Réflexion naïve ?

"L'homme souffre davantage du bonheur des autres que de son propre malheur".

La phrase est relevée dans un bouquin terminé la semaine dernière : Le portail - François Bizot

Elle est qualifiée de naïve par l'auteur.

La phrase est prononcée par Douch.

Qu'en pensez vous ?

L'auteur s'est-il justifié sur sa remarque?

Extrait plus complet :

" - Regarde comment je vis ici (c'est Douch qui parle).

Je m'applique à donner l'exemple : travail, austérité, sacrifice... Je suis dans un complet dénuement. Et je vois la misère autour de moi qui affecte tout le monde.

- Pardonne moi camarade, mais dans les territoires qui échappent au contrôle de l'Angkar, intervins-je avec conviction, là où la circulation, le commerce, la vie, une certaine liberté, demeurent encore possible, la plupart des gens possèdent maintenant une montre, un vélo et une radio, si c'est ce que tu veux... En tous cas, la misère qui existe aussi ne touche qu'une partie de la population !

- Et bien c'est pire ! me lança-t-il, subitement hors de lui."

Je sentis que ma remarque avait éveillé une réflexion bannie, et qu'on ne pourrait pas en discuter. Il se piquerait d'autant plus à sa réponse qu'elle ressemblerait à un aveu. Ne s'était-il pas écrié naïvement que l'homme souffre davantage du bonheur des autres que de son propre malheur ?"

Il n'y a pas de justification de l'auteur puisque c'est la fin d'un paragraphe, d'un chapitre, et qu'il ne revient pas sur ce mot : naïvement..

J'en pense que cette souffrance n'est pas digne de l'homme ....

Par contre au XVII siècle Saint Vincent de Paul

disait

(en parole et en acte)

"j'ai peine de votre peine "

Et ça c'est digne d'un homme

S'il arrive malheur et qu'en plus on doit se réjouir du bonheur des autres, alors c'est que l'on est inconscient de la justice, et l'envie et la jalousie ne sont pas des émotions que l'on demande à subir cela s'impose à nous quand on vit une injustice donc oui la peine peut être deux fois plus grande et ce n'est pas si naif que cela de le penser.

On a peur de la mort , mais on a encore plus peur de réaliser sa vie à travers le bonheur des autres , qui pour beaucoup nous le rendent bien .

certains peuvent souffrir du bonheur des autres, certains seulement...

(et on connait rarement tout de la vie de quelqu'un)