Poème sur une conversation particulière

Une conversation…

Quand, à l’abri dans une fenêtre virtuelle

Nos débats s’enroulent, en reptiles spirituels,

Corps et conscience dans une étreinte sensuelle,

Il n’est aucune limite aux refus mutuels

Que nous exprimons par jeu, motif consensuel :

Si l’on ne peut transmuer l’énergie sexuelle,

C’est aussi vrai pour le désir intellectuel

De réfléchir, prendre plaisir au conceptuel.

Quand, souviens-toi, j’étais encore virginale

Comme toi, de ces distractions originales

Ton discours me faisait sentir moins marginale,

D’un riche émoi j’étais en phase terminale :

Je te comprenais semble-t-il, et au final,

Alors qu’à un pas des images d’Epinal

S’enchaînaient, je sais -sans rien de subliminal-

Que tu me saisissais hors du moi animal.

Quand, au coin du feu où la philosophie brille

Sur les bûches de cent thèses, où toujours grésille

L’intense flamme qui éclairait de ses vrilles

Nos esprits sur le chemin nu où s’éparpillent

Les bienfaits du savoir que l’imbécile pille :

Ce jardin pris d’assaut par de petites filles,

Ce tombeau cent fois violé par d’impudents drilles,

Ne sachant que faire du trésor qu’ils gaspillent.

Quand, ce soir-là, je nous réalisais complices,

Voyous isolés avant que ne s’accomplisse

Notre ultime rencontre, ici-bas où -sévices !-

C’est être voleur qu’ôter de toutes prémisses

La banalité, puisque l’on est plus propice

En général, à repousser tous les prémices

De la réflexion qui « creuse les interstices »,

Affirment certains, « sur les femmes les plus lisses ».

Quand le convoi s’élance, l’esprit fait du surplace :

Ma cabine était tiède et d’un confort tenace,

J’y aurais dormi si je n’aimais la menace,

Parfois, que l’inconnu tissé comme une nasse

Fait peser sur tout esprit du savoir en chasse,

Et j’hésitais à remonter jusqu’à ta place

Les rames défilant sur la route de glace,

Mais à destination, ce fut l’état de grâce.

Quand enfin je resonge à ce nouveau voyage

Offert par le conflit d’existences volages

Comme celle de la pensée prise sauvage,

Où tu trouves intérêt à discuter l’image

Qui prévoit que, l’idée n’ayant le partage

De l’espace tout comme nous, l’on envisage

Qu’elle n’ait d’existence que sur cette page.

Beau poeme nostera, et merci de m'en avoir dédié un, je suis trés touché par cela. Mais le sentiment que t'a procuré cette conversation est également mien. Et je pense qu'il y en aura d'autres :)

Il m'est venu un poème, je l'ai écrit, et comme c'était sur toi, je n'allais pas honteusement le garder pour moi...

... C'eut été malhonnête, n'est-ce pas?

Bon allez, j'avoue: j'avais très envie de te le montrer.

Contente que ça te plaise!

(et accessoirement, que tu partages mes sentiments, aussi éthérés soient-ils)

Plaisant à lire, en effet

Merci Jedino!