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Expropriation d'un groupe pétrolier en Argentine : l'Espagne fachée


economic dream

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Bonjour à tous,

Le gouvernement argentin a pris une décision courageuse et très juste.

L'énergie est un bien public, le pétrole l'est certainement, et il convient de le placer sous controle public pour gérer les ressources, gérer les prix ayant un impact fondamental sur l'économie et pour faire en sorte que les investissements, toujours nécessaires dans ce secteur, soient toujours réalisés.

Comme quoi, les nationalisations, ça ne se fait pas qu'au Venezuela.

Le gouvernement argentin a une politique très opposée à l'Europe: au lieu de privatiser, ils nationalisent!

Les Argentins en verront les conséquences positives très bientot.

"

Expropriation d'un groupe pétrolier en Argentine : l'Espagne demande des milliards de compensation

L'Argentine compte exproprier la filiale YPF du groupe pétrolier espagnol Repsol, estimant qu'elle n'a pas suffisamment investi, mais l'Espagne ne compte pas se laisser faire.

Repsol comme le gouvernement espagnol ont riposté ce mardi en termes très forts au projet argentin d’exproprier la filiale YPF du groupe pétrolier, et la demande de compensation, devant un tribunal international, devrait dépasser les 10 milliards de dollars.

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, l’ambassadeur argentin a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Pendant ce temps, en visite au Mexique, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé que l’expropriation d’YPF «rompt la bonne entente» entre Espagne et Argentine.

Dès lundi soir, Madrid avait dénoncé un geste «hostile» et annoncé que des mesures «fortes» seraient prises dans les jours à venir. Celles-ci concerneront «le domaine diplomatique, commercial, industriel et énergétique», a précisé mardi le ministre de l’Industrie José Manuel Soria.

Elles seront décidées en Conseil des ministres, peut-être dès ce vendredi, a indiqué son homologue des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.

Imprévisible Argentine

L’Espagne a reçu plusieurs soutiens mardi, notamment du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui s’est dit «extrêmement déçu» de la décision, prise lundi par la présidente argentine, de faire passer 51% d’YPF sous le contrôle de l’Etat et des provinces du pays.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a estimé que cela envoyait «un très mauvais signal» pour les investissements étrangers dans le pays.

Le Fonds monétaire international a lui déploré que l’Argentine soit «imprévisible».

Cette bataille diplomatique se double désormais d’une guerre financière : Repsol, dont le titre a plongé de plus de 6% mardi à la Bourse de Madrid, a annoncé qu’il ferait appel à l’arbitrage international pour obtenir compensation.

Passer à la caisse

«Tout Etat a le droit d’exproprier mais il faut aussi payer», a clamé Antonio Brufau, le président de Repsol, et «ces actes ne resteront pas impunis».

Le groupe demandera «une compensation à travers l’arbitrage international», qui devra être «au moins égale» à la valeur de sa part de 57,4% dans YPF, que Repsol estime à 10,5 milliards de dollars (8 milliards d’euros), soit une valeur totale d’entreprise de 18,3 milliards.

Il a le choix entre deux tribunaux, dans ce domaine : le Cirdi, qui dépend de la Banque mondiale, et l’Uncitral, une commission des Nations unies, a précisé un porte-parole du groupe.

«Repsol lancera toutes les actions légales qui sont à sa portée», a déclaré le président de l’entreprise, qui dévoilera fin mai un nouveau «plan stratégique» pour s’adapter à la nouvelle donne.

Investissements insuffisants ?

Alors que le gouvernement argentin accuse le groupe espagnol de ne pas avoir assez investi dans YPF, Antonio Brufau a rappelé avoir réalisé, depuis l’achat de la filiale en 1999, «20 milliards de dollars d’investissements et à cela il faut ajouter les 15 milliards de dollars pour acheter» YPF.

Depuis, «les investissements ont toujours été très supérieurs aux résultats», a-t-il insisté.

Au final, la décision de Cristina Kirchner, qui «nous a causé une énorme tristesse», «est une manière de cacher la crise économique et sociale dont souffre actuellement l’Argentine» en raison notamment de sa «politique énergétique erronée», a-t-il commenté.

Le président de Repsol a dénoncé, de la part de Buenos Aires, une campagne de «harcèlement» menée ces dernières semaines, «planifiée de manière calculée pour provoquer la chute de l’action d’YPF et faciliter l’expropriation à prix cassé».

«Ce n’est pas digne d’un pays moderne, l’Argentine ne mérite pas ça», a-t-il estimé.

Repsol a rappelé qu’en 2011, YPF a représenté 25,6% de son résultat d’exploitation, 21% de son bénéfice net et 33,7% de ses investissements.

«Ce sont des chiffres importants mais que nous pouvons supporter», a indiqué Antonio Brufau, soulignant la solidité de Repsol, même sans l’Argentine, et disant agir «surtout pour le respect de la sécurité juridique» des entreprises au niveau international.

Rappelant que «jusqu'à fin 2011, le gouvernement argentin montrait de nombreux signes de satisfaction vis-à-vis de YPF», le président de Repsol s’est interrogé : «quelqu’un doit m’expliquer ce qui s’est passé, pourquoi, il y a quatre mois, (YPF) était la meilleure entreprise argentine, et maintenant c’est la pire»."

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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Elle est où la différence avec une mafia qui "vole" ses "protégés", je vois pas bien là car j'ai bien l'impression que le gouvernement argentin a purement et simplement volé l'entreprise espagnole (sous couvert de bien supérieur du peuple mais ça reste un vol).

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Non il y a une commission qui va fixer une compensation.

Sinon, une entreprise qui fixe des prix trop élevés pour l'essence vole le peuple.

Ils n'avaient qu'à investir plus, surtout pour la sécurité.

Les bénéfices engendrés par les ressources naturelles devraient toujours aller aux habitants de ce territoire.

Notons que YPF a été privatisé en 1999 à un prix bradé en pleine crise de dette. Les exploitants n'ont rien fait sauf profiter de la rente du pétrole.

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Sauf que l'entreprise n'est pas la seule du monde donc pas en monopole (la situation qui pourrait le plus se rapprocher du vol) et que bien sûr la définition légale du vol est de priver quelqu'un de son bien sans son accord or l'entreprise avait eu l'accord sous la forme d'un contrat de vente. J'attends de voir comment va se sortir l'argentine avec son seul capital interne (et vu comme ils ont l'air d'aimer le capital là bas...).

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

L'Argentine s'en sort très bien depuis des années: une belle croissance, une faible dette publique.

Rendre un secteur stratégique à la collectivité, n'est jamais un vol.

C'est restituer ce qui devrait être public.

Si l'entreprise corromp le gouvernement pour acheter une entreprise publique à prix bradés, c'est du vol.

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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Ah parce que cette entreprise a usé de corruption?

Sur quelle base définissez vous la propriété? Quelles sont ses caractéristiques? (genre tout appartient tout le temps au peuple donc à personne?)

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Non la propriété privée doit être défendue.

Mais dans l'interet général, l'Etat doit parfois pouvoir exproprier ( tout en indemnisant).

Les secteurs stratégiques devraient être publics ( énergie, banques, crédit, sécurité alimentaire,...) et là il est légitime d'exproprier.

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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C'est quoi la sécurité alimentaire? Oo

On est bien d'accord que l'expropriation c'est user de violence envers quelqu'un?

Sinon vous n'avez pas définit votre vision de la propriété.

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

C'est quoi la sécurité alimentaire? Oo

Il serait bien de faire comme au Canada, j'en ai déjà parlé, et de créer une entreprise publique qui rachète les productions aux agriculteurs et les revend aux supermarchés.

Ainsi, l'Etat peut vérifier les marges et les plafonner si les supermarchés exagèrent.

Ainsi les producteurs sont protégés ( sécurité alimentaire) face aux supermarchés.

On est bien d'accord que l'expropriation c'est user de violence envers quelqu'un?

Parfois c'est rendre justice d'exproprier.

Sinon vous n'avez pas définit votre vision de la propriété.

Je défends la propriété privée mais elle a des limites. Elle ne doit pas nuire à la collectivité.

La terre que je cultive moi-même, je la possède légitimement. Des centaines d'hectare gérés par un conseiller, je les possède mais je ne travaille pas, je cueille les fruits du travail de quelqu'un d'autre.

Là la propriété est moins légitime, morale que dans le premier cas.

Il faut donc taxer la propriété de manière à encourager l'acquisition de la terre, de la propriété que j'utilise moi-même; et de manière à décourager l'acquisition de propriété que je n'utilise pas moi-même.

La propriété privée n'est pas tellement une atteinte à la liberté que la possibilité et la motivation de récolter les fruits de son travail.

Un cas- type de propriété privée néfaste: un logement vide.

Si le propriétaire persiste à le laisser vide pour faire augmenter les loyers des autres appartements plus proches, alors il est juste de réquisitionner ce logement pour qu'il soit utilisé pour le plus grand bien de la collectivité ( SDF, loyers trop élevés).

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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Donc la moralité de la propriété s'établit par l'usage direct?

Et pour une usine comment fait on? On doit interdire le fait de posséder une usine?

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Donc la moralité de la propriété s'établit par l'usage direct?

Oui mais pas entièrement.

Si j'ai fondé une entreprise, j'ai le droit de devenir un rentier grâce aux bénéfices qui n'existeraient pas sans mon action.

Et pour une usine comment fait on? On doit interdire le fait de posséder une usine?

Non il ne faut pas interdire ça.

Mais il faut encourager le fait que les salariés possèdent leur entreprise. Pour ceci, on peut utiliser les recettes fiscales engendrées par la taxation de la rente, des revenus de la propriété.

Et il serait bien que les salariés soient en partie actionnaires ( 10 % des actions).

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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Donc si je comprends bien j'ai le droit de devenir rentier grâce au fruit de mon travail mais je n'ai pas le droit d'être rentier d'un don (héritage). Seul celui qui a créé sa rente peut en profiter au final?

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Membre, Forumeur problématique, Posté(e)
Vasily Membre 1 920 messages
Forumeur problématique,
Posté(e)

Elle est où la différence avec une mafia qui "vole" ses "protégés", je vois pas bien là car j'ai bien l'impression que le gouvernement argentin a purement et simplement volé l'entreprise espagnole (sous couvert de bien supérieur du peuple mais ça reste un vol).

La nationalisation des banques, de l'industrie agro-alimentaire, et celle de l'énergie est un impératif. (si l'on ne souhaite pas dépendre des investisseurs privés ou des banques privées.)

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Je ne souhaite pas dépendre de l'état pour l'industrie agro-alimentaire, les banques ou l'énergie.

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Membre, Forumeur problématique, Posté(e)
Vasily Membre 1 920 messages
Forumeur problématique,
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Très bien c'est votre droit. Mais l'état est un organe qui est censé représenter le peuple.

Comment alors préférez dépendre de privé (ne représentant aucunement le peuple) ?

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Donc si je comprends bien j'ai le droit de devenir rentier grâce au fruit de mon travail mais je n'ai pas le droit d'être rentier d'un don (héritage). Seul celui qui a créé sa rente peut en profiter au final?

Il faut en efffet taxer les héritages dans le cas de très grosses fortunes, pour éviter qu'une acculumation générationelle de la richesse ait lieu.

Cette acculumation exagérée nuit à la collectivité et risque de placer l'économie dans les mains de quelques acteurs( ce qui est le cas aujourd'hui en fait).

Meme, cela nuit à l'entreprenariat ( dixit Warren Buffet).

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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J'ai beaucoup plus confiance en l'incompétence crasse des héritiers pour les débarasser de l'argent qu'ils ne méritent pas, d'ailleurs je fais aussi confiance à la bonne vision des parents qui peuvent éviter de tout filer à leurs gamins (et s'ils le font voir le point précédent).

Le truc c'est que la taxation sur l'héritage empêche les plus pauvres d'accumuler le capital car les plus riches eux savent comment éviter ce genre de désagrément (entreprise immobiliére au deux noms, comptes partagés par exemples).

Et puis si je trouve que Warren Buffet en tant que chef d'entreprise est très bon (car il faut être courageux d'aimer le long terme à une époque où le keynesianisme d'état fait loi et où par voie de conséquence le long terme n'existe pas) mais je ne vois pas en quoi l'invoquer (argument d'autorité d'ailleurs) change quelques chose.

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

J'ai beaucoup plus confiance en l'incompétence crasse des héritiers pour les débarasser de l'argent qu'ils ne méritent pas, d'ailleurs je fais aussi confiance à la bonne vision des parents qui peuvent éviter de tout filer à leurs gamins (et s'ils le font voir le point précédent).

Le truc c'est que la taxation sur l'héritage empêche les plus pauvres d'accumuler le capital car les plus riches eux savent comment éviter ce genre de désagrément (entreprise immobiliére au deux noms, comptes partagés par exemples).

Il faut lutter contre toutes ces fraudes, notamment en embauchant des controleurs.

Et puis si je trouve que Warren Buffet en tant que chef d'entreprise est très bon (car il faut être courageux d'aimer le long terme à une époque où le keynesianisme d'état fait loi et où par voie de conséquence le long terme n'existe pas) mais je ne vois pas en quoi l'invoquer (argument d'autorité d'ailleurs) change quelques chose.

Pour montrer que des milliardaires sont d'accord avec ce que je dis.

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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Ce ne sont pas des fraudes, c'est légal hein et même si ça en était, ce serait tellement difficile à pourchasser à moins d'espionner les gens.

Sinon c'est un argument d'autorité (ce qui en soit vole pas haut) mais tenter de le généraliser à tous les milliardaires alors qu'un seul a dit ça, je trouve ça plutôt osé.

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Membre+, Jeteur de pavés dans les mares, Posté(e)
latin-boy30 Membre+ 9 575 messages
Jeteur de pavés dans les mares,
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http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/michel-colomes/melenchon-en-reve-l-argentine-l-a-fait-18-04-2012-1452785_55.php

Mélenchon en rêve, l'Argentine l'a fait

En nationalisant la principale compagnie pétrolière argentine, la présidente Kirchner accentue sa rupture avec l'économie réelle.

Nationaliser la dette, exproprier Total, Areva, EDF, GDF, le programme proposé par Jean-Luc Mélenchon s'il devenait président de la République - perspective heureusement peu probable - ressemble fort à la spirale tragique dans laquelle le gouvernement néo-péroniste argentin entraîne son pays. Car ce qui, dans la campagne présidentielle française, avec le soutien de nostalgiques d'un communisme anachronique et d'un nationalisme obsidional, apparaît comme un projet utopique digne du modèle albanais des années Enver Hodja, est hélas devenu, au bord du Río de la Plata, une réalité conduisant inexorablement l'Argentine à une situation de ruine économique et de désastre social.

Après avoir mis sous tutelle la Banque centrale, afin qu'elle puisse faire marcher la planche à billets sans retenue, placé sous tutelle l'INSEE locale afin qu'elle indique les "bons" chiffres de l'inflation, sans rapport évidemment avec la réalité, rayé d'un trait de plume la quasi-totalité de la dette extérieure, largement pioché dans les fonds de retraite afin de payer des fonctionnaires, dont le nombre augmente à mesure que leur salaire diminue, le gouvernement argentin a décidé de s'approprier les ressources tirées de ses gisements de pétrole. Il a donc nationalisé YPF (Yacimientos Petrolíferos Fiscales), une compagnie dont Repsol, une société espagnole, est actionnaire à 51 %. Certes, la présidente, Cristina Kirchner, qui invoque à chaque occasion les mânes d'Evita Perón, icône révérée par le petit peuple argentin, a promis que les Espagnols seraient dédommagés. Évidemment pas au prix du marché boursier, mais selon un barème arrêté par une commission qu'elle va désigner. Cela ne change rien, de toute façon, puisque l'Argentine, en rupture avec les marchés financiers, ne paie jamais les indemnités auxquelles elle est condamnée, depuis plusieurs années.

"Balle dans le pied"

Pour justifier cette expropriation, Cristina Kirchner a expliqué qu'YPF, dont la valeur est d'environ 18 milliards de dollars, ne développait pas suffisamment la production locale de pétrole et que cette situation risquait de faire de l'Argentine "un pays inviable" (sic). La compagnie pétrolière venait pourtant de révéler la découverte de nouveaux gisements fin 2011 d'une valeur estimée à 13 milliards de dollars. Est-ce pour s'approprier ces ressources potentielles que la présidente argentine prend ce risque ? Sans tenir compte, disent les experts, des investissements considérables que nécessite une telle exploitation, et dont il est douteux que son pays exsangue soit capable de les assumer.

D'autant que la communauté internationale ne va pas lui faciliter la vie. L'Espagne, qui se considère spoliée à travers sa société pétrolière, a appelé à la rescousse l'Union européenne et le G20, dont le président en exercice, le Mexicain Felipe Calderón, a fait remarquer qu'il était incompatible "de chercher des investisseurs et d'exproprier les investissements". Ce que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, a traduit plus lapidairement : "L'Argentine vient de se tirer une balle dans le pied."

Cristina Kirchner, compte, paraît-il, sur l'appui de ses alliés latino-américains, et notamment du Vénézuélien Hugo Chàvez. Mais celui-ci, bien affaibli par la maladie, n'est pas assuré de sa réélection fin 2012 : lui aussi a mis son pays au bord du désastre économique, en dépit d'énormes ressources pétrolières. Il n'est pas sûr que son soutien soit autre que symbolique.

Tout compte fait, non, monsieur Mélenchon, l'exemple des bolivariens ou des péronistes sud-américains n'a pas de quoi faire rêver les Français.

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