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14 mars 2007 : Lucie Aubrac, une conscience s'est éteinte


Invité David Web

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Lucie Aubrac, une conscience s'est éteinte

Lucie Aubrac, l'une des dernières grandes figures de la Résistance, est décédée mercredi soir à l'Hôpital suisse de Paris, à Issy-les-Moulineaux. Elle avait 94 ans.

Par Liberation.fr (avec agences)

C'est l'une des dernières héroïnes de la Résistance qui s'en va. Lucie Aubrac est décédée mercredi soir à l'Hôpital suisse de Paris, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), à l'âge de 94 ans, a indiqué son mari, Raymond Aubrac. Jusqu'à la fin, Lucie Aubrac était restée une militante inlassable de la mémoire de cette époque. Vivant à Paris avec son mari Raymond Aubrac, 92 ans, l'une des dernières personnalités de la Résistance à avoir connu Jean Moulin, elle se rendait fréquemment jusqu'à ces dernières années dans les collèges et les lycées pour témoigner.

En décembre 2004, son nom avait été donné à un collège de Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) pour «associer son nom à la liberté et à l'audace», deux qualités dont elle aura fait preuve toute sa vie.

Née le 29 juin 1912, dans une famille de vignerons bourguignons, Lucie Bernard, agrégée d'histoire et militante aux Jeunesses communistes, est professeur à Strasbourg où elle rencontre Raymond Samuel - qui deviendra Raymond Aubrac dans la clandestinité - qu'elle épouse le 14 décembre 1939.

En août 1940, elle organise une première fois son évasion d'une prison de Sarrebourg (Moselle). A l'automne 1940 en zone libre, elle rencontre à Clermont-Ferrand, le journaliste Emmanuel d'Astier de la Vigerie qui organise un petit groupe clandestin «La dernière colonne» et fait paraître un journal clandestin Libération, noyau de Libération-sud, un des premiers mouvements de résistance.

Lucie Aubrac enseigne au lycée de jeunes filles Edgard-Quinet de Lyon jusqu'en novembre 1943, date de sa révocation pour ses convictions gaullistes. A partir de novembre 1942, elle dirige dans la région lyonnaise un corps franc qui organise des évasions. Par un judicieux stratagème, elle parvient en mai 1943, à faire libérer son mari, emprisonné depuis mars.

Le 21 juin 1943, Raymond Aubrac est arrêté par Klaus Barbie avec Jean Moulin, chef du Conseil national de la Résistance (CNR) et une dizaine de résistants à Caluire, près de de Lyon. Quatre mois plus tard, les armes à la main, Lucie Aubrac réussit à libérer son mari et treize autres résistants lors d'un audacieux coup de main durant leur transfert.

Recherchée par la Gestapo, elle gagne Londres le 8 février 1944, avec son petit garçon Jean-Pierre, et accouche quatre jours plus tard d'une fille Catherine.

A la Libération, Lucie Aubrac rejoint son mari, nommé commissaire de la République (préfet) à Marseille, puis représente le Mouvement de libération nationale à l'Assemblée consultative à Paris. Celle qu'Emmanuel d'Astier de la Vigerie avait surnommée "Madame conscience" est également membre du jury de la Haute Cour de justice du procès Pétain.

Elle poursuit son engagement militant, pour Amnesty international, puis dans les rangs du Réseau Femmes pour la parité et s'était récemment mobilisée pour les sans-papiers. En 1997, le réalisateur Claude Berri lui avait rendu hommage avec son film "Lucie Aubrac", dans lequel elle était incarnée par Carole Bouquet.

En avril 1998, les époux Aubrac obtiennent que l'historien Gérard Chauvy et son éditeur Albin Michel soient condamnés pour «diffamation publique» à propos du livre "Aubrac, Lyon 1943" qui mettait en doute leur rôle dans la Résistance. En mars 2004, avec plusieurs figures de la Résistance, comme l'ancien dirigeant communiste Maurice Kriegel-Valrimont ou l'ethnologue Germaine Tillion, elle avait signé un appel aux jeunes générations à réagir devant la remise en cause du «socle des conquêtes sociales de la Libération».

Grand officier de la Légion d'honneur, elle était l'auteur de «Ils partiront dans l'ivresse» (1984), et de «Cette exigeante liberté» (1997).

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voilacté Membre 5 896 messages
Baby Forumeur‚
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Une grande figure de la résistance.

Elle a de plus consacré sa vie pour transmettre son témoignage aux jeunes générations.

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Invité Long Nao
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Invité Long Nao Invités 0 message
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Elle et son mari ont été accusés par de nombreux historiens d'avoir tronqué la réalité et de raconter à tue-tête une histoire quelque peu fantaisiste. Je suis globalement d'accord avec ces accusations.

La manipulation de l'histoire est trop grave pour que je ne le mentionne pas.

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Invité David Web
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En 1983, Klaus Barbie est extradé de Bolivie et il est jugé à Lyon en 1987, non pas pour les arrestations de Caluire ou des crimes perpétrés dans le cadre de la lutte contre la Résistance — pour lesquels il y a prescription — mais pour crimes contre l'humanité. Il est condamné à la peine maximum, la réclusion à perpétuité.

Le 4 juillet 1990, Barbie demande à comparaître devant le juge Hamy accompagné de son avocat Jacques Vergès pour lui remettre un texte de 63 pages que l'on appellera Testament de Barbie, qui circulera dans les salles de rédaction dès la mort de Barbie en 1991, mais ne sera connu du grand public qu'en 1997, avec la publication du livre de Gérard Chauvy : Aubrac, Lyon, 1943

Un téléfilm de 1993 reprend la trame du récit Ils partiront dans l'ivresse et, en mars 1997, on annonce la sortie d'un film, Lucie Aubrac de Claude Berri. C'est donc le moment que choisit le journaliste et historien lyonnais Gérard Chauvy pour publier son livre Aubrac, Lyon, 1943 dans lequel il dévoile le document connu sous le nom Testament de Barbie et produit un certain nombre de documents d'archives connus ou inédits qui mettent en évidence les incohérences dans les différents récits et témoignages que Lucie et Raymond Aubrac ont fait depuis leur arrivée à Londres en 1944 sur les événements survenus à Lyon entre mars et octobre 1943. Il fait ainsi largement état, sans l'accréditer, de ce « testament » dans lequel Raymond Aubrac est présenté comme un agent au service de Barbie, « retourné » lors de sa première arrestation de mars 1943.

Toujours selon ce document de Barbie, Lucie aurait été l'agent de liaison entre Aubrac et lui et ce serait elle qui lui aurait téléphoné la date et le lieu de la réunion de Caluire. En conclusion, Chauvy, sans adhérer à la thèse de la trahison du Testament de Barbie, indique : « Aujourd'hui, aucune pièce d'archives ne permet de valider l'accusation de trahison proférée par Klaus Barbie à l'encontre de Raymond Aubrac, mais au terme de cette étude, on constate que des récits parfois fantaisistes ont été formulés. » Le livre de Chauvy contenait cependant suffisamment d'ambiguïtés tendant à crédibiliser le testament de Barbie pour que le couple Aubrac obtienne d'un tribunal la condamnation de Chauvy pour diffamation.

Source.

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
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Elle et son mari ont été accusés par de nombreux historiens d'avoir tronqué la réalité et de raconter à tue-tête une histoire quelque peu fantaisiste. Je suis globalement d'accord avec ces accusations.

La manipulation de l'histoire est trop grave pour que je ne le mentionne pas.

Long Nao, ne prenez pas ce qui suit pour une attaque personnelle, j'apprécie par trop votre esprit d'analyse intègre pour le faire.

Cependant, j'ai déjà entendu ce propos de la part de membres de la branche dure de l'extrême droite.

C'est pour cela que je ne sais pas qui manipule l'histoire dans cette affaire...

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Invité Long Nao
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Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
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Long Nao, ne prenez pas ce qui suit pour une attaque personnelle, j'apprécie par trop votre esprit d'analyse intègre pour le faire.

Cependant, j'ai déjà entendu ce propos de la part de membres de la branche dure de l'extrême droite.

C'est pour cela que je ne sais pas qui manipule l'histoire dans cette affaire...

Ne t'en fais pas ;)

Il est vrai que l'extrême droite a également eu la critique facile envers les époux Aubrac, mais elle n'a pas eu les mêmes tenants et les mêmes aboutissants que les critiques des historiens.

L'un des principaux problèmes se trouve dans la divergence des missions : les historiens font de l'histoire, les époux Aubrac faisaient du mémoriel : il s'agissait de célébrer la France résistante au travers une aventure personnelle. Tel romantisme va à l'encontre des objectifs de l'histoire, et les historiens se sont élevés face à cette pratique qui consiste à présenter une histoire larmoyante à des élèves dont la matière grise est encore aussi malléable que de la guimauve.

Eluder certains faits comme l'ampleur, initiale, de la collaboration, manichéisme, zones d'ombres dans leur récit, on s'attendait à mieux de la part de personne disant transmettre l'histoire. A mes yeux, ce n'est pas ce qu'ils ont fait.

Par exemple

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