche.

Certaines personnes ont déjà assez de mal à s’engager dans un processus de changement pour eux-mêmes, n’est-il pas parfois déraisonnable de leur demander de le faire pour leurs propres enfants ?

Pour certains, maintenir absolument des liens entre l’enfant et ses géniteurs est vital.

Pour d’autres, il faut au contraire rompre une relation à partir du moment où elle s’avère problématique.

La protection de l'enfance :

Tout le travail des professionnels consiste à évaluer le potentiel des parents avant de séparer l'enfant de ceux-ci. Tâche délicate et risquée, car pouvant déboucher sur deux dérives : soit ne pas identifier les compétences parentales et priver l’enfant de liens qu’il aurait pu avoir, soit les surévaluer et renforcer la souffrance et les difficultés de l'enfant.

(Il existe des adultes qui sont rendus littéralement malades psychiquement par le fait d’avoir un enfant qui devient très vite pour eux leur pire cauchemar, sa seule existence représentant alors une menace pour leur équilibre. Leur demander d’établir un lien parental, c’est les mettre en grande difficulté.)

Certains enfants semblent avoir digéré le traumatisme de la séparation, d’autres en souffrent encore. Mais il est impossible d’établir un rapport de causalité avec le maintien ou non de relations avec leur famille. Au contraire, ce qui semble avoir été le plus néfaste, c’est l’irrégularité dans les rencontres. Un peu comme si ce qu’ils ont le moins supporté, ce sont des contacts intermittents et irréguliers. Autrement dit, ils auraient réussi à s’équilibrer à partir de liens fréquents ou quasiment inexistants, mais que le pire aurait été de renouer plusieurs fois des liens qui s’effilochaient ensuite.

Alors, faut-il maintenir ou non les liens ?

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Membre, 27ans Posté(e)
pouhhh Membre 54 messages
Baby Forumeur‚ 27ans‚
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Si les parents ne souhaitent ou ne peuvent s'occuper de leur(s) enfant(s) ils en ont le droit, et parfois c'est mieux pour tout le monde. Après, je pense qu'il faut garder un certain lien parce qu'à un moment de sa vie au moins, l'enfant a besoin de s'identifier à ses parents, de les connaître pour se connaître lui.

Vivre sans ses parents peut provoquer un manque, un "dysfonctionnement", un mal-être et cela à vie.

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Invités, Posté(e)
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Bonjour, je suis pour le fait que l'enfant doit garder un lien avec le parent.

Sinon on ne peut pas obliger à un parent de voir son enfant comme on ne peut pas l'obligé aussi pour l'enfant.

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Invités, Posté(e)
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Posté(e)

@January,

Certaines personnes ont déjà assez de mal à s’engager dans un processus de changement pour eux-mêmes, n’est-il pas parfois déraisonnable de leur demander de le faire pour leurs propres enfants ?

Je ne trouve pas cela déraisonnable vu que certains sont capables de beaucoup d’efforts quand il s’agit de leur enfant. Même si d’autres n’y arrivent pas, il est important de ne pas négliger cette demande.

Tout le travail des professionnels consiste à évaluer le potentiel des parents avant de séparer l'enfant de ceux-ci. Tâche délicate et risquée, car pouvant déboucher sur deux dérives : soit ne pas identifier les compétences parentales et priver l’enfant de liens qu’il aurait pu avoir, soit les surévaluer et renforcer la souffrance et les difficultés de l'enfant.

Ce qui me paraît surtout important, c’est de toujours tenir compte de l’avis des parents et de l’enfant, sinon il y a plus de risques que les professionnels se trompent.

(Il existe des adultes qui sont rendus littéralement malades psychiquement par le fait d’avoir un enfant qui devient très vite pour eux leur pire cauchemar, sa seule existence représentant alors une menace pour leur équilibre. Leur demander d’établir un lien parental, c’est les mettre en grande difficulté.)

Pourquoi leur demander d’établir un lien si ces adultes ne veulent pas ou si cela représente leur pire cauchemar ?

Pour d’autres, il faut au contraire rompre une relation à partir du moment où elle s’avère problématique.

Rompre définitivement le lien, je ne suis pas vraiment d’accord, qui peut se permettre de dire que cela s’avère problématique à part dans le cas de maltraitance physique, verbale ou s’il n’y a pas d’amour ?

Certains enfants semblent avoir digéré le traumatisme de la séparation, d’autres en souffrent encore. Mais il est impossible d’établir un rapport de causalité avec le maintien ou non de relations avec leur famille. Au contraire, ce qui semble avoir été le plus néfaste, c’est l’irrégularité dans les rencontres. Un peu comme si ce qu’ils ont le moins supporté, ce sont des contacts intermittents et irréguliers. Autrement dit, ils auraient réussi à s’équilibrer à partir de liens fréquents ou quasiment inexistants, mais que le pire aurait été de renouer plusieurs fois des liens qui s’effilochaient ensuite.

Si l’enfant a vécu une partie de son enfance avec ses parents, je n’appellerais pas ça, un lien quasiment inexistant, ces quelques années marqueront sa vie. Concernant l’équilibre de l’enfant, il vaudrait mieux qu’un enfant n’est pas du tout vécu avec ses parents qu’une irrégularité qui peut en effet provoquer plus de dégâts, instabilité, beaucoup de doutes et l’enfant a besoin de repères. Mais le meilleur équilibre est quand même la présence régulière des parents.

En résumé, je dirais que s’il y a de l’amour entre les parents et l’enfant, il me paraît évident que le lien ne doit pas être rompu et que si certaines difficultés, important d’accorder des visites régulières. Les services sociaux peuvent donner un avis mais pas sans tenir compte de celui de l’enfant et des parents qui me paraît primordiale.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 732 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

* Absolument non négligeable effectivement, mais "parfois", ce n'est pas possible.

* Les parents ne sont pas toujours aptes à émettre un avis et les enfants non plus. Mais lorsque c'est possible, il en est bien entendu tenu compte.

* Cela revient à la première réflexion, est toujours possible ? Non.

* C'est bien de cela qu'il est question dans "problématique". La maltraitance (et la maltraitance commence avec la négligence), les comportements qui s'avèrent toxiques pour l'enfant, quels qu'ils soient.

En résumé, je dirais que s’il y a de l’amour entre les parents et l’enfant, il me paraît évident que le lien ne doit pas être rompu et que si certaines difficultés, important d’accorder des visites régulières. Les services sociaux peuvent donner un avis mais pas sans tenir compte de celui de l’enfant et des parents qui me paraît primordiale.

Non ce n'est pas évident du tout. Mais la palette de cas est très large. Je ne peux pas te laisser généraliser parce que : un père incestueux "aime" sa fille. Même si elle a moins d'une dizaine d'années. Parce que, cet enfant martyrisé qui réclame pourtant sa mère, en quelques mots elle le renverra en enfer. Tu comprends ?

S'il faut remettre un enfant en état de "confiance" (confiance bafouée par les adultes attention c'est extrêmement "séquellisant"), s'agit-il de le remettre régulièrement dans le schéma dysfonctionnel et par là, de lui faire perdre l'apprentissage des repères universels dont il a besoin pour se reconstruire ? Combien de temps ?

J' m'explique : un enfant n'a aucun repère à cause du milieu dysfonctionnel dans lequel il vit. On le place, en famille d'accueil, où il découvre que les adultes peuvent être aimants. Mais il n'y croit pas. Il est en état de méfiance. C'est pas si simple ça ne se fait pas en deux/deux. Au bout de quelques temps il passe un week end chez ses parents et retrouve ses anciens schémas. Tout ce qu'il avait appris est perdu et il faut recommencer. Ok, ça ira plus vite la deuxième fois, 3ème, 4 ème, 5ème etc etc etc etc. Combien de fois ? Combien de temps ? Pour lui, combien de temps à acquérir le "bon" schéma, s'il est sans cesse replongé dans l'ancien ?

Nous sommes d'accord sur le fait que l'irrégularité (des visistes) est plus néfaste que le tout ou rien.

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Membre, Posté(e)
Fuel4Life Membre 10 926 messages
Baby Forumeur‚
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et bien je pense qu'il faut déculpabiliser l'abandon de l'autorité parentale, et quelque soit l'âge de l'enfant. Pour la simple et bonne raison qu'il n'est pas adoptable sans cela et que cela ne lui permet pas de s'attacher à d'autres adultes qui pourront devenir des parents légaux, affectifs, et qui leur permettraient de se construire psychologiquement.

je pense que si le besoin de connaitre ses racines est important, je crois que le lien biologique ne doit pas être surinvesti comme il l'est en France actuellement. L'instinct paternel et maternel c'est des conneries d'un autre temps. Etre parent ça s'apprend, on apprend à connaitre son enfant, on apprend à s'occuper de lui. Certains parents le peuvent, d'autres pas. C'est ainsi.

des parents abandonneraient plus facilement leur autorité parentale, s'ils n'avaient pas peur d'être regardé comme de mauvais parents, comme des êtres "indignes". Il faut du courage pour admettre son incapacité "actuelle" à s'occuper "d'un" enfant et de le confier à d'autres parents qui sauront lui apporter ce dont il a besoin.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 732 messages
107ans‚ ©,
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Absolument d'accord en tous points. :)

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Membre, Posté(e)
Fuel4Life Membre 10 926 messages
Baby Forumeur‚
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Merci :)

C'est vrai que pour avoir discuter avec des parents maltraitants, il m'est apparu clairement que pour certains d'entre eux, la maltraitance était consécutive à un rejet de l'enfant dont il n'est pas responsable mais dont il est victime. Mais en France l'abandon de l'autorité parentale est mal vue. Pourtant, elle viendrait en aide à de nombreux enfants et adultes engluées dans des relations toxiques.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 732 messages
107ans‚ ©,
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Contrairement à une conviction profondément ancrée dans une société qui a transformé l’enfant en valeur absolue, le lien parent-enfant n’a absolument aucune raison d’échapper à l’ambivalence qui existe dans le coeur de chacun. On a essayé de faire croire à un instinct maternel qui serait au fondement de la nature féminine et la maternité a longtemps été opposée aux femmes comme étant la raison d’être de leur existence, culpabilisant celles qui ne sentaient pas en elles l’appétence nécessaire au contact avec des enfants. C'est pour moi une pure construction culturelle, un stéréotype.

S’il s’avère qu’une problématique trop lourde ne pourra pas amener des parents à dépasser leurs dysfonctionnements, alors, je pense comme toi qu'ils doivent être respectés y compris dans leurs inaptitudes, et déculpabilisés, plutôt que d’être destinataires d’exigences qu’ils ne sont pas en mesure d’assumer.

A quand un changement du regard de la société sur l'abandon de l'autorité parentale et sur ces parents défaillants ?

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Membre, Posté(e)
Fuel4Life Membre 10 926 messages
Baby Forumeur‚
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j'ai bien peur que ça ne soit pas pour demain. par contre, je me demande souvent à quoi rattacher ce besoin de sacraliser le fameux "instinct parental". Est-ce pour classifier une fois de plus les individus (les "bons" parents ceux qui ont cet instinct, des "mauvais"' ceux qui ne l'ont pas") ? de ce dire que puisque c'est innée, la société n'a rien à faire pour aider, pour apprendre la construction du lien enfant ou justement pour empecher l'abandon. D'ailleurs rien que ce terme est une horreur, Abandonner son enfant, son autorité parentale, c'est déjà lourd de négativité sur un parent. C'est sans doute fait exprès d'ailleurs pour empecher de déculpabiliser cet acte.

Punir les individus de ne pas être capable d'être parents ? pourquoi ?

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 732 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Je ne sais pas du tout et l'histoire nous dit bien autre chose en plus (pratiques de tests de viabilité ou sacrifices dans nombre de civilisations anciennes, même en europe).

"Je n'aime pas mon enfant"c'est complètement tabou.

Pourtant, je préfère et je pense que tout le monde préfère entendre : "Je n'aime pas mon enfant", plutôt que "j'ai tué mon enfant".

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Membre, Posté(e)
Fuel4Life Membre 10 926 messages
Baby Forumeur‚
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oui, c'est un peu pareil, lorsqu'une femme dit "je ne veux pas d'enfant" on a l'impression qu'elle vient d'annoncer qu'elle psychopathe ou menteuse, combien de femmes lui disent alors "tu dis ça mais tu verras être enceinte et avoir un enfant c'est merveilleux, tu va changer d'avis, toutes les femmes veulent des enfants c'est normal...."

bref, il y a un modèle type de femme-maman et si une femme refuse de rentrer dans le moule, elle n'est pas normale.

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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
Invité s Invités 0 message
Posté(e)

@January,

Non ce n'est pas évident du tout. Mais la palette de cas est très large. Je ne peux pas te laisser généraliser parce que : un père incestueux "aime" sa fille. Même si elle a moins d'une dizaine d'années. Parce que, cet enfant martyrisé qui réclame pourtant sa mère, en quelques mots elle le renverra en enfer. Tu comprends ?

Je considère l'inceste comme une maltraitance, ce qui est un cas à part comme je l'ai spécifié plus haut.

Par contre, concernant les visites, je ne parle pas forcément de week-end chez les parents mais visites régulières ou se trouve l'enfant et surveillées si cela est nécessaire.

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