Lettre d'une désespérée face à la crise

Lettre d’une désespérée face à la crise

C’est dans un état proche de la dépression de 1929 que j’ai décidé de prendre mon plus beau stylo Mont Blanc pour laisser libre cours à une colère sourde qui couvait depuis des mois.

On ne reste pas muette devant une colère sourde, à moins d’être aveugle, mais exprimer cette colère avec un stylo Bic aurait été au-dessus de mes forces.

La crise économique a réveillé les vieux démons de la stigmatisation des nantis, de ceux qui ont les moyens, les sous, le grisbi, les pépettes, je vulgarise à dessein pour que tout le monde comprenne bien, c'est-à-dire nous.

Un vent de lutte des classes souffle sur ma mise en plis au risque de me défriser, alors qu’elle me coûte tout de même l’équivalent de 50 repas aux restaurants du cœur, pour comparer avec une mise en plats.

Il nous est reproché d’être riches. Mais honnêtement, si je puis dire, je peux vous affirmer que la richesse n’est pas incompatible avec le bonheur.

Et combien parmi ceux jetant l’opprobre sur nous rêveraient d’être à notre place ? La preuve en est le nombre de joueurs au Loto. Votre démarche relève d’une jalousie malsaine qui ne doit rien au hasard, contrairement au Loto.

Notre fortune, nous ne l’avons pas volée. Mon père a mis des années à la constituer à la sueur du front de ses employés. Ayez un peu de respect pour eux tout de même ! Et ce n’est pas parce que nous sommes clients de Fauchon qu’il faut nous traiter de voleurs !

Contrairement au travailleur moyen (environ 1,75 m pour les hommes d’après l’INSEE), la crise économique nous a fait perdre beaucoup. Mon mari a évalué à un équivalent de 500 SMIC annuels perdus lors de la chute du cours des actions. Aucun smicard ne peut se prévaloir d’avoir subi un tel choc !

Lorsque j’ai appris la nouvelle, le coup a été si rude que je n’ai pas repris de tarte aux noix à l’heure du thé, et pourtant la tarte aux noix de Marie-Chantal est délicieuse.

Puis en un éclair, j’ai pris conscience de la gravité de la situation. Marie-Chantal allait certainement penser que je n’avais pas apprécié son gâteau. Et peut-être allions-nous être amenés à différer, ou comble de l’horreur, annuler nos vacances aux Seychelles ?

L’attente fut insoutenable. Des pensées cauchemardesques ont alors traversé mon esprit, allant jusqu’à imaginer des vacances sur la côte normande.

Non contents de nous voir anéantis par ce cataclysme, à côté duquel le tsunami japonais n’a été qu’un mouvement de houle sur le lac de Genève, des personnes malintentionnées militent pour nous taxer encore et encore. Est-ce l’engouement pour les films de vampires qui est à l’origine de ce mouvement ?

C’est en tout cas être dépourvu du moindre sens de la valeur des choses face au coûts exorbitants d’entretien de notre château de Roquebrune sur Argens, et je ne vous parle pas du prix des sacs Vuitton et des tailleurs Chanel, dont les distributeurs n’ont pas encore totalement appréhendé la profondeur de la crise.

Quand je pense que nous n’avons reçu aucun message de compassion lorsque l’Argens a débordé, c’est symptomatique de la montée des eaux et d’une certaine forme d’individualisme.

Ces infâmes souhaiteraient nous pousser à des extrémités qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Peut-être même voudraient-ils nous voir faire nos courses nous-mêmes et pousser un caddy dans un supermarché ? N’y comptez pas ! La seule fois où j’ai poussé un caddy, c’était le mois dernier sur le Golf de Saint-Nom la Bretèche, il me gênait pour préparer mon swing.

Je pousse donc un dernier cri de désespoir « TOUCHEZ PAS AU GRISBI !!! », avant d’envisager le pire et de partir m’exiler en Suisse et mes revenus avec moi, pour ne plus revenir dans un pays où les riches sont considérés comme des parias. Je ne suis pas sûre que ce soit un paria pour l’avenir…

:smile2:

J'ai faillit sortir mon arbalette à insultes !!! si je n'avais pas pris le temps de me promener sur ton profil (attrayant) je crois que j'aurais pris plaisir à user de néologismes animaliers pour te répondre !!!

Avoir été insulté par Mr Bean aurait été un honneur ! :smile2:

Fun, mais pour faire plus crédible je n'aurais pas choisit les cotes Normandes mais la Mayenne. :smile2: Il y a quand même pas mal de villa et château en Normandie (mais certes, ce n'est pas pour le soleil que l'on y va).

Je tiens quand même à préciser que je n'ai personnellement rien contre les côtes normandes, pas plus contre la Mayenne d'ailleurs, beaucoup moins surfaites que les Seychelles et beaucoup moins éloignées ! :smile2:

dans le fond cela me fait songer au paradoxe de l'eau et du diamant ;

« Il n'y a rien de plus utile que l'eau, mais elle ne peut presque rien acheter ; à peine y a-t-il moyen de rien avoir en échange. Un diamant, au contraire, n'a presque aucune valeur quant à l'usage, mais on trouvera fréquemment à l'échanger contre une très grande quantité d'autres marchandises.»

c'est pas de moi mais de A.Smith.

Lettre d’une désespérée face à la crise

C’est dans un état proche de la dépression de 1929 que j’ai décidé de prendre mon plus beau stylo Mont Blanc pour laisser libre cours à une colère sourde qui couvait depuis des mois.

On ne reste pas muette devant une colère sourde, à moins d’être aveugle, mais exprimer cette colère avec un stylo Bic aurait été au-dessus de mes forces.

La crise économique a réveillé les vieux démons de la stigmatisation des nantis, de ceux qui ont les moyens, les sous, le grisbi, les pépettes, je vulgarise à dessein pour que tout le monde comprenne bien, c'est-à-dire nous.

Un vent de lutte des classes souffle sur ma mise en plis au risque de me défriser, alors qu’elle me coûte tout de même l’équivalent de 50 repas aux restaurants du cœur, pour comparer avec une mise en plats.

Il nous est reproché d’être riches. Mais honnêtement, si je puis dire, je peux vous affirmer que la richesse n’est pas incompatible avec le bonheur.

Et combien parmi ceux jetant l’opprobre sur nous rêveraient d’être à notre place ? La preuve en est le nombre de joueurs au Loto. Votre démarche relève d’une jalousie malsaine qui ne doit rien au hasard, contrairement au Loto.

Notre fortune, nous ne l’avons pas volée. Mon père a mis des années à la constituer à la sueur du front de ses employés. Ayez un peu de respect pour eux tout de même ! Et ce n’est pas parce que nous sommes clients de Fauchon qu’il faut nous traiter de voleurs !

Contrairement au travailleur moyen (environ 1,75 m pour les hommes d’après l’INSEE), la crise économique nous a fait perdre beaucoup. Mon mari a évalué à un équivalent de 500 SMIC annuels perdus lors de la chute du cours des actions. Aucun smicard ne peut se prévaloir d’avoir subi un tel choc !

Lorsque j’ai appris la nouvelle, le coup a été si rude que je n’ai pas repris de tarte aux noix à l’heure du thé, et pourtant la tarte aux noix de Marie-Chantal est délicieuse.

Puis en un éclair, j’ai pris conscience de la gravité de la situation. Marie-Chantal allait certainement penser que je n’avais pas apprécié son gâteau. Et peut-être allions-nous être amenés à différer, ou comble de l’horreur, annuler nos vacances aux Seychelles ?

L’attente fut insoutenable. Des pensées cauchemardesques ont alors traversé mon esprit, allant jusqu’à imaginer des vacances sur la côte normande.

Non contents de nous voir anéantis par ce cataclysme, à côté duquel le tsunami japonais n’a été qu’un mouvement de houle sur le lac de Genève, des personnes malintentionnées militent pour nous taxer encore et encore. Est-ce l’engouement pour les films de vampires qui est à l’origine de ce mouvement ?

C’est en tout cas être dépourvu du moindre sens de la valeur des choses face au coûts exorbitants d’entretien de notre château de Roquebrune sur Argens, et je ne vous parle pas du prix des sacs Vuitton et des tailleurs Chanel, dont les distributeurs n’ont pas encore totalement appréhendé la profondeur de la crise.

Quand je pense que nous n’avons reçu aucun message de compassion lorsque l’Argens a débordé, c’est symptomatique de la montée des eaux et d’une certaine forme d’individualisme.

Ces infâmes souhaiteraient nous pousser à des extrémités qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Peut-être même voudraient-ils nous voir faire nos courses nous-mêmes et pousser un caddy dans un supermarché ? N’y comptez pas ! La seule fois où j’ai poussé un caddy, c’était le mois dernier sur le Golf de Saint-Nom la Bretèche, il me gênait pour préparer mon swing.

Je pousse donc un dernier cri de désespoir « TOUCHEZ PAS AU GRISBI !!! », avant d’envisager le pire et de partir m’exiler en Suisse et mes revenus avec moi, pour ne plus revenir dans un pays où les riches sont considérés comme des parias. Je ne suis pas sûre que ce soit un paria pour l’avenir…

bonjour

c ' est vrai , que reproche t ' on aux riches ? de ne pas ètre pauvre .

il y à des riches trés riches et des riches moins riche ,autremendant dit , des pauvres riche .

et les pauvres , de quoi se plaignent-ils ?

du prix élevé de la baguette .

nous , nous avont matière à nous plaindre sur le prix de l' or qui ne saisse de grimper et que nous n ' avons pas acheter à temps .

et que dire du prix des diamants ,d ' une rolls , d ' une ferrari?

et puis ,il est plus façile de gérer un smig qu ' une fortune de plusieurs centaines de millions d 'euros .

de quoi les pauvres se plaignent-ils ?

nous , les riches , nous sommes obligés de payer un fonder de pouvoir ,

un chauffeur , un cuisinier , des femmes de chambre , un jardinier ,un cabinet d ' avocats , des conseillers fiscaux et autres frais d- ont nous nous passeriont bien .

et encore , je ne parle pas des frais dans les restaux non pas du coeur , mais trois étoiles .

oui ,parfois ont envie les pauvres , leurs vies sont plus simples .

mais , il faut de tout pour faire un monde , surtout du bon monde .lol .

bonne soirée :smile2:

Bonsoir,

C'est un tout petit début mais je n'ai pas pu m'empêcher de laisser la parole à Marie-Chantal de Latartaunois, une charmante personne à même de peser lourd dans l'absence de débat :)

Ma chérie,

Jamais, au grand jamais, je n'ai imaginé que tu boudais ma tarte aux noix, que tu vas tu chercher là ? J'ai juste pensé qu'un léger excès de poids t'obligeait à quelques sacrifices discrets avant les Fêtes de fin d'année, c'est tellement dur de tenir la ligne en cette saison. Il paraît même que cela abîme les mains des pêcheurs norvégiens, je l'ai lu quelque part. Dans Moby Dick, peut-être ? Ou à la pharmacie, là où je me suis arrêtée pour acheter de la Cocculigne avant de m'envoler, direction Burberry. Moins cher qu'à Paris et tellement tendance. Il faut que tu viennes. Absolument.

La crise est bien là, ne nous beurrons pas. Il fut un temps où nos petits paysans se faisaient une joie de m'offrir le produit de leur labeur lorsque venait l'hiver dans toute sa rudité. Cette année, j'ai reçu mes noix et mon miel en port dû ! Quelle incorrection quand même, il me tarde d'être sur mes terres pour corriger cet affront. Lorsque je leur adresse une carte de visite pour annoncer ma venue, je prends bien soin de me timbrer personnellement, cela fait toute la différence. De classe, évidemment.

Il faudra que tu m'expliques un peu mieux la différence entre SMIC et BIC. J'en ai parlé à Simon-Jean ce matin, il ne connaît pas du tout. Pourtant l'indice de croissance n'a pas de secret pour lui. Les revers, non plus, malheureusement.

Je compte sur toi jeudi prochain, mon employée CESU fera une linzertorte à moindre frais après avoir donné son cours de piano à Marie-Lune. Nous parlerons des petits bonheurs qui nous restent, encore.

Bien à toi,

Marie'Chant

Ma chère Marie-Chantal,

Je suis très heureuse que tu n'aies pas pensé un seul instant que je boudais la tarte au noix que tu prépares avec amour. Je ne parle pas de ta fille mais de ton délicieux gâteau, même si je ne doute pas que ta fille soit délicieuse.

Ne crains rien pour ma ligne. Avec les restrictions budgétaires imposées par la conjoncture économique dramatique, comme tu l'as compris en lisant ma lettre, j'en ai profité pour arrêter le foie gras aux truffes. C'est fou ce que la truffe pouvait me profiter !

Pour répondre à ta question sur la différence entre SMIC et BIC, je ne peux pas te répondre avec certitude mais il me semble que les deux font couler beaucoup d'encre.

Par contre, je suis sûre que le FISC fait couler beaucoup de larmes.

Nous discuterons de tout cela autour d'une linzertorte et finalement, à Vienne que pourra !

Bisous ,

Marie-Geneviève

Ah ! Vienne et ses noiseries :p